Chapitre 2 - Un garde du corps bien curieux
Monday, April 23 ird 2018
00.10 a. m
Forest Hill -
Toronto
Il est minuit passé quand nous arrivons aux abords de ma propriété, dans le quartier huppé de Forest Hill. Un des quartiers de Toronto où se regroupent, les plus belles demeures. Parmi elles, la mienne. Elle est cachée des regards indiscrets par deux imposants murs en pierre haut de deux mètres vingt. Entre ceux-ci un portail en fer forgé, permet l'accès à la bâtisse. Le chauffeur s'approche des lieux et émet, un appel de phare qui enclenche l'ouverture des portes. Elles se referment aussitôt derrière le véhicule. On s'avance dans l'allée gravillonnée, les feux de la voiture éclairant l'herbe fraichement coupé du jardin et dévoilant dans la nuit noire, la silhouette de ma maison. L'ombre des deux grands sapins, plantés de part et d'autre du perron se dessine sur la façade en briques marron.
C'est d'ailleurs ces briques-là qui m'ont charmés entre autre, lorsque j'ai décidé d'acquérir cette bâtisse. J'ai aussi été très séduit par les quatre colonnes blanches, qui soutiennent le balcon du premier étage, juste au-dessus de la porte.
Le chauffeur stoppe le véhicule, nous permettant de descendre et Dustin s'exclame :
- Classe la baraque, je ne m'attendais pas à ce que tu vives dans un tel endroit. C'est très champêtre. Et petit.
- Petit ? On n’a pas du tout la même définition de petit.
- Non mais par rapport à ta fortune, c'est petit.
- Je suis pas un flambeur, je n'ai pas des propriétés immense aux quatre coins du mondes, des voitures de luxe et compagnie. Je suis un gars simple, la célébrité ne m'a pas changé.
- C'est tout à ton honneur.
Arrivé devant l'entrée, mon nouveau garde du corps me précède. Il déverrouille la porte blindée et je le suis alors qu'il fait le tour de la maison. Il vérifie les alarmes et s'assure que les lieux soient sécurisé. Cela lui prend quelques minutes et la ronde terminée, nous nous retrouvons dans ma cuisine. Une pièce que j'ai voulue très boisé. Les poutres au plafond, les meubles, l'ilot central servant aussi de table, tout est en bois clair.
- Bon je vais prendre une douche, fais comme chez toi. Tu sais où est ta chambre.
- Attend, j'ai ça pour toi. C'est un bracelet de sécurité. Il est relié au bipeur que j'ai toujours avec moi. S'il se passe quoi que ce soit, tu as juste à actionner le bouton et je débarque en quelques secondes.
- Je n'avais pas ça avec Travis.
- Bien avec moi si. Je ne fais pas les choses à moitié.
- Lui non plus. Rétorqué-je sèchement
- Ce n'est pas ce que j'ai dit. Nous n'avons pas la même manière de fonctionner. Un bodyguard est vingt-quatre heures sur vingt-quatre proche de la personne, mais je ne peux pas te coller partout, comme sous la douche par exemple, alors j'accrois ta sécurité à tout moment.
- Et si je ne veux pas ?
- Bien je dors dans ta chambre, je fais le guet devant la porte de la salle de bain et des WC.
- C'est trop dangereux, tu sais bien que si je suis à côté d'un bel homme, je ne peux pas me retenir de lui sauter dessus.
- Donc j'en déduis que je suis un bel homme à tes yeux ?
- Revenons-en à ton bracelet. Tu as certainement protégé des stars qui nécessitaient une telle sécurité mais moi je n'ai pas besoin d'un tel dispositif, je suis un chanteur connu mais pas non plus une superstar.
- C'est comme ça pour tout le monde, je ne fais pas de différences. C'est ma manière de fonctionner.
- Et tous ceux que tu as protégé ont accepté ?
- Oui c'étaient que des femmes, ça les rassurait.
- Au cas ou que tu ne l'aurais pas remarqué, je suis un homme, je n'ai pas besoin d'être rassuré.
- Peut-être mais d'être protégé si, et c'est mon job. Maintenant, si je dois te coller partout, ça me pose aucun problème.
- OK donne-le ton bracelet que je puisse aller me doucher.
- Tend ton poignet.
Je m'exécute étendant mon bras droit vers lui et il me le met.
- Voilà, maintenant t'es relié à moi en permanence.
- Super. Je peux aller me laver maintenant ?
- Oui. Il résiste à l'eau.
- Merveilleux...
******
Ma douche prise, je quitte l'étage pour regagner la cuisine et combler mon petit creux. J'ai beau avoir mangé avant le concert, j'ai encore faim. Dustin aussi apparemment. Assis sur une chaise en bois autour de l'ilot central, il grignote un paquet de chips.
- Tu vas pas entretenir ton corps d'athlète en mangeant ça.
- Bel homme, corps d'athlète, que de compliments. T'inquiète pas pour moi, je fais suffisamment de sport pour garder la forme. Je ne me prive pas de ce que j'aime. Tu en veux ?
- Non merci. Je vais me faire un encas, tu veux que je te prépare quelque chose ?
- Vraiment ?
- Bien oui puisque je te le propose.
- Mais tu n'as pas un service traiteur ? Une cuisinière ?
- Seulement quand je reste plusieurs jours lors de mes vacances et encore quand je suis chez moi, j'aime avoir mon intimité. Tu t'attendais à ce que quelqu'un cuisine pour moi ?
- Bien oui, toutes celles que j'ai eu à protéger étaient servi par des employés. Et jamais, une célébrité ne m'a proposé de me faire à manger.
- Moi je ne suis pas comme eux. Loin de là.
- Je vois ça.
- Alors, je te fais quelque chose ?
- Tu es déroutant James, tu passes de l'agressivité à la gentillesse en quelque secondes.
- Je suis pas agressif, juste agacé. On ne peut pas discuter avec toi sans que tu détournes la conversation. Je te fais un truc oui ou non ?
- Oui, merci.
Quelques courtes minutes plus tard, je dépose deux assiettes garnies d'œufs brouillés sur l'ilot central.
- Bon appétit Dustin.
- Toi aussi. J'étais en train de lire le courrier de ton fan...dis donc...il est fou de toi.
- On ne t'as jamais dit que ça se faisait pas de lire le courrier des autres.
- C'est des assistants qui lisent et répondent aux lettres de fans alors que ce soit moi ou un autre, je ne vois pas ce que ça change…
- Ca change que tu aurais pu demander avant. Et saches que je fais toujours en sorte de toutes les lires et dès que j'ai du temps, j'y réponds peu importe si c'est des mois plus tard. Les réponses viennent toujours de moi.
- Je te demanderais la prochaine fois c'est promis.
- Bon lis-la-moi maintenant.
-" Jay, je vais bientôt assister au premier concert de ta tournée et j'ai tellement hâte. Ça me manquait de pouvoir te voir. Je vais faire en sorte d'être présent sur le plus possible de concerts. Peut-être même que j'arriverai à t'approcher et qu'on se retrouvera enfin tout les deux. Les autres fans t'aiment mais pas comme moi, t'es ma vie. Rien n'y personne ne compte plus que toi. Je t'embrasse." Signé Vince"
- J'en ai des dizaines des comme celle-là. Ça reste mignon. J'en ai eu des plus dérangeantes. Par exemple un gars qui me décrivait "en direct" sa branlette en pensant à moi. Et il a signé son courrier si tu vois ce que je veux dire.
- Vraiment crade...
- Dégueulasse ouais. C'est la seule lettre à laquelle je n'ai pas répondu. Heureusement ça s'est pas reproduit. Donc tu vois des lettres de fans amourachés...à côté c'est rien.
- Oui c'est sûr.
- Puis tu es là, "le meilleur des gardes du corps au monde", tu me protégeras des fans un peu trop pressant. Avec toi je risque rien.
- Je ferais tout pour que ce soit le cas.
- T'as intérêt sinon je reprends Travis.
- Tu l'aimes beaucoup hein ?
- C'est mon meilleur ami. C'est grâce à lui si j'en suis là. Il m'a repéré lors d'un petit concert de charité et a amené Marcus à m'écouter. De la ma carrière s'est lancé. Premier album écrit par leurs auteurs, pas vraiment un succès. Le deuxième, Tray a convaincu le manager d'utiliser mes textes et ce fut l'envolé. Le troisième à fait un carton. Et la quand j'aurais l'énergie, le temps, l'inspiration, je plancherais sur d'autres textes.
- Avant de le rencontrer, tu étais à la rue c'est ça ?
- Oui. Je suis passé par le pire avant d'avoir une belle vie. Tout peut s'arrêter à tout moment, c'est pour ça que je ne fais pas n'importe quoi avec mon argent.
- Ça se comprends.
- Donc tu vois, lui et moi, c'est pas du tout ce que tu t'es imaginé.
- Je m'excuse pour ça ok, j'ai été indiscret. J'ai tendance à être un peu curieux parfois, et je peux me planter sur mes observations.
- Un peu ?
-Un peu beaucoup, je te l'accorde. Mais on va être amené à être tout le temps ensemble, autant qu'on sympathise, tu ne crois pas ?
-Si.
-As-toi maintenant. Pose moi une question indiscrète. Comme ça, on sera quitte.
-Bien.
Je réfléchis quelques secondes et demande :
- As-tu déjà eu, une relation plus que professionnelle avec une personnalité que tu protégeais?
-Non pour la simple est bonne raison que ce sont des femmes, et que j'aime les hommes mais j'ai couché une fois avec un assistant. Ça n'a pas pu se reproduire puisqu'il à été viré parce que la star le jugeait nul.
-Et actuellement, tu as quelqu'un dans ta vie ?
-Tu aimerais savoir hein? - Mais non, on a dit une seule question indiscrète. Tu n'en sauras pas plus.
-Pas de problème. Puis c'est pas comme si ça m'intéressait plus que ça...
-Mais oui à quoi bon ça pourrait te servir de le savoir, les crétins comme moi, c'est pas du tout ton genre.
-Exactement, tu as tout compris. Bon moi j'ai fini de manger. Je vais me coucher. Bonne nuit Dustin.
-Bonne nuit, James. A demain.
Je le laisse à la cuisine, et regagne le premier étage. Un passage rapide à la salle de bain pour me brosser les dents et je m'etale sur mon lit, sans prendre le temps de me glisser sous les draps. Je suis épuisé. C'est certain, je ne vais pas tarder à m'endormir...
****
La maison qui m'a inspiré le lieu de résidence de James. Il manque juste les deux grands sapins que j'ai décrit.
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