Chapitre 16 - Fragilité
Sunday, April, 29 th
17.30 p.m
Melbourne
Villa
Suite à un long vol de seize heures, durant lequel j'ai dormi un bon moment, nous avons pris place dans le véhicule loué par mon manager. Pour plus de tranquillité, de sécurité aussi, il a choisi de nous faire séjourner dans une bâtisse, à quelques kilomètres de Melbourne.
Nous sommes justement en train d'arriver devant la propriété, protégée par un digicode. Marcus quitte le véhicule pour composer le code et le portail nous camouflant la vue, s'ouvre.
Charly avance et le portail se referme automatiquement derrière nous. La première impression que j'ai du paysage qui s'offre à moi, c'est qu'on se croirait sous les tropiques. De grands palmiers entourent la maison, ainsi que d'autres plantes aux larges feuilles d'un vert éclatant. La demeure de forme rectangulaire, est sur deux étages. Façade en bois, pour mieux se fondre dans le décor et grandes fenêtres pour laisser entrer la lumière.
Bagages déchargés, nous nous dirigeons tout les six vers la porte d'entrée. Elle aussi ,est à la pointe de la sécurité. On entre les uns après les autres, tous pressé de prendre possession des lieux. L'entrée quasi inexistante, débouche sur un grand salon relativement accueillant. Ses canapés, fauteuils et autres poufs tendance, à l'aspect doux et moelleux, donnent envie de s'abandonner à leur confort. Mais je n'ai qu'une envie accéder à ma chambre pour me retrouver seul, enfin presque seul. Je jette un simple coup d'il à ma droite, dans le prolongement du mur en forme de arche qui s'ouvre sur la cuisine, et intervient:
- Ou sont les chambres?
Mon manager traverse le salon et emprunte un petit couloir avant d'ouvrir une porte.
- Ta chambre est ici, c'est la plus grande, elle est ouverte sur la salle de bain.
J'avance vers lui et entre avec mon bagage. Effectivement, à quelques pas d'un lit king size, d'un blanc immaculé, trône une baignoire. Celle-ci est placée sur un sol en ardoise, contrairement au reste de la pièce qui est recouvert d'un parquet anthracite.
- C'est charmant mais heureusement qu'il n'y a pas de voisin, prendre son bain devant une fenêtre...
- Il y a des volets automatique pour plus d'intimité bien évidemment. Pour finir, la porte en face de ton lit donne sur la piscine intérieure.
- Carrément une piscine.
- Si on reste là quelques temps, autant qu'on soit bien.
- C'est sur.
- Dustin je t'ai choisi la chambre juste en face.
- Ça marche.
- À l'étage, il y a trois autres chambres. Deux avec lit double, une avec deux lit séparés. Il faut qu'on voit comment se les partager.
- Bien déjà, galanterie, on laisse un grand lit à Heather, toi Marcus tu prends l'autre et Charly et moi, on cohabite, énonce Tray.
- Cela convient-il à tout le monde ? Demande mon manager.
Tous acceptent d'une même voix et après avoir informé, de la présence d'une salle de bain à l'étage, Marcus les entraîne à sa suite.
- Bien, je te laisse t'installer, je vais faire de même de mon côté et passer des coups de fil. Me dit mon Bodyguard
- Ok, n'hésite pas à me rendre visite dans ma chambre, ma porte t'est ouverte.
- Compte sur moi.
******
18.30pm
Adossé sur mon lit, un cahier et un crayon en main, je griffonne des idées pour d'éventuelles futures chansons. Si je suis amené à rester ici caché, autant que j'en profite pour écrire. Pour l'instant, pas grand-chose me vient. Je soupire, las, quand des coups sont frappés à ma porte.
- C'est Dustin, je peux ?
- Bien sur.
Il entre refermant derrière lui et j'ajoute :
- Tu sais t'avais pas besoin de frapper, je t'ai dit que tu pouvais venir.
- Qu'est-ce que tu veux, c'est ma bonne éducation. J'espérais te trouver dans ton bain, dommage...
- Une prochaine fois peut-être...si tu es sage.
- Je suis toujours sage.
- Évidemment.
- Tu fais quoi ?
- J'essayais d'écrire des ébauches de chansons, mais j'arrive à rien.
- Ton esprit est trop préoccupé ces jours-ci, c'est sûrement pour ça. Dit-il s'asseyant à mes côtés sur le lit.
- Sans doute. Et toi tu as pu téléphoner à tes proches ?
- Oui. J'ai eu ma mère, elle est super contente. J'ai vu avec Marcus, il est ok pour que j'aille la voir dans les jours à venir. Charly m'emmènera. Tu devras te passer un peu de moi...mais Travis sera avec toi.
- Ça va être dur, mais je crois que je devrais survivre. Et tes amis ? Je suppose que tu les as appelé ?
- Ouais. Je les verrais peut-être en même temps que ma mère, mais j'ai pas eu Brooke. Elle rappellera.
- Tu les as connus comment?
- Brooke, je l'ai rencontré très tôt, première année d'école. C'était mon amoureuse, du moins c'est ce que nos parents nous ont raconté. Après on a grandi et mes attirances se sont avérées finalement être pour les garçons.
- Et Asher?
- Lui, je l'ai connu à l'adolescence, dans un bar. J'étais venu broyer du noir. Plus jeune, j'étais du genre à ne pas me prendre la tête, un vrai dragueur.
- Bizarrement ça m'étonne pas.
- Tu me laisses finir où je te laisse sur ça ?
- Pardon, je t'écoute.
- Donc, j'étais léger, tranquille sauf que le mec que je fréquentais, bien je me suis attaché.
- C'est mignon.
- Hum mais j'ai appris que ce gars avec qui ça collait, voyait d'autres mecs. Ça m'a fait mal et c'est la que j'ai compris que j'avais envie d'une vraie relation. De quelque chose de sérieux. Et alors que je noyais mon chagrin dans l'alcool, Asher est venu m'aborder. On s'est retrouvé très vite chez lui, mais j'avais pas envie de sexe après réflexion. Je pensais qu'il allait me dire de partir mais non. On a passé la nuit à discuter de mes états d'âme et de nos vies. Le lendemain il faisait partait pour deux jours avec des potes, il m'a proposé d'en être. J'ai accepté et c'était le début d'une grande amitié. Je suis le seul de ce week-end là, à pas être sorti de sa vie depuis.
- Mais il n'y a jamais eu rien de plus entre vous ? Il n'a pas tenter de te relancer ?
- Non, je voulais du sérieux, lui que du léger, on savait qu'on avait pas les mêmes attentes, il comprenait les miennes, moi les siennes. Par contre on trouvait qu'on s'entendait super bien, qu'on aimait les mêmes trucs, qu'on rigolait des mêmes choses alors on s'est dit "ami" puis voilà. Il n'y a aucune ambiguïté.
- Aucune attirance ? Vous avez quand même envisager de coucher ensemble, c'est que vous vous plaisiez.
- On avait que dix-huit ans et des hormones en ébullitions sans compter l'alcool. Il cherchait un plan cul, j'étais là. Un minimum d'attirance c'est sur, mais c'était pas dans le sens, ce mec me rend fou, je veux me le faire absolument. On est très cash, l'un avec l'autre, si l'un de nous en vient à ressentir quelque chose que ce soit physique, amoureux ou les deux, on se le dira. Mais l'amitié entre deux mecs gays ça existe, comme l'amitié homme-femme hétéro. Ash et moi, c'est comme Brooke et moi ou Travis et toi, y'a rien de charnel, pas d'alchimie autre qu'amicale. Je l'adore, il est bel homme mais je l'envisage pas, c'est comme un frère. De son côté c'est pareil.
- Je crois que je suis un peu jaloux que t'aies un ami, mec et gay.
- Ah bon, j'avais pas remarqué. Je te rappelle que quand je lui ai parlé de toi, il était chaud pour te mettre dans son lit si je le faisais pas. Puis il vient de me parler du beau blond avec qui il a passé la nuit, un des meilleurs coups de toute sa vie, donc n'ai crainte.
- J'avais oublié ce détail. Tu lui as dit que je n'étais intéressé que par toi?
- Evidemment. Je m'en suis fais un plaisir même.
- T'as des photos d'eux?
- Bien sur.
Il sort son portable de sa poche un peu trop vivement et un flacon en verre roule sur le lit. Je le rattrappe in extremis avant qu'il ne s'explose par terre.
- Merde c'est mes gouttes pour les yeux, merci pour le réflexe.
- T'en as mis aujourd'hui?
- Non mais ça va. J'ai plus mal.
- Allonge-toi, je vais t'en mettre, matin et soir pendant trois jours, c'est pas pour rien qu'on t'a dit ça.
- Bien monsieur.
Il s'étend sur le dos, et je m'installe sur son bassin, tout en ouvrant la fiole.
- Je vois, tu veux surtout jouer les infirmiers pour te rapprocher de moi.
- Autant joindre l'utile à l'agréable.
Je me penche vers lui, et laisse échapper deux gouttelettes dans chaque oeil.
- T'as de si beaux yeux, faut en prendre soin.
- Tu fais ça si bien, je vais te laisser faire dorénavant.
- Ça me va. Dis-je en posant la fiole en sécurité sur la table de nuit.
Il bidouille quelque chose sur son téléphone puis me le tend.
- C'est Asher, il poste quasiment toute sa vie en photo sur les réseaux.
Je prends le téléphone et découvre une première photo. A la salle de sport à sept heure du matin.
- Sportif à ce que je vois.
- Oui. Il gère un club. Ça l'aide pour les conquêtes.
Je le détaille. Plutôt bel homme, cheveux brun, gueule d'ange, yeux d'un noir profond et sourire de tombeur.
- Il est pas mal, mais tu m'attires beaucoup plus que lui. Il n'a pas ton charme, ton regard azur et ta barbe qui te va si bien. Il a posté des photos de toi ?
- Non, avec le boulot m'afficher sur le net pourrait me desservir.
- Bien sur je comprends.
- Passe mon téléphone.
Je le lui tends et il me dit :
- J'ai des photos mais pas en ligne. Enfin si mais pas à la vue de tous et surtout très bien protégée.
Quelques secondes après, il me redonne son portable.
Je fais défiler les images tout en lui disant :
- Vous êtes souvent à la plage ou en train de manger.
- On adore les restaurants et se prélasser sur la plage dès qu'on le peut. La jolie blonde c'est Brooke
- Je m'en suis douté. Ça doit être sympa de passer du temps avec vous, vous avez l'air de bien vous marrer.
- Tellement, ils sont géniaux.
- Oh et lui c'est qui? Il est très mignon. Gueule d'ange comme Asher, mais son sourire et ses yeux malicieux derrière ces petites lunettes rondes, ça a un côté, je suis sérieux mais pas trop. Ça lui va bien.
- Blond aux yeux bleu? Avec une tâche de naissance dans le cou?
- C'est ça. Qui est-ce?
- Supprime la photo s'il te plaît, je pensais ne plus en avoir de lui. C'est mon ex. Il m'a vraiment blessé. Il a l'air d'un ange mais c'est surtout un mec qui péte plus haut que son cul.
- Je savais pas que c'était ton ex, j'aurais pas dit qu'il était mignon sinon.
- C'est un fait, il est charmant. Mais c'est aussi un connard.
- Voilà, photo effacé.
-Merci.
On reste silencieux et instant puis il ajoute :
- Tout les deux, on avait convenu d'y aller doucement, de pas se prendre la tête, mais j'ai été idiot...Après deux ans à se fréquenter, je lui ait demandé de venir vivre avec moi. Il m'a dit non, il m'a expliqué qu'il m'appréciait mais qu'il me voyait comme un sex-friend et pas comme son mec.
- Toi t'étais amoureux...
- Je suis con hein...ce qu'il m'a dit ensuite...ça m'a brisé. A aucun moment il n'avait envisagé d'être en couple avec un type comme moi.
- C'est quoi un type comme toi ? C'est parce que ton métier t'amènait à être souvent absent?
- Même pas, le problème c'était moi. Je suis pas prêt pour t'en dire plus, ces mots me font encore mal.
- Tu as tout le temps qu'il te faut Dustin.
- James, je sais qu'on ne se connait que depuis peu, mais, honnêtement, tu penses que tu pourrais tomber amoureux de moi ?
Soudainement son portable se met à vibrer dans ma main, puis à sonner, interrompant le cour de notre discussion.
- C'est Brooke. Réponds-lui. Dis-je lui tendant l'appareil. - Je vais aller t'attendre au salon.
Il regarde alternativement son portable puis moi, semblant hésiter. Je me penche vers lui, l'embrasse tendrement et murmure, mon regard plongé dans le sien.
- Pour ta réponse, c'est "J'en suis sur".
Je me redresse, et découvre le large sourire sur son visage.
- Allez décroche avant de rater l'appel.
Je décampe en quelques secondes de la pièce, et referme la porte. C'est avec les pensées tournées vers cet homme que je me rends au séjour. Qu'est-ce qu'il a bien pu lui dire pour le blesser à ce point. Une chose est sûre, je vais tout faire pour le lui faire oublier.
-
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