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𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟗

16 septembre 2024, 11h46.

Je n'avais pas vu la semaine passer depuis ma conversation avec Taehyung mardi dernier. Pourtant elle avait tourné en boucle dans ma tête pendant des heures et des heures. Je n'étais pas certain d'avoir tout compris, et j'étais encore moins certain qu'il y avait quelque chose à comprendre. Une seule chose était sûre, je n'étais pas plus avancé. Il fallait peut-être que je me fasse à l'idée que je n'aurais jamais le fin mot de toutes ces histoires.

En tout cas, depuis le renvoi de Jakyung, les cours se passaient sans encombre pour mon plus grand soulagement, même si des centaines de questions me trottaient toujours dans la tête. La plus perturbante d'entre elles, n'était autre que ; Monsieur Park avait-il couché avec Taehyung ?

Cela me semblait impensable mais ce que mon camarade m'avait dit à ce propos n'était pas quelque chose d'anodin, comment pourrait-il avoir une telle information ? Sachant qu'il s'agissait de quelque chose de subjectif... Peut-être qu'il y avait des rumeurs... ou juste des échos ? Ah, je n'en avais aucune idée et je ne saurais probablement jamais. Il fallait à tout prix que je me sorte ces idées de la tête, ce n'était vraiment pas sain de se poser des questions sur la vie sexuelle de mon professeur...

— Dans la continuité de ce que nous avons fait aujourd'hui, j'aimerais que vous fassiez un résumé et une explication de la deuxième partie du texte. Nous mettrons votre travail en commun lors de la prochaine séance. Je vous laisse commencer sur le temps qu'il reste, n'hésitez pas à me solliciter si vous avez une question.

Par automatisme, je commençai à travailler, lisant le texte, surlignant les passages importants, et annotant mes idées sur le côté. Mais mon esprit divagua assez vite lorsque mes yeux se dérobèrent de ma feuille pour se poser sur la silhouette de mon professeur, assis à son bureau le nez sur des documents dont j'ignorais l'intérêt.

Aimait-il vraiment les hommes ? Ou bien était-il bi ? Taehyung n'aurait jamais dit ça si ce n'était pas le cas... Je n'arrivais pas à penser qu'il ait pu coucher avec un de ses élèves, ce n'était éthiquement pas correct et il semblait plutôt à cheval sur les règles.

Ses préférences... Qu'avait-il voulu dire par là ? Je n'étais pas le premier qui m'intéressait à...ça ?

Bien sûr, il était beau, ce n'était pas la question. Mais nous étions ses élèves, quand bien même majeur, nous restions sous son autorité. Je n'arrivais pas à comprendre. Bordel, j'étais en boucle, ça ne me regardait pas !

J'étais véritablement à deux doigts d'essayer de l'imaginer entrain de...Putain, j'avais un sacré problème.

J'essayai de mettre mes pensées intrusives de côté pour me concentrer sur le travail que nous avait donné monsieur Park, mais c'était bien plus facile à dire qu'à faire. Mes doigts jouèrent inconsciemment avec les pages de mon carnet à dessin avant que je ne finisse par me perdre dans la contemplation de mes récentes créations. L'autre jour pendant notre pause, j'étais allé dans la cour intérieure et je m'étais posé dans l'herbe pour dessiner ce qui m'entourait, ça avait été si agréable de se laisser aller à l'ambiance calme et sereine du lieu. Un sourire m'échappa lorsque je tombai sur le dessin de monsieur Park. J'aimerais pouvoir revivre cette scène pour pouvoir refaire ce tableau avec encore plus de détails et en y ajoutant même des couleurs.

Je me souvenais très vivement de ce que j'avais ressenti lorsque je l'avais vu pour la première fois, sur ce banc, endormi, l'Amant s'apprêtant à tomber de son torse.

Je m'étais retrouvé comme devant une œuvre d'Art, sa beauté m'avait bouleversé et déjà là, je voulais tout savoir de lui.

Il était commun de dire que la curiosité était un vilain défaut, mais pourquoi ? Parce que ça nous amenait dans des situations malsaines ? Parce que tout ce qui se passait pour d'autres personnes ne nous regardait pas ? Parce que la notion de vie privée était une norme sociétale ? Ah, oui sûrement...

J'étais celui en tort dans tout ça, Taehyung avait raison de ne pas vouloir m'en parler s'il jugeait que ça ne me concernait pas, tout comme me l'avait bien fait comprendre mon professeur depuis ces derniers jours...

— Bien, il est l'heure, vous pouvez y aller. N'oubliez pas de terminer ce travail pour jeudi.

Il avait relevé les yeux vers nous après avoir jeté un coup d'œil à l'heure sur sa montre. Toute la classe avait commencé à ranger ses affaires tandis que moi j'étais resté figé. Je n'arrivais même plus à me comprendre moi même, je devenais une personne que je ne reconnaissais pas lorsqu'il s'agissait de lui. Mon propre corps me jouait des tours quand j'étais près de lui. Comment allais-je survivre toute une année, et même trois ans si j'étais incapable d'être normal devant lui ? Il fallait vraiment que je me reprenne.

— Jungkook, tu viens ? m'appela Seojun déjà debout et prêt à partir.

Sa question me ramena à moi et je me dépêchai de ranger mes affaires en acquiesçant.

— Ouais, déso' !

Ni une, ni deux, j'avais tout foutu dans mon sac à la va-vite et je me relevais de ma place pour quitter la salle sans plus tarder. Seojun m'adressa un sourire amusé lorsqu'une voix frappa l'air et nous stoppa dans notre élan.

— Monsieur Jeon. Vous avez fait tomber quelque chose...

En me retournant, j'aperçus mon professeur en train de se baisser pour ramasser mon carnet qui avait visiblement décidé de se faire la malle. Je grimaçai en me dépêchant d'aller le récupérer lorsque je vis qu'il était grand ouvert et que Monsieur Park détaillait l'un de mes dessins. Je fus quelque peu embarrassé, mais ce n'était rien en comparaison de la honte qui m'envahit lorsque je réalisai qu'il s'agissait de l'esquisse que j'avais faite de lui, le soir où il avait joué du piano.

— Hm, mer-merci, je-...

— Vous avez beaucoup de talent.

Sa remarque me coupa dans mon élan. Il n'avait pas fait le lien ? Il était vrai que le dessin était assez brouillon et qu'il aurait pu représenter n'importe qui jouant du piano.. Le soulagement s'empara de moi lorsqu'il tourna la page et commença à feuilleter mes autres dessins.

— Merci beaucoup... soufflais-je, en baissant légèrement la tête.

— Vous êtes en Art, n'est-ce pas ?

J'acquiesçai d'un petit hochement de tête lorsqu'il me rendit le carnet en plongeant ses pupilles en moi.

— En effet..

— Tant mieux, ça aurait été du gâchis autrement.

Du mieux que je le pu, je retins mes lèvres de s'étirer en un large sourire et me contentai de le remercier une énième fois. Il me souhaita un bon appétit alors que je faisais demi-tour pour rejoindre Seojun. Mon cœur tapait frénétiquement contre ma cage thoracique alors qu'un sentiment d'euphorie courait dans mes veines. Je ne savais pas pourquoi j'étais aussi comblé qu'il ait complimenté mes dessins, mais j'aurais voulu revivre ce moment à l'infini.

— Eh Mignon !

Toutes les têtes se relevèrent de leur plateau et mon cœur loupa un battement en reconnaissant très bien la seule et unique personne de cette école qui m'appelait comme ça. Lorsque la silhouette de Taehyung s'arrêta devant notre table, je sentis les regards de mes camarades se poser sur moi. Je retins un soupir de dépit en relevant les yeux vers mon aîné qui arborait un grand rictus étincelant.

— Bonjour Taehyung-si... répondis-je avec un faux sourire crispé.

Je vis les sourcils de Seojun se froncer d'incompréhension en face de moi. J'avais peut-être oublié de lui dire que j'avais trouvé Taehyung et que l'on avait pu discuter, mais cette conversation ne m'avait pas vraiment servit à quelque chose alors je n'avais pas trouvé utile de lui en parler.

— J'ai un p'tit cadeau pour toi !

Je dû faire une grimace étrange, ne comprenant pas de quoi il parlait. Tout le monde me regardait, attendant sûrement des explications, même d'autres tables s'étaient tournées vers nous en entendant le prénom du très populaire Kim Taehyung.

— Ah.. bon ?

Il esquissa un sourire avant de déposer un livre devant moi, presque dans mon assiette. Instinctivement mon regard se posa sur le titre, inscrit en gros au milieu de la couverture.

« Le pouvoir appartient à ceux qui le prennent.»

— Vu que tu semblais t'intéresser à lui. Voilà quelque chose qui te plaira peut-être.

Mes sourcils se froncèrent. Je n'étais pas certain de comprendre ce qu'il voulait dire par là, alors à toute vitesse mes yeux cherchèrent le nom de l'auteur. Mon cœur rata un battement lorsque je l'eu trouvé.

Park Jimin.

Oh. Mon. Dieu.

Je relevai un regard mi-surpris, mi-décontenancé auquel il répondit par un large sourire.

— Il y a des choses très intéressantes dedans, tu verras. Ne me remercie pas, ça me fait plaisir ! Allez, à plus Mignon !

Il se tourna pour partir avant de se stopper une seconde plus tard.

— Ah oui, et j'organise une fête ce week-end, t'es invité et tes potes aussi, ramenez vos fesses, la première de l'année c'est la plus grandiose !

Il nous lança un petit clin d'œil avant de partir pour de bon, sous les regards bouche bée de toute la salle. Un court silence frappa le temps avant que mes camarades ne se ruent sur moi pour me poser d'innombrables questions.

— C'était LE Kim Taehyung ?!

— Depuis quand vous êtes potes ??

— C'est quoi ce livre ??

Je n'eu le temps de rien dire, ni de rien faire que mon téléphone sonna et me sortit de mon état de transe étrange, comme si l'espace et le temps s'étaient dissociés de mon corps pendant quelques secondes.

— Wow, ça suffit les gars, laissez-le respirer...

Seojun vint à ma rescousse, calmant tout le monde et me permettant de reprendre mes esprits. Je le remerciai d'un sourire en zieutant mon portable. Le contact qui était affiché à l'écran me coupa le souffle alors que je me levais en trombe de ma place pour sortir du self avant d'enfin décrocher dans un coin isolé du couloir.

J'essayais de contrôler ma respiration avant d'ouvrir la bouche.

— Monsieur Chen ...?

— Bonjour Jungkook-si, comment vas-tu ? J'espère que tout se passe bien dans ton école.

Mon cœur battait frénétiquement, il ne m'appelait pas pour s'assurer que j'allais bien. S'il m'appelait, c'était parce qu'il y avait un problème avec ma mère.

— Vous n'êtes pas obligé de me ménager, monsieur. Je suis capable d'entendre ce que vous avez à me dire.

J'entendis un vague soupir à l'autre bout du fil.

— J'oublie que tu n'es plus un jeune garçon de 14 ans... Excuse-moi.

J'avalai ma salive en me collant contre le mur pour me soutenir à quelque chose. J'avais peur. Irrémédiablement peur de la perdre.

— Et bien voilà, nous avons fait les dernières analyses de sang, ainsi que des examens cardiovasculaires et pulmonaires... Et je suis navré de t'annoncer que la santé de ta mère s'est énormément dégradée depuis les derniers mois.

— Une récidive...?

Prononcer ces deux simples mots m'avaient comme arraché les cordes vocales, j'étais certain que j'allais me noyer avec ma propre respiration, comme si l'oxygène était devenu un poison mortel. Il se racla la gorge avant de me répondre.

— Non, heureusement. En revanche, si elle ne lève pas le pied, c'est une possibilité à ne pas exclure. Je lui ai prescrit un traitement légèrement plus fort mais qui pourrait avoir des répercussions assez conséquentes sur son quotidien. Elle ne pourra plus cumuler ses deux emplois, et devra se reposer autant que possible.

Je fermai les yeux en calmant les images que mon imagination m'envoyait pour attiser mon angoisse. Je ne devais pas craquer maintenant, ce n'était pas le moment.

— Je sais bien que ce doit être compliqué pour toi, en étant loin d'elle et en devant gérer tes études, mais je m'inquiète énormément. Ton départ l'a beaucoup affectée même si elle essaye de ne pas le montrer.

La culpabilité s'empara soudain de moi. Comment avais-je pu être aussi égoïste ? Comment après tout ce qu'elle avait endurée, je pouvais avoir l'audace de la laisser seule ?

— Jungkook, je pense qu'il faudrait que tu lui parles. Si je t'appelle c'est parce que nous savons tous les deux qu'elle ne te dira rien pour ne pas t'inquiéter. Mais aujourd'hui, ta mère va avoir besoin de toi. Peut-être même encore plus que le jour de l'accident. Appelle-la, dis-lui de faire attention, de suivre le traitement et surtout d'arrêter son travail à l'hôtel Mingshi.

— Je lui dirais. Je vais m'en occuper ne vous inquiétez pas.

— Je sais que tu le feras. Tu tiens à elle, je le sais mieux que personne.

— Je vais... Je vais lui parler, je vais chercher du travail pour combler son deuxième emploi et si c'est trop compliqué, j'arrêterais mes études.

Je l'entendis soupirer.

— Ne prend pas de décisions trop hâtives. Vois comment les choses se passent et ensuite tu aviseras.

— Bien sûr, ne vous en faites pas. Merci de m'avoir prévu, monsieur Chen.

Je ne le voyais pas mais je pouvais sentir qu'il avait esquissé un sourire.

— C'est toi qui me l'avait demandé, et tu sais que j'apprécie énormément ta mère. En tant que médecin, je ne souhaite que sa santé.

— Merci...Vraiment, merci pour tout docteur.

J'étais tellement idiot d'avoir pu croire que mes décisions égoïste n'auraient pas de répercussions sur la personne la plus importante de ma vie.

Vraiment idiot.

Seojun n'avait pas posé de questions après ma soudaine fuite pendant le repas. Je lui en étais reconnaissant parce que je n'aurais pas su comment expliquer la situation sans fondre en larmes.

Depuis le début de la séance de lecture, j'étais en incapacité de me concentrer. Je bloquai sur un passage de mon livre et un autre envahissait toutes mes pensées. Monsieur Park avait écrit un livre, et il était dans mon sac en cet instant. Je devais lutter contre mon envie de le sortir, et de commencer à le lire sur le champ. Taehyung m'avait dit qu'il contenait des informations intéressantes, mais pourquoi avait-il changé d'avis depuis la dernière fois ? Je le découvrirais sûrement lorsque je lirais cet ouvrage...Je me demandais de quoi il pouvait parler... Racontait-il des expériences personnelles ? C'était fou rien que de l'imaginer.

J'allais devenir son lecteur. Au sens propre du terme...

— Monsieur Jeon ? Vous n'avez toujours pas avancé ?

Mon sang se glaça lorsque je réalisais que mon enseignant se tenait dans mon dos et scrutait mes notes par-dessus mon épaule. Merde, je ne l'avais pas vu arriver.

Je déglutis difficilement en jouant nerveusement avec mon stylo. Ma gorge était tellement serrée que je cru que je n'arriverais pas à lui répondre.

— Hm, non, je bloque sur ce passage... avouais-je dans une expiration douloureuse.

Il se pencha pour attraper un crayon dans ma trousse et venir annoter des informations, entourant des éléments que j'avais déjà relevés. Mon souffle se bloqua en sentant à quel point il était près de moi, je ne m'y habituerais jamais. Je sentais sa main appuyée contre le dossier de ma chaise à seulement quelques centimètres de mon omoplate, il suffisait que je recule légèrement pour que nous nous effleurions.

— Basez-vous sur vos premières impressions et développez-les, ici.. et là..

Il souligna mes idées par de furtifs traits parfaitement droits. Ses bagues reflétèrent les faisceaux lumineux des lustres au-dessus de nos têtes et j'en fus presque ébloui. Je remarquai à quel point ses mains étaient petites, je ne savais pas pourquoi j'y faisais attention maintenant, mais cela me rappela la nuit où je l'avais écouté jouer du piano. Il y avait pourtant un cliché qui disait que les pianistes avaient de longs doigts et de grandes mains. Preuve que les clichés s'arrêtaient souvent à de fausses idées reçues.

Sa voix, presque au creux de mon oreille, me rappela à l'instant présent.

— Vous avez des interrogations pertinentes, il ne vous manque plus qu'un esprit critique aiguisé et une capacité d'analyse approfondie. Je ne cesse de vous le répéter ; regardez plus loin. Lisez au travers des mots pour trouver les informations qui vous manquent. Pourquoi l'auteur mentionne-t-il cette information à ce moment précis ? Il y a peu de hasard dans une histoire, pourquoi mettre un élément en avant s'il n'a aucune incidence sur la trame narrative ? Il y a toujours des raisons, même si elles peuvent être cachées.

Inconsciemment, je hochai la tête, intégrant les conseils qu'il me donnait. Réfléchissant déjà, essayant de reconcentrer mon esprit sur le travail que je devais avoir terminé avant le 3 octobre et dont il restait encore tellement de choses à faire.

Lorsque la chaleur de sa proximité me quitta, je pu à nouveau respirer normalement.

— Essayez de vous concentrer et si jamais vous bloquez encore, venez me voir, ne perdez pas de temps.

— Oui, monsieur..

Ma réponse sembla le satisfaire car il n'ajouta rien et continua son tour de table, passant voir le reste de mes camarades pour les aider à leur tour.

Soudain, je sentis l'épaule de Seojun venir frôler la mienne et il souffla bas ;

— Pourquoi tu m'avais pas dit que t'avais trouvé le fameux Taehyung ?

— Il ne m'a pas vraiment aidé finalement, donc je n'en voyais pas l'intérêt...

Il acquiesça vaguement tout en jetant un coup d'œil vers notre professeur pour s'assurer qu'il ne faisait pas attention à nous.

— Et sa soirée, on y va alors ? Ça peut être cool.

J'haussai les épaules, incertain. Après la discussion que j'avais eu avec le docteur Chen, je n'étais pas sûr d'avoir l'énergie ou le bon mood pour me bourrer la gueule et faire la fête. Je n'avais que ma mère et sa santé à l'esprit, elle avait besoin de moi et je devais trouver un travail. En plus de ne pas avoir l'envie folle d'aller à cette soirée, je n'en n'avais pas le temps.

— Non, je ne pense pas que j'irais, mais vas-y si tu veux, ça te permettra de rencontrer d'autres gens de l'Institut.

Il me tendit une petite moue contrite.

— Mais non, viens, ça nous changera des cours et puis ça serait con de louper la première fête de l'année ! C'est là que tout le monde fait connaissance et puis c'est souvent celle où y a le plus de gens, ça sera super !

— Désolé, je ne pense pas que je serais d'une très grande compagnie.. Je vais juste plomber l'ambiance.

Mon ami roula des yeux en passant son bras par-dessus mes épaules, comme s'il s'apprêtait à me faire une confidence.

— Il n'est pas question que je te laisse louper cette fête, j'ai toute la semaine pour te convaincre de venir.

Son sourire espiègle tira inévitablement le coin de mes lèvres vers le haut.

— Essaie toujours !

Il gloussa avant de s'éloigner de moi, pile au moment où les yeux de notre professeur se relevèrent vers nous. Nos talents de grands comédiens nous permirent de donner l'illusion que nous travaillions sérieusement sans éveiller les soupçons de monsieur Park.

Seojun pouvait essayer autant qu'il le voulait, je n'étais pas du genre à céder facilement.

En sortant de la douche, croiser mon reflet dans le miroir me fit presque peur. La journée m'avait semblé durer une éternité et je n'avais fait que ruminer ce que m'avait dit le docteur Chen. Je me retenais de m'effondrer depuis des heures et la nuit n'allait certainement pas m'aider, les angoisses que j'avais connues quand j'avais cru la perdre refaisaient surface comme un vieux secret enfoui dont personne ne voulait se souvenir.

5 ans plus tôt, ma mère, la seule femme de ma vie et inévitablement la plus précieuse, a été touchée par un cancer. Pendant des mois, elle avait dû se battre contre cette merde qui l'a détruisait de l'intérieur. Nous venions à peine de perdre mon père et mon frère dans un accident de la route, elle était au fond du gouffre et moi j'étais un pauvre adolescent ignorant et impuissant. Pourtant elle n'avait jamais lâché, elle s'était battue pour moi et ne m'avait jamais montré ses faiblesses. Ce n'était que plus tard que j'avais réalisé tous les sacrifices qu'elle avait faits pour mon bien-être, pour mon bonheur.

C'était grâce à elle si j'étais dans l'école de mes rêves aujourd'hui.

Il était temps que je lui rende la pareille. C'était à mon tour de tout donner pour elle.

En prenant une grande inspiration, je relevais le téléphone jusqu'à mon oreille après avoir lancé l'appel. Plusieurs tonalités retentirent avant que je n'entende le son signifiant qu'elle avait décroché.

— Coucou mon chéri !

Sa voix enjouée me tira un sourire malgré moi.

— Bonsoir maman..

— Comment tu vas ? Tout se passe bien à l'école ?

— Oui, tout va très bien ne t'inquiète pas. C'est plutôt à toi que je dois demander ça.

Un court silence s'installa soudain. Elle avait compris, je le savais très bien. Son esprit devait être en train de trouver un moyen de me rassurer pour ne pas que je m'inquiète, mais ce serait peine perdu, j'étais déjà mort de trouille.

— J'imagine que le docteur Chen t'as appelé ?

— Hmm, oui. Il m'a dit pour tes résultats d'examens. Il faut que tu te préserves. Il te conseille de laisser tomber l'hôtel et je suis plutôt d'accord avec lui.

Je l'entendis prendre une brève inspiration avant de me répondre.

— Ce n'est pas aussi simple, un seul salaire ne suffira pas entre le traitement et le prêt de la maison..

— Maman, laisse-moi t'aider. Je vais trouver du travail sur mon temps libre, et j'ai encore un peu de côté.. Tu n'es pas obligé de tout assumer toute seule.

— Si, c'est mon rôle, Jungkook. Je suis ta mère, ce n'est pas à toi de gérer ça. Tu as tes études, un boulot à côté t'épuiserais et t'empêcherais d'être au maximum de tes capacités.

— Je ne te demande pas la permission. Tu ne peux pas m'en empêcher. J'ai décidé que je t'aiderais et je le ferai.

Elle soupira et ma gorge se serra. Je n'avais pas envie que l'on se prenne la tête la dessus, mais je n'avais pas non plus l'intention de céder.

— Tu ne me feras pas changer d'avis, alors ne nous disputons pas pour ça, s'il te plaît.

— Je sais que tu ne m'écouteras pas, tu n'en a toujours fait qu'à ta tête de toute façon... Je te demande simplement de ne pas te surmener à cause de moi.

Un sourire amer m'échappa. Elle me faisait la morale sur des conseils qu'elle n'appliquait même pas elle-même. L'exemple parfait du : « Faites ce que je dis, pas ce que je fais. »

— Merci de t'inquiéter pour moi, mon chéri. Mais je vais bien, je fais attention, je te le promet.

— Je te fais confiance, et je serais là. Quoi que ça coûte, je t'aiderais.

Je l'entendis esquisser un petit soupir amusé avant qu'elle n'acquiesce au creux de mon oreille.

— D'accord, allez va te reposer, j'entends ta petite voix.

Nous nous souhaitâmes une bonne nuit avant que je ne raccroche pour me rhabiller et quitter la petite salle de bain. Dans la chambre, Seojun était plongé sur son téléphone mais me jeta tout de même un bref coup d'œil lorsque je passai devant lui.

— Tout va bien ?

Sa voix s'éleva finalement alors que je me laissai tomber sur mon matelas. Un sourire crispé naquit sur mes lèvres alors que je relevai la tête vers lui.

— T'as entendu ?

Il m'accorda un petit regard coupable tout en hochant la tête.

— Ouais déso'... Les murs des chambres sont vraiment fins, je pense qu'on entendrait des gens baisers depuis l'autre côté du dortoir.

Un rire nerveux m'échappa tandis que je m'allongeai pour fixer mes yeux sur le plafond.

— T'es pas obligé de m'en parler si tu veux pas. Ça a l'air d'être un sujet un peu compliqué.

— C'est.... Disons que ça fait remonter de mauvais souvenirs.. Des souvenirs que je préfèrerais pouvoir oublier.

— J'comprend, mais en tout cas j'suis là si t'as besoin de quoi que ce soit !

J'esquissai un sourire en le remerciant avant de jeter un coup d'œil à l'heure sur mon téléphone. 21h18. Je n'avais pas beaucoup travaillé aujourd'hui, mais je me sentais trop épuisé pour pouvoir m'y mettre maintenant. Tant pis, je le ferai deux fois plus demain..

Je retins un soupir en ouvrant une page internet pour commencer à regarder les différentes annonces de petits boulots dans les alentours. Je ne savais pas s'il y aurait des jobs adaptés aux étudiants mais étant donné la localisation de l'institut et de l'université de Daegu, je pouvais espérer avoir quelques opportunités.

— Il y a bien un truc... soufflais-je en tournant la tête dans la direction de mon colocataire.

— Ouais..?

— Si jamais t'entends parler d'une offre d'emploi, tu pourras me le dire ?

Il esquissa un sourire en coin tout en opinant du chef.

— Bien sûr mec, compte sur moi.

Je lui adressai un sourire reconnaissant avant de me replonger dans ma recherche. Il faudrait peut-être que je mette à jour mon CV...

Cette soirée fut longue, entre doutes, angoisses et incertitudes. Le sommeil sonna comme une douloureuse délivrance qui me plongea dans des songes dirigés par mes peurs.

Dans lesquels, je la perdais.

Hello, mes amours ! 🤎

Je suis ravie de vous retrouver pour ce nouveau chapitre d'Entre les lignes ! Il est assez riche en nouvelles informations ! 👀 (Surtout sur le personnage de Jungkook haha) Des théories sur ce fameux livre ? 🤭

J'espère que ce chapitre vous à plu, comme d'habitude n'hésitez pas à me laisser vos avis, ça fait toujours plaisir ! 🫶🏼

Je vous dis à la semaine prochaine,

Tendrement, Lunie. 🖋️

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