Joe

Nous nous dépêchons d'entrer dans la voiture pour ne pas trop rester dans le froid. Une fois à l'intérieur, Harvey se connecte à ma voiture pour s'occuper à nouveau de la musique.

- Quelle bonne éducation, Harvey! C'est tellement gentil de ta part de te connecter à ma voiture sans me demander ma permission, je lui dis, de l'ironie plein la voix.

- C'est pas de ma faute s'il y a une connexion entre nous, il me répond, nonchalant comme pas possible, en faisant défiler son écran.

C'est moi ou cette phrase ressemble beaucoup à de la drague? J'espère que c'est le cas.

Je démarre ma voiture et Harvey lance la musique. C'est du rap, un morceau de Nicky Minaj et Ice Spice je crois. Lory me parlait de comment elle aime cette chanson la semaine dernière. Il semblerait que Harvey lui aussi l'adore. Il ne tarde pas à chanter les paroles peu catholiques et vantardes à en perdre la voix. Bizarrement, il y a un mois je n'aurais pas pu m'imaginer qu'il puisse écouter ce genre de musique et encore qu'il puisse adorer les chanter à tue tête. Maintenant que j'apprends à le connaître je sais que Harvey n'a rien à voir avec le mec carré et perfectionniste qu'il peut paraître lorsqu'on ne le connait pas. Je pense que comme tout le monde je me suis juste fier à l'image qu'il renvoie. Je le voyais comme un mec calme parce qu'il est réservé mais je me suis trompé sur toute la ligne.

Nous finissons par arriver devant chez Harvey et j'arrête la voiture. Harvey arrête la musique et se racle la gorge.

- Vraiment merci de m'avoir invité ce soir, j'ai passé un merveilleux moment. J'espère que l'on pourra en passer des meilleurs, il déclare avec un sourire rempli de gratitude qui me va droit au cœur.

- T'inquiètes, c'est rien. Moi aussi j'ai passé un bon moment, je lui avoue, alors qu'il sort de la voiture. Sinon, je te promets que l'on va sûrement en passer des meilleurs moments que ça à l'avenir si tu veux.

Il me dit un léger bonne nuit puis je rentre chez moi. Je retrouve Lory en train de faire un Karaoké sur ma télé sans se soucier de ma facture. Elle abandonne sur le moment son karaoké pour me demander de lui raconter ce qu'il s'est passé entre moi et Harvey. Je proteste, lui disant que je vais dormir mais bien sûr c'est elle qui finit par avoir le dernier mots. Je lui raconte ma soirée avec Harvey trois fois, jusqu'à ce qu'elle se sente assez satisfaite.

Sur ce, je rentre dans ma chambre, prends une douche pour aller dormir au frais puis pars me coucher avec un caleçon légèrement troué. Je prends mon téléphone et par réflexe je monte sur l'application Instagram. Je commence à écrire un message à Harvey mais décide d'arrêter lorsque je dois l'envoyer. C'est vraiment bizarre de l'écrire alors que nous étions ensemble, il y a dix minutes non? Je vais ressembler à un vieux obsédé, non? Je supprime mon message et soupire, me sentant blasé d'être obligé ne pas pouvoir discuter avec lui ce soir. Je verrouille mon téléphone et le dépose sur mon ventre. Quelques minutes plus tard, je ressens mon téléphone vibrer et je le prends sauvagement comme un homme avide, espérant qu'il s'agisse de Harvey. Voyant que c'est lui, un sourire étire mes lèvres alors que mon cœur commence à reprendre son pas pour danser une samba qu'il n'a pas pratiqué depuis un moment. Un très long moment.

DE H3RVEYYY :

T'étais en ligne il y a quatres minutes. Je dois prendre ça pour un signe que t'es encore en vie le fossile?

Je roule des yeux mais mon sourire ne laisse pas du tout mes lèvres et je ne tarde pas à entrer dans son jeu.

A H3RVEYYY :

Bien sûr que je suis pas mort, j'ai une promesse à garder. Nous n'avons pas encore suffisamment passer assez de bon moments.

💌📖

Le lendemain a été l'entrée du dernier mois de l'année. Ça a été le début du mois de Décembre. Ce mois que les humains chérissent tant. Désolé pour le père Noël mais ça n'a définitivement aucun rapport avec lui à partir des gosses de dix ans. C'est plutôt à cause des congés, des promotions sur la plupart des produits, des plats copieux, des présents que l'on obtient de tout le monde. Moi personnellement je n'adore pas ce mois, tout comme je ne le déteste pas.

Je l'aimais lorsque j'étais enfant mais ce n'est plus le cas. Lorsque je fêtais Noël avec mes parents j'adorais cette fête mais depuis mon passage aux États-Unis je déteste cette célébration. Elle ne se plus résumait qu'à regarder des films de Noël avec des fins heureuses, alors que je mangeais des plats préparés par des cuisinières qui avaient hâte de rentrer chez elle. Je la fêtais plus tard avec Colton et Lory mais Colton est parti donc je ne le fête plus. Je fais à manger quelque chose que j'aime bien puis je passe la nuit à lire un livre intéressant et original qui parle de Noël. Je ne me vois pas faire plus pour fêter celui de cette année.

Quoiqu'il en soit, ce début de mois de Décembre m'a demandé beaucoup de travail. J'ai dû acheter un sapin de Noël, deux cerfs et une tonne de décoration pour décorer la librairie afin de donner l'ambiance de Noël. Je croyais que ceux que j'utilise depuis deuxs ans étaient encore en bonne santé mais apparemment un petit animal est rentré dans leur carton et les à ronger. J'ai donc aussi été obligé de mettre plein de pièges et de payer un association pour chasser les deux rongeurs qui ont fait le sale coup. J'ai plus tard découvert qu'ils ont rongé dix-huit livres.

Ce mois de Décembre m'a aussi un peu privé de mon nouvel acolyte. Il va bientôt passer ses examens donc nous n'avons pas vraiment beaucoup de temps pour parler et ça me fatigue. Ça me fait bizarre de ne pas écrire avec lui à longueur de journée. Apparemment, il essaye de comprendre un chapitre de physique depuis plus d'une semaine et il n'y arrive pas.

Entre temps, mon béguin pour lui prends de plus en plus de place. Ce gars me fait revivre ce que j'ai ressenti en pleine adolescence il y a quelques années et c'est autant excitant qu'effrayant. Ma peur de finir blesser s'efface de plus en plus et mon envie de devenir plus proche de Harvey se fait de plus en plus incommensurable. Je n'arrête pas de penser à lui, c'est à la limite du malsain. Quoiqu'il en soit, je ne compte pas trop brusquer les choses. L'amitié c'est déjà beaucoup alors je ne vais pas me mettre à échafaudé un plan de séduction ou un truc du genre.

La météo n'est pas vraiment au rendez-vous. Contrairement à la normale, il fait extrêmement froid en journée et il fait extrêmement chaud la nuit. Je préfère l'inverse, ça me permet de m'habiller décontracté pendant la journée et de fourrer dans des plaids la nuit. Bien sûr, le cilmat part en vrac de plus en plus et les saisons deviennent de plus en plus surprenantes.

Si on oublie tout ça, ma vie est tout à fait normal avec Lory et les clients qui passent à longueur de journée. Bizarrement, il y en a beaucoup plus pendant ce mois. A une semaine des vacances, l'agitation commence déjà à se faire sentir et mon porte feuille ne s'en plaint pas.

- Alors, tu vas aller voir tes vieux cette année? Ça fait un moment que tu es pas allé les voir, me dit la voix de Lory, Alors qu'elle vient de vendre un gros paquet de livre à une dame timide.

- Je pense que je suis obligé mais comme d'had' je n'en ressens pas vraiment l'envie, je lui réponds, en soupirant, posant mon menton sur l'une de mes paumes.

- Tu devrais pas être aussi dure avec eux, tu sais? Ils ont fait beaucoup pour toi et ils t'aiment sincèrement, en plus ils t'acceptent Joe, elle avance avec douceur, défendant encore une fois mes géniteurs.

- Je ne suis pas dure avec eux et tu le sais très bien, notre relation a juste été brisé et elle ne pourra jamais être réparée, je lui réponds, d'un ton ferme, lui montrant que je ne pourrai plus jamais aimer mes géniteurs comme j'ai pu le faire par le passé.

Et pour être honnête j'ai complètement raison. La fracture de ma relation avec mes parents a commencée lorsqu'ils m'ont envoyé aux États-Unis loin d'eux à douze ans. J'étais extrêmement en colère contre eux mais maintenant je les comprends mieux, ils pensaient à mon éducation. Mais il n'y a pas eu que ça. Lorsque je suis revenu des États-Unis, ils ont rencontré Colton et Lory et ont découvert mon orientation sexuelle. Ils ont pleuré pendant des semaines et m'ont présentés leurs excuses au moins mille fois pour "tout le mal qu'ils m'ont fait". Selon eux, c'est leur faute à eux si je suis bi, ils pensent que j'ai eu des mauvaises influences aux États-Unis et que ça ne serait jamais arrivé si ils m'avaient laissé étudier ici. C'était un peu tendu entre nous à l'époque car ils n'aimaient pas le fait que je transforme la librairie en librairie LGBTQ+ et ils n'apprécaient pas vraiment - et d'ailleurs toujours pas - Lory et Colton mais ils ne me disaient rien à cause de la culpabilité.

J'allais toujours les voir mais ils mettaient toujours une certaine distance entre nous et il y avait toujours cette culpabilité dans leurs yeux lorsqu'ils me voyaient. J'ai remarqué qu'ils priaient beaucoup lorsque j'étais à la maison et le changement ainsi que le petit fils qu'ils demandaient à dieu me faisait vraiment mal. Néanmoins je les aimais toujours malgré ça. Je crois que j'ai commencé à arrêter de leur vouer un amour éternel après ma rupture avec Colton. Alors que j'étais au plus bas, que j'avais besoin de bras pour pleurer, ils sont venus avec leurs gros sourires me dire que ce n'était juste pas le bon. Ils m'ont invités à dîner et qu'elle a été ma surprise de voir qu'ils ont aussi invités une blonde qu'ils m'ont présentés comme une "jolie célibataire qui n'attendait que de fonder un foyer".

Ce jour, j'ai craqué et je leurs ai dit des paroles qui les marqueront pour le reste de leurs vies. Je leurs ai dit qu'ils ne sont que des égoïstes qui prétendent vouloir mon bonheur mais qui confondent mon bonheur avec la réalisation de leurs rêves pour moi. Je les ai fait comprendre qu'ils ne m'aiment pas moi mais qu'ils aiment le fils qu'ils auraient aimés avoir et que je ne pourrai jamais l'être. Depuis, ils sont de retour avec leurs culpabilité. Ils essayent de s'approcher de moi mais c'est peine perdue, eux et moi ne pourrons plus être proche. Je ne les laisserai plus la chance de me blesser. Je regretterai peut-être ce choix plus tard, voir même quand il sera trop tard mais je ne vois pas ce qu'il y d'autre à faire.

Je sens la main de Lory se poser sur mon épaule et je la remercie silencieusement d'être là pour moi. Elle est la réelle et seule constante de ma vie depuis un moment, pour être honnête je ne sais pas ce que je ferai sans elle. Si jamais elle repart aux États-Unis, je finirai par devenir un sorte d'automate vivant sans vraiment vivre et pour ça elle ne partira pas. Je sais bien que m'ancrer à la vie pour une seule personne est malsain mais je ne peux changer les choses et c'est comme ça.

Lory et moi sortons de notre doux moment silencieux lorsque nous entendons la porte de la librairie s'ouvrir. C'est une bande d'adolescents qui viennent ici très souvent. Ils sont cinq et semble environné la quinzaine. Une fille extrêmement mince et très haute, surplombant de sa grande taille les quatres garçons. On ne la manque pas avec ses deux mèches oranges pendant devant son visage, arrivant au niveau de ses seins alors que le reste de ses cheveux sont bruns et coupés d'une façon à vue d'œil peu professionnelle. Le garçon que je vois en premier a une peau bronzé, comme celle de Harvey et une grosse touffe de cheveux désordonnés qui lui tombe presque par-dessus les yeux. Le deuxième porte un jean noir, ainsi qu'un sweat à capuche de la même couleur et une casquette qui lui donne un air de gangster qui essaye de ne pas se faire remarquer par la police. Le troisième est aussi blanc que la neige et a le crâne rasé alors que je vois des piercings un peu partout sur lui. Le quatrième est tout ce qu'il y a de plus normal, avec des cheveux bruns et un pull arc-en-ciel.

- Bonsoir, les salut gaiement Lory, avec un sourire qui fait pâlir celui de notre père Noël flambant neuf à côté du sapin tout autant neuf.

- Salut, lui réponds, le quatrième garçon.

- Nous sommes plutôt du genre cash donc nous allons aller droit au but, nous dit la fille, bien trop confiante pour son âge. En gros, nous sommes tous des adolescents pas trop hétéro. Mike est Pan, Lucas est bi, Leithy est non-binaire, Peter asexuel et moi je déborde d'un amour incommensurable pour les chattes depuis toujours. Bref, c'est pas le sujet. En gros, on a écrit un livre entre nous sur notre communauté et la société et on voudrait savoir si vous vous sentez près à nous aider.

- Kara, t'aurais dû mieux expliquer, lui gronde le mec tout en noir, avec une voix douce qui ne colle pas avec l'image qu'il renvoie.

- Ta gueule, Leithy. C'est mieux de leurs dire clairement la chose que de passer quinze ans à tourner autour du pot, lui réponds ladite Kara, sur un ton exaspéré qui me fait pouffer doucement.

- Je peux savoir de quoi parle exactement le livre? Je leurs demande, en les regardant avec attention.

Avant je n'aurais pas pris la peine mais ce que je vis avec Harvey me pousse doucement à m'émerger de ma grotte. Comme si mon cœur a finalement compris qu'il n'y a pas que de la tristesse dehors et qu'il y a aussi du bon.

- En fait, c'est comme un recueil de texte. Il est divisé en cinq partie et chaque partie sont différents avec des thèmes sur des sujets différents. Les sujets tournent autour de cette phrase : "Pourquoi s'adapter à une société qui n'essaye même pas de s'adapter à nous?". Ce livre ne changera sûrement pas le monde, nous le savons mais il nous tient à cœur et pouvoir l'autoéditrr sera une fierté pour nous, m'explique le premier garçon qui semble timide mais dont la timidité s'évapore plus il parle.

- Le livre s'appelle Lisez nos voix trop peu entendues, ajoute le crâne rasé, en se soufflant les ongles.

- C'est vraiment très beau comme projet mais nous devons savoir tout d'abord ce que vous voulez vraiment comme aide, leurs répond Lory, avec une bienveillance dans la voix qui rendrait jaloux le plus gentil des anges.

- En fait, rien de spectaculaire. Juste que vous mettez le livre dans votre librairie, lui répond le quatrième garçon qui semble bien aimé répondre Lory.

- Que vous le mettez sans l'acheter, en gros vous les vendez pour nous mais pas que. Nous vous demandons aussi de faire la promotion de notre livre sur les réseaux sociaux de la librairie, ajoute ledit Leithy, semblant bien aimer la précision.

- Alors, vous pensez que c'est possible ou c'est mort? Nous demande la fille, en nous regardant droit dans les yeux avec un regard beaucoup trop confiant.

- Si ça dépendait que de moi, j'aurais volontiers acceptés mais vous l'aurez compris, c'est pas moi le patron, leurs répond Lory, passant pour une ange encore une fois.

Les cinq adolescents se tournent vers moi avec leurs regards suppliant et je comprends que je ne pourrai jamais leurs dire non. J'ai besoin de l'avis de Harvey sur la situation et je ne prendrai pas cette décision sans lui en avoir parler. C'est stupide mais nous avons pris l'habitude de tout nous raconter et j'ai envie de prendre cette habitude très à cœur.

- Je pense que vous devrez passer demain, je dois encore y réfléchir, je leurs réponds, tout en sentant mon cœur se briser doucement face à la déception que j'arrive à lire dans leurs yeux.

Ils me saluent et me disant de bien réfléchir puis partent. La fille retourne pour acheter un roman policier et féministe mais elle finit par abandonner car elle ne veut pas donné son argent à je cite un guignol qui n'aide pas les causes justes.

- Tu devrais accepter, tu sais? Me dit Lory, sur un ton doux, en me parlant comme à un enfant.

- Pourquoi? Je lui demande simplement, ne voyant pas vraiment l'importance d'accepter ou non d'aider ces jeunes gens à promouvoir leur livre.

- Tout simplement parce que ça te fera du bien. Depuis ta rupture avec tu vois qui je t'ai vu t'éloigner de tout et de tout le monde mais tu as une seule fois essayer de sortir de ta coquille et ce gamin a réussi à faire vivre une étincelle qui avait disparu au fond de tes yeux. Alors sortir de ta coquille une nouvelle fois ne peux que te faire du bien, elle débale lentement, en gardant son ton doux.

- J'ai pas vraiment changé, tu sais? Il est vrai que j'ai un autre ami à part toi maintenant mais je reste le même, je lui réponds, lui faisant comprendre que cette rupture avec Colton m'a gravé pour toujours.

Elle semble ne pas bien comprendre ce que je viens de lui dire car elle pouffe d'un rire moqueur qui je dois l'avouer me blase un peu. Je lui dit ce que j'ai sur le cœur et elle rit? Honte sur elle.

- Tu me fais rire, tu sais Joe? C'est amusant de voir comment tu dis que t'as pas changé alors que tout a changé chez toi. Depuis que tu traines avec ce gamin, tu redeviens celui que tu as été avant ta rupture avec tu vois qui, ça se...

- Colton, Je la corrige agacé, par cette règle que j'ai moi même fixé. Il n'est pas Voltemor.

- ... Voit dans tout ce que tu fais. Lorsque tu marches tu ne marches plus comme un zombi avec de la musique triste à fond dans tes écouteurs, lorsque je m'immisce dans ta vie privé tu ne sembles plus aussi agacé qu'avant, lorsque tu prends ton téléphone il n'y a plus cet air détaché dans tes yeux, tu fais même beaucoup plus attention aux clients et maintenant tu arrives à appeler Colton par son prénom. C'est une évidence que ce gamin a une bonne influence sur toi, elle déblate d'un coup, me laissant bouche bée.

Pour être tout à fait honnête, elle a complètement raison. Toutes ces choses ont progressivement changés chez moi depuis que je suis l'ami de Harvey et je n'ai rien remarqué. C'est comme s'il a réussi à faire revivre mon cœur alors que je l'ai mis dans le coma depuis ce qu'il s'est passé avec Colton. J'avais décidé de rester loin du monde pour ne pas qu'il me fasse souffrir mais Harvey me fait me rapprocher du reste du monde sans m'en rendre compte.

- Tu sais ce que je te conseille de faire? Pars en vacances avec lui, elle ajoute, voyant sûrement que mon silence lui permet de bien étaler ce qu'elle a en tête.

- Pardon? Qu'est-ce qui tourne pas rond chez toi? Je lui demande, complètement sidéré par son conseil puéril.

- Tout tourne rond et parfaitement chez moi, Joe, mon idée n'est pas si stupide que ce que tu essayes de me faire croire, elle me répond avec une nonchalance que je ne lui connais que trop bien.

Lory pourrait enflammé la librairie et elle trouverait un moyen de faire passer ça pour un rien.

- Ton idée n'est pas que stupide, elle est encore pire que ça. T'es en train de me dire d'aller en vacances avec mon nouvel ami mineur alors qu'on se connait que depuis deux mois tout au plus, je lui crache au visage, trouvant l'idée juste trop inenvisageable.

- Le fait qu'il soit mineur n'est pas si perturbant que ça, putain Joe réveil toi! Il a dix-sept ans et toi vingt-et-un, lorsqu'il aura vingt tu en auras vingt-quatre. C'est que trois petites années de différence, mes darons ont littéralement onze ans d'écart donc c'est rien. En plus, c'est tout à fait normal d'aller en vacances avec des amis maintenant, tout le monde fait ça. Tu as juste peur, elle me crache au visage, en retour sans broncher.

- Je n'ai pas peur, Lory, pas le moins du monde. Je trouve que c'est un brin immoral d'inviter le gamin mineur pour lequel je ressens une attirance tout autant physique que sentimantale en vacances. J'aurais l'air d'être en train d'essayer de l'avoir dans mes filets et j'aime pas ça, je lui explique, espérant qu'elle comprenne mon point de vue.

- T'as donc peur d'avoir l'air d'un vieux dégoûtant qui drague en jeunot en jouant la carte de l'amitié? Me demande Lory, sans le moindre tact, avec un ton tranchant alors que ses sourcils sont arqués.

- Exactement, je ne veux pas avoir l'air d'abuser de lui, je lui avoue, en tournant légèrement la tête à cause de la honte.

- Le plus important c'est la vérité, Joe. Penses-tu que tu profites de lui en jouant la carte de l'amitié alors que ce que tu veux depuis le début c'est bien plus? Elle me demande, sans plus de tact que tout à l'heure.

- Non, pas du tout! Mon amitié avec Harvey est totalement sincère, je m'empresse de répondre, trop dégoûté par la simple pensée contraire.

- Voilà! Tu sais que tu ne le feras jamais alors même si tu peux légèrement en avoir l'air tu ne devrais t'en ficher, elle me répond, en haussant ses épaules.

- Oui, ok ok merci. Revenons à notre sujet principal ; le livre des gamins, je m'empresse de lui dire, n'aimant pas autant parler de Harvey avec Lory.

Bien que je suis athée, je ne peux m'empêcher de remercier dieu pour avoir envoyé un client me sauver des griffes de Lory. Je ne sais pas où elle a eu cette idée de vacances mais je sais que c'est une mauvaise idée. Ça ne m'empêche pas de la garder en tête toute la journée, lorsque j'arrive chez moi, lorsque je prends mon bain, lorsque je passe plusieurs heures sur Instagram, lorsque je vois vers une heure du mat' l'appel de Harvey.

Il m'explique comment il a réussi son test d'anglais et comment le test de français a été costaud. Apparamment, il sent qu'il va avoir une très bonne note pour ses matières. Il n'a pas pu m'appeler plus tôt parce qu'il travaillait un peu de chimie et beaucoup de physique. Il dort encore une fois chez son amie aux cheveux bleue. Je lui demande sur quoi était basé son test de Français et sa réponse ne tarde pas à se faire entendre à l'autre bout du fil.

- Ça parlait en majeure partie du réchauffement climatique et de ses méfaits. Il y avait un texte parlant de combien l'hiver se transforme en été, le prof a parlé de la plage de Fortilus, la ville à côté de nous, la plage ressemble à une plage d'été, il m'explique, me faisant automatiquement penser à des choses que je ne devrais pas. Je suis allé voir des photos sur les réseaux et c'est vraiment amusant, on dirait une plage en plein été. Elle accueille même certains touristes et des habitants de la ville.

- Ah bon? Toi, tu aimerais la visiter? Je lui demande, pour faire la conversation.

- Bien sûr que si, tu m'y invites? Il me demande, sur le ton de plaisanterie.

- Pourquoi pas? Je plaisante en retour.

Sauf que cette plaisanterie est beaucoup plus qu'une plaisanterie parce que après sept jours, des moqueries de meilleure amie, une forte anxiété et une excitation vache me voilà en voiture avec Harvey en voiture, direction la plage de Fortilus.

💌📖

Tout d'abord je tiens à m'excuser pour les fautes que contiennent ce chapitre. Je ne l'ai lue qu'une fois. J'avais assez de temps pour le faire au moins une seconde fois mais je regardais des édits Winx et Angel's Friends sur TikTok.

Ce chapitre est assez transitoire. Il raconte un peu la vie de Joe et se termine sur une bonne note. Qu'en avez-vous penser?

Je ne reste pas plus longtemps, j'ai un film de deux heures à regarder.

Merci à mes nouveaux lecteurs, aux anciens et même aux fantômes. J'ai peur des fantômes mais au moins vous êtes là.

A samedi pour les vacances de Joe et Harvey. Je devrais les trouver un nom de ship? Harseph Martin? Joey? Hartin? C'est un peu compliqué ahah. Aidez moi à trouver le nom parfait pour nos deux lecteurs.

Bye~ 💛💚