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~8~

Joe

- N'oublies pas, Joe, parles de livres que les trentes premières minutes puis essaye de passer à des choses plus sérieuses, me dit Lory, alors qu'elle arrange mon nœud papillon et que j'essaye de me regarder dans le miroir.

- Lory, je peux contrôler ma vie tout seul aux dernières nouvelles. C'est gentil de ta part mais tu en fais clairement trop, j'ai pas besoin de toi pour savoir ce que je dois dire, je lui réponds quand elle termine enfin avec mon nœud papillon.

Elle se décale sur la gauche pour que je puisse voir à quoi je ressemble et sans mentir je stresse. J'ai l'impression d'avoir trop fait. J'ai laissé Lory choisir ce que je vais porter ce soir et maintenant que je vois ce costume noir, cette chemise blanche comme la neige et ce nœud papillon qui m'étouffe presque j'ai l'impression qu'elle a poussé le bouchon. Je vais juste à un rendez-vous avec Harvey, rien qui ne demande tout ça.

- Arrêtes de te mater le beau gosse, tu vas faire attendre ton petit prince, me dit Lory, me faisant sortir de mes pensées, me rappelant que je dois passer chercher Harvey.

- C'est pas mon prince, c'est juste un bon ami.

Elle pouffe et me lance un regard taquin qui me prouve qu'elle sait que je mens. Je me regarde une dernière fois dans le miroir puis Lory et moi sortons de mon appartement. Je me prépare à rentrer dans ma voiture quand je sens sa main retenir mon bras. Je me retourne vers elle et remarque qu'elle semble énormément sérieuse. Je ne sais pas de quoi elle veut me parler mais ça doit être un sujet très sérieux.

- Joe, je veux que tu fasses attention avec ce gamin, ok? Je suis heureuse de voir que tu es en train de créer quelque chose de fort avec lui mais je ne veux pas te voir détruit une nouvelle fois. Gardes tes pieds sur terre, même si tu sens ton cœur atteindre le septième ciel, elle me dit doucement, avec une affection dans la voix dont la sincérité ne trompe pas.

- C'est vraiment gentil de ta part de t'inquiéter pour moi, Lory. Je ferai attention à moi mais je ne peux définitivement pas m'empêcher de vivre pleinement ce qu'il y a entre moi et Harvey, peu importe sa nature. Ça fait tellement longtemps que je n'ai pas ressenti une telle attraction envers quelqu'un, je lui avoue, tout autant sincèrement.

J'aurais aimé lui rappeler que c'est elle qui m'a poussé à inviter Harvey à ce rendez-vous mais la gentillesse passe avant tout.

- Passes une bonne soirée, à demain, elle me salut, avant de tourner le dos et de renter chez moi où elle compte dormir ce soir.

Je monte dans ma voiture et la démarre. Je mets l'adresse de Harvey dans le GPS et mets un peu de musique. Je mets Attention de Charlie Puth en boucle et chante les paroles à tue-tête. Ma mauvaise prononciation de l'anglais et ma voix de casserole ne manquent pas de me rappeler pourquoi je n'ai jamais essayé de lancer une carrière musicale international. Pourtant j'avais une bonne prononciation quand j'étais aux États-Unis, ma fluidité m'a laissée avec le temps. Je pense à moi sur scène en train de chanter devant des milliers de personnes et j'éclate de rire. Ce serait la blague du siècle. Je vois une fille sur le trottoir me regarder comme si j'étais un psychopathe mais je m'en fous. Depuis quand a-t-on besoin de quelqu'un pour rire.

Je vérifie le GPS à un feu rouge et remarque que je suis presque arrivé chez Harvey. La simple mention de Harvey fait courir une coulée d'adrénaline dans tout mon corps. Ce gamin a réellement réveillé en moi des choses que je pensais que je n'aurais jamais ressenties à nouveau. Il me plaît. Il me plaît beaucoup. J'aurais pu passer des semaines à me mentir sur cette attirance si soudaine mais ce n'est pas mon genre. Faire genre je ne vois pas Harvey comme un homme mais seulement comme un petit frère n'aurais pas supprimer cette attirance, bien au contraire. Si je veux la supprimer, prendre conscience de son existence est la meilleure chose à faire alors que si je fais genre elle est pas là je lui laisse la place pour devenir quelque chose de beaucoup plus grand.

Pour être honnête, cette situation m'effraie plus que ce que je veux croire. La raison c'est parce que je ne sais pas vraiment ce que je veux. Après être devenu aussi proche de Harvey en si peu de temps, je ne peux savoir si je veux vraiment aller dans quelque chose de plus profond avec lui et si lui il le veut aussi. Quoiqu'il en soit, je préfère prendre mon temps. Le temps me montrera que faire de mieux. Je le souhaite en tout cas.

Je commence à freiner lorsque je vois la silhouette de Harvey debout devant une maison. Je m'arrête devant lui, le faisant légèrement sursauter. Il ne me faut que trois secondes pour voir à quel point il est magnifique ce soir. Il porte un jean et une veste en jean bleue turquoise, un T-shirt blanc et ses cheveux sont encore plus beaux sous l'effet du gel. Je l'invite à monter et c'est ce qu'il fait, en me souriant. Lorsqu'il s'asseoit, je suis surpris de voir qu'il porte des boucles d'oreilles. Il est vraiment trop élégant et décontracté à la fois. J'aurais jamais du porté ce costume, maintenant je vais ressembler à un vieillard du siècle dernier à côté de lui.

- Tu es vraiment beau, ce soir, je le complimente pour lancer la conversation, alors qu'il passe sa ceinture.

- Merci, je sais. Toi aussi t'es pas mal malgré ton vieux âge, il me nargue, sur un ton taquin.

- J'espère que tu vas pas tâcher tes vêtements toi, gamin, je lance, ne voulant pas sortir perdant de notre jeu complètement ridicule.

- Ahaha, trop drôle. Tu as donné la blague du siècle, Joe, félicitations, il se moque de moi avec une voix pleine de sarcasme. Sinon, je peux savoir pourquoi tu écoutes Attention? Il est vrai que c'est pas un mauvais son mais je l'ai clairement trop écouté.

- Serais-tu en train de juger mes goûts musicaux dans ma propre voiture? Je lui demande, en restant concentré sur la route.

- Non pas vraiment je suis en train de te demander de me laisser me connecter à ta voiture car j'ai une bien meilleure playlist que toi, il m'explique, en sortant son téléphone.

- Je t'ai connu moins confiant, Harvey, je ne sais pas d'où te viens cette grosse tête, je lui réponds, sur un ton que j'essaye de faire sage, le faisant éclater de rire. Bon, vas-y, montre tes goûts de dieu, Harvey Denter.

D'une main, je me déconnecte avant de mettre mon téléphone dans ma poche. La voiture reste dans le silence une dizaine de secondes mais Harvey finit par commencer à jouer au DJ improvisé. Le premier titre qu'il lance est assez rythmé, chanté par une fille avec une voix douce remplie d'amertume. Ce n'est que bien trop tard que je remarque que je secoue la tête de gauche à droite au rythme de la musique.

- Tu doutes encore de mes goûts musicaux le fossil? Tu devrais même me remercier, j'ai réussi à te faire danser. Sans moi tu aurais jamais écouter du Olivia Rodrigo, il se moque de moi avec son sourire nargueur.

- Si ça se trouve c'est juste l'exception. Écouter une bonne chanson ne veut pas dire que tu as forcément des goûts divin, je lui réponds, en regardant la route.

- D'accord d'accord, le fossil. Si Good 4 U ne t'as pas convaincu je crois avoir ce qu'il te faut, il me dit, en faisant défiler rapidement l'écran de son téléphone.

Interloqué par ce qu'il peut bien lancé, je tourne mon regard vers lui. Il appuie sur l'écran et la seconde qui suit la chanson démarre. J'éclate de rire devant le ridicule du choix de la chanson.

- Tu n'as tout de même pas lancé I'm a Barbie girl in a Barbie world? Je lui demande, mort de rire, alors que les notes de la dite musique résonne dans la voiture.

- Heu... Ouais, pourquoi? Elle est trop bien cette musique, il me répond, en haussant les épaules.

Je me moque de lui mais je dois avouer qu'il n'a pas tort. J'aime bien cette chanson. Les paroles sont un peu douteuses mais au final ça ne change rien, ça reste un bon son. Il lance Bad Romance de Lady Gaga et c'est avec une complicité surprenante que nous nous mettons à chanter ensemble. Je me sens soudainement comme si je le connaissais depuis des années. C'est un moment magique. Je n'ai jamais vécu ce genre de moment dans ma vie avant ce soir et j'avoue que c'est à remettre à une nouvelle fois. Je me sens même un peu mal de remarquer que nous sommes arrivés.

Je me gare pas trop loin du restaurant et sors ouvrir la porte à Harvey. Je lui tends ma main, sachant pertinemment que j'en fais trop. Il se moque de moi et je lui donne un léger coup de coude. Il se plaint trente secondes puis nous rentrons à l'intérieur du restaurant côte à côte. Ce n'est pas l'un de ses restaurants de luxe complètement en or mais ça reste quelque chose d'énormement chic et qui coûte cher. Mon porte feuille n'arrive toujours pas à accepter le coup de la réservation.

Nous nous installons face à face sur une table un peu reculée des autres. Un serveur tiré à quatre épingles vient confirmer que je suis bien moi et je lui présente ma carte d'identité. Il me demande tout de même de lui montrer le texte de la confirmation de réservation. Je le lui montre en lui disant qu'il n'y a absolument personne qui ressemble à moi comme deux gouttes et encore moins qui partage le même prénom que moi. Il s'excuse poliment, en me disant que c'est la formalité. Il me sert une coupe champagne de bienvenue, avant d'en servir une coupe rose à Harvey qui regarde la couleur de son champagne avec les sourcils froncés. Il se plaint dans un murmure qu'il n'a pas envie de boire du champagne pour enfants mais personne ne l'écoute. C'est bizarre parce qu'il m'a assuré ne jamais boire d'alcool. Le serveur nous souhaite de passer un bon moment et finit par partir, en nous disant de sonner la petite cloche laissée sur notre table.

- C'est vraiment beau, ici, me dit Harvey doucement, voulant lancer la conversation.

- Oui, c'est pour ça que j'ai choisi. C'est élégant sans pour autant essayer de donner un décor royal exagéré, je lui réponds, en regardant la pièce.

- Et y a une douce musique en arrière plan. Tu as assuré le fossil, il me complimente, faisant gonflé mon égo.

- C'est ce qu'on appelle l'expérience de l'âge, gamin, je lui réponds, taquin.

- Appelle ça comme tu veux, je m'en fiche, il cède, en regardant son menu. Par contre je dois t'avouer un truc.

- Vas-y, je l'encourage, pris d'une curiosité malsaine.

Il prend trois secondes pour me répondre mais elles sont suffisantes pour que mon cerveau de fou me fasse penser à des dizaines de scénarios. Lire beaucoup a définitivement ses inconvénients.

- En venant ici, j'avais peur, tu sais. Je n'ai jamais été une personne extravertie qui tisse des relations en peu de temps donc ça a été vraiment une surprise de devenir ton ami aussi vite. J'avais peur de voir notre complicité derrière l'écran disparaitre même si c'est pas la première fois qu'on se voit en vrai, il m'avoue, alors qu'il zieute entre moi et le menu, semblant un peu embarrassé.

Je suppose que c'est pas vraiment le genre de gars à parler de ce qu'il ressent aux gens.

- Je peux te comprendre car moi aussi je ne suis pas un pro en relations sociales mais pour être honnête je n'ai pas douté de notre complicité une seule seconde. Certes, nous parlons la plupart du temps virtuellement mais j'ai pu facilement remarquer que nos discussions ne sont pas un passe-temps pour aucun de nous deux. Nous prenons notre amitié au sérieux même si elle ne date pas de très longtemps, je lui déclare, en le regardant droit dans les yeux.

- Et comment t'as fait pour remarquer que notre amitié est si vraie? Il me demande, en me regardant avec ses sourcils froncés et un petit sourire moqueur sur les lèvres.

- Mec, tu m'appelles à minuit quand on ne discute pas assez selon toi et tu penses que je doute encore de ton amitié? Je ne suis pas aveugle, désolé, je blague, sur un ton moqueur.

Il semble énormément embarrassé par ce que je viens de dire et il retourne son regard au menu. Je me demande ce que j'ai bien pu dire de si gênant mais ne m'attarde pas sur la question. Je regarde moi aussi mon menu et décide de choisir le plat avec le nom le plus alléchant selon moi. Je demande à Harvey s'il a choisi et il me fait oui de la tête. Nous appelons le serveur avec la cloche qu'il a laissée sur la table et il vient rapidement, tout sourire. Il nous demande ce que nous voulons et nous lui faisons savoir ce qui nous fait plaisir en tant qu'entrée. Harvey choisit quelque chose avec du homard et moi un plat dont le nom est trop difficile pour être prononcé correctement et encore moins pour être mémoriser. Il a tout de même le nom plus alléchant du menu. Les noms de plats ici sont à revoir. Le serveur repart, en nous disant qu'il reviendra avec nos plats bien succulents dans dix minutes. Je ne laisse pas le temps au silence de s'installer entre Harvey et moi, je décide rapidement d'un sujet de conversation.

- Il sera pas trop fâché parce t'es sorti avec moi ce soir, ton petit ami? Je lui demande doucement, espérant que ça ne soit pas un sujet sensible pour lui.

- Mon p'tit ami? Il me demande, avec de la confusion complètement visible sur son visage et audible dans sa voix.

Il me regarde comme si j'avais dit une bêtise absolument trop, trop, trop bête.

- Ouais, le mec avec lequel tu es en couple, je lui explique, doutant très fort du fait qu'il ne connaisse pas la définition.

- Merci mais je comprends très bien le concept, je vois juste pas de quel p'tit ami tu parles, ll me répond, en me regardant avec la même expression.

- Le mec super beau, de grande taille et qui a une peau extrêmement noir avec qui t'es venu à la librairie la première fois, je lui explique, en faisant quelques gestes avec mes mains.

Un éclair de lucidité traverse ses yeux avant qu'il n'éclate de rire. Maintenant, celui que l'incompréhension ronge c'est moi. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi il rit comme un fou. Je fronce les sourcils, pour lui montrer que j'attends une explication.

- Ce mec c'est Zéphyr, je crois t'avoir un peu parlé de lui. C'est l'un de mes meilleurs amis mais il n'est définitivement pas mon petit ami, il me répond, en se reprenant.

- Mais Lory m'a dit que vous êtes en couple, je lui réponds, toujours confus par la situation. 

-  C'était juste du bluff pour que Lory me laisse voir la librairie, il m'avoue, en pouffant une nouvelle fois, semblant amusé que son mensonge ait aussi duré.

- C'est un peu dommage, vous auriez fait un beau couple visuellement, je lui dis, avec un sourire sincère, bien que la première partie de ma phrase soit un mensonge.

Ce n'est pas du tout dommage. Pour moi, en tout cas. Le fait que Harvey soit célibataire me laisse beaucoup plus de terrain pour laisser mon attirance pour lui grandir. Si je décide de la laisser grandir du moins.

- Ne me donne pas de mauvaises idées, Joe. Surtout, que j'ai déjà crushé sur lui, il m'avoue, en se moquant de lui cette fois.

- Donc, t'es du genre à avoir des faibles secrets pour tes amis? Je lui demande, curieux sans aucune raison précise.

En ce moment, c'est comme si j'étais un lapin et chaque information que me donne Harvey une carotte. Il m'intéresse donc chaque détail que j'apprends de sa vie me fait énormément plaisir.

- Non, ce n'est arrivé qu'une fois et le béguin était là avant qu'il intègre mon groupe d'amis, me répond-t-il, un brin offensé, comme si c'était une insulte d'aimer secrètement ses amis. Bref, arrêtons de parler de moi, parles aussi de ta vie le fossil.

- Ma vie se résume à ma librairie et elle est énormément monotone, si on oublie le grain de sel que tu es, je lui dis, en prenant un ton ennuyé.

- Ouais, c'est ça, je te crois, menteur. Pourquoi tu me dis pas plutôt si t'as un petit ami? Il me demande, en me regardant avec les yeux plissés comme ceux d'un enquêteur dans une série télévisée pour enfant.

- Qu'est-ce qui te fait penser que je suis de ce bord? Je lui demande, avec un sourire en coin, sachant que je risque sûrement de le coincer avec cette question.

Ma question obtient l'effet voulue. Il semble décontenancé. Pour lui c'est tellement une évidence que je suis gay qu'il ne cherche pas à savoir les raisons qui le poussent à le penser.

- Ben, c'est évident, t'as une librairie queer, Il finit par me répondre, bien qu'il ne paraît pas trop confiant.

- C'est stupide, avoir une librairie queer n'a rien à voir avec. Je pourrais très bien être un hétéro ouvert d'esprit, asexuel ou non-binaire. T'as une autre chose qui te le fais penser? Je lui demande, gardant mon sourire.

- T'as lu plein de livres avec des romances entre deux mecs et ça fait pas trop hétéro si tu veux mon avis, il me répond, sur un ton hasardeux.

- Si je te donnes cent livres avec des romances hétéros à lire, lorsque t'auras fini la lecture tu deviendras hétéro? Je lui demande, avec le même sourire arrogant.

- Non, pas du tout, il répond tout de suite, sur le ton de l'évidence, sûrement consterné par la stupidité de ma question.

- C'est la même chose pour les livres gays, les lire ne me rends pas forcément gay, je lui dis, en haussant les sourcils à la fin de ma phrase.

- Au final, c'est juste mon instinct, ok? T'as jamais entendu parler du gaydar? Il me demande, sur un ton détaché, voyant sûrement qu'il n'a pas de chance contre moi.

- C'est faux. Si c'était vrai tu pourrais me dire combien y en a de mecs gays dans cette salle et tu ne peux clairement pas le faire, je le contre, brisant aussi son dernier arguments.

S'il avait une bonne mémoire, il se saurait souvenu que je lui ai quelque peu parler de mon orientation sexuelle dans le bar mais ce n'est pas le cas. Tant mieux.

- On s'éloigne du sujet. Tu es sensé me dire si tu sors avec quelqu'un, pas m'étouffer avec des multitudes de questions, il me répond, abandonnant notre débat, voyant sûrement sa défaite arrivée.

- Je ne sors avec personne depuis un moment. Ça fait trois ans que je suis célibataire, je lui avoue, me sentant un peu gêné de m'ouvrir à quelqu'un d'autre que Lory.

- Tu as vécu une rupture qui t'as achevé? Il me questionne, avec une certaine compassion dans la voix.

- Le truc c'est qu'il n'y a pas vraiment eu de rupture, je lui avoue, le troublant encore plus. Il faudrait que je t'explique toute l'histoire sinon tu ne comprendras pas.

- Tu peux tout me raconter, si t'en ressens l'envie, tu sais? Je ne promets pas de te dire les bons mots après mais je suis une très bonne oreille, il me dit doucement, comme pour me faire comprendre que je peux lui faire confiance.

- Ouais, je sais. Du moins, c'est ce que j'ai perçu en toi dans nos nombreuses conversations, je lui réponds, espérant être gentil moi aussi. Tu te rappelles de comment j'ai lancé la librairie?

- Tu as collaboré avec Lory lorsque vous êtes rentrés des États-Unis? Me demande-t-il en guise de réponse, alors qu'il regarde le toit du restaurant, perdu dans ses pensées.

C'est à ce moment précis que revient le jeune serveur qui nous sert nos plats avec le sourire aux lèvres. Il nous souhaite bon appétit et s'en va avec ce même sourire. Qu'ils doivent être hypocrite ces serveurs. Quoiqu'il en soit, les plats qu'il a apportés donne l'eau à la bouche. Ils sont bien meilleurs que leurs noms, c'est un fait. Le plat de homard de Harvey semble succulent et le mien qui semble être une sorte de salade avec des légumes complètement verts bien épicés sent extrêmement bon. Nous ne tardons pas à une seule seconde à attaquer nos plats. Je me moque de Harvey, voyant tout le mal qu'il a pour manger ses homards avec sa fourchette puis je décide de reprendre notre conversation, une fois ma bouche complètement vidée.

- Pour revenir à nos moutons, tu as raison, c'est bien ce que je t'ai raconté. En fait, c'est un mensonge ou plutôt une omission. Lory et moi n'avions pas été les seuls à avoir travaillé pour remettre la bibliothèque sur pieds. Nous avons été trois : Lory, Colton et moi.

Je prends une pause, réalisant à quel point parler de Colton me fait mal. Même le simple fait de citer son nom arrive à réveiller les blessures causées par cette relation qui s'est arrêtée trop subitement. Cependant, les doigts chauds de Harvey qui touche timidement ma main moite me donne la force nécessaire pour continuer à parler.

- Colton, c'est mon ex. Je l'ai rencontré aux États-Unis. Il a été l'un de mes rares amis. On s'est rapprochés grâce à notre passion pour la lecture. J'adore les romans en tout genre et lui il adore les revues, les magazines et journaux en tout genre. D'ailleurs, son rêve depuis l'enfance c'est de devenir journaliste et d'écrire des revues. Ce mec était vraiment solaire, il m'a fallu que quelques mois pour tomber amoureux de lui. Nous sommes sortis ensemble lorsque j'avais quatorze ans et nous avons vécu une vie de couple merveilleuse. Elle n'était Pas parfaite mais nous étions tous les deux énormément heureux. On avaient partagé tellement de choses ensemble. Nous avons découvert le sexe ensemble, nous avons appris à conduire ensemble, nous avons fait notre premier gâteau ensemble et nous nous sommes promis de ne jamais nous laisser tomber. Puis lorsque j'avais dix-sept ans, un jour mon père m'a appelé et m'a fait comprendre que je devais rentrer pour reprendre la librairie familiale. J'avais peur mais Lory et Colton m'ont soutenus, ils m'ont fait comprendre qu'ils seraient là pour moi. Une fois notre bac notte passé, ils ont tout abandonnés et nous sommes venus à Smarb. Comme je te l'ai dit ils m'ont clairement fait comprendre qu'ils seraient là pour moi et ils l'ont été. Ils m'ont aidé à remettre cette librairie sur pied et à en faire ce qu'elle est aujourd'hui. Nous avons réussi et tout roulait bien, c'était un peu comme un rêve éveillé pour moi. Sauf que ce rêve n'a pas duré éternellement. Un jour je me suis levé et j'ai vu que Colton est parti, Je lâche d'un coup, avec beaucoup plus de tristesse dans ma voix que ce j'espérais.

Cette histoire me touche encore, bien que j'ai décidé de ne plus parler de Colton. Bien que j'ai passé l'éponge sur lui, le simple fait de parler de lui arrive à me submergé de tristesse. Je ne saurais dire si c'est parce que je l'aime encore ou parce que j'ai énormément souffert mais penser à notre rupture me fait énormément mal.

Harvey semble touché par mon histoire mais je peux voir qu'il est extrêmement gêné. Il ne sait sûrement pas quoi me dire. Je souris doucement, voyant qu'il est un peu comme moi, se sentant gêné pour tout et n'importe quoi. Il finit par dire quelque chose, voyant que mon regard reste braqués sur lui pendant trop longtemps.

- Quand tu dis qu'il est parti, il est...

- Mort? Je propose, voyant qu'il a du mal à prononcer le mots, avant qu'il me fasse un oui de la tête. Non, il ne l'est pas encore. Il a décidé de retourner à New-York sans même m'en parler. Il m'a laissé une lettre d'excuse où il m'explique que Smarb le tuait. Le journalisme rapporte trop peu à Smarb, il voulait avoir une belle carrière et sa vie d'avant lui manquait donc il a balancé tout ce qu'il y avaient entre nous. Il est reparti à New-York vivre la vie qui le rend heureux et il m'a anéanti.

S'en suit un silence où les doigts de Harvey enlace ma main avec encore plus de force. Il semble désolé mais encore une fois il se tait pour ne pas dire n'importe quoi.

- Et depuis tu ne veux plus être en couple? Finit-il par me demander, en caressant mes mains avec une douceur digne de la fée des sucreries.

En tant que grand fan de Winx je suppose qu'elle doit vraiment exister.

- Pas vraiment. Il s'est juste passé ce qui devait se passer. Ma vie tournait autour de Colton, Lory et la librairie donc quand il m'a quitté ma vie est devenue vide. Lory était là mais ce n'était pas la même chose. La peur de souffrir à nouveau me pousse à m'abstenir de tisser des liens avec de nouvelles personnes. Le fait d'être naturellement introverti y est aussi pour quelque chose mais c'est pas grave, j'essaye de lui expliquer tout en sachant que je ne suis pas vraiment le plus clair possible.

- C'est vraiment triste mais je ne sais pas vraiment quoi te dire, désolé, il me répond, sans réussir à pouvoir me regarder droit dans les yeux. Tu n'as eu qu'une relation sérieuse dans ta vie et elle s'est aussi mal terminé.

Je ricane avec amertume. Si seulement Colton était le seul à m'avoir brisé.

- Malheureusement, il n'y a pas eu que Colton. J'ai aussi vécu une idylle avec une fille quelques mois avant d'être sorti avec Colton. Je crois qu'elle s'appelle Zoyra ou quelque chose du genre. On a commencé à sortir ensemble mais elle m'a largué après six semaines lorsqu'elle a appris que je suis bi. Apparamment, elle ne se sentait pas à l'aise "de se faire baiser par quelqu'un qui se fait lui aussi baisé". Je n'étais pas amoureux d'elle mais sa raison m'a vraiment beaucoup blessé. Je pense que c'est à cause d'elle que je n'arrive plus à me projeter avec aucune femme, je lui raconte, lui donnant de ma personne plus que personne d'autre.

Il est la première personne à qui je raconte ces histoires que j'ai enfermé en moi, en faisant comme si elle m'importe guerre maintenant. Ces histoires qui rentrent dans qui je suis et qui m'ont changées considérablement.

- Elle a été une vraie connasse avec toi. J'imagine comment tu as du te sentir mal. Merci dieu, je n'ai jamais vécu ce genre de peine de cœur, il déclare, en essuyant sa bouche, alors qu'il termine son plat.

- Tu n'as jamais été en couple? Je lui demande, en essuyant moi aussi ma bouche.

- Oui mais ça n'a pas été aussi sérieux, j'avais quoi? Douze ans? Je m'en rappelle pas mais en tout cas j'étais juste un gamin qui venait de découvrir sa sexualité. J'ai rencontré un mec appelé Stéphane qui était lui aussi gay. L'envie d'être en couple nous a poussé à sortir ensemble et au final lorsqu'on a commencé à se connaître on se tapait sur le système. On a doucement fini par nous détestés l'un l'autre. Il m'exasperait, je l'exasperais. Donc, lorsqu'on a cassé c'était plutôt une satisfaction pour nous deux, il m'explique, avec un sourire nostalgique.

- J'espère que tu seras chanceux et que tu n'auras pas à vivre une peine de cœur monumental, je lui souhaite, avec un sourire sincère. Bref, raconte moi quelque chose que tu détestes.

Il semble un peu interloqué et surpris par comment je change si rapidement de sujet mais il ne lui faut que quelques secondes pour qu'il retrouve son expression faciale normale.

- Quand les gens utilisent le drapeau LGBT et qu'il pense que c'est ça l'inclusion. Pour moi, ce drapeau n'a rien d'inclusif. Un artiste qui brandit le drapeau LGBT dans l'un de ses MVs ne fait rien d'inclusif pour moi, montrer deux mecs ou deux meufs qui vivent une belle histoire c'est mieux. Une chaîne de télé qui montrent le drapeau LGBT pour la pride month ne fait rien d'inclusif, passer des films avec des personnages principaux faisant partie de la communauté pendant n'importe quel moment de l'année c'est vachement mieux. Pour moi, le drapeau c'est que du bluff, il est juste utilisé pour le social. Les gens l'utilisent pour montrer qu'ils sont ouverts d'esprits et attirer le public. La vraie inclusivité et la vraie ouverture d'esprit se fait avec les gens réels. Nous sommes des humains, pas des putains de couleurs, il me dit, sans sciller, avec une voix remontée qui me prouve qu'il n'aime vraiment pas ça.

- C'est vrai, maintenant les gens utilisent notre drapeau et notre communauté pour le marketing. Y a des réalisateurs, ils mettent des personnages Queers dans tous leurs films mais ill ne peuvent pas accepter que leurs fils soient pan, bi ou trans. C'est un peu la même chose pour le féminisme aussi, je lui réponds, pour lui montrer que je partage son point de vue.

- Ouais, exactement! Y a des mecs ils font genre ils acceptent l'égalité des sexes mais en vrai c'est que des gros sexistes et des putain de machistes! S'exclame-t-il, en sautant presque de sa chaise, avec une flamme dans les yeux que Lory aurait adoré. Bref, raconte moi aussi quelque chose qui te mets hors de tes gongs?

- Les gens qui racontent toujours des informations faussées ou déformées avec confiance sans se soucier de leurs sources, je réponds sans perdre une seconde, pensant à une fille avec qui j'étais au lycée.

- J'imagine qu'ils doivent vraiment être fatiguant, il conclut, avec un petit sourire.

Le serveur arrive prendre nos assiettes sales puis nous commandons des déserts. Nous savourons nos déserts en parlant de sujets plus légers. Sans grande surprise, nous finissons par parler de livre. C'est ainsi que nous finissons de prendre notre repas dans une douce ambiance légère. Je me surprends à trouver que nous n'avons pas passer assez de temps ensemble.

Je finis par payer l'addition qui donne une très grande claque à mon porte feuille et Harvey laisse un pourboire au serveur souriant. Nous sortons du restaurant, tout autant souriant que le serveur.

💌📖

Hello hello! Encore une fois, je suis en retard désolé! J'ai adoré écrire ce chapitre. On apprend encore plus sur Joe. Profitez encore de cette ambiance, il ne vous reste pas autant de chapitre aussi soft. Il me faut juste terminer le rapprochement entre Joe et Harvey pour entrer dans le cœur de l'histoire.

Bref! Merci de me lire.

A mercredi ❤️

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