~51~
Harvey
Comme le goût d'un dessert que l'on ne mange que pour les grandes occasions, je n'ai pas pu oublier cette sensation que je ressens en ce moment même. Avoir l'impression de tomber sans jamais heurter quoique ce soit. Pourtant, j'aimerais que cela arrive. J'aimerais que ma tête se cogne contre un rocher et que cette histoire se termine. J'ai goûté au meilleur et maintenant qu'il n'est plus là je ne sais pas si je pourrais à nouveau supporter le goût fade de ma vie sans lui. Je sais que je ne devrais pas dire ça par rapport à mes amis et ma famille mais ce n'est pas d'eux que vient le problème.
J'arrête de penser lorsque je me sens tout à coup bizarre et que quelque chose de froid caresse toute la partie arrière de mon corps. Mes paupières s'ouvrent dans un sursaut. La première chose que je vois c'est un plafond bleu qui brille de mille deux. Il semble d'un marbre tout droit sorti d'un film. Je laisse mes yeux descendre plus bas et remarque que les murs de la pièce partagent aussi cette couleur. Je me mets debout et je me sens bizarre. J'ai même l'impression de voir le monde de plus haut.
C'est cette pensé qui me fait réaliser que cette sensation d'être bizarre est du au faite que j'ai récupéré mon vrai corps. Mon mètre soixante dix-huit. Ma peau noire. Ma cheveux crépus que j'arrive à apprécier pour une fois. Un sourire prend possession de mes lèvres mais il s'en va aussi rapidement qu'il est venu. Il suffit juste que je pense que Joe lui ne trouvera jamais son vrai corps pour me faire déchanter et oublier cette bonne joie grandissante.
Une fois calmé, je regarde les murs qui me tiennent prisonniers puis moi même. Je suis complètement nu et il y a une porte dans le mur sur ma droite. Voulant savoir où je me trouve, j'avance vers cette dernière à pas de loup. Pas pour ne pas faire de bruit, en vérité c'est parce que j'ai peur de ce que je peux trouver derrière cette pièce que je ne connais guerre. Pourtant attarder le moment ne le rend pas moins douloureux. Mon cœur continue à battre la chamade lorsque je l'ouvre.
Derrière elle, se cache une image presque paradisiaque. Il y a un jardin rempli de roses qui s'en vont vers l'infini et une balançoire qui arbore une couleur pâle que je n'arrive pas à identifier. Il y a un banc de la même couleur - blanc ou magenta - et un homme y est assis - c'est lui le "presque". Il est comme moi complètement nu et il arbore la même couleur de peau que moi. Ça me fait penser que c'est peut être un asile et que j'ai inventé cette histoire et même Joe. Je comprends heureusement que ça ne tient pas la route. On ne nous laisserait pas complètement nu dans un asile quand même. A moins que le directeur ou la directrice soit lui aussi fou.
Je m'approche donc de l'homme qui ne porte pas de vêtements et il me faut être complètement proche de lui pour voir qu'il s'agit de... Moi! C'est une parfaite copie de moi dans tous les détails. L'envie de lui demander des explications me prend mais je m'arrête rapidement.
Il ne lui faut que tourner sa tête et ancrer son regard dans le mien pour me donner un frisson et cette fichue sensation de froid. Ces yeux gris dénués de vie comme ceux de Mère de vie me font comprendre l'identité de celui qui est assis sur le banc. Bien sûr que c'est lui. L'entité qui aujourd'hui a décidé de prendre mon apparence.
D'un coup toute la colère du monde se déverse dans mes veines. J'ai envie de lui sauter dessus et de tordre son cou. Si je n'avais pas aussi peur, c'est exactement ce que je ferais. Je me contente donc de lui demander des explications avec de la rage dans ma voix.
- Que me veux-tu encore!?
Mon crie ne semble pas l'atteindre, il réagit à peine. Il se lève simplement et s'approche à ma hauteur. L'envie de m'enfuir me prend mais je dois affronter cette vermine qui a fichu ma vie et celle de Joe en l'air.
- Je ne veux que ton bien Harvey, il finit par me répondre sans expression sur son visage.
- Sans blague. Et tu penses que m'avoir envoyé dans ce monde tordu m'a été bénéfique? Je viens de perdre Joe à cause de ça, bordel!
- Tu ne le vois pas encore complètement mais je t'ai beaucoup aidé, Harvey. C'est toi qui ne fais pas un seul pas pour t'aider depuis le début.
- Mais de quoi parles-tu? Je n'ai jamais eu besoin que tu m'aides. Si tu veux me parler, fais le de façon compréhensible.
- Comme tu n'arrives pas à le comprendre, laisse-moi tout t'expliquer.
- Vas-y.
- Je suis un esprit qui sommeille dans le bassin de Fortilus depuis maintenant un grand nombre d'années. Sûrement plus que des siècles. Tu te rappelles pourquoi toi et Joe aviez saboté les portraits du propriétaire du château où vous étiez?
J'essaye de m'en rappeller mais la réponse ne m'arrive pas tout de suite. Je finis par me rappeler qu'on voulait agir comme Ella et Lory. Parce que Beverly avait dit à Joe que ce château est boycott par la communauté LGBT. Le propriétaire a apparemment tué son fils parce qu'il était gay.
- Je suis le fils de cet homme, me répond l'entité qui semble avoir lu dans mes pensées.
- Et?
Je suis conscient que je devrais lui montrer un peu d'empathie mais je n'arrive pas à le voir comme un humain. C'est juste l'entité et même s'il a un jour été humain je n'arrive pad à le voir comme tel.
- Après ma mort, mon ex petit ami s'est noyé dans sa passion. Du matin au soir, il faisait simplement des calculs et ne vivait plus que pour la physique. Il n'a plus jamais voulu sociabiliser avec quelqu'un. Je l'ai regardé arrêter de vivre petit à petit sans rien pouvoir faire, je n'avais pas encore compris les pouvoirs de mon pouvoir à l'époque. Il a fini par prendre conscience d'à quel point sa façon de vivre n'était pas saine que lorsqu'il est tombé malade et qu'il n'y avait plus personne pour être là pour lui.
Voyant qu'il a terminé, je fronce les sourcils.
- C'est vraiment dramatique et triste mais c'est quoi le rapport avec moi et Joe?
- Lorsque vous êtes rentrés dans la grotte où se trouve le bassin, quelque chose m'a tout de suite ému chez vous. Je vous voyais en quelque sorte comme mon petit ami. Déçu par le passé, Joe a eu décider de se cacher derrière les livres. Tu as aussi fait la même chose par peur du monde. Ensemble vous commenciez à vous en sortir mais j'ai vu que votre couple était voué à l'échec. Tu allais finir par blesser Joe lorsqu'il apprendrait pour José Martinez et il n'accepterait plus jamais de tisser des liens. Toi cela t'empêcherait de sortir de ta coquille. J'ai alors décidé de vous aider pour empêcher votre couple de couler.
- Tout ce que tu dis là est insensé, tout était calme entre nous avant que tu viennes.
- Je t'ai déjà dit que calme n'est pas synonyme de paix. Crois le ou non mais j'ai sauvé ton couple.
- Pour ensuite causer la mort de mon petit ami? C'est la vraiment la meilleure ça. Même si t'avais sauvé mon couple tu as bousillé ma vie, toi et José Martinez. Si aujourd'hui je suis aussi mal, c'est de votre faute.
- Ce n'est pas de ma faute, Harvey. Encore moins celle de José Martinez, tout est de ta faute.
- C'est toi qui m'a envoyé dans ce monde de merde et c'est José Martinez qui m'a menti, n'essaye pas d'insinuer que c'est ma faute si Joe est mort.
J'ai beau le penser, cette entité n'a pas le droit de me dire une telle. J'ai dix-sept, je suis un gamin. Ce genre de situation ne sont pas approprié pour moi et il m'a forcé à les vivre. Maintenant voilà qu'il dit que tout est de ma faute. C'est inadmissible.
- Essayes donc de voir le début du problème, Harvey. Réfléchis et tu verras qui est vraiment fautif dans cette histoire. A cause de qui Joe et toi êtes tomber dans ce monde?
- A cause de toi?
- Et de qui d'autres sachant que Joe ne connaissait pas ce livre.
De moi. Cette vérité me tord le ventre mais n'est pas assez pour me faire taire.
- Ce n'est pas pour ça que c'est de ma faute s'il est mort. Ne te rends-tu donc pas compte de ce que tu dis?
- Je sais très bien ce que je dis. Maintenant dis moi qui est fautif du fait que Joe n'ait pas pu faire des recherches sur José Martinez depuis le début.
- Mais arrêtes! Tu essayes de me faire paraître coupable alors que ce n'est pas du tout le cas. Toute personne avec du bon sens aurait agi comme moi. Si jamais tu arrivais à Poudlard et que tu découvrais qu'Harry potter est un cannibale tu y croirais toi? C'est pas ma faute si l'auteur de Marche avec moi a menti.
- Mais c'est ta faute d'avoir préféré faire confiance à un personnage fictif qu'à ton petit ami. C'est là où tu fautif, elle est là ton erreur. Je t'aurai laisser toi et Joe partir si tu avais compris que tu ne connais pas vraiment José Martinez depuis le début.
- Dans ce cas le problème n'est pas moi mais José Martinez. Ce n'est pas ma faute si la version de lui qu'on voit dans le livre n'est qu'un mensonge qu'il a créé.
- Le vrai problème n'est pas lui mais toi. José Martinez est responsable d'avoir menti à Henry son petit ami pas à toi. Il a été là pour Henry, pas pour toi.
- Je t'arrêtes tout de suite, tu ne sais quasiment pas ce que tu dis. José Martinez n'est peut être qu'un mensonge mais il m'a tellement aidé. Dans mes pires moments, c'est avec lui que j'ai été. Et lorsqu'il parlait à Henry, ces mots ont toujours fait écho en moi.
Le visage de l'entité - qui est le mien - se remplit d'une grosse vague de lassitude. Il semble avoir marre que j'agisse comme un idiot pourtant j'agis avec le plus d'intelligence que je peux. Il finit par reprendre la parole sur un ton bien froid.
- Bien, vu que tu ne sembles pas prêt à comprendre la leçon par toi même, je vais devoir te l'inculquer. Je t'ai envoyé dans ce monde pour que tu comprennes que tu ne peux pas réellement t'attacher à la fiction parce c'est fictif. Ce n'est pas réelle. Tu ne peux donc pas t'y accrocher plus qu'à la vraie vie. En faisant ça, tu ne vis pas vraiment. J'espérais qu'en voyant à quel point les livres peuvent mentir tu comprendrais la leçon mais tu étais déjà encore plus ancré dans ce monde fictif que je le pensais.
- En français, ça donne quoi?
- Que tu dois arrêter d'être plus attaché aux mondes fictifs qu'au monde réel. D'arrêter de faire passer tes lectures et tes fakes scénarios avant la vie réelle. En faisant cela, tu ne vis pas vraiment. Tout ce que tu fais c'est t'attacher à des personnages et des histoires fausses ce qui aura pour conséquence de te faire rester seul.
- C'est faux. J'accorde beaucoup d'importance à la lecture dans ma vie mais ce n'est pas plus important que mes proches.
- Ah bon?
Après cette réponse dubitative, le décor s'envole progressivement. Le paradis qui se dressait devant moi laisse place à un vide blanc où la notion de position ne semble pas exister. Des couleurs ne tardent pas à commencer apparaître devant l'entité et moi comme sur un écran.
- Qu'est-ce que c'est que ça?
Son absence de réponse m'agace mais je ne tarde pas à avoir ma réponse. La confusion m'envahit lorsque je vois qu'il s'agit d'une sorte de vidéo où j'apparais. Srik et moi y sommes assis dans la bibliothèque de notre collège et nous paraissons plus jeune. Le collier de perles roses au cou de mon ami me rappelle qu'on avait quatorze ans à l'époque. Je ne tarde pas à me concentrer sur notre discussion.
- Dis, Harvey, ça te dirait de venir me regarder jouer mon premier spectacle au Théâtre ce weekend s'il te plaît. Ce sera une petite pièce d'une heure, m'invite mon ami avec un grand sourire qui fais fondre mon cœur.
Je me vois faire une petite grimace et même si je savais déjà ce que j'allais dire, je me sens déçu. Me voir refuser l'invitation de mon ami et faner son sourire brise un peu mon cœur. Si je pouvais choisir à nouveau maintenant que j'ai fait tout ce temps sans le voir, j'aurai accepté sans réfléchir.
Les images de cette scène quitte l'écran pour donner une bien plus joyeuse. Je regarde maintenant mon ami et sa petite sœur marcher avec leurs parents dans les rues de Smarb. Sa petite sœur le félicite et lui déclare à quel point elle l'admire. Ses déclarations ne semblent pas vraiment toucher Srik vu la tête qu'il tire. Son père a du le remarquer vu qu'il lui demande :
- Mon garçon qu'est-ce qui ne va pas.
- C'est Harvey. Aujourd'hui, c'était mon premier spectacle et c'était vraiment important pour moi. Je pensais qu'il allait venir mais il n'était pas là donc je suis déçu. Je n'arrivais pas à imaginer un moment aussi important sans lui, lui avoue sa progéniture.
- Mais ne soit pas si triste pour ça, je suis sûr qu'il est juste occupé. Il ne manquerait ça pour rien au monde dans le cas contraire.
Srik lui réponds d'un sourire qui montre qu'il est rassuré. Mon cœur se serre de savoir que j'aurais pu venir et que je ne l'ai pas fait pour une raison si futile. L'entité ne se gêne pas d'afficher la scène où je suis couché sur le parquet de ma chambre. Mes jambes sont levés en l'air sur le mur, un sourire niais flâne sur mes lèvres et entre mes doigts se trouve mon exemplaire de Marche avec moi. J'ai raté le premier spectacle de mon ami pour pouvoir faire une relecture de ce livre où je n'ai lu que des mensonges. Mon cœur s'allourdit encore plus. A ce rythme, son poids sera beaucoup trop haut pour être porté par ma poitrine.
Une nouvelle scène se mets à se jouer. C'est moi lorsque je j'avais seize ans. Je me vois disputer avec mes parents au sujet d'un garçon qui portait une jupe courte. Ils trouvaient ça déplacé et moi je les trouvait fermé d'esprit et blessant. Je finis par les laisser puis je monte dans ma chambre. Dans un réflexe presque simultanément je prends Marche avec moi et va m'asseoir sur mon lit avec mes écouteurs scotchés à mes oreilles.
L'image s'en va pour laisser place à Harry devant ma porte avec l'air inquiet sur le visage. Il frappe, frappe, frappe mais je ne l'entends pas à cause de mes écouteurs. Il ouvre donc la porte de ma chambre. Sans attendre je me rue sur lui pour lui demander s'il ne sait pas frapper. Il me reproche comme toujours pour le son de mes écouteurs et je dois avouer qu'il a raison. A ce moment je ne voyais pas les choses sous cet angle de vue donc je l'ai fait partir. L'image le montrr qui s'en va dans sa chambre parler à sa petite amie sur son portable. Les mots qu'il dit me touchent beaucoup.
- Chérie, je ne sais pas que faire avec mon petit frère. Je l'aime tellement, lui aussi il m'aime mais c'est compliqué entre nous. La plupart du temps on s'ignore où on s'envoie des piques. Le truc c'est que je m'inquiète pour lui. Il lit toujours, surtout quand il est fâché avec les parents. J'ai un peu peur qu'ils soient rejetés dans son école ou un truc du genre et que c'est pour ça qu'il aime autant être solitaire. J'essaye souvent de lui parler mais il reste inabordable et toujours sur ses défenses, ça ne fait que confirmer ce que je pense. Je me fais beaucoup de souci pour lui.
La caméra - si je peux appeler ça ainsi - laisse mon frère pour me montrer moi. Alors que lui s'inquiète pour moi moi je me plains rempli de colère.
- J'aimerais bien savoir ce qu'ils ont contre moi dans cette maison! C'est pas possible, ça doit être un complot. Déjà que je dois me coltiner mes parents qui parlent du mal de tout le monde, voilà que cet idiot se mets à entrer dans ma chambre sans frapper. Heureusement que j'ai José Martinez sur lequel m'appuyer pour supporter ce merdier.
La culpabilité me frappe en plein visage. Mon égoïsme que pointait Tolsky devient d'un coup évident. Mon obsession pour José Martinez m'a bien fait passé à côté de mes proches plus d'une fois. L'entité ne se gêne pas de me le montrer une autre fois en montrant une nouvelle scène. Cette fois il me montre une sortie de groupe que j'ai refusé à mes amis pour pouvoir lire une nouvelle Marché avec moi.
- Tu pourrais arrêter, s'il te plaît, je lui demande, me sentant à bout mentalement.
Je n'arrive pas à regarder ces scènes où j'ai mis cette barrière entre moi et mes proches pour m'accrocher à une illusion. Ça me fait mal.
- Tu commences à comprendre ce que j'essaye de te faire comprendre depuis un moment. Le point important c'est que le fait que ça soit illusoire ne change rien. Même si José Martinez avait été réellement comme le livre le dit ce n'aurait pas été une raison pour toi de le préférer à tes proches. Bien que le monde réelle peut te paraître parfois cru ou encore plat, ce n'est pas une raison pour t'enfermer dans la fiction. Je ne veux pas sonner méchant mais laisse tes pieds sur terre. C'est ta dernière solution pour arranger la situation.
- Comment ça arranger la situation?
- Je veux te donner une chance de réparer tout ce que tu as brisé mais pour ça tu dois avoir appris la leçon. Tu dois comprendre que tu dois garder tes pieds dans le monde réel parce que c'est lui qui est ta réalité. Peut importe à quel point elle peut être dure tu dois l'accepter. Tu peux te permettre des moments d'échappements mais te perdre dans la lecture n'est pas une solution. Tu ne dois plus mettre le monde réel au même rang que le monde virtuel. Sors de ton cocon et affronte la réalité.
- D'accord mais qu'est-ce que tu veux dire par me donner une chance de réparer tout ce que j'ai brisé?
- Je te donne la possibilité de réveiller Joe dans votre monde et de sauver les jumeaux, José Martinez et Même Nerst. Tout ce que tu auras à faire, c'est évoluer.
- Mais comment tu pourrais faire une telle chose.
- Je retournerai dans le passé. J'empêcherais José Martinez d'aller à la soirée où ça a mal tourné pour Nerst et je mettrai les esprits actuels de Peterson et Iris dans leurs corps plus jeunes. Ainsi ils ne feront pas les mêmes erreurs. Ceci sauvera par conséquent Armando et Tolsky. Je ferai en sorte que ce dernier trouve une réelle famille d'accueil aimante.
- C'est trop parfait comme fin.
- Tout ça dépend de toi, Harvey. Tu as juste à faire le bon choix.
Et comme pour me perdre un peu plus, il disparaît de mon champ de vision. Il se volatilise littéralement. Et le jardin paradisiaque se dessine à nouveau sous mes yeux. Cette fois je ne me trouve plus seule. Je vois Zéphyr paraître sur ma gauche avec un grand sourire puis sur ma droite paraît un homme que je ne peux identifier. Il me faut encore quelques secondes pour réaliser qu'il s'agit de l'un de mes personnages de roman favoris. Je fronce les sourcils encore plus perdu maintenant.
La suite des événements ne m'aide pas beaucoup. Mes proches continuent à apparaître sur ma gauche tout comme mes personnages préférés de roman à ma droite. D'un côté il y a ces gens que j'ai appris à apprécié et aimer au fil du temps malgré leurs défauts et de l'autre des gens que j'admire pour ce que j'ai vu d'eux. Réaliser que je les aime tout autant que mes proches me donne un drôle de haut le cœur. Je ne l'aurai pas remarqué avant mais maintenant ça ne m'échappe pas, c'est extrêmement malsain comme attitude.
Il n'y a que lorsque je vois mon petit ami et José Martinez paraître eux aussi que je commence à comprendre la situation. Je dois choisir. José Martinez me tend sa main pour que je puisse venir le trouver.
- Viens vers moi, Harvey, s'il te plaît, il me dit avec une douceur avec laquelle on l'a toujours assimilé dans Marche avec moi. Je suis conscient que les choses peuvent te sembler difficile mais on peut surmonter ça. S'il te plaît, ne me laisse pas tomber.
Le ridicule de la situation ne manque pas de me faire rire. D'un rire amer qui m'aide à cacher mon envie de vomir. Je réalise plein de choses maintenant et c'est insupportable.
- Arrêtes, tu n'es pas réelle! Je lui crie dessus.
- Je vis quand même dans ton cœur.
Mon cœur rate un battement lorsque je me remémore avoir dit cette phrase à Mirko une fois. Il est impossible que j'ait être autant aveugle et borné.
- José Martinez, je me suis raccroché à toi beaucoup plus que ce que j'aurais du. Ça doit s'arrêter maintenant et tu n'es pas celui qui doit faire ce changement. C'est moi qui ait fait l'erreur de trop m'attacher à toi. Lorsque j'allais mal et que je lisais ton histoire, je croyais que c'était toi qui m'aidait mais c'était bête. Je n'ai pas de truc super intelligent à te dire mais tout ça doit finir. Maintenant, je vais essayer de grandir et de me concentrer sur la vie réelle et mes proches.
- Ce ne sont que des paroles en l'air, Harvey.
- Pas du tout.
- Dans ce cas, si tu assimiles enfin que je suis juste un personnage fictif, pourquoi tu es venu régler les choses avec moi? C'est avec toi que tu dois régler ça. Ceci fait s'en aller tes proches.
Je me tourne pour voir de quoi il parle et je suis choqué de voir mes proches devenir un peu plus petit chaque seconde qui passent. Ils sont en train de s'en aller pour disparaître à l'horizon avec ma dernière chance de clôturer cette histoire sur une touche positive. Je laisse donc tomber José Martinez qui me crie de m'arrêter et me mets à courir sans aucune retenue. J'accélère, j'accélère, j'accélère sans arrêt. Mais rien y fait, je vois mes proches et ma chance de réparer mes erreurs s'en aller vers l'horizon.
Une larme coule le long de ma joue. Je me déteste. Je viens de laisser ma seule chance de sauver mon petit m'échapper pour un... vulgaire personnage fictif. Je me demande ce que je ferai si tous mes amis et mon frère mouraient. La réponse à cette question me vient rapidement ; je culpabiliserai de ne pas avoir bien profité d'eux. Je regretterai d'avoir laissé mon amour pour la lecture m'empêcher d'avoir passé assez de temps avec eux.
Bizarrement, je vois leurs silhouette s'arrêter et un petit espoir se crée dans mon cœur. J'espère que je pourrais arriver à leur hauteur en courant vite. C'est ce qu'il arrive. J'arrive à leur hauteur mais lorsque j'essaye de toucher le visage de mon petit ami, alors que je suis essoufflé comme jamais, il s'envole par magie sous mon toucher. Je crie comprenant mon échec cuisant à le sauver.
Et là quelque chose de bizarre arrive. Je me sens me lever sur quelque chose de dure en même temps que je crie. J'ouvre mes yeux mais une grande lumière blanche me force à les fermer. J'entends une certaine agitation à côté de moi. J'ouvre donc à nouveau les yeux mais j'ai une migraine infernale. Ce n'est pas pour ça que j'abandonne non plus. Je me bats jusqu'à comprendre ce qu'il m'arrive. Mon regard qui devient de moins en moins flou m'y aide pour beaucoup.
Une larme coule le long de mon visage lorsque je réalise où je suis. Les murs blancs, la lumière artificielle, cet odeur insupportable et dérangeante. Je suis à l'hôpital et tous mes amis sont autour de moi. Eux aussi se mettent à pleurer.
J'essaye de bouger mais c'est impossible, beaucoup de câbles me relient à mon lit.
- Ne fais pas ça, Harvey, ne bouge pas encore. Attends le médecin, m'arrête rapidement Ella qui tient sa petite amie par la taille.
- Tu veux que l'on te donne un livre avant que le médecin arrive.
Zéphyr accompagne sa phrase de la pire des intentions qu'il aurait pu avoir en ce moment. Il prend Marche avec moi sur ma table d'hôpital et me le tend. Je prend le livre de ces mains et le tire dans un coin de la pièce. Mon agressivité nouvelle surprend mes amis mais c'est le dernier de mes soucis. Je n'ai qu'une seule chose en têt et je dois aller la vérifier.
J'imite donc une femme que j'ai vu dans un film d'action et casse toutes mes connexions. Mes amis me crient dessus, Ella essaye même de me sauter dessus pour m'arrêter mais c'est déjà trop tard. Je fonce sur la sortie et l'ouvre. Je sors et commence à rechercher dans toutes les salles de mon étage. Je ne le vois nulle part.
Des infirmiers finissent par venir me trouver et me demande de me calmer dans le bâtiment blanc. Je leur demande s'ils savent où se trouvent monsieur Joseph Martin Gilles et ils m'ont dit qu'ils ne savent pas ce qu'il est devenu. Leur réponse me gèle. J'ai peur de ne pas avoir pu le sauver. D'avoir échoué à l'aimer comme il le mérite.
Je reste donc planter au milieu du couloir où les infirmiers me laissent en me conseillant de rester là. Je suppose qu'ils vont chercher un calmant ou quelque chose du genre. Tout ce que j'arrive à faire, c'est sentir les larmes me monter aux yeux. Je ne sais pas si je pourrai les retenir et je n'ai pas envie de les retenir.
Je finis par sursauter lorsque je ressens quelqu'un me secouer doucement par derrière. Je me retourne et n'arrive plus à retenir mes larmes lorsque je vois mon petit ami sous mes yeux. Ses yeux abordent de grosses cernes de fatigue et sa peau est pâle mais je m'en fiche. Je lui saute au cou et l'embrasse comme un homme en manque. Avec une avidité passionnante.
- Je t'ai retrouvé, Joe, je lui murmure alors qu'un nouvelle larme coule le long de mon visage.
- Tu ne m'as jamais perdu, Harvey. Rien ne peux nous séparer, conçoit le.
- A vos ordre, chef.
Je lui murmure cette réponse avant d'à nouveau unir nos lèvres dans un baiser. Je souris contre ses lèvres. Joe et moi pouvons encore avoir notre fin heure. J'ai réussi. On a réussi.
💔🥀
Allez-y, on dit un grand merci à l'entité qui est venu botter les fesses d'Harvey qui agis comme un idiot depuis 51 chapitres. Et qui surtout a sauvé tout le monde et surtout my baby boy Joe🥺
Vous avez vraiment cru qu'il allait mourir pour de bon? Vous devrez être fou, j'aime beaucoup trop ce gars pour le tuer. Je suis sur le point de devenir un Harvey 2.0💅🏿 Je vais avoir le béguin pour mon propre Personnage.
Maintenant qu'il ne reste qu'un chapitre et un épilogue, comment voyez-vous la fin?
Me connaissant moi et mon amour pour les rebondissements, vous pensez que Joe et Harvey sont déjà complètement d'affaire?
Ça vous ne le serez que dans le sanglant prochain chapitre... 😈
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