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~45~

Harvey

Mon cœur bat à mille à l'heure. La porte de la pièce où se trouve mon petit ami se ferme derrière moi et cette sensation que je ne suis qu'un traître ne veut pas me quitter mon corps. Pourtant je ne la laisse pas prendre du terrain. Je sais que je vais devoir oublié mes sentiments si je veux survivre.

Que les choses soient claires, l'idée de trahir Joe ne m'a jamais vraiment traversé la tête. Je suis là pour essayer de nous sortir d'ici. J'ai simplement eu l'idée que sortir de notre cellule serait la meilleure chose à faire puis j'ai fait ce que j'ai fait. J'ai fait semblant de rejoindre la justice. Je ne sais pas comment je compte m'y prendre pour nous sauver maintenant mais je sais que j'irais au bout de mes capacités. Je suivrai mon idée puérile jusqu'au bout.

- Pourquoi sembles-tu si triste si tu as voulu venir avec nous? Finit par me demander Amanda Polar alors que nous traversons des couloirs sans vie.

- Je ne sais pas. Ça me fait juste mal de voir que je ne connaissais pas vraiment celui que je prenais pour mon petit ami, je lui mens à moitié.

- Sache que nous la justice serons là pour toi pour t'aider à passer à autre chose. Nous t'aiderons à faire payer à cet homme tout ce qu'il t'a fait.

Je me contente de lui sourire comme seule réponse. Pendant ce temps, Lana Spoke elle console doucement son petit ami en lui sussurant des mots que j'imagine doux à ses oreilles. La situation semble tellement improbable que je me sens obligé de me pincer. Je sais très bien que je ne suis pas en train de dormir mais je dois avouer que cela ne fait jamais de mal d'agir comme le personnage principal d'un livre.

Je continue à suivre Amanda Polar et ses deux acolytes comme un automate. J'essaye de créér un plan d'évasion dans ma tête mais tout ce que à quoi j'arrive à penser c'est à ce qu'il vient de se passer. Après un bon nombre de temps ainsi, Lana Spoke et Armando finissent par nous laisser et Amanda m'ordonne de la suivre dans une pièce. Lorsque nous y pénétrons, je remarque qu'il s'agit d'un bureau, de son bureau. Elle m'ordonne de m'asseoir en face d'elle lorsqu'elle termine de s'installer. Ne sachant pas quoi lui dire, la gêne se fait rapidement ressentir entre nous mais elle finit par briser la glace.

- Henry Speechy, meilleur ami de mon fils, amant secret de José Martinez veux-tu t'entager à devenir membre à part de la justice?

Sa demande me laisse sans voix tellement elle me prend de court. Je ne sais pas vraiment ce que je dois y répondre. Elle parle comme si elle me demandait d'intégrer la police alors qu'elle parle juste de sa secte. Pour mon plus grand bien, elle continue avec ses fantaisies donc je n'ai pas à lui répondre.

- Cela sous-entend que tu veux te faire aider par la justice et que tu es prêt à prendre tout sorte de risque pour que justice soit faite pour tout le monde et spécialement ceux qui en besoin, que tu t'engages à toujours agir le plus justement possible en toute situation et que la justice sera au cœur de ta vie.

- Je veux m'y engager.

- Alors engage toi.

- Je m'y engage.

- Ce n'est pas assez.

Je me demande ce qu'elle peut bien attendre de moi mais la réponse me vient rapidement : elle s'attend à ce que je sois mélodrame. Elle veut sûrement me voir lui sortir un discours digne d'une Mary Sue oi d'un Gary Tsu. Je compte bien lui donner ce qu'elle attend de moi.

- je m'engage à devenir une part entière de la justice et à devenir la justice même s'il le faut. Donc à partir d'aujourd'hui, pour moi il n'existera ni bien, ni mal mais simplement ce qui est juste. Je laisserai la justice conduire mes actions, mes pensées et ma vie. Je punirai justement n'importe qui, moi le premier, qui ose commettre une injustice.

Comme je m'y attendais mon discours la satisfait. Le petit sourire qui orne ses lèvres en témoigne fortement. Elle en fait rapidement abstraction et continue à me parler.

- J'espère que tu dis la vérité parce que quiconque ose mentir à la justice en paye le prix fort.

- Ce que je vous dit là est complètement ce que je ressens, je lui mens avec mon meilleur jeu d'acteur.

- Je le souhaite pour toi. Par contre, j'ai plein de choses à régler avec toi. Pour commencer, nous devons trouver une façon de te faire revenir à tes parents rapidement. Tu préfères simuler une fugue ou un kidnapping?

- Je préfèrerais un kidnapping. Je recevrai une punition qui serait injuste dans le cas de la fugue.

- Alors, je chercherai la façon de te faire rentrer chez toi après quatre jours. Je veux que tu restes ici pendant les quatres jours qui suivront afin que tu puisses assister à la prise de justice de notre confrère Armando.

- Qu'est-ce que je ferai en attendant?

- Tu vas essayer de t'intégrer. Et tu en profiteras pour me parler de ta relation avec José Martinez?

- Je pensais que vous connaissez déjà tout vu que vous m'avez enlevé alors que c'est après lui que vous en aviez.

- C'est un message d'un numéro inconnu qui m'a dit de le faire et qui m'a informé que tu entretiens une relation avec lui. Ce contact anonyme m'a aussi envoyé une vidéo de vous deux en train de vous embrasser chez lui.

Je fronce les sourcils ne voyant pas qui pourrait faire une telle chose. Cela veut donc dire qu'une personne connait le secret d'Amanda Polar. Peut être que c'est cet autre personne dont Mère de vie nous a parlé. Je ne vois pas pourquoi elle essayerait de nous dénoncer Joe et moi.

- Vous n'avez pas essayer de voir de qui il s'agit? Je finis par demander à Amanda Polar.

- Nous cherchons mais cela ne mène à rien. Cette personne semble énormément maline. Pour être honnête avec toi, nous suspectons l'une d'entre nous, Leïla. Elle a disparu depuis un moment sans laisser de trace.

La mention du prénom de Leïla Rit fait courir un spasme dans tout mon corps. Je me remémore encore la façon dont elle a pris ce couteau pour se trancher la gorge. Je fais tout de même de mon mieux pour garder mon jeu d'acteur décent et ne pas me faire cramer. Amanda reprend à nouveau la parole.

- En parlant d'elle, je pourrai te mettre sur la mission sur laquelle elle travaillait. Cela te dérangerait?

- De quel genre de mission il s'agit?

- Discuter sur un faux compte avec une personne sur le net. Apparemment, il a été victime d'une injustice. Tu dois discuter avec lui, devenir son ami puis essayer de le faire se joindre à nous.

- Il n'y a pas de problème.

- Attends moi que je te mène à son bureau.

Elle se lève et je fais de même. Elle sort de la pièce donc je la suis. J'en profite pour mieux observer l'endroit qui me fait face. Je vois des murs en fer blanc sans aucune décoration. J'en déduis que nous sommes à l'intérieur du gros immeuble rouge que j'ai vu il y a quelques jours lorsque cette femme m'a enlevé.

Lorsque nous arrivons devant une porte, elle s'ouvre seule et nous tombons dans un hall gigantesque. Je suis surpris de voir tous les gens qui y font des va et vient. Il y en a certains qui marchent, d'autres qui sont sagement assis sur des chaises en petit groupe mais tous rigolent. Ils sont vraiment différent de ce que l'on serait attendu de la part d'une secte qui a fait autant d'atrocités à mon petit ami.

Amanda finit par traverser cet hall Chaleureux en saluant quelques personnes. Une nouvelle porte s'ouvre devant nous. Elle laisse voir l'intérieur d'une pièce où un homme d'une cinquantaine d'années pianote sur un sur ordinateur sur un bureau. Derrière lui, à l'autre bout de la pièce, il y a une autre table où un autre ordinateur vide siège. Amanda ne tarde pas à me présenter.

- Bonsoir, Rolland! Je te présente Henry, que tu connais sûrement déjà. A partir de maintenant, il est l'un des nôtres.

- Salut, Henry! J'espère que tu vas bien! Me salut le cinquantenaire avec un grand sourire.

- Je vais bien, merci, je lui réponds avec un sourire gêné.

- Je te laisse travailler, Henry. Il sera facile pour toi de t'orienter avec cet ordinateur, intervient Amanda avant de s'en aller rapidement.

La porte se ferme derrière elle donc je pars m'asseoir face à l'ordinateur vide. J'entends la chaise du cinquantenaire se tourner derrière moi.

- Salut, Henry! Tourne toi, s'il te plaît.

Je tourne ma chaise pour lui faire face comme il me le demande. Il me sourit comme si nous sommes amis depuis toujours. Son grand sourire me donne une mauvaise impression.

- Tout va bien pour toi? Tu peux me demander tout ce que tu veux par rapport au travail, il me dit au même moment en gardant son grand sourire.

- Oui, tout va bien merci. Je ne fais que commencer mais ça m'a l'air d'être un travail facile, je lui réponds avec mon sourire le plus hypocrite.

- Oh, allez! Demande moi n'importe quoi. La chose c'est que ça fait un moment que je travaille seul ici, depuis que ma compagne Leïla a disparu, donc j'ai un peu envie de parler. S'il te plaît.

- Ok, d'accord. Depuis combien de temps fais-tu parti de la justice?

- Depuis deux ans.

- Comment les a tu rencontrés?

- Ils m'ont sortis de prison et m'ont aidés à me rendre justice.

- De qui?

- D'une fille. De la fille de la domestique de la maison où j'ai grandi.

- Ah bon? Qu'est-ce qu'elle t'as fait?

- C'est vraiment une longue histoire sans importance. Le truc c'est que ma mère la maltraitait beaucoup et que moi je la défendais beaucoup. Elle n'était pas scolarisé donc chaque soir j'allais dans sa chambre et lui apprenait plein de choses. Un jour elle est tombée enceinte de son petit ami et elle a essayé d'enlever l'enfant. L'opération s'est très mal passé et elle a eu de très grave problème de santé. Ses parents ont voulu savoir qui était le père de l'enfant et elle a dit que c'est moi alors que je n'ai jamais eu de relation sexuelle avec elle. On m'a emprisonnés parce que j'étais majeur et elle mineure et j'ai passé absolument toute ma vie en prison. Lorsque je suis sorti de prison il y a deux ans, la justice m'a aidé à trouver justice. Ils m'ont aidé à envoyer cette femme passer le reste de sa vie derrière les barreaux.

Le sourire serein que je vois sur ses lèvres me dérange. La situation en entier me dérange. Je ne serai dire s'il a raison d'être satisfait ou non. Est-ce réellement de la justice ça? Cette femme a vraiment fait de la merde mais est-ce qu'elle méritait qu'on l'envoie en prison pour quelque chose qu'elle n'a pas fait pour la faire payer quelque chose qu'elle a faite. Tout comme cet homme lui non plus ne méritait pas d'aller en prison pour cet acte qu'il n'a pas commis. Alors est-ce que la justice a vraiment fait justice?

- C'est vraiment triste ce que tu as vécu. Je suis satisfait d'apprendre que tu as fini par avoir la justice que tu mérites au final, je réponds tout de même à l'homme qui me fait face.

- J'aimerais être content mais je n'y arrive pas vraiment. Quand je pense à toutes ces années de ma vie que j'ai raté, j'ai l'impression que rien ne sera assez pour lui faire payer tout ce qu'elle m'a fait.

- C'est le cas, rien ne sera assez pour te rendre justice. Sinon, Lana Spoke, qu'est-ce qu'il lui est arrivé à elle?

- Ce n'est pas son vrai nom.

- Je sais.

- D'accord. Pour répondre à ta question, Sophie a été victime d'un viol. Elle a porté plainte contre son ancien patron qui lui a fait ça mais celui-ci a utilisé son argent et a gagné le procès. Il a même fait payer une grosse amende à Sophie. Cette dernière a du lui payer lui et sa compagnie pour discrimination. La justice l'a aidé à payer cette dette et lui a offert la justice qu'elle mérité tant. Elle a pu couper la queue et la langue de son ancien patron sans anesthésie.

Cette confessions me donne un frisson bizarre mais en même temps je me sens drôlement satisfait. J'ai bien peur que cet homme ait mérité ce qu'il a reçu mais je n'arrive pas à l'accepter. Accepter ce serait donner raison à la justice et je n'ai pas envie de leur donner raison. Pour avoir une chance de les battre, je dois juste les voir comme des tarés qui se prennent pour Dieu. Je m'en fiche qu'Amanda soit un génie incompris, à mes yeux elle restera juste une tarée.

L'homme en face de moi continue à me raconter plein d'histoires sur les justiciers. A chacune d'elle, cette impression que la justice rend vraiment justice s'empare de moi. A chaque fois je la chasse rapidement. Après avoir écouté toutes ces histoires touchantes, je décide de me mettre au travail pour trouver un moyen de sortir d'ici. Mon premier essai est de contacter la police grâce à l'ordinateur mais deux choses m'en empêche. Je ne connais pas le numéro des sécurités de cette ville et l'ordinateur ne veut pas pas sortir de l'application messagerie. Je lis donc les messages et je découvre que Leïla se faisait passer pour un jeune auteur. Elle parlait à un jeune auteur qui s'est fait volé toute sa saga - une fantaisie qui a l'air intéressante composé de 6 tomes - par une maison d'édition. A voir où il en est, il commence à adhérer aux propos de Leïla. Ce qu'il a vécu est une injustice et il mériterait mieux que ça. Il y croit dur comme fer. Les nombreux messages qu'il a envoyé pendant l'absence de Leïla en témoigne.

Je lui écris un message mais il n'y réponds pas. Je croise donc simplement mes bras et commence à fredonner Breathin de Ariana Grande. Mes pensées fusent tous vers Joe. Les paroles de cette musique me font penser à lui. Même quand je sens le poids du ciel tomber sur moi et que je sens la terre s'ouvrir sous mes pieds tant qu'il continuera à respirer moi aussi je ferai de même. Surtout en ce moment qu'il est derrière cette cellule et qu'il doit se sentir trahir par moi.

Cette pensée me donne une montée d'adrénaline bizarre. Je ressens la bizarre envie de courir dehors et de frapper tous ces justiciers. Mais je m'abstiens de faire ça. Premièrement parce que je me ferai rattraper et deuxièmement parce que je ne sais pas ouvrir cette porte sans serrure.

- Le petit nouveau, apporte ça à Gary s'il te plaît, finit par me dire l'homme derrière moi sur un ton chaleureux.

- Gary? C'est qui?

- Gary c'est le mec qui se charge de commender tout ce dont la justice a besoin.

- Je ne sais pas où le trouver.

- Demande à n'importe qui de t'amener le voir et il t'aidera. Ici, nous sommes vraiment solidaires.

L'envie de refuser me prend mais je réalise que ce serait stupide de ma part de faire ça. Si je veux essayer de me libérer moi et mes amis je dois sortir de cette pièce. J'accepte alors et prends l'enveloppe que me tend l'homme.

- C'est de la part de qui?

- De la part de Rolland.

- D'accord.

Je me dirige vers la porte et elle s'ouvre toute seule. J'arrive à nouveau dans le hall où l'ambiance est toujours autant plaisante. J'interpelle une jeune femme puis je lui demande de m'amener au bureau du dénommé Gary. Elle me demande si c'est moi Henry et je lui confirme que c'est bien moi. Sans plus attendre, elle me dirige vers le bureau de celui que je cherche. Je monte plein d'escaliers en fer, je fais plusieurs virages et j'ai même un peu mal aux pieds avant d'arriver devant l'endroit en question. Cela me fait me questionner sur la dimension du repère des justiciers. La jeune femme me laisse seule donc je frappe. La porte métallique s'ouvre pour me laisser admirer un homme de haute taille au cheveux blonds. Il est debout devant plusieurs ordinateurs. Je fais un pas à l'intérieur et le salut.

Lorsqu'il se retourne à l'entente de ma voix Je ne peux m'empêcher de faire un pas en arrière. Mes yeux eux s'ouvrent telles des soucoupes lorsque je vois son visage. Il semble tout aussi choqué de me voir. Je fais tout de même de mon mieux pour me reprendre et ne pas foirer. Ça ne peut pas être lui de toute façon. Je tends donc l'enveloppe entre mes mains dans sa position. C'est lorsqu'il fronce un sourcil que je me rend compte que mon geste n'est pas du tout subtil.

- Je... Heu... Rolland m'a dit de vous donner ça, je finis par articuler avec difficulté.

- Avances.

J'obéis et entre à l'intérieur de la pièce. Ma gorge sèche n'a rien à voir avec un problème d'hydratation même si je n'ai pas forcément bien bu ses dernières heures. Elle est dûe à la ressemblance de ce jeune homme si grand de taille à mon ex Stéphane! Le même nez, la même bouche, les mêmes cheveux blonds et la même couleur de peau. Un peu comme s'il s'était fusionné à une autre personne le rendant aussi grand.

Pourtant ça ne peut pas être lui. Il n'est pas Gary. Lui c'est Stéphane, mon ex sauvage et toujours sur la défensive. C'est ce gars qui en a marre de moi et qui me casse les couilles en cours de physique. Ce gars avec qui j'étais proche lorsque nous étions jeunes et que maintenant je déteste. Mais sûrement pas plus que lui me déteste.

Une fois à l'intérieur, je lui tend l'enveloppe. Il la prend et un contact visuel gênant se crée entre nous. Il me détaille avec des yeux stupéfaits et moi je le regarde avec confusion. J'ai envie de lui demander si c'est vraiment lui, Stéphane mais j'ai peur de merder. Une seule erreur de ma part peut me renvoyer au fond de la cellule où j'étais il y a une ou deux heures. Alors je me retourne et me prépare à m'en aller.

- Harvey, m'interpelle celui derrière mon dos avec hésitation.

Je me retourne rapidement avec les yeux globuleux. Ils voient rapidement le grand blond me regarder avec un regard énigmatique.

- Tu as dit quelque chose? Je lui demande, voulant me méfier encore un moment.

- Non, non. Je n'ai rien dit.

- Stéphane, c'est toi?

Me demande risquée le fait écarquiller des yeux. Il presse un bouton sur son ordinateur et la porte derrière nous se ferme. Un peu comme dans ses films de science-fiction qui ont vu le jour dans les années deux-milles.

- C'est vraiment toi, Harvey? Me demande à son tour mon interlocuteur lorsque la porte est complètement fermée.

Il est dans un tel état qu'il ne me fait absolument plus penser à mon ex petit ami. Stéphane n'est pas du genre à montrer autant ses émotions et à laisser des larmes monter à ses yeux devant des gens. Surtout pas devant moi.

- Oui, c'est moi.

Il n'attend pas plus de moi. Ma réponse lui suffit pour qu'il vienne me prendre dans ses bras et éclater en larmes. Ses larmes pourraient couler sur ma tête à cause de tous les centimètres qu'il fait de plus que moi maintenant. J'en profite pour me relâcher aussi. Je laisse quelques larmes couler le long de ma joue mais elles n'arrivent pas à rivaliser avec le torrent que pleure Stéphane. C'est après un long moment qu'il arrive à enfin se calmer. Il ne me lâche pas pour autant.

- Harvey...

Ça se voit facilement qu'il ne cite pas mon nom pour m'appeler. Il le fait plutôt pour se convaincre que je suis réel et que je suis là. Moi c'est à moment que je réalise qu'il est sûrement la troisième personne dont nous a parlé Mère de vie. L'enquête et tout ce qui est arrivé à fini par nous faire oublier cette personne. Voilà que maintenant je tombe sur lui par pure hasard et qu'il s'agit de mon ex Stéphane. Toute cette histoire devient beaucoup trop... Compliquée. Comme un roman où l'auteur ajoute beaucoup trop d'éléments à l'intrigue.

- Comment tu as atterri ici? Je finis par demander à Stéphane qui me tient encore dans ses bras.

- Je ne sais pas, il me répond en m'enlevant de ses bras.

Il fait quelques pas en arrière et laisse son regard se perdre dans le vide. Il semble réfléchir à ce qu'il s'est passé puis il recommence à parler.

- Tu te rappelles de notre dispute au château de Fortilus?

- Bien sûr! Tu m'es rentré dedans et ton téléphone s'est brisé. Nous vous sommes insultés comme deux sauvage.

- C'est toi qui m'est rentré dedans. Tu regardais simplement ton mec et tu te fichais du reste du monde.

- Non, c'est toi qui m'est rentré dedans! T'avais ton regarde braqué sur ton téléphone.

- Je défendais une cause juste.

- Ah bon?

- Oui. Tu ne le sais sûrement pas mais moi et mon petit ami-

- Depuis quand t'as un petit ami, toi?

- Tu pensais que j'allais te pleurer le reste de ma vie?

- J'ai jamais le temps de penser à toi. Bref, évitons une nouvelle dispute sans importance. Raconte moi ce qu'il t'ait arrivé.

- C'est ce que je faisais lorsque tu m'as interrompu figure toi.

Je souffle un grand coup mais ne réagit pas. L'envie de fermer son clapet me colle à la peau mais il y a plus important à régler en ce moment. Alors je laisse ça couler jusqu'à ce qu'il recommence à me raconter ce qui lui est arrivé.

- Oui, j'étais dans ce château pour rédiger un post pour le blog que j'entretiens avec mon nouveau petit ami beau, intelligent et qui n'est pas du tout un traitre comme certains. Tu m'es rentré dedans et tu as brisé mon téléphone alors que je rédigeais ce post pour demander à la communauté LGBT de boycott ce château. Lorsque j'ai remarqué que mon téléphone était brisé j'ai voulu t'insulter encore une fois. J'ai essayé de te suivre toi et ton petit copain mais je ne vous trouvais pas. Tout ce que je voyais c'était des tableaux abîmés à coup de marqueur. J'ai tout de suite su qu'il n'y avait que toi d'aussi barbare pour faire une telle chose. Alors j'ai suivi ces portraits comme le petit Poucet avec ses cailloux. J'ai fini par vois voir entrer dans une pièce. J'ai tout de suite pensez que vous êtes allés baiser. Après j'ai entendu du bruit et j'ai eu peur que vous soyez en danger. Même si je te déteste, je suis entré dans la pièce voir ce qu'il se passait. Je suis tomber dans un escalier et je me suis frappé la tête.

Il prend une pause pour reprendre son souffle puis il continue.

- Après j'ai vécu un moment que je ne peux expliquer. J'ai eu la sensation de tomber dans le vide sans pourtant vraiment tomber. C'était bizarre. Sur le moment j'ai cru que j'étais mort. Après je me suis réveillé dans ce bureau et c'est là que j'ai remarqué que mon corps a changé. Je crois que c'est la pire période que j'ai vécu dans ma vie. Je ne comprenais et je ne comprends d'ailleurs toujours rien à ce qu'il m'est arrivé. Jusqu'à présent je crois que je suis fou. J'ai tout de même fait tout ce dont j'étais capable pour survivre à côté de ces psychopathes qui se prennent pour la justice. J'ai très souvent pensé à m'enlever la vie pour être honnête avec toi. J'y pense encore d'ailleurs. Le problème c'est que je suis beaucoup trop lâche pour le faire.

Ses avœux me serre le cœur. Il a sûrement dû passer de mauvais moment. Des moments pire que ce que Joe et moi avons vécu. Au moins nous, nous avons compris ce qu'il nous arrivait. Nous avions des points bien que faux pour nous répérer dans ce monde. Lui il s'est juste réveillé dans un corps qui n'est pas le sien et a eu à continuer à vivre ainsi sans comprendre ce qu'il lui arrivait.

Je décide donc de lui raconter toute mon aventure. Depuis ma rencontre avec Joe jusqu'à ma pseudo trahison. Cela prend énormément de temps. Je me demande même si Rolland ne va pas se mettre à me suspecter. Stéphane lui ne semble pas en mesure de digérer autant d'informations d'un coup. Qui pourrait l'en blâmer? Personne avec du bon sens n'accepterait de croire qu'il se trouve dans un livre où rien ne se passe comme prévu.

- Si tout ce que tu me dis est vrai, ce sera vraiment difficile pour toi de sauver tes amis.

C'est ce qu'il finit par me dire lorsque je termine de lui raconter mon aventure.

- Comment ça?

- Je peux facilement t'aider à t'échapper. J'aurai pu le faire moi aussi depuis un bon moment, si je le voulais. Je ne l'ai pas fait parce que je ne sais rien de ce que je peux trouver dehors.

- On peut peut-être essayer d'informer la police de ce qu'il se passe ici.

- Il y a des agents infiltrés, ils feraient tout pour bloquer l'information et les policiers non infiltrés au courant ne tarderaient pas à mourir.

- Je peux toujours m'enfuir avec mes amis. Si jamais nous arrivons dehors, ils pourront m'aider à m'échapper.

- Tu parles des nouveaux prisonniers? Ils sont tous maintenant recherchés pour le meurtre de Lana Spoke. Ce sera impossible pour eux de faire un pas dehors sans qu'on les reconnaisse.

- Qu'est-ce que je peux faire pour les sauver alors?

- Je ne sais pas, j'y penserai. Peut-être que tu pourrais essayer d'appeler ton meilleur ami. Enfin, le meilleur ami du gars dont tu occupes le corps.

- Toksky? Je pense qu'il pourrait vraiment m'aider mais je n'ai pas son numéro.

- Maintenant, tout ce que tu peux faire c'est aller dormir vu qu'il commence à faire tard. Demain, viens me trouver à la première heure.

- Je suis censé dormir où?

- Demandes à n'importe qui et il t'aideront. Du moment que tu le demandes gentillement, enfin.

- Merci.

- Comme quoi tu connais la politesse parfois.

J'ignore le pique qu'il lance et me dirige vers la porte métallique qui s'ouvre toute seule.

- Mais ça marche comment, ces portes? Je demande à mon ex qui maintenant fait plusieurs centimètres de plus que moi.

- Normalement, elles s'ouvrent dès que quelqu'un s'en approche mais on peut aussi le manier d'extérieur. Il y a une tablette pour les gérer.

- Ah, ok.

Je laisse la salle et la porte se ferme derrière moi. Les couloirs labyrinthiques sont presque vide. C'est avec effroi que je tombe sur la femme qui m'a enlevé. Elle me sourit comme si de rien n'était et me propose d'aller me montrer ma chambre. J'ai envie de refuser par peur que ça soit un guet apens mais je me rappelle que pour elle nous sommes dans le même camp. J'accepte donc avec mon sourire le plus hypocrite. Elle descend donc les millions d'escaliers que j'ai montés avec moi derrière elle. On arrive à nouveau dans le hall gigantesque de l'immeuble de métal. Elle monte un nouvel escalier avec moi et je me retrouve dans une allée remplie de porte métallique. Elle m'indique une qu'elle décrète comme vide. Elle ne manque pas de me dire que c'est temporairement car la mission de la justice à Kamara est presque terminée.

Je lui souris puis rentre dans la pièce qui est mienne. Elle n'est pas très petite, ni très grande. Il y a un lit et une petite table de nuit à sa gauche et une coiffeuse à sa droite. Comme par chance, je vois un livre sur la table de nuit. Je fonce dessus et commence à le lire sur le petit lit. Comme toujours lorsque mes parents me blessent, comme toujours lorsque le monde réel devient trop plat ou trop dur à supporter, le monde fictif me permets de voyager et d'oublier ce qui me hante. C'est toujours plus facile de voyager dans un monde où il existe des fins heureuse au lieu de rester dans le notre où ii n'existe que douleur.

Mais pour la première fois depuis longtemps, je n'arrive pas à me concentrer sur ce que je lis. Cette fois, ce n'est pas parce Joe hante mes pensées mais parce que je n'arrive pas à croire à la véracité des mots que je lis. Est-ce réellement la vérité ou c'est simplement ce que vois la narratrice? Moi qui ai toujours eu l'impression d'être plus près des personnages de livre, maintenant je me sens bête de réaliser que je ne les ai jamais vraiment connu. Je n'ai connu d'eux que ce que les narrateurs et les auteurs voulaient bien montrer.

Maintenant que j'y pense, ça me paraît évident. Je n'ai jamais vraiment connu aucun personnage. C'est logique. Si jamais quelqu'un lit le livre de ma vie, il ne verra Harry que comme le grand frère super relou qui force son petit frère à créer une vie sociale et il pensera le connaître. Pourtant, il ne saura jamais qu'Harry faisait de la natation au collège, qu'il adore mangé de l'avocat, qu'il est fan de Camilla Cabello, qu'il a six ex, qu'il ne parle jamais de sa vie privé, qu'il existe et qu'il vit sa vie en dehors de mes yeux.

Et c'est ce qui m'est arrivé avec José Martinez. J'ai appris à le connaître entre les lignes bien écrites d'Henry sans douter qu'il existe en dehors de ses lignes. Je l'ai pris pour modèle, je l'ai aimé plus que chacun de mes proches, je l'ai aimé et pourtant il n'était qu'une illusion. C'est un menteur. Cette constatation me fait éclater en sanglot dans ce lit où ma solitude est à son paroxysme. Je me sens seul de voir José Martinez partir. De voir qu'il n'a jamais vraiment été là. Quand je pense au nombre de jeune homme que j'ai repoussé parce qu'aucun d'eux n'arrivait à lui ressembler.

Je me rappelle encore d'Adam. "Il est bien trop ouvert comparé à José Martinez", c'est ce que j'ai dit de lui. "Mes goûts était vraiment merdique avant de rencontrer José Martinez", c'est ce que j'ai dit lorsque j'ai vu Stéphane. Et j'ai dit pire en voyant des garçons dans la rue. "Son style vestimentaire est bien trop peu classe". "Il serait mieux s'il était passionné de lecture". "Je préfère rester seul tant que je ne trouve pas quelqu'un qui ressemble à José Martinez un tant soit peu".

Toutes ces phrases me reviennent comme un boomerang et me frappent la face. Maintenant je comprends que c'est normal que c'est gars n'arrivaient jamais à égaler José Martinez. C'est normal d'être parfait quand on est une illusion. Parce que oui c'est tout ce que José Martinez est ; une illusion si douce qu'elle vous envoûte. Un homme à l'air parfait qui cache les actions de son passé. Et moi j'ai été stupide de tomber sous le charme de cette illusion.

Je me revois encore une fois écrire chacune de ces belles phrases sur des post-it. Parler de lui à tout le monde. Penser à ce qu'il aurait dit ou fait dans n'importe quelle situation. Tout ce que je rêvais c'était qu'il soit réel. J'en ai tellement rêvé que lorsque j'ai rencontré Joe, j'ai sauté sur lui en espérant le trouver lui en ce dernier. J'ai tellement été aveuglé que je suis parti chez Joe avec lui une fois sans même vraiment le connaître.

Ce n'est que maintenant que je le réalise mais Peterson avait raison. Je suis obsédé par José Martinez. Pas de le sens doux du terme où l'on dit que l'on est obsédé par une chanson mais bien dans le sens propre. Je suis obsédé par José Martinez et cette obsession m'a aveuglé. Et maintenant voilà que la vérité se glisse sous mes paupières et me force à la regarder en face. Ça fait mal. Je n'arrive même pas à savoir ce que je ressens.

J'ai l'impression que je déteste que je déteste José Martinez mais je n'en suis pas si sûr. Je suis déçu et triste. Mais peut-on vraiment ressentir ce genre de sentiments vis-à-vis de quelqu'un que l'on déteste? Cette question me donne envie de vomir.

Maintenant que mes yeux sont ouverts, cette phrase suffit à me faire sentir mal à l'aise dans ma peau. Je réalise que je parle d'un personnage fictif comme si c'était la réalité. Je parle de José Martinez comme mon petit ami qui m'a menti et ce n'est que maintenant que je peux voir à quel point c'est dérangeant. La façon dont j'agis depuis toutes ces années est dérangante. J'ai toujours été tranquille mais maintenant je réalise que sous cette tranquillité se cachait une puanteur que mes nez n'arrivait pas à dénicher.

J'étais, enfin non, je suis obsédé par un personnage fictif et je l'aime comme si c'était une personne réel. Je l'aime tellement que dès fois je fais des fakes scénarios de nous deux. Je l'aime tellement qu'il est le seul à pouvoir m'apaiser lorsque je me sens mal. Je l'aime tellement que j'ai choisi un petit ami qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Je l'aime tellement que je les comparais mon petit ami toutes les deux secondes. Je l'aime tellement que j'ai agressé les gens qui doutait de lui. Je l'aime tellement que j-

Je vomis. Mon estomac quasiment vide profite de ce moment où
mes larmes chutent en cascade sur mon visage pour se vider. Avec de la chance, le lit n'est pas sali. Mon vomi à l'odeur acre et aigre brille sur le sol de la pièce. Le seul point positif que je peux trouver dans cette scène c'est que maintenant au moins je sais que je sais que mon obsession pour José Martinez n'est pas saine. J'avais beau être plus tranquille lorsque je ne le savais pas mais maintenant que je le sais c'est mieux.

Et l'entité avait peut être : la tranquillité n'est pas toujours synonyme de paix. Se sentir bien ne veux pas vraiment dire que nous allons bien.

💔🥀

Voilà comment promis le second chapitre qui vient d'arriver. Un autre arrive. Harvey commence (enfin) à montrer le début d'une évolution. Qu'en pensez-vous?

Et Stéphane? Vous avez pensez que ça aurait pu être lui la troisième personne présente? Au début il devait juste être un personnage lambda mais l'idée de le faire lui aussi tomber dans le livre m'est arrivé lorsque j'écrivais les chapitres 10-11. J'ai essayé de le mentionner le plus que possible sans trop en faire pour que vous ne l'oubliez pas sans éveiller vos soupçons. Le prochain chapitre c'est de son point de vue et un plan va s'échafauder.

😘

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