~33~
Joe
- Arrêtes avec tes disquettes.
- Si je comprends bien, lorsque tu me dis quelque chose de beau c'est toujours la vérité et quand c'est moi qui le fait il s'agit toujours d'une disquette?
- C'est pas ma faute, je ne peux tout simplement pas faire confiance aux hommes sur ce genre de choses. Je sais que t'es pas comme ça mais la plupart ne sont que des gros menteurs.
Je ris doucement face à ses mots.
- Pourquoi tant d'acharnement envers les hommes? Je te rappelle que t'es en un et que tu les aimes.
- N'empêche que la plupart ne sont que des gros connards.
- Je serai le plus gros menteur de tous les mondes existant si je te dis le contraire.
Notre discussion se termine là mais elle tarde pas à recommencer. Harvey me demande une ou deux minutes plus tard quels sont les premiers livres que je lirai lorsque nous retrouverons notre monde. Je lui fait alors part des livres que j'ai envie d'enlever de ma PAL et cela nous mets dans une grosse bonne humeur. Notre passion pour les livres est ce qui nous a attaché et elle saura toujours nous mettre en symbiose.
Il finit par me dire les livres qu'il a envie de lire. La plupart d'eux sont des livres que j'ai déjà lus. Ce simple détail arrive à me faire sourire comme un idiot.
- Tu as vraiment envie de lire Père de famille? Je lui demande, alors que je tue un moustique sur mon visage avec une petite claque.
- Oui, elle est dans ma PAL depuis Novembre dernier. Je l'aurais déjà terminé si ce n'était pas toi qui prenait trop d'espace dans ma tête.
- Je te rends juste la réciprocité.
- Arrê-
- C'est pas une disquette.
- D'accord.
- Pour revenir à Père de famille, tu devrais vraiment le lire. C'est l'un des meilleurs livres que j'ai lu.
- Fait moi un résumé, spoil inclus.
- T'es sûr que tu veux que je le fasse? Cela va t'empêcher de bien profiter des rebondissements de l'histoire. En plus, je suis nul pour raconter des histoires. Elle va paraître vingt fois moins belle qu'elle est en vrai.
- Je m'en fiche. Raconte juste le truc.
- C'est l'histoire d'un père de famille qui s'appelle Émil, il a quarante cinq ans ans, une épouse et trois enfants. Le premier est une gars de vingt-six ans, le second un gars de dix-sept ans et la dernière une fille de huit ans qui a de gros problème d'apprentissage. Les médecins disent qu'elle doit avoir une vie calme pour qu'elle arriver à apprendre et à surmonter au plus son handicap du cerveau.
- C'est quoi l'élément perturbateur?
- Un jour, la femme d'Émil notre cher père de famille a demandé à ce dernier de l'aider à trouver un job pour le fils de l'une de ses amies dans son garage. Il a accepté et quelques jours plus tard il a rencontré Théodore, un gars de trente deux ans éperdument maladroit. Il rencontre aussi une jeune femme de vingt ans qui devient son amie. Sa femme a commencé à devenir jalouse et lui jouait des scènes. Un soir il est resté boire la nuit au garage avec Théodore et depuis il a commencé à tomber amoureux de lui.
- On peut dire que ça commence à sentir bon et mauvais à la fois.
- Exactement! Il a appris à connaître Théodore et a appris plein de choses sur lui. Ce dernier était confronté à beaucoup de pression sociale. Il n'avait pas fait son coming out en tant qu'homosexuel à ses parents donc toute son entourage n'arrêtait pas de lui demander sa future épouse et son enfant. Il avait atteint la trentaine et chaque jour cela devenait pire. Émil a voulu sortir avec lui mais il avait peur sur comment cela pouvait impacter sa famille et surtout sa fille qui avait besoin de calme dans sa vie.
- Il a fini par sortir avec lui?
- Oui. Ils ont passés des dizaines de moments merveilleux puis ils sont tombés. Ils ont arrêtés de voler comme j'aime dire. Tout le monde a fini par découvrir la relation entre Émil et Théodore. Sa belle famille a incriminé ce dernier et sa famille lui a tourné le dos. Encouragé par son amie de vingt ans et pris d'un élan de fierté, il a demandé le divorce à sa femme. Il est allé vivre avec Théodore.
- C'est la fin?
- Non, elle est bien plus dramatique. Émil s'est trouvé dans une situation assez difficile. Son fils aîné a coupé les ponts avec lui. Le second a eu une tentative de suicide à cause de l'harcèlement qu'il subissait à l'école et sa fille elle avait complètement dégradé dans son apprentissage. C'était trop pour son cerveau handicapé de s'adapter au départ de son père et au crise de sa mère en si peu de temps. Émil a du laisser Théodore qu'il considérait comme l'homme de sa vie pour se remettre avec sa femme qu'il détestait. Le livre s'est donc terminé sur une scène où il pleurait dans son lit après une douce sortie au parc avec sa famille. La seule nouvelle qu'il avait eu de Théodore c'était qu'il le détestait et qu'il allait refaire sa vie.
- Mais la fin de ce livre est horrible. Je ne pense définitivement pas que je l'aurai aimé.
- Tu détestes les histoires clichés, pas vrai?
- Oui mais c'est pas la même chose. On peut toujours avoir une fin heureuse sans que ça soit cliché. Émil aurait pu parler à ses enfants et les raisonner. Un livre est censé donner de l'espoir, pas les tuer.
- Ce n'est pas forcément le cas. Certains livres sont là pour donner un aperçu de la réalité crue comme elle est, pour dénoncer des choses déchirantes qui font partie de notre société. Comme l'a montré ce livre, beaucoup d'hommes et de femmes sont obligés de rester dans leurs familles sans aimer leurs conjoints ou conjointes tout simplement pour protéger leurs enfants.
- C'est vraiment triste. Ce sont ce genre d'auteurs qui font souffrir des gens. En plus, ces gens existent réellement si l'on croit ce que nous a dit Mère de vie.
- Elle nous a aussi dit que personne n'est assez intelligent pour créer des mondes. Les auteurs ne font qu'écrire ce que la nature leurs envoie.
- Tu penses que toi et moi pouvons posséder un auteur?
- C'est possible mais ce n'est pas assuré. L'histoire que nous vivons ressemble à un roman mais si ça se trouve nous ne sommes que des personnages secondaires d'un roman où Iris et son frère sont personnages principaux. Ou alors peut être que nous sommes juste des figurants dans le décor de la vie de quelqu'un.
- Si ça se trouve, notre monde est juste le roman de la vie de Taylor Swift.
J'éclate de rire avec lui. Nous sommes en train de créer un doux souvenir et j'aime ça.
- Ou peut-être dans celui de la vie de The rock. Ou bien celui de Michael Jackson.
- Si nous vivons vraiment dans notre roman, j'espère que notre auteur n'a pas l'intention de nous donner une fin merdique.
En disant cela, il regarde le ciel comme si en faisant cela son "auteur" arriverait à l'entendre.
- Si jamais nous avons avons un auteur, qu'il nous donne une happy end ou non, je lui en veux déjà. Tout ce qu'il nous a fait vivre est horrible.
- T'as grave raison. Je t'emmerde, auteur, il dit, en levant son majeur au ciel.
- Je t'emmerde aussi, auteur, je le suis, pointant moi aussi mon doigt du milieu vers le firmament.
Nous nous regardons après et nous éclatons de rire. Le fait de pouvoir partager nos folies à deux me gonfle le cœur. Ça me donne de l'espoir que tout peux redevenir comme avant entre nous. Une grosse poussée d'adrénaline traverse tout mon corps. Je prends donc le visage de mon petit ami entre mes deux paumes.
- Tu sais, je m'en fiche un peu de la fin que peut bien nous réserver cet auteur pour le moment. Tout ce que je sais c'est qu'il ou elle nous donne la possibilité de passer un merveilleux après midi alors prenons la et amusons nous, je lui dis avec de la bonne humeur audible dans ma voix.
- Tu veux que l'on fasse quoi?
- Notre jeu de deviner le mots par sa première lettre, c'est bien, non?
- C'est bien mais on l'habitude de le faire la nuit donc je ne veux pas changer ça. J'ai envie de bouger. De faire quelque chose qui me fasse sentir vivant.
Je commence donc à me casser les méninges pour trouver ce que je pourrais bien lui proposer mais je ne trouve rien. Avant lui, depuis ma rupture avec Colton, je ne faisais que lire, lire et lire donc aucune autre activité ne me viens en tête. Je laisse donc mon cerveau aller puiser dans mes souvenirs datant de l'époque où je vivais à New York.
L'un de mes après midi avec Lory lorsque j'avais seize ans me revient en premier. Nous sommes allés à une attraction où l'on devait essayer de se trouver dans un labyrinthe puis celui qui frappait l'autre en premier avec son épée de laser gagnait la partie. Bien évidemment, c'est Lory qui les a toutes gagnées.
Je parle donc de ce jeu à Harvey, espérant qu'il le trouvera bien. Ses sourcils qu'il grade froncés tout au long de mon monologue me montre qu'il y a beaucoup de chance que ça ne soit pas le cas.
- Donc, tu veux que l'on essaye de se chercher dans cette forêt pour que l'on se frappe avec des épées de laser.
- On peut les remplacer par des bouts de bois.
- Ce ne sera pas dangereux? Imagine qu'on se perd dans la forêt.
- Il y a des dangers c'est sûr mais nous ne pouvons pas laisser la peur de tomber nous empêcher de voler.
- Donc, je suis partant. Près à te battre.
- Comme tu voudras.
Sans plus attendre, nous nous mettons à chercher des bouts de bois. Nous en trouvons rapidement. Celui de Harvey se casse alors qu'il s'amuse à le frapper contre un arbre comme le ferait un chevalier dans Merlin. Je ne peux empêcher un petit rire de passer la barrière de ma bouche.
- Moque toi de moi tant qu'il en est encore temps. Je vais bientôt me transformer en Spartacus et te trancher la tête, il me menace, alors qu'il cherche un autre bout de bois.
- T'as regardé Spartacus?
- J'ai regardé quelques épisodes avec mon grand frère, pourquoi?
- C'est interdit au moins de dix-huit ans.
Il trouve un nouveau bout de bois donc il se retourne et me toise presque violemment. J'aurais presque pu croire que c'est du sérieux.
- Il n'y a que toi pour respecter ce genre de truc le faussil.
Je l'ignore et lui annonce qu'il est temps pour nous d'aller nous cacher. Sans plus attendre, nous nous donnons dos puis nous commençons à courir. Je m'oriente vers la gauche de la voiture de José Martinez et lui vers sa droite. Nous commençons chacun à nous engouffrer dans la forêt, nos bouts de bois balançant dans nos mains.
Un sourire fend mes lèvres et en ce moment je ne peux que remercier Peterson. Sans lui, je ne serais pas actuellement en train de vivre ce merveilleux moment avec Harvey. Hier soir lorsque ce dernier est parti, lui il était dans un état fou. Il ressemblait à une furie. En même temps, la situation nous metait vraiment sur les nerfs. C'est au final Iris qui nous a donné une idée.
Elle nous a avoué avoir quelques amis qui pratiquent des activités illégales. C'est ainsi qu'elle a pu se faire passer pour une avocate mon premier jour dans ce monde. Ces dits amis sont donc venus pour lui filer un coup de main. Ils ont pris le corps de Leïla et son téléphone puis ont promis de faire disparaitre toute trace d'elle.
Tout ceci me paraissait vraiment irréel. Je crois que je n'arrive plus à faire confiance à Iris comme avant. Mon état ne ressemblait pourtant a rien comparé à celui de Peterson. Il était la définition même de l'anxiété.
Je suis allé lui parler et il s'est montré vraiment brute avec moi. Ça ne m'a pas empêché de l'apprivoiser. Je lui ai demandé d'essayer d'être moins dure avec Harvey. Il m'a dit que c'est difficile vu les agissements de mon petit ami. Je lui ai donc parlé de la maladie de ce dernier. Le syndrome de Hergason l'a vraiment surpris, j'ai vu de l'empathie dans ses yeux. Il m'a promis d'essayer de se montrer le plus patient qu'il le peut avec Harvey.
Nous sommes restés dans un grand moment de silence alors que Iris elle était au dehors avec ces amis. Puis Peterson m'a avoué qu'il a peur. Je lui ai demandé de quoi et il m'a répondu un gros monologue.
- Ben de tout ce qu'il m'arrive là. En venant chez toi ce soir là pour t'accorder ma confiance, je savais que les choses allaient changer. Je m'attendais à beaucoup de choses mais pas à assez à ce que je vois. Cette histoire est en train de prendre beaucoup trop d'ampleur et j'ai peur des conséquences qu'elle aura. Si jamais ce que nous faisons se fait apprendre je perdrai beaucoup. Je me suis battu toute ma vie pour être où je suis et j'ai peur de perdre tout ça. Ce qui me tue le plus, c'est qu'il est trop tard pour moi de faire demi tour.
Je n'ai pas trouvé quoi lui dire, je lui ai donc dit d'accord. Ceci ne l'a pas empêché de continuer. Il m'a dit qu'il n'y a pas moyen d'être heureux tant que je serai proche de cette enquête. Il m'a donc conseillé de m'éloigner de tout ça avec Harvey pendant une journée pour que l'on puisse fixer les choses complètement entre nous. Je lui ai remercié pour son conseil puis chacun de nous sommes partis chez nous.
Arrivé chez moi - chez José Martinez - j'ai pris son ordinateur et j'ai fait plein de recherche. C'est là que j'ai trouvé cette forêt. Quelques heures de sommeil, des préparatifs, un long trajet, quelques pharmacies visités, me voilà en train de m'amuser comme un fou avec celui que j'aime.
Je suis toujours en train d'arpenter la forêt avec mon bout de bois à la main. Il ne s'agit là que de la parodie d'un jeu mais je le prends vraiment très au sérieux. C'est pour ça que je reste sur mes gardes et que j'essaye de faire le moins de bruit possible. Je ne manque pas non plus de me retourner toutes les deux secondes pour m'assurer que Harvey n'est pas derrière moi près à me frapper avec son bout de bois.
Mes pas discrets me donnent l'impression d'être seul au monde. Je pense que le jeu va durer des heures pourtant je vois déjà Harvey au loin au bout de cinq minutes. Il se cache derrière une touffe d'herbe et semble essayer de me tendre un piège. Il est baissé au sol et ses fesses sont dans le vide comme s'il fait caca.
Je m'approche donc de lui à petit pas. Il ne m'entend pas. Je manque d'exploser de rire. Je me retiens et continue à marcher vers lui. A chaque moment je m'attends à ce qu'il se tourne et qu'il se mette à courir mais cela n'arrive jamais. Même quand j'arrive derrière lui et que je me baisse à son niveau, il ne remarque pas présence.
Je prends donc mon bout de bois et le place sous ses fesses. Je compte à trois puis le frappe contre son postérieur. Il pousse un cri exagéré et se jette sur la touffe d'herbe. Sa réaction ne manque pas de me faire éclater de rire. Il se relève avec rapidité et me regarde d'un regard mauvais. Il est sûrement vexé mais cela ne m'empêche de continuer à rire inlassablement.
- Pourquoi ris tu ainsi? Il me demande sur un ton grincheux, se montrant mauvais perdant.
- Ta réaction voyons. En plus, j'ai gagné.
- T'as pas gagné. Pour gagner tu dois me mettre K.O.
- K.O comment?
- Comme ça.
Il accompagne ses deux mots d'un coup de bois sur ma hanche. Je ne dirais pas qu'il se montre agressif mais il ne se montre pas doux non plus. Son coup suffit pour me faire laisser ma confortable position au sol pour me lever. Il a le temps de me coller un second au fesse très fortement ce qui me fait moi aussi pousser un cri. Un troisième coup fuse dans l'air mais mon bout de bois arrêté le sien à temps. Celui-là aurait atterri sur mon autre fesse.
Cela fait commencer une bataille de bout de bois entre nous. Nous nous déchaînons tel des anciens chevaliers sur un champ de bataille. Des fois mon bâton le frappe et d'autre fois c'est le sien qui arrive à rencontrer mes habits. Nous mettons toute notre énergie dans ce jeu. Quiconque observant la scène de l'extérieur penserait que nous nous battons pour de vrai.
Cela dure un long moment. Je n'ai pas le temps exact mais je suppose que nous passons au moins vingt minutes à pratiquer cette activité douteuse. Nous finissons lorsque le bâton de Harvey tombe sur le sol. Je l'ai frappé bien trop fort avec le mien.
- Et maintenant? Tu avoues que j'ai gagné, gamin? Je lui demande en faisant exprès de lui faire part de mon sourire le plus arrogant.
- Encore mourir.
- Tu n'as pas vraiment le choix.
- Bah, si. Nous n'avons qu'à rajouter un troisième round.
- Ce sera quoi le but?
Sans me dire un mots, sa mauvaise fois plein la tête, il se jette sauvagement sur moi. Nous tombons au sol. Il dégage mon bâton de mes mains et le jette au loin. N'ayant d'autres solutions que de jouer à son jeu, j'y joue. J'essaye de me libérer de lui et il essaye de me retenir prisonnier. Aussi avisé que je suis, je n'arrive à trouver aucun mots qui puisse réellement envelopper ce que nous faisons là. Ce n'est qu'un amas de geste effectués avec nos mains et nos pieds alors que nous sommes couchés au sol et que nous transpirons encore plus.
Nous nous arrêtons au bout de cinq minutes. J'arrive à tenir les mains de Harvey et je le tiens au sol dans un position où il n'arrive pas à se libérer. Il se tortille comme un ver de terre mais ses tentatives sont sans succès. On pourrait presque comme qu'il est une fourmi qui essaye de percer la dure peau d'un éléphant de ses dents - s'il en possède.
Passé outre de cette drôle de métaphore, j'avance mes lèvres vers les oreilles de mon petit ami qui se débat toujours. Je m'entraîne mentalement à être le plus sensuel possible puis je verse quelques mots à son oreille.
- Alors, avoues-tu que c'est moi le plus fort de nous deux?
- Viens pas jouer au mal alpha avec moi, Joe. Ce dont nous avons tous les deux besoin en ce moment c'est d'une bonne douche.
Ces mots suffisent à faire parti mon semblant de sensualité. Il me fait remarquer l'immensité de l'erreur que j'ai commise.
- J'ai peur que l'on va pas pouvoir se baigner.
- Pourquoi?
- J'ai-
- Lâche moi avant de me répondre, mes bras me font mal.
Je lui obéis et lache ses bras. Il s'asseoit à même le sol sal de la forêt puis me regarde avec un regard rempli d'interrogation.
- J'ai oublié de nous prendre de quoi nous baigner, je lui avoue, lui faisant faire une grimace outré.
- Mais avec quoi allons nous nous doucher?
- Je ne sais pas.
Il ne me répond rien puis regarde l'état pitoyable dans lequel sont ses vêtements. Les boucles d'oreilles que nous avons hier soir brillent à son oreille. Elles me font doucement sourire.
- Allons trouver notre voiture, je lui conseille, voyant qu'il ne me dit rien.
Nous nous mettons à marcher dans la forêt vers la voiture de José Martinez. Nous y arrivons en quelques longues longues minutes de marche. Un drôle de silence rôde entre nous et nos corps sont repoussants, salés par nos propre transpirations alors que de la terre noire nous colle à la peau. Elle devient presque boueuse.
Arrivés à la voiture, nous nous activons à arranger la tente dans laquelle nous allons dormir ce soir. Harvey m'avoue qu'il n'en a jamais monté donc qu'il sera assez inutile et que par conséquent il ne fera qu'écouter mes instructions. Cela me fait bugger quelques secondes car je n'ai aucune instruction à lui donner. Je ne sais pas non plus monter des tentes. J'en ai sûrement monté une ou deux aux États-Unis mais j'ai complètement oublié comment faire.
Lorsque je fais part de cette information à Harvey, ses traits se font gagner par l'angoisse. J'essaye de le calmer en lui disant que ça doit être facile de monter une tente. Si jamais on décide de faire un classement de mes vingt plus grands mensonges, cette affirmation ne manquerait pas à y figurer.
Nous passons littéralement tout l'après midi à essayer de monter la tente sans y parvenir. Recouverts de sueur et notre chaleur corporelle à son apogée, nous avons passé un long moment à faire tenir ce bout de tissu sur ces bouts de fers en prenant plusieurs pauses pour grignoter. La symbiose entre nous n'a pu nous aider et s'est envolé au fil d'un quarts d'heure.
Maintenant nous voici assis contre le même arbre de tout à l'heure alors que le soleil se couche. Nous profitons de la quiétude de cette forêt déserte.
- On peut dire que ce pique-nique a été vraiment utile. Il nous a vraiment permis de nous reposer, dit ironiquement mon petit ami, alors qu'il enlève de la sueur encore présente sur son front avec son pouce.
- Ne sois pas si pessimiste, vois le bon côté des choses. Nous avons créé de merveilleux souvenirs et nous avons pu prendre une petite pause avec nos problèmes.
- T'as raison.
- Ouais.
Un doux silence s'installe entre nous mais je le supprime en quelques secondes. Nous avons déjà eu trop de blanc et de silence. Je lui parle de tout ce qui me passe par la tête. Nous passons donc une fin d'après midi complet à discuter de tout et de rien.
Au fur que les sujets s'enchaînent, des fois intéressants et d'autres fois non, le ciel s'obscurcit. A présent, il est complètement noir. La forêt est tout aussi noire et n'est éclairée que par une petite ampoule que nous avons mis dans la voiture de José Martinez.
Voyant qu'il est déjà vingt heures, je propose à Harvey que l'on aille continuer à se parler sous notre tente mais il refuse catégoriquement. Je lui demande pourquoi et il s'approche de moi alors que nous sommes encore assis sous notre arbre, un gros chêne avec un feuillage bien garni qui nous a protégé du soleil toute la journée.
Il dépose ses doigts sur ma nuque et s'approche encore plus doucement de moi.
- J'ai envie que l'on fasse quelque chose ce soir, il me dit d'une façon sensuelle qui me laisse voir à quoi il pense.
- Tu veux faire ça à l'air nu?
- Nous sommes seuls dans cette forêt, Joe.
- D'accord.
Il caresse mes cheveux mais ne va pas plus loin comme la dernière fois. Ses pupilles qui cherchent les miennes avec force me font comprendre qu'il attend que je lui donne mon consentement.
- Tu te sens près pour ça? Je lui demande, ne lui montrant aucune émotion sur mon visage pour être sûr de ne pas l'influencer.
- Oui, tu me rends Horny depuis des semaines mon beau.
Sans plus attendre, il colle ses lèvres contre les miennes. Je ne peux pas qualifier le baiser qu'il me donne de sauvage néanmoins je dois avouer qu'il ne se montre pas aussi doux qu'à son habitude. Il fait danser mes lèvres une danse dont les siennes sont les seules à maîtriser correctement les pas.
Je m'attendais au contraire donc il me surprend lorsqu'il décide d'aller droit au but. Il laisse ses mains se balader sous mon T-shirt et la façon dont il le fait me fait voir qu'il en avait soif. Il s'est sûrement imaginé toucher ce corps des dizaines de fois donc c'est comme un rêve qui se réalise pour lui.
Les bonnes habitudes me reviennent et j'agis rapidement pour faire plaisir à Harvey pour m'assurer que sa première fois soit un moment mémorable. Je presse ses fesses avec fermeté et cela le fait lâcher un hoquet de surprise. J'en profite pour mettre fin à notre baiser et lui fait un doux cocard sur la peau de son cou. Cette dernière est salée à cause de la sueur qui y a séché il y a quelques heures.
Le propriétaire de cette sueur lui se sent bien et ne cherche pas à le cacher. Il laisse un petit soupir de plaisir s'échapper alors que rien de sérieux n'est encore arrivé. La même pensée a dû germer dans son esprit car il se motive à passer aux choses sérieuses.
Il enlève mon T-shirt puis me regarde comme si c'est la première fois qu'il me voit. Ses lèvres ne tardent à se trouver sur mon téton droit. Ses dents mordent celui-ci et me fait puiser un petit cri. Il pose au même moment sa main gauche sur mon torse et la descend à l'intérieur de mon jean pour jouer avec mon pénis. Son simple toucher me provoque une érection qui touche presque mon ventre. Ce n'est qu'une question de seconde avant que cela n'arrive.
Je fais donc de même et laisse ma main droite visiter son petit soldat. Ce dernier ne m'a pas attendu pour se mettre débout, il l'est déjà depuis un bon moment. J'ouvre alors le pantalon de son propriétaire voulant l'aider.
Il fait de même avec le mien puis me pousse. Je tombe donc contre le sol et il se penche sur moi pour caresser chaque parcelle de mon corps. Au début son toucher m'envoie au ciel mais au bout de quelques minutes je me sens terriblement mal à l'aise. Ça n'a rien à voir avec mon partenaire mais le fait que je ne suis pas dans mon réel corps me déplaît. Je n'ai pas les mêmes points sensibles et je ne perçois pas les sensations de la même façon.
Lorsque je jette un regard à Harvey qui est occupé à me caresser les cuisses, cela me rappelle qu'il ne s'agit pas de son réel corps à lui non plus et cela me fait perdre la chaleur que mon corps a pris en quelques secondes. Mon érection part presque et les caresses de mon petit ami deviennent insupportables sur ma peau. Il ne s'agit pas vraiment de lui. La peau de mon Harvey est noire, pas aussi claire. Ses cheveux sont crépus et non aussi lisses. Il n'est pas aussi petit. Il n'est pas un mélange de Henry et de lui même.
Lorsque je sens la main de mon petit ami toucher mon pénis, je sursaute et le pousse fortement sans faire exprès. Je me lève du sol et remonte ma braguette. Je lui jette un regard et je le vois complètement perdu.
- Joe? Qu'est-ce que qu'il t'arrive?
- Je je je sais pas.
- Tu viens de me repousser comme du poisson qui pue. Ça ne va pas? Je t'ai fait mal?
- Tout va bien, c'est juste que je ne me sens pas à l'aise de coucher avec toi maintenant.
- Je ne t'attire pas?
Voyant toute la peur qui s'installe sur son visage, je m'empresse de déposer ma main sur épaule et de lui répondre.
- Ne dis pas une telle sautise, Harvey, tu m'attires et tu le sais.
- C'est la deuxième fois que tu refuses de faire ça avec moi.
- Je sais mais cette fois-ci il y a une raison. Je me sens pas à l'aise de coucher avec toi dans des corps qui ne sont pas les nôtres. C'est comme si nous les violons, on a pas leurs consentement.
- N'importe quoi, ils ont couchés ensemble dans le livre. Ils n'auraient pas de problème à ça.
- Peut importe. Même si toi t'as envie de coucher avec moi, ça te plairait que quelqu'un d'autre le fasse avec ton corps?
Cette question suffit pour le démotiver complètement. Il me dit qu'il est désolé puis s'éloigne un peu de moi. L'érection que je vois dans son pantalon me fait de la peine. Je lui dis donc que je suis désolé en retour.
Je m'habille puis nous allons nous coucher sous notre tente en silence. Ce silence dure des minutes et des minutes me faisant même croire que Harvey m'en veux. Cette idée stupide ne me quitte la tête que lorsque ce dernier passe son bras sur mon épaule et me murmure un bref je t'aime.
🧡🍁
Bonsoir! Voici un petit chapitre sweet comme je les aime. La fin peut sembler de trop pourtant elle est essentielle pour le reste de l'histoire.
J'ai grave envie de vous raconter ma vie. Ces derniers jours ont été très difficile pour moi, j'ai eu de grave problème avec l'une de mes plus proches amies. Maintenant ça va mieux donc je peux écrire.
A dans quelques minutes, aujourd'hui c'est double update.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro