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~21~

Harvey

Mes pieds me lancent une douleur lancinante, le goût du vomi est omniprésente dans ma bouche mais ce qui me dérange le plus en ce moment ce sont les dernières paroles de Mère de vie. Si bien que même le trajet du retour ne semble plus aussi insupportable que celui de l'aller.

Mes méninges sont beaucoup plus concentrés sur cette troisième personne qui est ici avec nous. J'essaye de voir qui ça pourrait être mais surtout où elle pourrait être. Je me fais mille et une théorie les unes plus improbables que les autres. Pourtant vu les circonstances dans lesquelles je suis, plus rien ne devrait me paraître improbable.

Il se pourrait que cette personne soit la fille de la plage, Beverly. Ou peut être Adam? Ou juste une personne lambda? Je ne serai le dire mais une chose est sûre elle doit sûrement passer un mauvais moment.

Je finis par arrêter d'y penser lorsque la voiture de José Martinez s'arrête devant sa maison. Joe et la fille descendent mais moi je n'y arrive pas. Mes pieds me font trop mal dans mes chaussures et j'ai envie que Joe vienne m'aider.

Se rappelant sûrement de mon nouvel handicap, il vient m'ouvrir la portière de la voiture et me propose sa main pour que je sorte. Je l'accepte puis sors de la voiture en boitant. Après avoir fermé la portière, nous allons lentement en direction de la porte.

La fille est déjà à l'intérieur donc nous entrons sans avoir à l'ouvrir. Lorsqu'il m'aide à monter les escaliers, je remarque à quel point je semble petit devant lui maintenant. Ce ne sont plus quatre centimètres qui nous séparent mais douze et ça me fait bizarre de le voir sur un nouvel angle.

- T'es beau, Joe, je lui murmure, espérant revoir les choses devenir normales entre nous.

- Je crois que nous devons discuter sérieusement et pas de beauté, Harvey, il me répond, ayant encore du mal à m'appeler par mon prénom.

Je lui réponds d'un hochement de tête puis nous continuons à marcher dans un silence. Nous entrons dans la chambre de Joe puis il m'amène dans l'immense salle de bain de ce dernier. Il me laisse assis sur le pan de la baignoire et va ouvrir une boîte sur une étagère.

- Hier soir, j'ai un peu fouillé ici et j'ai vu une crème qui aide à cicatriser les blessures.

- C'est le genre de José Martinez, il est toujours très préventif.

- Cet homme n'a pas manqué l'amour de l'auteur pour avoir autant de qualité.

Sa voix est remplie de sarcasme. Ça ne manque pas de me choquer. Je ne me rappelle pas avoir déjà vu Joe en utiliser. Ça soit être la tension de ces derniers jours.

Il finit par trouver la crème dont il parlait puis s'avance doucement vers moi. Il s'assoit au pied de la baignoire et enlève mes chaussures avec douceur. D'une fine lingette blanche, il commence à nettoyer mes pieds puis y passe de l'alcool. Je sursaute fortement lorsque ce dernier touche ma peau.

- Ça va? Il me demande, en ancrant son regard inquiet dans le mien.

- Au mieux qu'on puisse être quand l'on tombe dans un livre et qu'on est dans un corps qui n'est pas sien puis qu'on découvre que son petit ami est accusé de meurtre. Sans oublier que les choses semblent difficiles avec ce petit ami, je lui réponds, en essayant de sonner drôle.

- Désolé si la distance entre nous te dérange mais je ne me sens pas à l'aise d'être proche de toi en ce moment.

- Mais pourquoi? Je suis le même Harvey, Joe.

- J'ai l'impression que tu es un étranger. Le fait que tu sembles si différent physiquement y joue pour beaucoup mais ce n'est pas que ça. J'apprends des choses sur toi que tu ne m'as jamais dites et ça me donne l'impression que ce n'est pas toi. Mon petit ami ne m'aurait jamais caché un livre qu'il a lu autant de fois et qui a un personnage qui me ressemble comme deux gouttes d'eau. Et quand tu me racontes tout ça, ça me blesse car j'ai cru que l'on se racontait tout.

J'aimerais trouver quelque chose de bien à lui répondre mais rien ne vient. La vérité me frappe sur le fait que j'ai foiré. Je suis un mauvais petit ami. Alors, je laisse le silence perdurer pendant quelques secondes de plus alors que Joe prends soin de mes pieds avec la crème de José Martinez.

- Je suis désolé, Joe. Je voulais te parler de ce livre depuis un moment. J'allais t'en parler avant que l'on tombe dans cet escalier. Tu te rappelles du livre avec un dessin de quelqu'un qui te ressemble dessus que je t'ai montré, hein? J'allais te le dire, Joe crois moi.

- Mais qu'allais-tu me dire en vrai?

Un nouveau silence. Je voudrais lui dire la vérité mais ceci ne ferait que montrer à quel point je suis un mauvais petit ami. D'un même côté, je ne peux plus lui cacher cette histoire. Il mérite de la connaître une bonne fois pour toute. Alors, je décide de lui dire la vérité, le regard rempli de honte.

- J'allais t'avouer que... En vrai je t'ai menti.

- Sur quoi?

- Tu te rappelles de la fois sur la plage où je t'ai dit que je me suis rapproché de toi tout simplement par attraction naturelle?

- Heu... Oui?

- C'était ça le mensonge. En vrai, je me suis rapproché de toi parce que tu ressembles comme deux gouttes d'eaux à José Martinez, mon personnage de fiction préféré. A chaque fois que je suis venu à la librairie après, c'était en quelques sortes pour ça. Puis lorsque j'ai appris que tu t'appellais Joseph Martin j'ai tout de suite voulu devenir réellement proche de toi. José Martinez a toujours représenté mon idéal, tout ce que je cherche chez une personne. Tu lui ressemblais physiquement et mentalement donc... Je ne pouvais pas te laisser aller.

Un nouveau silence s'abbat sur nous. Je laisse mes yeux river vers le sol car j'ai honte. Joe semble si surpris qu'il arrête même de malaxer la crème sur mes plaies. Il doit sûrement me prendre pour un fou maintenant.

Je n'ai jamais remarqué à quel point me rapprocher de lui parce qu'il ressemble à mon personnage fictif préféré pourrait paraître tordu. Maintenant que je lui raconte en face, ça me heurte en plein visage et je ne sais pas comment le prendre. C'est difficile de savoir comment prendre le fait qu'en plus d'être un mauvais petit ami, je suis aussi un mec pas net qui s'approche des gens parce qu'ils ressemblent à des personnages fictifs.

Je lève les yeux pour voir Joe lorsque je ressens qu'il recommence à appliquer de la crème sur mes blessures. J'aimerais voir qu'il soit dégoûté ou en colère contre moi mais il semble juste déçu. Déçu de moi.

Lorsqu'il reprend à nouveau la parole, bien qu'il essaye de le cacher sa déception s'entends dans sa voix.

- Cela veut donc dire que tu ne m'as jamais aimé.

- Mais dis pas ça, Joe. Je t'aime et je suis amoureux de toi.

- J'aimerais tellement que ça soit le cas mais ce n'est pas ça. Tu ne m'aimes pas moi, tu aimes l'image de José Martinez que tu vois en moi.

- Arrêtes de dire ça, même si vous êtes comme la même personne je sais que celui que j'aime c'est toi, Joe.

- Non, Harvey détrompe toi, tu ne m'aimes pas vraiment moi. Tu agis exactement comme mes parents. Eux m'aiment pour le fils parfait que je ne serai jamais, toi tu m'aimes pour être là représentation de ton idéal, de ton fantasme. Vous avez beau penser m'aimer, vous aimez juste ce que vous voulez voir en moi.

- Joe, je t'aime. Crois moi lorsque je te le dis, s'il te plaît.

- Ce que tu crois ressentir n'est pas toujours la vérité, Harvey. Sinon, je peux savoir pourquoi tu as lu ce livre autant de fois?

- Parce que c'est ma safe place. A chaque fois que je la lis, je rencontre José Martinez et ça me fait tellement plaisir. Il est toujours là pour moi et ça me fait du bien. En plus, il finit toujours par me manquer lorsque je ne lis pas Marché Avec Moi.

- C'est un personnage fictif, Harvey. Tu n'as pas l'impression que tu parles de lui d'une façon un peu trop... Profonde, comme s'il était réel.

- Pour moi, c'est beaucoup plus qu'un personnage fictif. Il est celui qui a toujours été là pour moi. A chaque fois que mes parents me rappellent à quel ils sont de mauvaises personnes, la seule personne qui est là pour moi c'est lui.

- Comment peux-tu dire ça? Tu as un groupe d'amis qui sont très proche de toi et un grand frère qui semble beaucoup tenir à toi.

- C'est différent. Je n'arrive pas à parler à personne d'autre d'à quel point je n'arrive pas à aimer mes parents en tant que personnes. Généralement, c'est mal vu et l'on voit ça comme de l'ingratitude. Pourtant José Martinez, depuis la première fois que je l'ai lu à treize ans, il m'a compris. Il m'a fait savoir que ce que je ressentais ne méritait pas d'être jugé. Il m'a fait comprendre que j'ai le droit de ne pas aimer les personnes que mes parents sont même si ce sont des parents merveilleux. Il m'a fait savoir que j'ai le droit d'être qui je veux il m'a aidé à m'aimer et a gran,dir même si je ne l'ai connu que dans un roman.

En parlant, l'émotion m'a envahi.
Des larmes perlent dans mes yeux et l'adrénaline coule à flot dans mon corps. Maintenant que j'ai enfin pu dire à quel point j'aime José Martinez, je ressens l'envie de monter sur un toit et de le crier au monde entier.

- Tu es amoureux de lui, alors?

- Je... Heu... Non! Il est vrai que vous êtes pareil mais celui que j'aime c'est toi, Joe. J'avoue que j'ai eu un béguin pour lui mais c'est de l'histoire ancienne.

- Arrêtes de dire que nous sommes pareil, s'il te plaît. Nous ne sommes pas pareil.

- Vous l'êtes, Joe. Vous avez la même personnalité, vous partagez le même physique et avez presque le même nom. Il faut être aveugle pour voir que vous n'êtes pas pareil.

- Deux personnes agissant de la même façon peuvent être très différentes. Deux personnes ne peuvent jamais être pareils. Peut importe à quel point elles se ressemblent, la différence entre elles sera sûrement grandiose.

Je ne lui réponds rien et laisse le silence perdurer. Je le laisse juste passer la crème sur la plante de mes pieds. Des dizaines de questions se rencontrent dans ma quête. Tout en moi hurle pour savoir si cette discussion va changer beaucoup de choses entre nous.

- Je peux être sincère avec toi, Harvey? Il finit par me demander doucement, me regardant droit dans les yeux.

- Oui, bien sûr, je m'empresse de lui répondre, le cœur plein d'espoir.

- Je crois que personne ne m'a jamais blessé comme tu l'as fait.

Je ne sais pas quoi dire. Tout ce que je vois ce sont les larmes qui embrument encore plus mes yeux. Je fais pitié.

- Colton m'a blessé et il m'a laissé plus bas que terre. Mes parents ont fait de même et m'ont enterré sous terre. Je me suis terré dans la lecture et la solitude pour ne plus avoir à vivre ce genre de choses. Je savais que je n'étais pas près à vivre un nouveau cœur brisé. Toi tu es venu et tu m'as enlevé sous terre. Je t'ai parlé d'à quel point j'ai été brisé et d'à quel point je ne pouvais pas supporter ça une nouvelle. Tu as pris ma main et l'as caressée, tu m'as souri. Tu m'as consolé et tu m'as fait volé à nouveau. Tu m'as fait volé plus haut que les cieux, que l'espace et encore même plus haut que le paradis s'il existe. Puis aujourd'hui, tu me fais tomber si bas tout en sachant que je ne peux le supporter. Tu me détruis.

Là, je n'arrive plus à me retenir. Je laisse mes larmes couler sur mes joues et laisse mon regard divaguer sur le sol, alors que Joe continue à soigner mes pieds. Je me sens comme une personne horrible.

- Su tu savais comment tu as ouvert mon cœur. C'était tellement bien de voir que je n'étais plus Joe le nouveau de l'école qu'on approche parce qu'il est nouveau, ni Joe qui revient d'Amérique qu'on approche parce qu'il a de l'argent. Tu m'as fait me sentir spécial, c'était la première fois que quelqu'un s'approchait de moi sans intérêt. Maintenant que j'apprends tes raisons, j'ai l'impression que t'es pire que les autres. Tu t'es rapproché de moi parce que je ressemble à un personnage fictif que tu aimes. Puis je t'ai vu devenir mon ami et j'ai pensé que c'était un truc normal. Pourtant, c'était sûrement aussi parce que je ressemble à José Martinez. Tu m'as vraiment bien eu.

Mes larmes coulent encore sur mes joues mais elles ne représentent rien comparée à l'amertume et la tristesse que j'entends dans sa voix à lui. Le plus ironique de cette situation c'est que lui essaye de faire cicatriser mes blessures alors que moi j'ouvre celles de son cœur une à une.

- Je souhaite le contraire mais je crois que ce n'est plus possible entre nous. On devrait peut être accorder une pause à notre relation amoureuse, Harvey.

Sa déclaration heurte mon cœur mais je n'ai pas le temps de m'y attarder. Tous mes sens s'affolent.

- S'il te plaît, ne fais pas ça, Joe. Ce dont nous avons besoin c'est d'être soudés. Faire une pause c'est mettre de la distance entre nous et la distance va nous séparer. Je ne veux pas vivre sans toi.

- Une pause c'est la possibilité de prendre du recul et de regarder notre relation d'un œil objectif. Je crois que c'est ce dont j'ai besoin pour ne pas prendre une mauvaise décision.

- Mais non, ne dis pas ça. La seule mauvaise décision possible c'est de nous séparer. Tant qu'on reste ensemble, tout va bien.

- Non Harvey, tout ne va pas bien. En tant que ton aîné, si je reste avec toi je serais ignoble. Je crois que tout n'est pas très clair dans ta tête donc si je reste en couple avec toi dans cette situation, c'est un peu comme si j'abusais de toi. Je ne veux pas abuser de toi, moi je t'aime.

Pour la première fois depuis le début de notre discussion sa voix part dans les aigues. Il me fait complètement taire et se tait lui aussi. Mon cœur se serre. C'est donc ainsi que va finir notre relation?

Lui en train de soigner mes pieds écorchés, moi pleurant et salit par du sang assis sur le bord d'une baignoire sera donc notre dernier moment en tant que couple? Je ne peux pas l'accepter, je ne le peux pas.

Mais puis-je vraiment faire quelque chose? Si Joe ne sent plus à l'aise pour continuer avec moi je ne peux rien y changer. Pourtant, je ne veux pas le laisser de partir.

C'est quand même ce qu'il fait. Lorsqu'il termine d'appliquer la crème sous mes pieds, il me dit de me laver et de prêter des vêtements de José Martinez puis il s'en va. Il me laisse seul avec ma culpabilité et ma peine.

Mon cœur est lourd à l'opposé de ma tête qui est vide. Je n'arrive plus à penser. Notre rupture me laisse telle une coquille vide. Je ne connais Joe que depuis trois ou quatre mois mais je n'arrive plus à voir ma vie sans lui. Donc le voir partir en sachant que c'est ma faute me met au plus bas.

Même lorsque je prends un bain chaud dans la baignoire de José Martinez en essayant de ne pas mouiller mes pieds, je n'arrive pas à me sentir mieux. Tout est flou dans ma tête. Pourtant, ça ne devrait pas. Joe veut juste prendre une pause, non? Tout ce qu'il veut c'est réfléchir puis revenir avec moi, pas vrai? Il ne va plus s'enfermer comme quand Colton a brisé son cœur, non?

Ces questions dont je n'ai pas les réponses continuent à me suivre même quand je sors de la baignoire et que je porte des vêtements de Jose Martinez beaucoup trop grand pour moi. Ce sera difficile d'expliquer aux parents de Henry pourquoi j'ai changé d'habits car ce n'est pas dans les habitudes de leur fils mais pour le moment je m'en fiche d'eux.

Je finis par revenir sur terre lorsque j'entends le téléphone de Henry sonner dans la poche du pantalon que je portais. Je soupire puis part le prendre. C'est Tolsky, son meilleur ami. Je soupire de plus belle et me décide enfin à décrocher.

- Henry, enfin tu te décides à me répondre! Ne me refais plus jamais ça, putain! Je m'inquiète pour toi, nous n'avons pas parlé depuis la nuit du drame. Je me demandais où tu étais passé. Tu vas bien? Il me harcèle, d'une voix inquiète.

- Je vais bien, ne t'en fais pas. J'avais juste envie de rester un peu seul, je lui réponds, espérant paraître aussi je-m'en-foutiste que son ami.

- Je te comprends, moi aussi je suis un peu traumatisé. Je suis chez toi, je t'attends, il m'annonce avant de mettre fin à l'appel.

Sans même le contrôler, un soupire passe la barrière de mes lèvres. Qu'est-ce que je vis une belle vie. Me voilà maintenant obligé d'agir comme le meilleur ami d'un mec que je ne connais pas.

C'est pour ça que je descends trouver les autres dans le salon, en traînant des pieds. Je fais attention à ne pas regarder Joe dans les yeux et ça marche. Il me facilite la tâche vu que lui aussi essaye d'éviter mon regard. Je pourrais finir par croire que j'ai la peste.

- Alors, Henry, tu vas nous aider à commencer à essayer de comprendre ce qu'il c'est passé avec ton ami... Joe? Me demande la fille, alors qu'elle est assise en face de Joe.

- Je m'appelle Harvey, pas Henry. D'ailleurs, je crois qu'il est temps que tu nous expliques pourquoi tu cherches tant à nous aider, je lui réponds, sur un ton insolent.

- On parlera de ça plus tard. Là, nous devons commencer à faire des recherches pour avoir des pistes sur ce qu'il s'est passé ce soir-là.

- Ce sera sans moi, désolé. Je dois m'en aller pour pouvoir pleinement jouer le rôle de Henry.

- Nous t'attendons demain soir, alors. Nous te dirons si nous avons avancé ou non.

- D'accord, je viendrai.

- Au revoir.

- Ah au fait, Joe, toi aussi tu dois essayer de jouer le rôle de José Martinez. Hier après-midi tu aurais dû aller dans un club de lecture auquel il va tous les vendredis après-midi.

- J'essayerai d'y aller la prochaine fois.

Sans plus tarder, je m'en vais. Ayant encore mal aux pieds, je décide de prendre le bus. J'ai eu à l'attendre dix minutes mais ce n'est pas grave, je ne suis pas pressé d'aller voir Tolsky. Je ne sais pas si je pourrai jouer le jeu avec lui qui est le meilleur ami de Henry. Il n'était pas un personnage très en avant. Tout ce que je sais sur lui c'est qu'il a dix-sept ans, qu'il a un crush sur une fille de son école et qu'il a été adopté par Amanda Polar la femme qui a organisé la soirée.

En vrai, il ne vit avec elle que depuis trois mois. Cette Amanda étant une cheffe de multiples entreprises au niveau international a adopté des centaines d'enfants autour du monde et Tolsky est l'un des rares chanceux. Ces enfants sont gardés par des gens qu'elle paye très cher. Elle vit en ce moment avec Tolsky parce qu'elle comptait ouvrir sa première entreprise à Kamara. Si ce n'était pas le meurtre de cette jeune femme lors de la soirée de l'inauguration, ce serait déjà le cas.

Je finis par arriver chez Henry puis y entre. La mère de ce dernier qui arbore un nouveau visage me dit que mon ami m'attend dans ma chambre. Elle ne remarque même pas que j'ai changé de vêtements.

Je ne perds donc pas plus de temps et me dirige vers la chambre de Henry pour trouver Tolsky affalé sur son lit. Lorsqu'il me voit, la surprise prends rapidement possession de son visage.

- Tu ne vas donc jamais arrêté de me surprendre. Tu as coupé tes cheveux, Henry! Il s'exclame, en me regardant avec ses yeux grand ouverts.

Pour être honnête, j'avais complètement oublié le fait que je m'étais coupé les cheveux ce matin. Le manque de réaction y est sûrement pour quelque chose.

- J'en avais marre de porter cette grosse touffe de cheveux, tu devrais faire de même, je lui réponds, continuant d'agir avec une nonchalance fidèle à Henry.

- C'est vrai que c'est assez dérangeant vu comment il fait chaud. Tu fais quoi de beau?

- Rien, je me promène un peu partout.

- Il s'est passé quoi d'intéressant dans ta vie?

- Rien de trop ouf pour être honnête, je ne fais que rester dans les rues de la ville. Toi, comment ça se passe bien avec ta mère?

Je lui dis ceci, en m'asseyant sur le lit de Henry à côté de lui. Il essaye sûrement de le faire mais il n'arrive pas à cacher la surprise qui se voit sur son visage. Son meilleur ami n'est pas vraiment du genre à s'intéresser à sa vie

Durant tout le roman, il a porté attention à sa vie que deux ou trois fois et ça tout simplement pour lui demander des informations sur la fille que ce dernier aime. Après, il n'a fait que lui raconter sa merveilleuse histoire d'amour avec José Martinez et cette situation ne le dérangeait pas.

Sa vie est très plate, à l'opposé de celle de son ami. Âgé de deux ans de plus que lui et étant en première année d'université, il en fait son modèle et adore l'entendre parler. Henry lui qui aime raconter sa vie adore ceci et ne perds jamais une occasion pour raconter ses anecdotes à Tolsky. Donc, c'est normal que l'asiatique soit choqué lorsque je lui pose des questions sur lui.

- En vrai, ça ne passe pas crème. Elle est toujours dans son bureau et au téléphone. J'ai l'impression qu'elle cache quelque chose, il finit par me répondre d'un ton déçu.

- Tu espérais devenir proche d'elle?

- Je savais que ça n'allait pas arriver mais une partie de moi l'espérait quand même. Ça ne fait que trois moi que je l'ai rencontrée mais je l'aime beaucoup tu sais. Sans elle, toute ma vie aurait été différente. Je serais resté dans un orphelinat.

- Ah ok. Je comprends ce que tu veux dire.

Au fond de moi, je suis vraiment désolé de lui répondre ainsi mais en tant que bon acteur je dois agir comme le personnage que j'incarne. Henry est quelqu'un d'assez égocentrique donc il n'aurait pas porter beaucoup d'attention à son ami.

Il est tellement à l'opposé de mes amis avec moi. Je me rappelle encore de comment ils étaient toujours là à m'embêter pour connaître les détails de ma vie et ceci me fait sourire nostalgiquement. En ce moment, je payerais avec ma vie pour pouvoir les avoir avec moi une dernière fois.

Ça me manque tellement, Zéphyr qui se moque de moi, Srik qui rit comme un idiot, Ella qui m'agresse presque, Mirko toujours aussi idiot et Ary qui prend parti pour moi.

Penser à eux fait couler une larme sur ma joue gauche.

- Henry? Tu pleures? Mais qu'est-ce qui ne va pas? Me demande rapidement le meilleur ami de Henry lorsqu'il remarque que je pleure.

- Je ne pleure pas, c'est juste une larme. Je vais bien, je lui mens, en essuyant ma larme avec rapidité.

- Arrêtes de me mentir, s'il te plaît. Tu es bizarre et je l'ai remarqué. Tu n'as pas du tout été actif sur tes réseaux, tu ne m'as pas répondu. Tu as coupé tes cheveux que tu adores. Tu étais perdu dans tes pensées et tu viens de pleurer sous mes yeux. Je vois que tu ne vas pas bien.

- Mais non, tout va bien. Je suis juste claqué. Parle moi de plutôt de ta mère, elle m'intrigue.

- D'accord, si tu veux.

- Tu me disais qu'elle cache quelque chose.

- Oui, j'en ai l'impression. L'autre jour, elle parlait avec quelqu'un au téléphone et elle s'est tue lorsqu'elle m'a vu.

- Tu penses que c'est son amant?

- Non, je ne crois pas. Ça à l'air d'être quelque chose de plus profond.

- Voilà qui devient intéressant, on devrait peut être aller enquêter dessus pour savoir ce que c'est.

En vrai, ça ne m'intéresse pas du tout. Je me fiche pas mal de sa mère mais je dois continuer à agir comme Henry le ferait.

- On ne peut pas faire ça. C'est vraiment déplacé, réagi rapidement le meilleur ami de celui-ci.

- Pourquoi pas? Déplacé ou non, ce sera fun.

- Je vais essayer de voir si j'arrive à rentrer dans son bureau.

Je n'ai pas le temps de lui dire que c'est une bonne idée. La porte de la chambre s'ouvre et laisse place à la mère de Henry qui est à nouveau sans visage. Ça n'arrêtera jamais de me choquer.

- Henry, il y a un policier qui te demande dans le salon. Fais vite d'aller le retrouver, elle m'annonce sur un ton neutre, avant de s'en aller sans m'attendre.

- T'as pas besoin de stresser, frère. Ça doit sûrement être l'inspecteur Pluvious. Il va juste te poser deux ou trois questions par rapport à la soirée.

- Ah ok, merci. Je reviens, j'y vais.

Sur ce, je laisse la chambre puis descends au rez-de-chaussée. Il n'y a ni le père de Henry, ni sa mère mais juste un homme qui porte une veste et un pantalon kaki d'une texture qui semble épaisse. Ses cheveux sont littéralement rouge et quelques légères tâches de rougeurs ornent son visage.

Il m'invite à m'asseoir sur une chaise, en face de lui. Son visage est complètement fermé. Il renvoie une aura vraiment noire. Si on était dans Hunter x Hunter, tout le monde aurait eu peur de lui.

- Bonsoir, Monsieur Speechy, je suis l'inspecteur Peterson Pluvious. Ma présence ici avec vous se justifie par mon rôle. Je suis actuellement le responsable de l'enquête sur la mort de la jeune Lana Spoke. Je compte vous poser quelques questions, il finit par m'annoncer, ne dévoilant aucune émotion sur son visage.

- Je suis totalement disposé à les répondre, je lui réponds, en lui donnant un faux sourire.

- C'est très bien de montrer votre consentement mais en vrai vous y êtes obligé.

- Je... Heu, d'accord.

- Pouvez-vous vous me dire comment vous avez eu l'invitation pour accéder à la soirée?

- Le fils de Amanda Polar est mon meilleur ami, c'est lui qui m'y a invité.

En répondant, je lève mes épaules et fait de mon mieux pour paraître le plus nonchalant possible. Je suis sûr que c'est ainsi qu'aurait réagi Henry.

- Ceci concorde avec la version de Tolsky Polar, il me répond, en notant quelque chose sur un carnet. Sinon, à quelle heure êtes vous arrivez à la soirée.

- J'y suis arrivé vers vingt heures. C'est Tolsky qui est passé me prendre en voiture avec un chauffeur.

- D'accord. Pouvez-vous me raconter tout ce que vous avez fait durant la soirée avant que le meurtre soit commis?

- Bien sûr, je me souviens de tout. Lorsque je suis arrivé, Tolsky et moi avons salué les hommes à l'entrée puis nous sommes entrés à l'intérieur. Il devait y avoir au moins douze personnes. Un serveur nous a servi du champagne. Il a un peu flirté avec moi, donc Tolsky m'a grondé. Puis j'ai passé la soirée à boire et à danser avec mon meilleur ami. Un bout d'un moment, j'ai eu envie d'aller au toilettes. Lorsque j'y suis allé, j'y ai passé environ quinze minutes. Puis j'ai entendu un cri, je suis donc sorti et en suivant les gens j'ai découvert la scène de crime.

- Vous savez que personne ne vous a vu ni entrer, ni sortir des toilettes?

Le stress commence à prendre un peu possession de mon estomac mais je le bats rapidement. Je suis un acteur, je dois bien jouer mon rôle.

- C'est normal, si vous voulez mon avis. Personne ne faisait spécialement attention aux toilettes ni à moi, je décide de répondre, continuant à feindre l'indifférence.

- Je suppose que vous avez raison. Maintenant dites moi si vous connaissiez Lana Spoke avant qu'elle soit retrouvée morte.

- Je ne la connaissais pas. Il se pourrait que je l'ai croisée quelques part dans la ville mais je ne me rappelle pas l'avoir rencontrée. En tout cas, je ne lui ai jamais adressé la parole.

- Vous affirmer donc ne pas la connaître et ne pas l'avoir tué?

- Oui, c'est ce que j'affirme.

Mon jeu d'acteur marche à merveille. Pourtant ça n'empêche pas l'inspecteur de me regarder avec un regard menaçant. Il prend la parole d'une voix profondément rauque.

- Cher Henry Speechy, si vous connaissez quelque chose en rapport avec ce crime et que vous le cachez, je vous jure que vous le payerez, il me répond, en approchant son visage un peu trop près du mien.

Ce gars est vraiment bizarre.

- Et bien, je crois que je vais devoir garder mon argent. Je ne vais rien vous payer vu que je n'ai rien à ce cacher.

Ma réponse ne lui suffit pas apparemment à prouver mon innocence car il me pose quelques questions avant de s'en aller. En vrai, il essaye juste de trouver des incohérences dans ce que je raconte. Pourtant, il n'en trouvera pas. Je connais tout ce qu'il s'est passé dans ce livre très bien.

Lorsqu'il finit par enfin partir, je soupire de soulagement. C'est fatiguant de porter ce masque, de littéralement devenir quelqu'un que je ne suis pas.

Mon soulagement ne dure pas trop longtemps car mon pseudo meilleur ami ne tarde pas à pointer son nez. Je lui souris, alors qu'il descend les escaliers mais en vrai j'ai juste envie qu'il tombe des escaliers et qu'il meurs.

C'est égoïste, je le sais, mais j'ai déjà de problème dans ma vie ainsi pour gérer un meilleur qui n'est pas le mien.

🧡🍁

Hello, hello! Voilà un chapitre assez triste pour notre petit Harvey. Trouvez vous que c'est une bonne idée de la part de Joe de mettre une pause à leur relation ou non? Vous pensez quoi de cet inspecteur ?

Vous l'avez peut être remarquer mais j'ai changé les émojis qui marquent les élipses et la fin des chapitres à part de ce chapitre. C'est pour matchher avec la changement d'ambiance de l'histoire.

A Mercredi 💔🌜

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