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~2~

Harvey

L'espace de trois secondes, un ensemble d'explication les unes plus terrifiantes que les autres se croisent dans mon cerveau, essayant d'expliquer cette situation aussi improbable qu'effrayante. J'imagine que je commence à perdre la tête, que j'ai bu de la drogue sans savoir aujourd'hui au lycée, que c'est peut être de la magie ou que je délire à cause de la soif. Cette dernière est complètement insensé car je me suis bien hydraté il y a moins d'un quart d'heure. Quoiqu'il en soit j'aurais préféré que ce soit ça plutôt que d'admettre que je deviens fou.

Un raclement de gorge indécis me fait me concentrer sur le mec devant moi qui semble être le personnage qui m'a fait rêvé plus d'une fois dans mes lectures de Marche avec moi. Je le fixe et décèle sur son visage un peu de peur. Nous nous regardons dans le blanc des yeux, même si c'est un peu difficile à cause de la luminosité précoce de la pièce et je finis par craquer.

Non mais putain je ne suis pas aussi lâche pour avoir la trouille juste à cause d'un mauvais tour de mon imagination, non? Je serre les points remontés et fait un pas en avant, guidé par la colère. Je commence à m'approcher de lui et je vois de la peur sur son visage. Peur qui est vite remplacé par une expression énervé qui fait disparaitre mon courage d'un seul coup.

Je m'arrête d'un coup et me demande ce qu'il va faire. Il fait un pas en avant et je réalise que oui je suis assez lâche pour avoir la trouille juste à cause d'un mauvais tour joué par mon imagination. Je pousse un cri strident, désireux de m'enfuir loin de cette copie de José Martinez le plus rapidement possible. J'ai à peine le temps de me retourner que j'entends le mec qui m'a foutu cette trouille crier encore plus fort que moi et prendre ses jambes à son cou. Un bruit de choc suivi d'un énorme vacarme et de fortes plaintes me fais comprendre qu'il s'est pris une étagère en laine face et qu'elle l'a mis K.O au sol.

Je décide de m'arrêter, essoufflé comme si j'avais couru un marathon, ne sachant pas si je dois être soulagé ou inquiet. Le fait d'arriver à voir l'étagère dans l'ombre me prouve que ce mec n'est pas dans ma tête mais ça n'arrange pas toute la situation. Ça n'explique pas pourquoi il est le portait craché de José Martinez.

Je sursaute de surprise lorsque j'entends des bruits de pas venir au loin et que je vois la librairie complètement éclairé. La rousse a du s'inquièter pour moi vu tout le vacarme qu'il vient d'y avoir.

- Merde, aide moi, gamin! Mes pieds vont mourir sous cette étagère, me crie le sosie de José Martinez dessus, attirant mon attention sur lui.

Je fais un pas pour aller l'aider mais je finis par m'arrêter sous le coup de l'hésitation. Il faudrait peut être que la propriétaire le voit tout d'abord.

- C'est à la cheffe de décidé de ton sort, pas moi, je lui réponds sur utilisant un ton dur et essayant de paraître le plus intimidant possible.

-  C'est moi le chef!

- Tu faisais quoi comme ça dans le noir, alors?

- C'est à moi de te poser la question, il me contre alors que son visage renvoie le reflet du comble de exaspération et de la fatigue.

Il enlève ses yeux de moi et pousse un soupir, en regardant derrière moi, alors que j'entends les bruits de pas se stopper derrière moi. Je me retourne et je vois la rousse gênée et Zéphyr partagé entre la confusion et l'amusement. Je suppose que de dehors notre position ne doit pas être très compréhensible. Même de l'intérieur elle ne l'est pas à vraie dire.

- Joe mais qu'est-ce que tu fais sous cette étagère? Demande la rousse avec de l'inquiétude et de l'amour qui semble sincère dans sa voix.

- C'est plutôt à moi de te demander ce que font ces gamins là? Lui demande le dit Joe, ignorant sa question, alors que son visage est rouges de gêne.

Être dans cette position et avoir autant d'attention sur lui ne dois pas vraiment lui convenir. Après la trouille qu'il m'a foutu je ne peux que m'en réjouir.

- Je les ai laissé entrer pour visiter, elle lui réponds, en hochant les épaules comme si de rien n'était.

- On allait fermer, Lory, ce n'est pas l'heure des visites. Ces gamins auraient pu revenir demain, il lui réponds, sur un un ton fatigué qui prouve à quel point il semble exaspéré par l'attitude de celle qui semble être son employé.

Je roule des yeux devant le fait qu'il m'appelle encore une fois gamin. Vu sa tête, il a même pas encore vingt-cinq ans et il cherche à me faire passer pour un bébé. Pouf!

- A quoi ça sert d'ouvrir une librairie queer si on peut pas faire plaisir à jeune couple gay qui arrive quelques minutes avant la fermeture? Lui demande en retour la rousse, sur un ton blasé, montrant qu'elle ne risque pas de se courber devant son employeur. Bref, tu veux que je t'aide, oui ou non?

Le mec voyant sûrement qu'il a plus à perdre qu'à en gagner soupir et hoche positivement la tête. Sur ce, Zéphyr, la rousse qui semble s'appeler Lory et moi aidons le mec à enlever l'étagère puis à se lever. Son visage est encore plus rouge qu'une tomate et je le place parmi les gens qui se sentent gêné pour un petit n'importe quoi. J'en fais partie moi aussi mais ce mec me devance d'une bonne centaine de point.

Il se lève, en époussetant ses vêtements, prenant sa dignité avec lui. Il demande à Lory de fermer et lui fais savoir qu'ils arrangeront tout ce bazar demain, avant de murmurer un faible au revoir. Alors qu'il passe à côté de moi, ses yeux tombent dans les miens deux secondes et je remarque à quel point il ressemble à José Martinez. Il partage le même visage, la même beauté. Une beauté que j'ai toujours admiré sans vraiment la voir. Une beauté qui a toujours représenté mon idéal. Une beauté qui m'attire encore plus que n'importe quel livre.

💌📖

- Range ta feuille, mec, Jacky approche, cri presque silencieusement le mec à côté de moi, en me donnant un regard noir.

Voyant qu'effectivement mon prof de physique s'approche de moi, je cache la feuille sous mon cahier, espérant qu'il n'a eu le temps de la voir. Dessus j'ai dessiné un mec élancé avec une touffe de cheveux indomptable - Jacky, mon prof de physique - qui parle sauf que à la place d'écrire des vrais paroles dans la bulle au dessus de sa tête j'y place cinq petites crottes. Ma façon de dire que la physique dont il nous parle c'est de la merde. Je ne juge les goûts de personne mais pour moi être intéressé par le rayon du soleil, les travaux effectués et les directions du courant électrique c'est trop naze.

Jacky passe à mes côtés, en racontant des choses stupides que je ne prends même pas la peine d'entendre. Mon rêve c'est de devenir acteur et tout ça n'a rien à voir avec. J'essaye toujours d'avoir une bonne note en SVT, en histoire et géo et en maths pour ne pas redoubler mais aucune de ces matières ne risquent de m'aider pour ma future profession.

Une légère vibration venant de mon sac me fais savoir que j'ai un message. J'ouvre mon sac et y prend mon téléphone discrètement. Le mec à côté de moi - Stéphane, si je m'en rappelle bien - me donne un regard mauvais mais je n'en ai rien à foutre. S'il veut faire un scandale pour chaque petit geste que je fais en cours c'est son problème. J'ai beau ne pas être l'un de ses cons à faire n'importe quoi en cours pour être classé parmi les mecs drôles je ne suis pas du genre à respecter les règles à cent pour cent non plus. C'est pour ça que j'ouvre doucement mon téléphone pour vérifier de qui est ce message.

De : Srik ma soulmate <3

Hey, ma fleur des îles, t'as des trucs prévus après les cours?

Je roule les yeux, un sourire idiot au lèvres, trop habitué à ce genre de message venant de sa part. Je le regarde un sourcil arqué, gardant mon sourire idiot et il me fait un clin d'œil. Je baisse instantanément ma tête sur mon écran pour lui répondre.

À : Srik ma soulmate <3

Hello soulmate! Je crois que oui. T'avais ub truc à me proposer?

*Un

Sa réponse arrive à l'instant même. Comme la plupart des jeunes de notre génération, lorsqu'on envoie des textos on se transforme en Flash.

De : Srik ma soulmate <3

Ouais, je voulais qu'on aille prendre un verre ensemble.

À : Srik ma soulmate <3

On pourra toujours le faire un autre jour, ce que je vais faire est un peu important.

Sorry :(

De : Srik ma soulmate

Qu'est-ce qui est plus important que passer du temps avec ta soulmate? Tu vas pécho qui?

Je finis juste de lire son message que je roule des yeux. Il sait bien que c'est pas mon genre de faire ce genre d'activités sans sortir avec personne. En plus, à chaque fois que je décalé une invitation c'est toujours pour lire. Enfin, avant aujourd'hui. Je baisse à peine la tête sur mon portable pour lui répondre, un tremblement attire mon attention. Jacky vient de frapper sa main sur mon banc. Je glisse rapidement mon portable dans mon sac, avant de lever la tête. Mes yeux croisent ceux de mon professeur qui semble vouloir me décapité en petits morceaux.

- Pourriez-vous nous faire part de ce que vous réglez dans votre sac monsieur Denter? Il me demande, la mâchoire serré et le visage fermé.

J'envoie un court regard de détresse à Srik assis quelques rangées devant moi sur ma droite. Il se moque de moi, avant de m'encourager avec son pouce en l'air. Qu'il le mette dans son cul son pouce.

- Je faisais rien dans mon sac, monsieur, je lui mens, en le fixant droit dans les yeux.

- Alors, pouvez vous nous dire de quoi je parlais? Il me demande en prenant dix secondes pour espacer chaque mots.

- Je... Heu... J'ai... Vous parliez de truc en rapport avec la physique, je lui réponds au hasard, bien que ma réponse sonne plus comme une question.

Comme si j'avais donné la blague du siècle, tous les idiots de la salle se mettent à rire et je vois Jacky se mordre les lèvres de rage. Il doit sûrement penser que je le tourne en bourrique maintenant. Connaissant les professeurs et leurs égos de merdes - enfin, la plupart car certains sont juste trop bien - il va sûrement finir par me sanctionner.

- Tu trouves que j'ai une tête de singe? Il me demande, faisant élevé des chuchotements dans toute la salle.

Bon, sa réponse me prouve qu'il est déjà blessé dans son égo et qu'il va sûrement me mettre à la porte. Vu que mon avenir est déjà scellé quoi que je fasse, je vais bien épicer la situation.

- Bien sûr que non monsieur, vous n'avez pas une tête de singe. Mais quand on vous regarde bien votre nez on dirait un nez de gorille, je me moque de lui, parfaitement conscient de débordé, provoquant une stupeur général avant l'arrivée de l'hilarité général.

Me voir tout le temps plongé dans des livres et rester silencieux en cours la plupart du temps a fini par me donner la réputation de bon élève respecteux et un brin intello donc je suppose que je dise ça à un prof doit surprendre les gens.

- Taisez vous, sinon j'enlève cinquante pour cent de moyenne à tout le monde de cette salle, cri Jacky fortement, faisant taire la bande d'adolescents au rire bien trop proche. Toi, Harvey, tu laisses la salle et t'as même pas besoin de venir dans mon cours la semaine prochaine.

La sanction me pique un peu mais je n'en ai rien à faire pour être honnête. Plus de temps pour moi pour lire et je passe une semaine entière sans avoir à essayer de ne pas mourir en cours de physique. Je pourrai aussi avoir plus de temps pour aller là où je pense.

Jacky me sort de mes pensées en frappant une nouvelle fois mon bureau, pour me faire comprendre qu'il compte pas continuer tant que je suis dans la salle. Je rentre mon manuel et vérifie que je n'oublie rien. Je me lève pour m'en aller et j'entends Stéphane souffler fortement, pour me montrer sa délivrance. Je roule des yeux et me dirige vers la sortie.

- Tu sors et tu as la même punition que lui, Stéphane. Tu sais ce qu'on dit, celui qui se tait fait un plus grand crime que le criminel, dit Jacky sur un ton solennel, alors que je suis sur le pas de la porte, m'apprêtant à sortir.

- Mais je ne l'ai pas vu, monsieur La Pierre, lui réponds le jeune blond, avec sa petite voix innocente et je m'imagine déjà les yeux de chien battu qu'il doit faire.

- Je compte pas me répéter une troisième fois, sortez Stéphane.

Je l'entends soupirer fortement et s'approcher de la porte. Nous sortons ensemble, alors qu'il n'arrête pas de me foudroyé du regard. Dire que je ce mec est mon premier petit ami me fait questionner énormément mes goûts en terme de mec avant d'avoir rencontré José Martinez. Ce personnage a beau être fictif, il m'a ouvert les yeux sur ce que je recherche vraiment et personne n'a su arrivé à sa hauteur physiquement ou moralement. Je n'ai jamais rencontré personne d'aussi avisé, gentil, timide, aimable et adorable comme il l'est. Sur le plan physique je ne peux plus vraiment en dire la même chose.

Une nouvelle fois, comme beaucoup de fois depuis avant hier après-midi, je pense à ce mec qui s'est retrouvé coincé sous l'étagère de la librairie. J'ai beau essayé de me dire de ne pas penser à lui mais je n'y arrive pas. Il est la cible de ma curiosité. Sa ressemblance avec José Martinez n'arrête pas de me fasciner et de m'effrayer à l'a fois. Cette ressemblance semble tellement irréelle que je me sens dans l'obligation de l'approcher pour voir si ce mec est réel. Si hier toute la journée j'ai trouvé cette idée stupide hier soir j'ai fini par prendre la décision de retourner à cette librairie après les cours. Une partie de moi me dit que ce n'est pas une bonne idée mais je préfère la faire taire.

Je regarde l'heure sur mon portable et je réalise qu'il va bientôt être quatorze heures, l'heure qu'on termine le vendredi et je décide d'aller à cette librairie. C'est clairement plus intéressant que d'attendre que le cours se termine au beau milieu de ce couloir avec le bloc de glace que j'ai à mes côtés.

Il ne me faut que quelques minutes pour arriver au rond point et me diriger vers les quartiers populaires de la ville. J'avoue avoir un peu peur. J'ai trop entendu parler des viols, des vols et du nombre de personnes qui se font tabasser par des homophobes dans cette partie de la ville. Pour être tout à fait honnête, cette partie de la ville est vraiment différente de ce que je me suis imaginé, le danger ne semble pas si présent que ça. Il n'y a qu'une ambiance chaleureuse, des gens qui dansent sur le trottoir, des bars pas vraiment chics qui laissent leurs portes ouvertes et qui diffusent de la musique dans les rues, des gars musclés et tatoués assis sur le trottoir blaguant et fumant une clope pour certains. Ils ressemblent plus à des gars cool que des gangsters sanguinaire et barbares comme on aime le dire. Quoiqu'il en soit, je reste sur mes gardes, il y a pas de fumée sans feu. Surtout qu'avec mes vêtements beaucoup plus neuf et plus classe on peut facilement remarquer que je viens pas de cette partie de la ville.

J'arrive finalement devant la porte de la librairie et je commence à flipper. Debout devant l'endroit que je voulais rejoindre, je commence à me poser des questions. Même si j'achète un livre, je ne vais pas vraiment arriver à l'approcher. Comment je vais faire pour l'approcher moi qui ait perdu goût à faire connaissance avec des gens depuis un moment? A moins je passe cinq heures à faire genre je sais pas quel livre je veux choisir. Peut être que je devrais lui demander quel est son livre préféré comme si de rien n'était? Il risque de me trouver bizarre. Je devrais peut être lui demander des excuses pour l'autre soir? Si ça se trouve il m'a déjà oublié.

Je soupire, acceptant que venir là a été une mauvais idée et surtout une perte de temps. J'ai pensé que venir ici m'aiderait à l'approcher mais c'est complètement faux. Il n'est absolument pas obligé de devenir proche de tous les clients qui viennent acheter un livre. Si ça se trouve il est même pas là. D'ailleurs, pourquoi je reste à penser à tout ces trucs au lieu d'aller chez moi?

Je me retourne et m'apprête à rentrer chez moi, réalisant à quel point je suis un idiot. Je me stoppe d'un coup lorsque j'entends un cri perçant venir de l'intérieur. Ce cri est suivi d'un appel au secours. Sans réfléchir, j'ouvre brusquement la porte de la librairie et fonce à toute allure vers l'endroit où proviens l'appel à l'aide. Je m'engouffre dans le labyrinthe de livre, l'adrénaline dans mon sang. Je me stoppe net lorsque je vois le sosie de José Martinez de dos, debout sur une échelle vacillante, un livre à la main. Il ne me faut pas beaucoup de temps pour comprendre le scénario que je trouve extrêmement cliché quand même. Le libraire qui manque de tomber en mettant un livre sur une étagère.

Je ne réfléchis pas trop et avance vers l'avant voulant l'aider à stabiliser l'échelle. Malchanceux comme je suis, les choses tournent rapidement en ma défaveur. L'échelle vacille en arrière et je finis par être celui qui amortie la chute du libraire, complètement écrasé sous son poids, alors que son livre me frappe à la tête.

Il ne bouge pas et semble essayer de reprendre son souffle pendant plusieurs secondes d'affilée. Il semble ne pas réaliser à quel point son poids est lourd à porter car au moins trois minutes vient de se passer et il est encore dans la même position. Je décide de lui demander gentiment de se lever mais il me devance.

- Depuis quand ton ventre est aussi plat, Lory? Tu t'es mis au sport? Il me questionne, me rappelant qu'il ne sait pas qu'il s'agit de moi.

- Je... C'est pas Lory, Je lui réponds, le faisant se lever rapidement de mon

Une fois debout, tout ses sens ont l'air alertés. Son regard paraît énormément surpris lorsqu'il remarque qu'il s'agit de moi et je me sens tout d'un coup gêné. Je dois paraître énormément bizarre.

- Mais qu'est-ce que tu fais là?

Sa question n'est pas vraiment agressive ou méchante mais elle renforce encore plus mon sentiment de gêne. Pour être tout à fait honnête, je crois que son visage fermé et la méfiance qui émane de lui sont ce qui me tuent le plus. L'approcher est désormais mort pour moi, il compte me prendre pour un mec bizarre porte-malheur.

- Je suis venu prendre un livre et je t'ai entendu crier donc je suis venu voir ce qu'il y avait, je lui réponds, haussant les épaules, espérant paraître le plus détaché que possible.

- C'est pas une bonne chose à faire. Si à chaque fois que t'entends des gens crier tu viens voir ce qu'il se passe, tu vas finir dans des situations vraiment gênante, voir même dangereuses des fois, il me prévient, en pinçant son nez, me faisant remarquer à quel point il me montre sa gratitude. Bref, merci.

Il finit juste sa dernière phrase qu'il me tend sa main droite. Je l'accepte et me relève, avant d'essuyer mon pantalon. Le libraire ne m'accorde pas plus longtemps son attention et va s'occuper de l'échelle qu'il arrange. Il la remonte, livre en main, alors qu'un silence regagne la librairie. Mon adrénaline descends et je commence à sentir que je ne suis pas à ma place. J'ai une soudaine envie de quitter cette librairie et d'oublier ce mec mais je sais que je le regretterai sûrement pendant un bon moment. J'ai toujours été de ceux qui préfèrent avoir des regrets pour avoir fait quelques choses de mal que des remords pour ne pas avoir essayé. Avec cette idée en tête, je décide de mettre fin au silence.

- En fait, je suis désolé pour mercredi soir, je m'excuse auprès de lui, complètement gêné, en regardant le sol.

J'arrive du coin de l'œil à voir qu'il arrête de ranger les livres, pour mettre toute son attention sur moi. Je lève doucement la tête et je vois un éclair de lucidité traverser son visage.

- Ah oui, mais c'est toi le mec de l'autre jour. Je me disais bien que je t'ai déjà croisé quelque part, dit-il, en me fixant sans cligner des yeux.

Le poids de son regard me fait me sentir extrêmement gêné et me donne envie d'abandonner l'idée de m'approcher de lui encore une fois. J'y gagne quoi en fait? Rien. Malgré le fait que j'en sois parfaitement conscient je ne peux m'empêcher de vouloir l'approcher, comme si une part de moi espère trouver une part de José Martinez en lui. En fait, c'est complètement idiot de ma part.

- Ça va? Tu sembles vraiment sur la lune, il me fait remarquer, me faisant voir que je me laisse un peu trop emporté par mes pensées des fois.

- Oui, ça va, je suis juste un peu fatigué, je lui réponds, en grattant l'arrière de mon crâne.

- Tu veux boire quelque chose? Il me propose, en déposant un dernier livre à sa place.

- C'est pas essentiel, je veux pas déranger, je lui réponds, bien que l'idée m'enchante un petit peu.

- Tu déranges pas, en plus tu le mérites amplement. Sans toi, j'aurais sûrement la tête fracturé et le crâne éparpillé comme du spaghetti sur le sol, il plaisante, en souriant doucement, alors qu'il commence à descendre l'échelle.

- Un peu comme Grandy Peterson, je chuchote, pour moi même.

- Attends, t'as lu Perfection or nothing? Il me demande, alors qu'il écarquille des yeux, semblant être complètement sonné. 

- Bah, Ouais, je lui réponds sur le ton de l'évidence, en levant doucement un sourcils.

- Super, il me répond sans plus alors que ses pieds touchent à nouveau le sol.

Il me demande de le suivre d'un signe de la main et j'obéis doucement. Un silence s'installe entre nous et avec un peu de recul je trouve que cette scène est vraiment gênante. Toute personne avec un minimum de bon sens serait que le reste de notre interraction serait baigné de silence et de gêne et partirait pendant qu'il en est encore temps. Ça aurait été aussi mon cas si en venant ici mon objectif n'était pas de m'approcher de ce mec.

- Je te donne quoi? Il me demande, alors que nous arrivons hors du labyrinthe de livre.

- N'importe quoi, je lui laisse le choix, en haussant doucement les épaules.

Il me laisse assis sur une chaise, un peu mise de côté. Il me laisse pendant quelques minutes avant de revenir me trouver un verre de jus d'orange à la main. Je le prends, en le remerciant timidement, alors qu'il se mets sur une chaise à mes côtés.

Instinctivement, je sens ma gêne monter. Le fait qu'il garde son regard rempli de curiosité sur moi me fait me sentir de trop et trop loin de ma zone de confort. Avaler la moindre gorgée de mon jus devient alors une tâche plus difficile que ce qu'elle devrait. Je vois le libraire essayer d'engager la conversation à mainte reprise, avant de se taire, en se mordillant la lèvre. Je souris doucement en pensant que José Martinez pourrait facilement lui aussi faire quelque comme ça.

- Je crois que je vais partir, je lui confie, alors que je termine mon verre, sous son regard curieux et qui pèse si lourd sur moi.

- Heu... Tu vas plus acheter ce que t'es venu acheter, du coup?

Merde. Je viens de me faire avoir comme un débutant.

- En fait, je viens juste de me rappeler que j'ai une urgence, je lui réponds, en me levant rapidement. A une autre fois, j'espère.

Je commence à sortir, la démarche rapide, alors que la porte s'ouvre d'un coup devant moi, laissant apparaître la rousse - Lory, Je crois - chargée un tas de livre dans un carton ouvert. Ma sortie de la librairie ne prend sûrement pas une seconde, vu la vitesse sur laquelle je sors. J'ai tout juste le temps d'entendre un "Au revoir, gamin" dit sous un ton partager entre l'amusement et la confusion. Je cours vers chez moi à toute vitesse, espérant trouver mon lit et un livre à lire très rapidement. Le plus rapidement que possible.

💌📖

Bonjour tout le monde! Voici mon deuxième chapitre comme annoncé. J'ai adoré l'écrire. La rencontre de Harvey avec le libraire est assez atypique donc je l'ai vraiment aimé. Et vous, vous en avez pensez quoi?

Merci de me lire.

A samedi🌈♥️

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