~16~
Harvey
Qu'est-ce je suis chanceux! J'ai des amis merveilleux, j'ai un petit ami merveilleux et je vis ma meilleure vie de couple depuis un moment. Je suis sûr que tout le monde voudrait vivre ma vie si ils en connaissaient tous les détails. C'est vrai, qui ne serait pas attiré par l'idée de sortir avec le double du mec le plus parfait de la terre? Personne. Malheureusement pour eux, je suis le seul à sortir avec Joe.
J'ai vraiment flippé après ce qu'il c'est passé entre lui et mes parents. J'ai vraiment eu peur de le perdre mais, une fois encore, il a agit comme José Martinez. Il s'est montré mature. Il a passé l'éponge et s'est même excusé. Il m'a amené dans un immeuble abandonné et Dieu seul sait ce que je payerai pour revivre ce qu'il c'est passé entre nous cette nuit là. Je suis resté dormir chez lui. J'ai même pas pu m'endormir. J'ai fini par y arriver vers les six heures du matin. Je me suis réveillé vers midi et je suis rentré chez moi vers treize heures.
L'école a appelé mes parents pour leurs signaler mon absence. Ils étaient déjà en colère contre moi parce que j'ai pas dormi à la maison sans les prévenir donc la situation a empiré. Ils sont devenus furax. Ils m'ont même punis pour mon attitude honteuse sans donner de l'importance à ma grippe.
J'ai eu le courage de leurs dire que ce sont eux qui m'ont toujours dit d'agir comme un garçon de mon âge et ça m'a valu le titre de mal élevé. J'ai donc été privé de sortie. Zéphyr s'est bien moqué de moi à chaque fois que je rentrais vite après l'école. Entre autres, je passais tout mon temps dans ma chambre a discuté avec Joe. J'ai aussi discuté avec Adam et ce dernier m'a raconté une sortie merveilleuse qu'il a eu récemment. Apparemment, son petit ami - qu'il a eu bien avant de venir me draguer, je tiens à le préciser - l'a invité à visiter une maison flippante à Fortilus. Le genre de manoir que l'on décrit dans tout bon livre d'horreur cliché. Il a beaucoup aimé.
L'idée m'a tout de suite plu et j'ai eu envie d'y aller avec Joe. Je suis aller voir le prix de la réservation, ceci m'a laissé avec la bouche grande ouverte. J'ai du prendre toutes mes économies et emprunter de l'argent à Srik et Zéphyr pour pouvoir réussir à
réserver pour nous Joe et moi.
Avant de réserver, j'ai tout mis en place pour réparer le problème que représente mes parents et ma punition. Vu que mon grand frère est chargé de juger ce qui est bon pour ma vie sociale ou non, j'ai du encore une fois utiliser le chantage sur lui. Je lui ai promis de laisser tomber cette histoire de chantage s'il dit aux parents de me laisser sortir le quatorze Février pour aller à Fortilus. Il a accepté et mes parents ont donc eux aussi accepté que j'aille à Fortilus.
J'ai donc réservé et j'en ai parlé à Joe depuis avant-hier. C'est donc comme ça que je me retrouve assis à côté de lui en voiture direction Fortilus. Il ne semble pas comprendre pourquoi j'ai fait un tel choix pour célébrer la saint valentin mais il ne se plaint pas vraiment. Tout comme José Martinez aurait fait.
Vu que nous avons laissé Smarb très tôt, nous arrivons à Fortilus plus tôt que la dernière fois. Nous allons directement à la maison effrayante et elle ressemble exactement à ce que j'ai vu sur internet. Néanmoins, je suis surpris de remarquer qu'il y a beaucoup de monde qui y sont venus aujourd'hui. Je ne m'attendais pas du tout à y en voir autant.
La surprise passé, Joe et moi ne tardons pas à nous approcher de la grande résidence. On aurait clairement pu l'utilise pour représenter un ancien fort dans une série. Elle est complètement faite de brique noires et plein de corbeaux sont posés un peu partout. Je dois avouer que ça ne me plaît pas comme je le pensais. Cette maison est vraiment effrayante.
Un homme d'une cinquantaine d'années finit par s'approcher de nous tous qui sommes sur la cours. Le portail qui était ouvert se ferme et les véhicules de toutes les personnes à l'intérieur restent dehors. Une fois le portail fermé, l'attention de tout le monde se porte sur l'homme qui semble faire la cinquantaine.
Il est habillé complètement en noir. Sa peau blanche, ses grosses cernes et ses yeux noirs pourraient presque laisser croire qu'il est le descendant de Dracula.
- Je vous remercie tous d'être venus dans la résidence Polos'Kan aujourd'hui. Ceci est une très sage décision. Vous nous aidez à prendre soin de cette résidence de plus de trois-cent ans et vous aidez aussi Fortilus à prendre encore plus d'ampleur dans le domaine du touriste. J'espère que vous passerez un merveilleux moment, finit par dire le possible descendant de Dracula.
Il termine à peine de parler que tout le monde s'éparpille un peu partout. Nous avons le droit de visiter tous les endroits de la résidence effrayante. Qu'il s'agisse de la première tour, de la seconde ou encore du jardin desséché.
- Où voudrais-tu qu'on aille? Je demande à mon petit ami, en me collant fort contre lui.
- Je ne sais pas vraiment, on pourrait aller visiter cette tour. Elle fout le trouille de l'extérieur mais c'est pour ça que t'es là, pas vrai?
- Je ne suis pas là pour avoir la trouille. Ce qui m'intéresse c'est de passer un bon moment avec toi.
- On peut dire ton choix n'est pas parfait, alors. Ce manoir a plus l'air d'un endroit à visiter pour Halloween.
- Dit celui qui m'a amené dans une grotte labyrinthique pour me déclarer sa flamme.
- Tu ne vas donc jamais me laisser tranquille avec cette histoire?
- Si, si mais pas maintenant. J'adore te taquiner, Joe.
- Et quand est-ce que tu vas arrêter de vouloir me taquiner?
- Quand tu m'auras donner ce que je désire le plus au monde.
Je prends un fou plaisir à laisser un sous-entendu sexuel s'entendre dans ma phrase. Joe semble tout d'un coup gêné et j'adore ça. C'est son point faible et j'adore l'utiliser.
Pour rendre le jeu plus intéressant, je m'approche encore plus de lui et l'embrasse. Il embrasse si bien mais il n'a pas réussi à changer mon opinion. Embrasser c'est nul. Vraiment la pire activité de couple qui existe. Les câlins, les bisous sur le front ou encore se tenir la main sont bien meilleurs que ce mélange de salives.
Mon petit ami lui adore m'embrasser mais il est obligé de couper court à notre baiser. Il ne veut sûrement pas que nous nous mettons à bander là devant tout le monde. Vu que nous sommes deux mecs en grand manque, ça ne me choquerait pas. La moindre petite caresse et la bâton de Pharaon fait pâle figure devant nous. Bref, je m'éloigne de la réalité.
- Allons alors là où tu veux, mon cœur, je dis innocemment à Joe, avec un sourire enfantin.
Il soupire et j'éclate doucement de rire. Qu'est ce que j'adore le taquiner! Je n'aurais jamais pu imaginer que je puisse devenir ainsi mais cette partie inconnue de moi ne veut plus rester cachée depuis que j'ai rencontré Joe.
Je continue donc à taquiner mon petit ami, en le tenant par le bras. Nous entrons dans la tour effrayante mais je ne remarque pas grand chose. Mon cou est tordu et mon regard est rivé vers Joe. J'essaye de plus que je peux de l'embêter et il tombe facilement dans mon piège. Je comprends enfin pourquoi mes potes adorent autant me rendre la vie dure maintenant.
Je continue à casser les couilles de mon petit ami mais je suis obligé d'arrêter après quelques secondes. Quelqu'un vient de me rentrer dedans fortement. Je laisse une injure m'échapper. Je n'aurais pas du en fin de compte. Il aurait été mieux que je focalise toute mon attention sur mon corps pour ne pas perdre équilibre. Maintenant, je tombe donc sur le sol. Je frappe mon dos et l'arrière de mon crâne. La sacoche que je porte tombe, faisant tomber à son tour son contenu à la renverse.
Joe m'aide rapidement à me lever, sans arrêter de me demander si je n'ai rien de casser. J'aurais pu trouver ce geste mignon mais là je ne peux pas. La raison? Le personne qui vient de me rentrer dedans c'est Stéphane! Stéphane, putain! Oui, Stéphane mon ex chiant avec qui je suis assis en physique et qui m'a forcé à m'inscrire à un cours de karaté. Il se lève sous mes yeux et me regarde avec de la haine et du mépris. Il se baisse pour ramasser son téléphone par terre et lance déjà la guerre.
- Cher Harvey Denter, ne trouves tu pas mieux à faire que de me fixer comme si j'étais un escargot? Tu pourrais faire quelque chose de vachement mieux. Comme t'excuser auprès de moi par exemple.
- Tais toi, Stéphane. Pourquoi je te demanderais des excuses ? C'est toi qui m'ait rentré dedans, je me défends, en commençant un combat de regard noir avec le blond.
- Ah bon? Celui qui a un téléphone cassé ici, c'est moi! C'est toi qui m'ait rentré dedans.
- Ça t'apprendras à ne plus marcher avec ton regard braqué sur ton téléphone.
- N'essaye pas de me faire la morale, on sait tous les deux que tu n'es qu'un insolent. T'es la pire personne pour venir me faire la morale.
- Moi insolent? Viens pas passer m'utiliser pour passer ta rage, sale con. C'est pas ma faute si tu n'es qu'un idiot frustré, grincheux et qui se prend la tête pour n'importe quoi.
- Comment oses-tu me traiter d'idiot frustré? T'es qu'un hypocrite, Harvey. Je voudrais tellement te dire de t'aller faire voir mais ce serait stupide. C'est moi qui ne suis pas à ma place. Les résidences effrayantes comme celle-ci sont faites pour être habitées par des monstres comme toi.
- Tu as raison, tu n'es pas à ta place ici. Tu es mauvaise herbe, ta place n'est pas parmi des gens normaux. Mais bien sûr les mauvaises herbes comme toi poussent n'importe où. Je vous vois partout où je vais.
- Je suis heureux de t'annoncer que la seule personne que tu vois partout où tu vois c'est tout. Donc, la mauvaise herbe ici c'est toi.
- Mets-les dans ton cul, tes insultes.
- Et tu oses encore dire que tu n'es pas un insolent.
- Laisse moi tranquille, Stéphane. Tu n'as pas marre d'être aussi insupportable?
Il ne me répond rien. Tout ce qu'il trouve à faire c'est de me donner un regard dégoûté puis de partir en regardant l'écran fissuré de son téléphone. Je l'injure derrière son dos puis je me prépare à ramasser ma sacoche. Joe me la tend avec un sourire désolé et mon cœur manque de s'arrêter. Je la tire de ses mains.
- Pas besoin d'être aussi tendu, ce n'est plus ce gars, il me dit d'un ton doux, essayant sûrement de m'apaiser.
- Oui, désolé. Il m'a juste mis sur les nerfs.
- Ça se voit beaucoup. C'est lui ton ex? Me demande Joe, alors que nous commençons à marcher beaucoup plus lentement cette fois.
- Ouais, c'est lui. Il me tape tellement sur le système.
- C'est vraiment la galère entre vous maintenant. Vous avez fait tout un paquet alors que de simples excuses pouvaient tout prévenir.
- C'est tout à fait son genre, tu sais. Il se plaint toujours pour un petit rien et essaye toujours de me pourrir la vie.
- J'imagine qu'il doit lui aussi avoir quelque chose contre toi. Si ça se trouve, il n'arrive toujours pas à digérer votre rupture.
- C'était quand on avait douze ans, mec. Il serait tordu de m'en vouloir pour une telle chose.
- J'espère que tu vas rapidement oublier cette situation.
- Bien sûr que je ne vais pas l'oublier! Je dois raconter à toute ma bande comment ce connard m'a énervé.
- Tu leurs précisera que celui qui a eu les meilleures clashs c'est lui?
- Comment tu peux dire ça? C'est moi qui l'ai mis K.O, il a même fuit.
- C'est moi ou ton nez vient juste de grandir en une seconde?
- Je n'arrive pas à croire que tu me trahisses ainsi, Joe. Déjà que tu n'as pas pris ma défense lors de l'affrontement.
- Les gays passifs ne...
- Sont pas des mecs efféminés qui ont besoin de tops pour les sauver, j'ajoute rapidement pour lui montrer que j'ai la référence.
- Alors, tu peux comprendre pourquoi je ne suis pas voler à ton secours. En plus, j'aime pas me mêler des affaires des gens.
- Une fois que tu as branlé ces gens, ce n'est plus la même chose.
- Harvey!
- Quoi?
- Arrêtes d'être si cash, voyons.
Je rigole puis nous arrêtons de nous parler. Je mets rapidement mes écouteurs puis je lance Killer Queen de Mad Tsai. Que l'on me juge pour mes propos mais les gens qui n'écoutent pas ce gars n'ont aucun goût. Vraiment le meilleur artiste Queer de notre génération.
C'est avec sa voix se jouant en boucle que je visite la résidence effrayante qui mérite vraiment son nom. Il y a des drôles de statuts un peu partout, les portes ont des motifs bizarres et les murs sont en briques noires comme l'extérieur.
Après un bon moment à regarder partout dans la résidence immense la musique se stoppe d'un coup dans mes écouteurs. Je prends rapidement mon téléphone pour voir ce qui a bien pu couper ma musique. Lorsque je lis sur l'écran Mojo JoJoe l'homme de ma vie et plus encore, je tourne mon regard vers mon petit ami qui coupe l'appel. J'arrête la musique de mon téléphone avant de le regarder à nouveau.
- Je me disais juste que ce n'est pas gentil de ta part. Tu m'invites ici et tu ne fais rien pour que je passe un merveilleux moment. Tout ce que je fais depuis tout à l'heure c'est regarder des statuts ennuyeuses.
- Désolé, je n'avais pas remarqué que je te délaissais. Qu'est-ce que tu voudrais que l'on fasse?
- Je ne sais pas, on pourrait peut-être... Prendre une photo. C'est toujours cool, non?
Sans plus attendre, je saute au cou de mon petit ami et sourit de toutes mes dents. Il dégaine son téléphone et prends une photo de nous. Une fois la photo prise, j'arrache son téléphone de ses mains puis la regarde. Sans grande surprise, elle paraît un peu floue vu que sa main bougeait. Loin de voir nos imperfections, je vois un couple heureux et nous sommes trop beaux. Il y a aussi le portrait d'un homme qui datent de quelques siècles - selon mes calculs infondés - sur le mur qui apparaît derrière nous.
Sans demander son consentement à Joe, je partage la photo sur son statut WhatsApp. J'y ajoute une pluie d'émoticônes cœur. Je lui remets son téléphone en souriant comme un con.
- Si tu penses montrer notre couple au monde en faisant cela, tu te trompes. Je n'ai que quinze contacts.
- J'en ai trente-deux moi.
- C'est beaucoup.
- Tu rigoles ou quoi? Srik en a trois-cents-vingt-six. En plus, il discute avec la plupart d'eux.
- Je ne serais dire combien Lory en a elle. Elle échange son numéro avec tous les clients "cools" qui viennent à la librairie.
Je me prépare à lui répondre mais me fait devancer par son téléphone. Il a une notification. Il me laisse voir son écran mais je tourne la tête. Ce n'est pas cool de regarder les conversations des gens. J'en veux trop à mes amis pour ça, pour que je finisse par devenir exactement comme eux.
- Regarde ça, finit par me dire Joe, en mettant son écran exactement sous mes yeux.
Quelques secondes plus tard, j'arrive à lire le message qui s'affiche sur son écran. Il vient d'une certaine Beverly. Le message me choque tellement que je ne trouve rien à dire. Beverly dit à Joe que lui et moi ne devrait pas venir ici. Apparemment, c'est un endroit assez controversé. Le premier propriétaire des lieux - l'homme sur le portrait derrière nous - a fait de très mauvaises actions. Il avait un fils homosexuel, lorsqu'il a appris la nouvelle ii l'a enfermé dans un cachot puis l'a fait exécuter dans une grotte. Donc les membres de la communauté LGBT de cette ville boycottent cette résidence qui est là en honneur de cet homme cruel.
- Merde, cet endroit viens de devenir quinze fois plus effrayant maintenant, je laisse sortir, sans vraiment pouvoir me contrôler.
- Je ne sais pas si l'on devrait vraiment rester. Si cet endroit est vraiment en hommage à cet homophobe sans pudeur, je n'ai plus envie d'y rester, me répond Joe, en regardant le portrait de l'homme avec dégoûtance.
- Je t'ai déjà parlé de Ella?
- Heu... Oui?
- Tu sais ce qu'elle aurait fait si elle était dans une telle situation?
- Non?
- Je crois qu'elle aurait chercher un moyen de défendre notre communauté. Je crois qu'elle aurait pris un pris un marker et qu'elle aurait gâché chaque portrait de cet homme qu'elle trouverait.
- C'est aussi ce qu'aurait fait Lory.
- Dommage que nous ne soyons que deux mollassons. Ça aurait été cool de faire ça.
- Il nous aurait tout de même fallu avoir un marker.
- Tiens, j'en ai un dans mon sac.
J'enlève doucement mon marker noir de ma sacoche sous le regard médusé de Joe. Il semble à deux doigts d'une crise d'angoisse. Il ne s'attendait sûrement pas à ce qu'une telle idée me vienne.
- Harvey, ne me dit pas que tu vas ce que je pense? Il me demande sur un ton préventif.
- Oh que oui.
- T'es pas sensé être un mec fermé?
- Ce n'est qu'un petit pourcentage de ma personnalité réservée aux gens qui ne me connaissent pas vraiment.
Je regarde en haut puis en bas. Je remarque que nous sommes les seuls personnes présentes dans ce couloir. Je m'approche du tableau et commence à la gâcher avec mon marker. Ce dernier laisse derrière lui des traces noires dans les yeux de l'homme et deux merveilleuses cornes sur sa tête. Un bruit de pas se rapprochant est tout ce qu'il nous faut à Joe et moi pour commencer à courir.
Nous courons rapidement et le plus silencieusement que l'on peut. Nous finissons par nous arrêter lorsque nous arrivons devant un nouveau tableau de notre ennemi. J'attends deux à trois minutes pour que les lieux se vident. Une fois que moi et mon petit ami devenons les seuls personnes présentes, mon marker ne tarde pas à atterrir sur la toile.
A ma grande surprise, Joe se colle à moi. Son ventre plat et mon dos ne font plus qu'un. Ai-je des idées complètement salaces et inappropriées? Oui.
Obnubilé par son geste, je remarque que j'ai arrêté d'écrire que lorsqu'il prends ma main pour me faire continuer. Avec sa douceur habituelle, il me fait dessiner avec aisance. Aussitôt un pénis apparaît sur la bouche du portrait, des arcs-en-ciel ornent ses cheveux roux et le mots "connard" brille fièrement sur son front.
Des bruits de pas rapprochant nous pousse à nouveau à courir. C'est donc hilare que nous courons dans la résidence immense sous les regards interrogateurs de plusieurs autres visiteurs. Ceci ne nous empêche pas de continuer. Nous avons même pu gâcher cinq autres portrait de l'homme.
C'est en reprenant souffle après notre septième portrait gâché que nous voyons quelque chose qui attire notre attention. Il y a un bizarre panneau jaune sur l'une des portes. Il dit de faire attention et de ne pas entrer dans cette pièce car plusieurs clients affirme qu'elle est remplie d'activités paranormales. Je ne peux m'empêcher de ricaner. Il est vrai que cette résidence est sensée être effrayante mais ce panneau n'était définitivement pas nécessaire.
- Vu que nous nous sommes transformés en Lory et Ella, je crois que l'on devrait y entrer. C'est sûrement ce qu'elles feraient.
- Ce n'est pas une bonne idée, Harvey. Ils ont sûrement accroché ce panneau là pour une raison, me répond mon petit ami, agissant encore une fois comme José Martinez.
- Les fantômes n'existent pas, Joe. Allé mon cœur, viens, je lui réponds, en prenant sa main.
Je le force à me suivre et ferme la porte derrière nous. Il y a un escalier. Je continue à tirer Joe. Plus nous descendons les escaliers, plus l'obscurité se fait plus profonde. La température elle aussi descend. Joe se montre réticent mais je le tire toujours plus fort. Malheureusement, nous finissons par nous arrêter lorsque nous arrivons à un espace de l'escalier où il fait beaucoup trop noir. Je soupire et Joe profite rapidement de la situation pour commencer à me tirer vers le haut.
- Mais pourquoi t'es si pressé d'y aller?
- J'ai peur du noir. Cet endroit est bien trop peu éclairé pour moi.
- Désolé, je ne le savais pas.
Sans plus attendre, mon petit ami commence à s'en aller mais je ne lui en laisse pas le temps. Je le retiens par sa main droite et me dit que c'est maintenant ou jamais.
- Attends, Joe. J'ai un truc à t'avouer, je lui dit d'une voix hésitante.
- Un truc? Il me questionne, les sourcils froncés.
J'essaye de lui dire ce que j'ai à lui dire mais je n'y arrive pas. J'ai un peu peur de comment il va réagir et j'essaye de trouver les mots parfaits. Pourtant depuis chez moi je savais que j'allais lui avouer que je me suis approcher de lui parce qu'il ressemble comme deux gouttes à mon personnage de fiction préféré. Ça devrait être facile pour moi de lui dire, non?
Depuis ma discussion avec Ary au mois de Janvier je pense à ce moment et il ne semblait jamais difficile. Dans mes fakes scénarios, je trouvais toujours le courage pour le dire à Joe et il finissait toujours par dire que ce n'est pas grave. C'est bien ce qu'il va se passer, non? Pour être honnête avec moi même, il y a beaucoup de chance que ça ne soit pas le cas.
- Harvey, ça va? Me demande Joe, voyant que je ne lui dit jamais rien, en caressant doucement mon visage.
Je soupire et baisse les yeux. Je ne crois pas que j'y arriverai. Lassé et honteux de mon manque de courage, je sors mon exemplaire de Marche Avec Moi de ma sacoche et le montre à mon petit ami. Il le prend avec les sourcils froncés puis le regarde pendant quelques secondes. Il ne tarde pas à lever ses yeux vers moi, le regard interloqué.
- Mais c'est moi sur la couverture de ce livre, Il me fait remarquer, sur une voix confuse.
La couverture du livre a été dessiné. On peut y voir José Martinez et Henry se tenir la main et marcher ensemble. Toute personne connaissant un tout petit peu Joe peut facilement voir sa ressemblance frappante avec José Martinez.
- Je... Heu... Merde!
- Harvey, ça va?
- Non, non! Il y a quelqu'un qui vient de me toucher!
Je n'ai pas halluciné, j'en suis sûre. Il y a bien une main complètement mouillée qui vient de toucher mes épaules. C'est aussi en ce moment même que j'ai ressenti un vent frais derrière mon cou comme plusieurs fois déjà. Je ne sais pas ce que c'était mais merde c'est effrayant. Je ne veux plus rester là.
Je commence à courir et c'est là que je remarque que je deviens exactement comme j'étais dans la grotte de la plage. Je ne peux plus contrôler mon corps. Mes cris me suivent et je descend encore plus dans l'escalier. Joe se mets à me suivre et me crie d'arrêter. Je ne peux pas m'arrêter et je ne le veux pas non plus.
Je suis tout de même obligé de m'arrêter lorsque je tombe dans l'escalier. Cette fois-ci je n'ai pas autant de chance que la première fois. Je me frappe fortement la tête contre le sol. Ma vision devient de plus en plus trouble. Tout ce que j'ai le temps de voir avant de plonger dans le noir complet c'est Joe qui lui aussi tombe à côté de moi et se frappe la tête.
Cela veut sûrement dire que j'ai perdu connaissance. Mais non, je n'arriverais sûrement pas à penser. Pourtant, je ne me sens plus avoir le contrôle sur mon corps. Suis-je donc en coma? Je me rappelle que c'est ainsi qu'on a décrit le coma dans un livre. Mais si je suis dans le coma, cela veut dire que je peux mourir? De l'angoisse commence à s'emparer d'un coup de moi mais je l'oublie rapidement.
Mes pensées laissent mon esprit et je me sens d'un coup léger. J'ai l'impression de voler. Je ressens cette sensation pendant des heures. Je ne pense plus à rien et ne ressens plus rien. Tout ce que je sens c'est mon esprit en train de flotter.
Petit à petit, je sens mon esprit arriver à reprendre le contrôle de mon corps. Je dois avouer que la sensation est assez bizarre. Je me ressens reprendre mes facultés motrices mais tout le semble si différent, comme si je n'étais pas dans mon corps. Cela veut sûrement dire que j'ai passé beaucoup de temps dans le coma? Cette idée m'angoisse particulièrement. Me réveiller d'un coma après des mois ou des années n'est pas vraiment quelque chose dont je rêve.
C'est avec cette angoisse que je finis par reprendre toutes mes facultés. Je suis vite interloqué par le fait que je ne suis pas couché. Je suis debout et mes mains sont appuyés contre quelque chose de dure. J'ouvre lentement mes yeux. Ce que je vois me fait presque crier.
Je ne suis pas moi.
Je suis devant le miroir géant dans les toilettes d'un endroit et le visage que je vois n'est pas du tout le mien. Mes cheveux courts ont laissés places à une grandes touffes de cheveux mi-crépus, mi-soyeux bouclés. J'ai les mêmes yeux et les mêmes lèvres mais mon nez est complètement différent. Ma peau noir est désormais une peau bronzé comme celle de Mirko. Je fais aussi quelques centimètres en moins.
C'est quoi ce bordel?
Je regarde ce que je porte et je reconnais rapidement le costume blanc à rayures noires que je porte. Tout comme la chemise blanche et fine. J'ai lu bien trop de fois Marche Avec Moi pour ne pas reconnaître la tenue que portait Henry la soirée où il a rencontré José Martinez.
D'un mouvement rapide, je regarde les alentours et je me prends une grosse claque. Je suis exactement dans la scène où Henry est aller dans les toilettes pour se laver les mains. Lorsqu'il va sortir des toilettes il rencontrera José Martinez et va renverser le verre de celui-ci sur lui. Ils retourneront dans les toilettes ensemble et ce sera le début d'une belle histoire.
Qu'est-ce qui peut bien expliquer ma présence ici? Ça doit sûrement être un rêve. C'est pas la première fois que je rêve de Marche Avec Moi mais c'est la première fois que j'en fais un rêve si réaliste. Je devrais peut être jouer le rôle de Henry à la perfection et sortir pour aller rencontrer José Martinez.
Non, je me sens fatigué. Je vais attendre un moment. C'est donc ce que je fais. Je reste appuyer contre le lavabo devant le miroir pendant environ un quart d'heure. Je finis par sortir de mon état de transe lorsque j'entends une voix aiguë crier fortement. Qu'est-ce que c'est que ça encore? Ça n'a rien à faire dans cette scène.
Je sors tout de même rapidement pour voir ce qu'il se passe. Tout le monde est en train de courir vers une pièce un peu plus loin des toilettes. Je fais de même. Je n'arrive pas à voir ce qu'il se passe avec tout le brouhaha qu'il y a. Je bouscule tous les gens qui me cache la vue jusqu'à arriver à voir ce qu'il se passe. Ce que je vois me choque à un point exceptionnel. C'est insensé et idiot. Mon rêve est vraiment en train de partir en couille.
Il n'y a pas d'autres explications. Sinon pourquoi il y aurait une jolie blonde couché par terre, une marre de sans sortant de son corps, une marque de couteau portés vers son cœur. Puis José Martinez assis à côté d'elle avec un couteau ensanglanté dans les mains et ses vêtements remplis de sang. Il semble tellement perdu et nous regarde nouq tous qui le regardons avec effroi.
Un homme noir s'approche de lui et se penche vers lui pour lui dire quelque chose alors que des gens appellent la police. Personne n'entend ce que l'homme lui dit mais par contre tous le monde entends son cri.
- Je n'ai tué personne! En plus, je ne m'appelle pas José Martinez, je suis Joseph Martin Gilles !
Ces quelques mots suffisent pour me crisper. Mes yeux sortent presque de leurs orbites. C'est tout bonnement incroyable.
Mon rêve est vraiment en train de virer au cauchemar.
💌📖
Hello, hellooo! Et voilà, ce chapitre commence avec la vraie histoire! Vous en avez pensé quoi?
Je suis vraiment excité de vous poster les chapitres que j'ai déjà terminé.
Par contre, il se peut que ma rentrée soit Lundi. J'adore écrire mais je dois aussi penser à ma scolarité. Il se pourrait que le rythme de publication change mais quoiqu'il en soit je ferai de mon mieux pour poster au moins un chapitre par semaine.
Voilà, merci de me lire que vous soyez un fantôme ou non. Sans vous, ce serait plus compliqué pour moi de rester motivé.
A mercredi 🤍😘
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