
~15~
Joe
Un égoïste. C'est tout ce que je suis. J'ai été un vrai égoïste aujourd'hui avec Harvey. Il a dû se sentir blessé par les propos de ses parents et avait besoin de moi pour l'aider à se sentir mieux mais je ne lui ai donné qu'un câlin. Un simple câlin puis je suis rentré chez moi avec un goût amer dans la bouche. Arrivé chez moi, je me suis laissé tomber par terre et je me suis mis à pleurer. J'ai pleuré. J'ai pleuré. J'ai pleuré. Je ne saurais dire exactement combien de temps mais j'ai passé plus d'une heure à pleurer.
Serait-ce parce que les propos de ses parents m'ont remontés? Serait-ce parce que je me sens idiot de ne pas les avoir répondus correctement? Serait-ce parce que j'ai été trop égoïste avec Harvey? Ou juste parce que j'en avais besoin? Je ne saurais le dire mais le fait est que j'ai pleuré comme une madeleine. On devrait même changer cette expression en "pleurer comme Joseph Martin".
Après avoir autant pleuré, j'ai pris un bain puis j'ai lu. C'est toujours ce que je fais quand je suis déçu, triste et/ou énervé. Je lis un bon roman rempli d'humour et d'amour puis tout va bien comme dans le meilleur des mondes. Après avoir passé tout l'après-midi à lire, maintenant il se fait tard. Il est vingt-trois heures. Je prends mon téléphone et je vérifies mes notifications. Lory m'a envoyé plein de memes, ma mère me harcèle avec pleins d'emojis et j'ai un message de Harvey. Sans attendre, je dépose mon index sur la notification. Un pavé s'affiche sur l'écran. Je souffle un grand coup puis commence à lire le message. On a enfin abandonné Instagram pour écrire sur WhatsApp.
De : Harvey mon BB
Bonsoir, Joe! Je suis vraiment désolé pour ce qu'il s'est passé. Je sais que ce n'est pas de ma faute mais je ne peux pas m'empêcher de me sebtir mal. Mes parents ont été irrespectueux envers toi et ça me fait tellement mal. Personne n'aimerais se voir juger sous ses propres yeux sans pouvoir se défendre. Je te remercie de ne pas avoir été trop dur avec eux juste pour moi. J'espère que ce petit incident ne vas aucun cas affecter ce qu'il se passe entre nous. On est en couple depuis genre un mois et demi mais je tiens trop à toi Joe. Puis, je suis grave en train de tomber complètement amoureux de toi. Dommage que tu lis sans musique. Bref, ce message devient beaucoup trop peu sérieux à mon goût. Je suis sérieux. Excuse moi, Joe. Je suis à 85% amoureux de toi.
*Sentir
Son message ne manque pas de me faire sourire. Harvey a vraiment le don pour me faire me sentir bien. Je viens de passer une journée à pleurer et seulement avec quelques lignes il me fait sourire et me donne envie de lui écrire avec enthousiasme. Je jette le livre que je lisais au loin et commence à taper mon message.
A : Harvey mon BB
Désolé pour le retard, je lisais un livre. Ne t'en fais pas Harvey, je ne t'en veux pas. Au contraire, je m'en veux de t'avoir laisser seul alors que tu avais besoin de moi. Toi aussi tu te sentais mal. Je me suis fait dire des choses que l'on entend souvent par des gens Lambda. Toi, ce sont tes parents qui ont été horribles avec l'homme que tu aimes à 85%. Tu avais besoin de moi. Je m'excuse d'avoir été égoïste. Ne t'en fais pas, je ne risque pas de te laisser tomber. Je suis collé à toi comme une sangsue.
De : Harvey mon BB
T'en fais pas, moi aussi je lisy. C'est notre thérapie. T'as pas à t'excuser, ta réaction était normale. Et puis, on devrait oublier ça. L'énergie négative tue les couples. Pensons à nos moments les plus positifs.
Et puis attention, je t'aime à 100%. Il y a une différence entre être amoureux et aimer.
A : Harvey mon BB
Nos moments les plus positifs? Comme la fois où l'on s'est perdus dans une grotte et que nous sommes sortis ensemble? Quand j'étais bourrés et que tu m'as ramené chez moi? Ou encore quand tu m'as dit que t'aimes pas embrasser?
Tant que les deux ne sont pas â 100%, pour moi c'est la même chose
De : Harvey mon BB
Mais quel couple chaotique on fait ;-;. On est toujours dans la merde noud
*Nous
Cela veut dire que les deux sont à 100% pour toi?
A : Harvey mon BB
C'est pour ça que je nous adore <3
Bien sûr qu'ils sont à 100%. Ça fait un moment que je suis raide dingue de toi. Tout le monde le sait.
Sinon, pourquoi te relis-tu jamais? Tes fautes me piquent les yeux.
De : Harvey mon BB
Maintenant la pression que je vais avoir pour tomber complètement amoureux de toi rapidement ;-;
Je fais ce que je veux. Ce sont mes faites, pas les tiennes
*Fautes
Bref, Joe j'ai envie de sortir.
A : Harvey mon BB
Il est presque minuit, Harvey. Tes parents n'accepteront jamais que tu sortes.
De : Harvey mon BB
Je comprends enfin pourquoi les filles de fictions préfèrent les bad boys toxiques. Ça aurait trop cool que tu proposes de venir me chercher sur une moto avec ta veste en cuir. Vous les bons gars, vous êtes trop nuls :(
A : Harvey mon BB
Tu parles comme si t'aurais eu le courage de descendre dans l'arbre à côté de la fenêtre de ta chambre. En plus, il n'y a même pas d'arbre à côté de la fenêtre de ta chambre.
De : Harvey mon BB
Je me suis toujours demander pourquoi il y a toujours des arbres à côtés des fenêtres des héroïnes. Genre il n'y a pas d'autres endroit où on peut les mettre?
A : Harvey mon BB
On appelle ça les règles de la romance clichée ;)
De : Harvey mon BB
T'as raison.
Sinon, je t'attends encore. Viens me chercher chez moi. Amène moi n'importe où. Je ne veux plus rester cloîtré chez moi. Mes parents me soulent.
A : Harvey mon BB
Mais comment vas-tu sortir? Tu vas sauter de la fenêtre?
De : Harvey mon BB
Pourquoi je ferai ça alors qu'il y a ube porte?
Arrêtes d'être cin.
*Une *con.
A : Harvey mon BB
Toi arrêtes de faire toute ces fautes. Ça pique aux yeux. Relis toi deux secondes.
Il voit mon message mais n'y répond pas. Je comprends qu'il m'attend vraiment pour venir le chercher. J'hésite à y aller puis mon cœur me dicte ce que je dois faire. Je dois continuer à sortir de ma coquille. Je ne peux plus rester dans une boîte tout simplement parce que j'ai eu des relations qui ont mal tourné. Toutes les relations n'auront pas cet effet. Je suis sorti de ma coquille deux secondes avec Harvey et ceci me rend si heureux maintenant. Si j'étais resté dans ma grotte, ma vie serait encore aussi monocorde qu'avant.
Cette pensée me donne une bouffée d'adrénaline donc je me lève rapidement de mon lit. Je m'habille rapidement. Tellement rapidement que je ne cherche même pas à porter de sous-vêtement. J'enfile rapidement un jean large et un pull vert. Aussitôt habillé je descends dans la rue et me mets à courir comme un fou. J'ai même oublié mon téléphone.
Je trouverai que c'était trop dans deux jours mais pour le moment je ressens ce besoin de courir. Ça me montre que j'ai évolué. Je ne laisserai plus mes déceptions avec Colton et mes parents m'empêcher de vivre pleinement par peur de finir blessé. Je fais confiance à Harvey. Alors, je cours pour me montrer que je vis à nouveau.
C'est comme ça qu'après un bon bout de temps, j'arrive dans la rue où vit mon petit ami. Je m'arrête de courir mais marche rapidement. Je suis animé par l'adrénaline mais il me reste tout de même un cerveau. Il ne manquerait plus que l'on me prenne pour un voleur.
Je finis par voir Harvey pas très loin de chez lui. Il porte un pyjama et ses écouteurs sont accrochés à ses oreilles. Il garde ses yeux fermés. Quel inconscient ce gars. Ne voit-il donc pas qu'il est minuit passé?
Je m'approche de lui et me prépare à l'embrasser. J'oublie vite mon initiative quand je me rappelle qu'embrasser n'est pas son activité favorite. Je le prends dans mes bras et il sursaute comme un gland. Il enlève ses écouteurs et me regarde avec un regard interloqué. Il a l'air de se dire que je suis trop bizarre.
- Mais que t'arrive-t-il? Tu sembles si enthousiaste, il me fait remarquer, en continuant à me regarder de la sorte.
Je le lâche et voit son visage sous les rayons de la lune. Sa peau noire est presque brillante. Il est tellement beau. Ses yeux sont rougis et me prouve que comme moi il a beaucoup pleuré. Mon cœur se fend presque mais je ne le montre pas. Nous ne devons plus penser à ses parents.
- Il ne m'arrive rien, mon cœur. On doit juste courir, je lui dit avant de le tirer par le bras et de me mettre à courir.
Il essaye de me suivre comme il peut mais c'est sans succès. Je me sens beaucoup trop léger ce soir, je vole. Arrivés au carrefour giratoire, nous nous dirigeons vers la partie pauvre de la ville. Cette partie que j'aime tellement. Cette partie où j'ai grandi et que les gens persistent à rabaisser. Bien que la nouvelle génération n'ait rien à voir avec l'ancienne tout le monde continuent à nous prendre pour des mafieux, des bandits et des voleurs. C'est triste de voir comment le monde n'évolue pas. Quand on lit plein de livres où la majorité des gens sont ouverts d'esprit, on finit par penser que le monde change mais en vrai il est loin de changer.
J'émerge de mes pensées lorsque j'entends la voix essoufflée de mon petit ami m'appeler. Je décide de m'arrêter, voyant que je suis près de mon objectif. Harvey essaye de prendre son souffle et n'arrive même plus à parler. Moi aussi c'est mon cas mais je ne peux pas m'empêcher de rigoler. Lorsqu'il reprend enfin son souffle, il ne tarde pas à me bombarder de questions.
- Mais qu'est-ce qu'il te prend? T'es fou? Je vais finir par tomber en syncope à cause de toi, il se plaint, en me servant un regard meurtrier.
- Excuse moi, j'avais juste envie de courir, je lui réponds, en me grattant mes cheveux.
- Bon, tu prix m'expliquer ce qu'on fait devant l'entrée d'une... Forêt?
- Tu m'as dit de t'amener à un endroit donc j'ai décidé de t'y amener.
- Et tu n'as pas trouvé mieux qu'une forêt?
- C'est pas qu'une forêt.
- Je ne suis pas aveugle, c'est juste une forêt.
- Fais moi confiance, Harvey. Si je te dis que c'est pas qu'une forêt c'est parce ce n'est pas le cas.
- La dernière fois où je t'ai fait confiance tu te rappelles ce qu'il s'est passé? On a failli mourir dans une grotte.
- C'est parce que tu as mis ton grain de sel.
- Je m'en fous. Je ne vais pas rentrer dans cette forêt moi. Je suis bien trop lâche pour ça.
Je m'approche de lui et décide de l'embrasser. Je le regarde droit dans les yeux avec un air suppliant. Il me résiste une dizaine de secondes puis soupire. Un sourire s'étire sur mes lèvres.
- J'accepte mais c'est juste pour que tu me laisses tranquille.
- T'es le meilleur, Harvey. Le meilleur.
- Arrêtes de me flatter. Par contre, je t'avertis, je ne vais plus courir.
- D'accord, allons-y.
Harvey fait semblant de se décomposer et commence à me suivre. Un regard dans direction me montre que ses vêtements sont de tissus légers dons je m'approche de lui pour le réchauffer un peu. Nous marchons donc doucement côte à côte et serré l'un contre l'autre.
Je ne sais pas quand exactement il a enlevé ses écouteurs mais il les remets. Il reste donc concentré sur sa musique et ne m'adresse pas un mots. Un croissant de lune éclaire nos pas mais il allume quand même la lampe de son téléphone. Fatigué de rester autant silencieux, j'enlève l'un de ses écouteurs.
- Qu'est-ce que tu écoutes? Je lui demande, voulant lancer la conversation.
- La générique de Miraculous.
- Vraiment?
Je prends le casque et le porte à mon oreille. Voyant que c'est vraiment ce qu'il écoute, j'éclate de rire. Il n'arrêtera donc jamais de me surprendre ce gamin?
- Fais pas genre, tu n'aimes pas. On connaît tous les paroles par cœur.
- J'aime bien mais moi j'ai grandi avec la version anglaise. Elle est vachement mieux.
- Encore une fois tu me déçois, Joe. J'ai toujours cru que t'as bon goût mais tu finis par choisir des choses nulles.
- T'as pas à m'attaquer ainsi. J'ai le droit d'aimer ce que je veux. Même si Chloé était mon personnage préféré, tu n'aurais pas le droit de te moquer de moi.
- Attends, ça veut dire que t'aimes pas Chloé?
- Non, c'est une harceleuse.
- Mon dieu, qu'ai-je fait pour avoir un petit ami avec d'aussi mauvais goûts!
- Ça veut dire que t'aimes Chloé?
- Elle est le meilleur personnage de toute la série. Elle est imparfaite mais elle est humaine et c'est elle la plus réaliste.
- N'empêche qu'elle a harcelé Marinette et qu'elle est une mauvaise personne.
- Elle fait tout ça juste pour impressionner sa mère. Puis, elle faisait des efforts. C'est cette pimbêche de Ladybug qui a tout gâché.
- T'as un sacré problème avec les personnages principaux, toi. T'es toujours en train de les critiquer.
- C'est parce que la plupart du temps, ils sont mal créés et ont des avantages sur les autres personnages bien meilleurs qu'eux tout simplement parce qu'ils sont les personnages principaux.
Nous passons un long moment à parler des pires et des meilleurs personnages principaux que nous avons déjà rencontré dans des livres. Nos avis se convergent souvent mais pas toujours. Nous finissons par arrêter notre discussion lorsque nous arrivons là où je voulais. Je montre le bâtiment à Harvey, en guettant chacune de ses réactions.
Il semble ébahi et c'est normal. Il ne s'attendait sûrement pas à tomber sur un immeuble de sept étages abandonné au milieu de ses bois. Des lianes en longent les murs et il y a même un arbre sur les bois. Je me tourne vers lui avec un petit sourire moqueur.
- Alors? Tu en penses quoi?
- C'est vraiment trop beau. En plus, c'est tellement mignon. J'ai déjà vu des mecs amener leurs mecs dans des bâtiments abandonnés dans les romans. Je ne me serai jamais douté que ça m'arriverait un jour.
- Ça me fait plaisir que ça te plaise mais c'est sûrement pas aussi glamour que dans les livres. Je ne suis pas la seule personne à connaître cet endroit et tu n'es pas la première personne que j'amène ici.
- Ah, et qui as-tu déjà amené ici?
- Lory. Cette meuf sait absolument tout ce qui se trame dans ma vie.
Il ne me répond rien donc nous entrons dans l'immeuble gigantesque abandonnés. Le téléphone de Harvey est la seule source de lumière dans ce noir profond. Je le vois regarder l'endroit avec un regard douteux.
- Pourquoi il y a toutes ces bouteilles par terre? Il me demande, en regardant les bouteilles éparpillées partout sur le sol.
- Il y a des gens qui viennent parfois faire des fêtes ici. Le nettoyage n'est sûrement pas leurs point fort.
- C'est en venant à ces fêtes que tu as découvert cet endroit? C'est pas ton genre pourtant.
- T'as raison, c'est pas mon genre. Je suis venu à l'une de ces fêtes pour accompagner Colton. Il en avait entendu parler et il est venu pour voir comment c'était. Les journalistes, tu sais. Moi en tant que bon petit ami je l'ai accompagné. Nous sommes revenus beaucoup de fois car il voulait écrire un article sur ces fêtes. Je suis sûre qu'il l'a fait et que cet article est merveilleux.
Je ne peux empêcher un sourire de se glisser sur mes lèvres et ma gorge se serre un peu. L'amertume vient encore s'installer dans mon cœur. Cette rupture n'arrêtera jamais de m'atteindre. Il n'y a qu'une seule différence, maintenant je suis prêt à la chasser cette amertume.
- Tu étais vraiment amoureux de lui, hein? Me demande Harvey, alors que nous commençons à monter le long escalier qui mène au septième étage.
Harvey ne sait pas à quel étage nous allons et c'est mieux ainsi.
- Oui, j'étais amoureux de lui. C'était mon meilleur ami et mon petit ami à la fois. J'aurais pu lui donner mon cœur s'il en avait besoin, croit moi.
- Et moi? Qu'es-tu prêt à donner pour moi?
Un sourire taquin prends possession de mes lèvres et j'essaye de regarder mon petit ami dans les yeux. L'éclairage précaire de l'espace ne me le permet pas.
- Si je te dis mon pénis et mes testicules, serais-tu satisfait?
- Tu veux que je te réponde en toute sincérité?
- Heu... Bien sûr que oui.
- Et bien, je me sentirais touché en profondeur et je serais énormément satisfait. Par contre, je te quitterais. J'ai de gros projets pour tes bijoux de familles et sans eux notre couple sera fade.
- Harvey! C'est ignoble ce que tu dis.
- Je sais, je rigole juste.
- Tant mieux. Je te fais tellement confiance. Il ne manquerait plus que tu me déçoives. Si jamais ça arrive, je crois que je retournerai dans ma grotte comme la dernière et que je n'y sortirai jamais.
Harvey rit d'un rire forcé et tourne la tête. Je fronce les sourcils, interloqué par un tel agissement. On dirait qu'il me cache quelque chose. Je pense aux paroles de Beverly puis à la lueur étrange que j'ai souvent moi même remarquée dans ses yeux lorsque nous nous sommes à peine rencontrer. La panique m'envahit d'un coup. Est-ce que Harvey pourrait me cacher quelque chose?
Je me fous une claque intérieure et m'interdit de penser à ça. Je fais confiance à Harvey. C'est mon petit ami et je lui confiance. S'il y a quelque chose que Harvey ne me dis pas, c'est que ça ne doit pas être important.
Et là, en plein milieu de l'escalier interminable je ressens une sensation flippante. Je sens un vent froid caressée mon coup et j'ai la troublante sensation d'avoir un regard braqué sur moi. Je regarde en bas mais ne voit rien d'autre que du noir. Ce n'est pas la première que je ressens cette sensation. Je l'ai ressentie quelques autres fois depuis le début de Janvier.
- On n'est pas encore près d'arriver à notre destination? Me demande Harvey, sur un ton exaspéré qui me fait presque sourire.
- T'inquiètes, on y est presque.
- T'es un si mauvais menteur, Joe. J'espère pour ton bien que je ne vais pas encore me perdre.
- Mais laisse moi tranquille avec cette histoire de la plage. On ne serait pas ensemble si je n'y avais pas invité.
- Tu n'aurais pas pu me déclarer ta flamme dans la cabane?
- Ça n'aurait pas été la même chose. Laisse moi tranquille avec cette histoire.
Il m'obéit mais ne cesse de se plaindre doucement. Un bon moment après, nous arrivons au septième étage. Harvey est ébloui par la beauté de la pièce. Elle a deux grandes baies vitrées fissurées par endroits qui donne une vue unique sur la forêt et le ciel dégagé. Il n'est pas bourré d'étoiles mais il est assez beau. Le croissant de lune qui y dort ne brille pas autant que la pleine lune mais elle éclaire bien la pièce.
- C'était quoi ici, avant qu'on l'abandonne? Me demande doucement Harvey, des étoiles pleins les yeux.
- Je ne sais pas vraiment mais je crois que c'était une usine.
- Cet endroit devait être le bureau du patron.
- Ça importe peu, maintenant il est à nous.
- Ouais, t'as raison. Viens, allons nous asseoir.
Je le suis et nous nous asseyons devant l'une des baies vitrées gigantesques. Harvey coupe la musique de son téléphone, éteint la lampe puis le mets dans sa poche. Nous restons silencieux un moment à regarder les étoiles. Je pense que nous aurions pu passer toute la nuit ainsi. J'ai décidé que ce ne serait pas le cas. Je prends la main de mon petit ami dans la mienne et il se tourne vers moi. Il semble attendre une explication.
- Tu sais une question que je me pose? Je lui demande dans un chuchotement pour ne pas briser l'ambiance magique.
- Je ne lis pas dans les pensées, le fossil.
- J'ai cru que t'allais arrêter de m'appeler ainsi éternellement.
- Peut être que je le ferais si tu continuais de m'appeler gamin.
- Je te vois plus comme un gamin.
- Pourtant, j'ai toujours dix-sept ans.
- C'est pas là la question. Tu veux savoir ce que j'ai à te demander?
- Bien sûr. Quel genre de petit ami je serais, si je ne pouvais même pas t'écouter?
- Tu serais un mauvais petit ami, j'en ai bien peur. Bref, revenons à nos moutons. Je me demandais juste comment tu nous vous toi et moi à l'avenir?
- Je n'y ai pas vraiment pensé, en fait. J'imagine que l'on sera le couple bizarre toujours en train de lire. Vu que je vais devenir un grand acteur, je t'imagine jaloux et grincheux. Puis Lory et mes amis ne nous laisserons pas vivre notre vie tranquillement. En plus, on aura aussi un mouton de compagnie.
- Tu veux avoir un mouton de compagnie?
- Non, pas du tout. Juste j'ai trouvé ça drôle quand tu nous a dit de revenir à nos moutons.
- Alors, tu te moques de moi?
- Non, pas du tout. Je n'y ai juste pas pensé, tu vois. Tout ce que je sais c'est que je veux être avec toi. Par contre, je sais très bien ce que je veux faire avec toi maintenant.
Sa voix devient un peu trop taquine lorsqu'il dit sa dernière phrase et son regard, mon dieu! Pas besoin d'être très intelligent pour voir qu'il fait allusion au sexe. Surtout avec le nombre d'avance qu'il m'a fait durant le mois de Janvier. Dès fois, j'ai l'impression qu'il me désire depuis des années et que maintenant qu'il est mon petit ami il ne peut plus attendre. Cette idée est stupide. Harvey ne me connait que depuis quelques mois et il n'a vu mon corps que pendant nos vacances.
- S'il te plaît, Harvey, dis moi que tu ne penses pas à ce que je pense, je lui réponds finalement, voyant que son regard ne change pas.
Il éclate de rire et se colle complètement à moi.
- Si tu parles du jeu que l'on a fait sur la plage de Fortilus, oui nous pensons à la même chose.
- Quel jeu?
- Deviner le mots auquel on pense en donnant la première lettre. J'étais persuadé que t'allais pensé au sexe. Quel gros pervers t'es, Joseph Martin.
- Et bien jouons à ce jeu mon cher. C'est à toi de commencer.
- Hmmm... C?
- Cruche?
- Cœur. Maintenant, J.
- Joie?
- C'est ça, le fossil. T'as gagné.
- Allons pour T, alors.
- Têtu?
- Tu. E, maintenant.
- Écuyer?
- Es. Allons pour M.
- Malade!
- Non, mien.
- Attends? C'est moi ou tu viens de me dire "tu es mien"?
- Sur la plage je t'ai dit que je t'aime de la même façon et tu n'as rien capté.
- J'étais sûrement trop concentré sur la musique. Par contre, il y a un truc qui ne va pas. Je ne suis pas tien, Joe. Pas encore.
Sans attendre plus longtemps, il me saute dessus et colle ses lèvres aux miennes. Pour quelqu'un qui n'aime pas embrasser, il embrasse étonnamment très bien. Il ne lui en faut pas plus pour qu'il vienne à nouveau avec ses avances. Il déboutonne mon jean et ça me fait regretter amèrement de ne pas porter de sous-vêtements. Sa main explore chaque centimètre de mon sexe. Le désir monte en moi, en même temps que le sang monte se gonfle dans mon sexe. Je deviens de plus en plus un prédateur mais je respire un grand coup et pousse doucement Harvey de moi. J'enlève sa main de mon pantalon et croise son regard confus.
- Pourquoi tu n'arrêtes pas de me repousser? Il me demande sur une voix encore plus confuse.
- Harvey, notre relation est trop fraîche pour que l'on explore cette facette d'elle. Je sais que tu désires avoir ta première expérience sexuelle mais tu dois attendre. Nous devons être sûr de nous connaître complètement avant d'avoir des relations sexuelles. Je ne voudrais jamais coucher avec toi, en sachant que tu pourrais le regretter plus tard. Je veux que tu en sois sûre.
- Ce que tu dis est tellement beau et fait tellement de bien à mon cœur mais ça ne soulage pas mon érection et la tienne non plus. Tout ce dont j'ai envie là maintenant, c'est de toi.
Je regard son pantalon et je vois son sexe prêt à le trouer d'une seconde à l'autre. C'est que ça doit lui faire mal. Les auteures de BL prennent toujours un malin plaisir à donner des érections aux protagonistes chaque cinq minutes sans se douter de comment ça peut faire mal une érection. La solidarité masculine m'empêche de laisser Harvey avec une telle douleur.
- Bon, Harvey j'ai une solution. Je ne devrais pas non plus le faire mais je veux t'aider à te soulager. Je te propose que l'on s'aide un peu.
Il accepte ma proposition et nous faisons ce que nous avons à faire. Je ne pense pas avoir de détailler ce qu'il se passe. Si vous savez comment ça se passe, tant mieux. Si vous ne le savez pas, ce n'est pas à moi de vous pervertir. Google peut très bien vous aider.
Tout ce que je peux vous dire c'est que l'on peut très facilement voir que Harvey est un débutant. Il ne sait absolument pas comment s'y prendre et sa semence n'a pas attendu une minute pour venir l'arroser. la mienne est venu quelques minutes plus tard.
Maintenant, nous sommes tous les deux couchés sur le sol, les braguettes ouvertes. Nous sommes essoufflés et Harvey est souriant. On dirait qu'il me désire vraiment beaucoup. Je dois avouer que ça fait du bien à mon égo. Maintenant, je vais essayer d'être encore plus beau.
- Tu as des doigts de fées, Joe. Si jamais on m'avait dit que tu pouvais me faire jouir en si peu, je n'aurais pas cru, finit par me dire mon petit ami, en montant son caleçon puis sa braguette.
- Je n'ai pas des doigts de fées. T'es puceau, Harvey, n'importe qui aurait pu te faire jouir en deux secondes, je me moque de lui alors que je monte moi aussi ma braguette.
- Tais toi et accepte mon compliment. Je ne suis pas le petit ami de n'importe qui donc je m'en fiche du reste. Il n'y a que toi qui importe, Joe.
- Toi, t'as pas besoin de doigts de fées. Tu arrives presque à me faire jouir avec ce genre de parole.
- Le menteur! Gardes tes disquettes pour d'autres idiots ou d'autres idiotes. Moi, j'ai un cerveau.
Je pouffe doucement puis m'approche de lui. Je fais semblant de l'embrasser mais en vrai je prends juste son téléphone dans sa poche. Il n'y voit que du feu et m'embrasse doucement. L'odeur de mon sperme et du sien sur ses habits me fait sourire doucement dans le baiser.
- Tu ferais mieux de faire attention, Harvey, je lui dis doucement, alors que nos lèvres de décollent.
- Attention à quoi?
- A ça!
J'allume rapidement la lampe de son téléphone puis me mets à courir avec. Voyant que je compte le laisser dans l'endroit dénué de lumière, il se lève rapidement et se mets à me suivre.
- Joe, attends moi! T'es taré ou quoi!? Il me demande, alors que je commence à descendre l'escalier.
En temps normal, j'aurais arrêté ma blague et me serait excuser mais ce soir j'ai la tête à m'amuser. Ce soir, j'ai envie de sortir de ma cave. Donc, je continue à courir même sous les protestations, les insultes et les menaces de mon petit ami. Je manque de tomber plusieurs fois mais ça me fait juste éclater de rire.
Je suis heureux.
Je descends plus rapidement que jamais les étages, la sueur me collant à la peau et Harvey à mes trousses. Je suis encore plus essoufflé que quand Harvey me faisait visiter le sixième ciel. Ça aurait pu être le septième mais il débute tout juste.
Je finis par sortir de l'endroit et arriver à la forêt. Je n'ai pas me temps d'aller trop loin. Harvey me saute dessus. Son téléphone tombe de mes mains et nous commençons à rouler dans une pente. Nous finissons par nous arrêter mais quelque chose pique ma fesse droite. Une grosse épine! Je pousse un cri strident. Harvey m'aide à l'enlever mais ne manque pas de se moquer de moi.
Nous remontons la pente et nous récupérons son téléphone, avant de commencer à marcher vers la ville à nouveau. Nous sommes puant. Nous sentons la transpiration, le sperme et la terre se colle à nos peaux. Si jamais quelqu'un nous rencontre dans cette forêt, ça risque de mal finir. Si cette personne est un trouillard, on lui causerait un AVC. Dans le cas contraire, ce sera à nous d'encaisser pas mal de coup.
Notre démarche rapide permet à Harvey et de moi de retrouver la ville rapidement. Nous marchons encore plus vite puis nous finissons par arriver à mon appartement. Je lui propose de venir y prendre un bain et il accepte. Nous y entrons silencieusement.
- Tu veux te baigner avant ou après moi? Je lui demande, en m'asseyant sur mon canapé.
- Moi, j'aurais préféré que l'on se baigne ensemble. L'eau se fait rare. Nous ne devons essayer de l'éconmiser au plus qu'on peut.
- Donc, tu veux te baigner avec moi?
- Oui.
- C'est cool mais s'il te plaît ne me fait aucune avance sexuelle.
- A t'entendre, on pourrait croire que je suis un nymphomane qui essaye toujours de te baiser.
- C'est ce que tu es, en quelques sortes. Depuis la soirée du nouvel an, tu prends un plaisir fou à me tenter?
- Tu peux te taire? Tout ce dont j'ai envie, c'est d'enlever l'odeur de ce sperme et de sueur sur mon corps.
- Suis moi.
Il me suit et je l'amène dans ma salle de bain. Je me rappelle de la soirée où j'ai vomi devant lui ici et ça me fout un peu de gêne. J'ai nagé dans mon propre vomi sous ses yeux. Je me demande comment il peut faire pour sortir avec moi, après avoir vu ça.
Nous nous déshabillons dans les toilettes et je vois l'hésitation dans les yeux de Harvey avant d'enlever son caleçon. Nous entrons sous la douche. Je remarque que mon petit ami semble aussi fermé que lorsque nous n'étions pas encore amis. Il évite à tout prix mon regard.
J'ouvre l'eau du robinet et m'approche de lui. Il n'y a même plus assez d'espace pour qu'une mouche passe entre nous. Nos corps sont littéralement collés l'un à l'autre. Je caresse chaque parcelle de peau qui s'offre à moi et il ferme ses yeux. Lui qui prétendait vouloir économiser l'eau. Il a raison de vouloir devenir acteur, il est un très bon menteur.
Je lui donne un tendre baiser sur le front et passe mes mains sur les poils de son ventre. Je ne tarde pas à essayer de faire taire ses insécurités. Depuis qu'il m'en a parlé à la plage, j'essaye toujours de l'aider.
- Tu es parfait, Harvey. Ton corps n'est pas banale. Aucun corps n'est banale, ne l'oublie pas, je lui souffle, alors que nous laissons l'eau se gaspiller encore.
- Pas d'avance sexuelle, Joe. Tu devrais être capable de respecter ta propre règle.
Je roule des yeux devant sa réponse, alors qu'il commence enfin à me regarder dans les yeux.
Je ne lui réponds rien et nous commençons réellement à nous baigner. je lave son corps, il lave le mien. Une fois finis, nous sortons de la pièce avec nos serviettes au tour du rein.
Je prête à Harvey des vêtements à moi très large et je me mets ce que je portais avant d'aller le rejoindre. Il me dit qu'il ne compte pas dormir sur mon canapé une nouvelle et se couche dans mon lit. Je le rejoins. Mon lit n'étant pas très grand, il passe une bonne dizaine de minutes à se plaindre du fait que je sois trop proche de lui. Il n'aime pas dormir accompagné.
Il finit par dormir, alors qu'il est quatre heure du matin. Du moins, c'est ce que je crois. Car dans le silence de la ville qui se réveille, il murmure quelques mots qui transforment mon cœur en tortue ninja. Quelques mots qui me font sourire, alors que je fais semblant de dormir moi aussi.
- Je n'ai plus aucun doute, je suis amoureux de toi à cent pour cent.
💌📖
Alors, vous avez survécu à ce chapitre? Moi j'ai adoré l'écrire, c'est donc l'un de mes favoris. N'hésitez pas à me donner vos avis.
On peut voir Joe commencer à évoluer pleinement dans ce chapitre. Il comprend que sa rupture et ses déceptions ne doivent plus l'empêcher de se jeter à l'eau dans de nouvelles relations. Pensez vous que ça va durer.
On a aussi eu une scène (non écrite) de branlette entre Joe et Harvey. J'ai failli l'écrire mais je veux que mon histoire reste tout public et je n'ai pas envie d'ajouter un côté spicy à cette histoire.
Sinon, vous préférez Joevey en couple ou lorsqu'ils étaient amis?
Bref, assez parler je vous poste ce chapitre une bonne fois et pour toute.
Bye! A samedi 🌈💙
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