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~14~

Harvey

Vous avez déjà sûrement déjà regardé au moins un film romantique, pas vrai? Si ce n'est pas le cas, ce n'est pas de ma faute. Si c'est le cas, vous avez sûrement déjà vu ce genre de scène de scène où tout va bien et où on montre les choses en accéléré avec une douce musique addictive. On montre les protagonistes au cinéma, en train de pic niquer, en train de cuisiner et ils sont toujours en train de sourire. C'est ce que à quoi ma vie ressemble depuis le mois de Janvier qui vient de passer.

Joe et moi, on vit notre meilleure vie de couple. Nous avons eu plusieurs appels de plus de quatre heures, je passe tous les jours à la librairie et nous sommes même aller au cinéma ensemble. Il n'y a plus question de tact ou de gêne entre nous. On est tellement proche que je lui envoie même mes vidéos de moi en train de danser alors que je danse comme un Kangourou. Au rythme où nous allons, il ne me faut que très peu pour finir par tomber amoureux de lui.

Après, il y a eu ces petits moments qui on fait tâche dans ce filtre de rêve que prend ma vie. Pour commencer le combo Stéphane, cours de physique et Jacky mon prof de physique. Ces trois là ne vont jamais arrêter de me pourrir la vie. Puis, il y a eu mon petit accident de voiture avec Harry. Il m'a forcé à aller à une soirée de ses potes encore une fois. Dommage pour lui, il a percuté une voiture sur le chemin de la fête. Il a donné de l'argent pour la réparation à la propriétaire, celle-ci n'a pas porté plainte donc ça va. Par contre moi, je le menace et lui dit que je dirai ce qu'il s'est passé à mon père s'il me contrarie à nouveau.  Il a mordu à l'hameçon. Puis il y a eu Ary qui est venu me voir cinq jour après la fête de fin d'année. Ça a été très différent avec elle.

Elle m'a en premier parler de comment elle ne se sent pas bien. Elle n'aime pas rester chez elle. Il y a sa mère qui n'arrête pas de lui dire qu'elle devrait être plus féminine et perdre du poids car sinon elle ne trouvera pas de mec. Putain madame, votre fille est parfaite puis elle aime les meufs! Il y aussi son père qui est sexiste et qui n'arrête pas de lui dire que ses vêtements son trop courts, que le maquillage qu'elle mets des fois est un maquillage de pute. Il y a son grand frère qui est un putain de connard qui n'arrête pas de jouer avec des filles qu'il n'aime pas pour prendre leurs virginités. Il y a sa grande sœur qui harcèle une fille de son université. Apparemment, la fille a pris la copine d'une amie à sa grande sœur donc sa grande sœur veut la faire payer. Sa famille l'étouffe.

Elle a aussi des problèmes avec Ella. Lors de la soirée de fin d'année, les filles de son école à elle était là. Elles ont commencé à lui lancer des remarques grossophobes et homophobes. Ella a voulu les insulter mais elle lui en a empêchée. Ella est énervée depuis et ça roule mal entre elles. Malgré tout ça, Ary reste un ange.

Après m'avoir raconté tout ça, elle m'a dit des mots qui m'ont déconcerté. Elle m'a prouvé sa bonne mémoire, en me disant :

- Je sais que t'aimes pas quand on s'incruste dans ta vie privé et amoureuse mais je vais tout de même le faire. Ne t'inquiètes pas, je ne me montrerai pas aussi intrusive que les autres. J'ai juste remarqué que ton petit ami est le portrait craché de José Martinez, le second personnage principal de Marche Avec Moi. Lorsque je l'ai vu à la soirée je me suis dit que je le connaissais. Puis en y repensant, j'ai remarqué qu'il ressemble au dessin de José Martinez sur la couverture du livre. Tu me l'as tellement montrer, ce livre. Puis, je suis aller regarder tes abonnement insta. J'ai vu son compte, Joeoej_mtn. C'est là que j'ai vu que son vrai nom c'est Joseph Martin. Ça m'a vraiment surpris.

Elle s'est arrêtée et je n'ai pas su quoi lui répondre. Elle a découvert. Voyant que je ne pouvais pas lui répondre, elle a continué sa lancée en disant :

- Je ne sais pas si c'est pour ça que tu t'es rapproché de lui mais c'est bizarre. Je ne sais pas si tu lui as dit à quel point tu aimes José Martinez qui est son sosie mais si ce n'est pas le cas tu devrais lui dire. Lorsque j'ai appris que ma rencontre avec Ella n'était pas le fruit du hasard et qu'elle avait tout planifié parce qu'elle me suivait longtemps sur Insta, je lui en ai vraiment voulue. Donc, ne mens pas à ton mec toi. Ce serait ignoble que tu lui caches ça. Encore désolée pour l'intrusion.

Puis elle m'a fait un bisous sur le front et est partie. Je l'avoue, ses paroles me touchent beaucoup. Après y avoir pensé, je trouve qu'elle a raison. Je dois dire à Joe pourquoi je me suis vraiment approcher de lui. Si jamais j'arrivais à apprendre que Joe m'a mentit sur la raison pour laquelle il s'est approché de moi, je me sentirais un peu trahi. Donc, je dois le lui dire. Ce ne sera pas facile je le sais mais je dois le lui dire.

Parmi les quelques événements qui ont fait tâche dans le filtre de rêve de ma vie, il y a aussi eu Srik. Il n'allait pas vraiment bien. Il a écrit une petite pièce de théâtre pour son club mais il a reçu beaucoup de critiques après l'avoir présentée. Ça lui fait mal. Il a passé des mois à essayer de rendre cette pièce parfaite et des gens lui balancent toutes les faiblesses de son texte en cinq minutes. Toute la bande a dû se montrer présente pour lui. Dieu merci, il a fini par retrouver sa motivation et prends maintenant les critiques à cœur ouvert pour essayer de s'améliorer. Les gens peuvent penser que le théâtre et la comédie sont faciles mais c'est faux. Ce sont juste des gens normaux qui exposent leurs humours aux gens sans savoir s'ils arriveront à les faire rire. Il y a une certaine pression derrière le tout.

J'ai aussi eu mon bulletin. J'ai réussi ce trimestre avec soixante-deux pour cent. Mirko est le seul de notre bande à ne pas y être arrivé. Il a eu quarante-sept pour cent. Un petit effort et il pourra y arriver.

Bref, je dois dire au revoir à Janvier. Il est temps que je revienne au présent. Là, je suis couché sur mon lit en train de lire. Bah non, je ne lis plus. Je me suis encore perdu dans mes pensées. Je grogne de frustration et laisse tomber le livre sur mon lit. Depuis que je sors avec Joe, je ne lis presque plus. J'avais décidé de compenser ça aujourd'hui. Vu que je suis malade, je passe toute la journée au lit. J'avais pris la décision de passer la journée à lire mais il n'a fallu que je pense à Joe une seule fois pour que je perde le fil de ma lecture.

Je finis par soupirer, acceptant l'idée que mon plan ait été foiré. C'est qu'il a de l'effet mon petit Joseph Martin. Il est comme ça aussi, José Martinez. Il a fait perdre totalement la boussole à Henry Speechy, ce petit merdeux trop ouvert.

Je continue de penser à mon roman favoris avant de bailler. Je mets mes écouteurs volume maximum et entre sous mon drap. Je tousse à cause de cette garce de grippe que j'ai attrapé et lâche un juron. Je déteste avoir de la grippe.

Je passe les trentes prochaines minutes à écouter Déjà Vu de Olivia Rodrigo en boucle. Je finis par laisser ce monde pourri. C'est toujours comme ça quand j'écoute de la musique. J'arrive toujours à me sentir dans un autre monde où ni problème ni temps n'existe. C'est dans ce genre de moment que j'adore faire des petits Fake scénarios avec José Martinez. Je devrais en faire un maintenant. Dommage, je n'y arrive pas. Un individu mal intentionné se donne le plaisir d'arracher mes écouteurs à mon oreille. Je ne pense pas avoir besoin de préciser qu'il s'agit de Harry mon putain de grand frère chiant.

- Mais qu'est-ce que tu me veux? Je lui crie presque dessus.

- Descend d'un étage, Harvey. C'est pas parce que tu me fais un chantage à deux balles à cause de mon accident que t'as le droit d'être aussi irrespectueux envers moi. Corrige ton language et surtout ton ton, me répond strictement mon frère avec un visage fermé.

- Excuse moi mais c'est énervant. Tu es toujours en train d'arracher mes écouteurs à mes oreilles.

- C'est pas ma faute si tu t'enfermes toujours avec ton casque aussi bruyant qu'un volcan en éruption.

- T'as jamais vu un volcan en éruption.

- J'ai regardé des vidéos de volcan en éruption sur le net. Différemment de certains, je ne passe tout mon temps à me casser les oreilles et à lire.

- Tais toi, Harry. Tu es venu dans ma chambre juste pour me faire la morale ou quoi? Je te préviens déjà, je n'irai à aucune soirée avec toi.

- Il n'est pas question de sortie aujourd'hui. Il y a juste unLpmp qui demande à te voir. Un ami à toi selon ses dires.

- C'est qui?

- C'est ton ami, pas le mien. Arrêtes d'être con.

- Toi, arrêtes de causer des accidents.

Je le laisse en plan dans la chambre et descend en bas voir de qui il s'agit. Je vois mon Joe assis sur mon canapé. C'est définitivement pas croyable. Je ne l'attendais pas donc ça me surprends de voir qu'il est là. Il semble terriblement gêné et mes parents ne cessent de le fixer avec insistance. Je lui fais un petit signe de la main et lui dit de venir me trouver. Il salut mes parents et s'avance vers moi. Nous rencontrons Harry dans l'escalier et il ne cesse de fixer Joe avec insistance. Le pauvre doit sûrement se sentir trop mal à l'aise. Nous finissons par arriver dans ma chambre et je l'invite à s'asseoir sur mon lit à côté de moi. Je ne tarde pas à lui exprimer ma surprise.

- Tu me surprends tellement, mec! Je ne me serais jamais attendu à ce que tu viennes chez moi.

- Pourquoi ça? Il fallait que ça arrive quand même. Moi, je suis un mec sérieux. Quand tu sors avec moi moi, je viens voir tes parents puis on va à la mairie.

- T'es venu demander ma main à mes parents?

- Pas encore, idiot. Tu es malade, le moins que je puisse faire c'est venir te voir et t'apporter un livre.

- Ça veut dire que tu m'as apporté un livre?

- Non, tu as déjà causé trop de perte à mon compte en banque comme ça.

- Connard.

- Pédé.

- Tapette.

- Cafard.

- Clochard.

- Humain qui lit avec de la musique.

- Petite merde.

- Selon toi, entre une petite merde et celui qui embrasse une petite merde qui est pire?

- Mon égo est plus grand que ma sincérité donc je dirai la petite merde.

Joe éclate de rire et encore une fois sa beauté me frappe de plein fouet. A ce moment, je comprends que Henry Speechy est un piètre narrateur. Il n'a pas pu décrire la beauté de José Martinez à sa juste valeur. Il a dit que José Martinez est aussi beau qu'on dieu. C'est clairement une insulte à la beauté de José Martinez et de Joe. Ça ne se fait pas de les comparer à un standard de beauté quand ils sont eux-mêmes un standard. Un mec qui te donne envie de faire des trucs salaces juste avec un sourire innocent est définitivement plus beau que n'importe quel dieu.

Joe finit par se reprendre et arrête de rire.

- Bref, arrête d'être un vrai clown Harvey. Ça va malgré ta grippe?

- Elle est pas trop grave t'inquiètes. J'éternue et je tousse entre moment mais ce n'est rien de grave.

- Hier soir tu m'as dit que tu te sentais comme si t'allais mourir.

- C'est pas ma faute si je suis le roi de l'exagération.

- C'est de la faute de qui alors?

- Je sais pas, la faute de Harry peut-être.

- Mais il a quoi à voir avec ça au juste?

- Rien mais j'aime bien le faire passer pour le grand méchant loup.

- C'est pas cool, il a l'air cool ton frère. En plus, il te ressemble.

- Mais pourquoi tout le monde pensent ça. On se ressemble pas du tout. Il a le visage rond et le mien est allongé. Mes cheveux sont horribles sans gel et les siens ont naturellement des waves. On a juste la même couleur de peau et c'est tout.

- A t'entendre on dirait que t'aimes pas vraiment ton frère.

- Non, je l'aime beaucoup. Il peut être vraiment chiant et me casse toujours les couilles avec ses histoires de vie sociale mais je l'aime quand-même. Lui aussi il m'adore.

- Vous avez une relation fusionnelle?

- Pas vraiment, on est toujours en train de nous quereller mais une fois on a été grave fusionels.

- C'était quand?

- Lorsque mes parents ont découvert que j'étais gay. Ils avaient trouvés un livre donnant de nombreux conseils sur le sexe gay dans ma chambre.

- Wow, c'était vraiment sauvage. Tu avais quel âge?

- Quatorze ans, c'était il y a trois ans. Ils étaient vraiment choqués. Ils ont donc fouillés ma chambre et ont compris que je ne lisais presque rien d'hétéro. Ils m'ont enfermés dans ma chambre et n'ont pas su comment agir. Harry est rentré tard la nuit, ils lui ont raconté la situation. Ce jour-là, il m'a fait pleurer. Il est venu ouvrir la porte de ma chambre. Il a dit à mes parents "Si jamais vous abandonnez Harvey parce qu'il aime les hommes, vous pouvez vous dire que vous n'avez plus de fils". J'étais en admiration devant lui. On est donc devenu fusionnels. Mais il n'a fallut que trois semaines pour que l'on devienne en guerre à nouveau.

- Il est cool, ton grand frère. Peu de personnes auraient fait ça. Il est en couple?

- Si tu savais comment ça sonne mal. Tu me dis que mon frère est cool puis tu me demandes s'il est célibataire. Fais attention à ce que tu dis, mec.

Joe éclate de rire puis il s'approche de moi et m'embrasse. Je me sens encore une fois obligé de dire que je n'aime pas embrasser. Il n'y a rien de plaisant à mélanger ma salive avec celle de quelqu'un d'autre. Même si cette personne est le portrait craché de José Martinez.

- Ton frère est mignon et semble adorable mais tu n'as pas à t'en faire. Je ne te tromperai avec personne. Sans compter le fait que je suis bien trop coincé pour ça.

- Tant mieux.

- Sinon et tes parents? Depuis, ils le vivent comment ton homosexualité?

- Je ne peux pas répondre à cette question. Ils ne m'ont jamais vraiment donnés leurs point de vue. Ce qui est sûr c'est qu'ils essayent de m'accepter. Ce ne sont pas le genre de parent qui porteront des habits remplis de drapeaux arc-en-ciel pour me soutenir mais ils ne me jugent pas bon plus. Pas mon homosexualité, en tout cas. Ils n'en parlent pas mais ils n'ont pas changés avec moi. La seule chose que j'ai pu remarquer c'est qu'ils ne s'intéressent pas à ma vie amoureuse alors qu'ils s'intéressent à celle de mon frère.

- Tu devrais être heureux. Eux au moins n'ont jamais essayer de te caser avec personne.

L'amertume que j'entends dans sa voix me brise le cœur. Cette histoire avec son ex et avec ses parents lui font encore du mal. Je m'approche de lui et passe mon bras autour de son cou. Nous ne disons plus rien. Un doux silence s'installe entre nous. Malheureusement, j'éternue fortement et gâche le côté glamour de la scène.

- Harvey? Finit par m'appeler Joe, d'une toute petite voix.

- Oui? Je lui réponds, en levant les yeux.

Ma tête étant sur son épaule, je n'arrive pas à voir ses yeux. Je ne vois que la carrure parfaite de sa mâchoire et ses beaux cheveux qui lui arrivent sur le cou. J'ai tout d'un coup envie d'embrasser sa mâchoire.

- Tu sais, j'ai un peu peur pour nous deux, il finit par m'avouer, après un bon moment de silence.

- Peur de quoi? Je lui demande, ne comprenant pas du tout ses mots.

- Peur que ça se passe mal. Mes propres parents m'ont brisés le cœur, Colton m'a achevé et l'un de mes rares amis s'est suicidé. Je ne me sens pas près à vivre ce genre de douleur à nouveau. J'ai donc peur que ça se termine entre nous, de te décevoir ou que tu me déçoives. Je ne me sens pas près à avoir le cœur brisé à nouveau, il m'avoue sur un ton vulnérable qui me touche au plus profond de moi même.

Je n'ai malheureusement pas le temps de lui répondre. J'entends frapper à la porte de ma chambre. Sans plus attendre, la personne ouvre la porte et je vois qu'il s'agit de Harry. Il nous annonce que la table est servit. Apparemment ma mère désire voir tout le monde manger à table. Il s'en va et laisse la porte ouverte derrière lui. Je pars enlever mon vieux pyjama et opte pour une tenue banale.

Une fois près, je descends avec mon petit ami et roule des yeux devant le festin de ma mère. Normalement, chacun mange quand il veut mais bien sûr ma mère a voulu impressionner Joe. Elle veut sûrement lui montrer à quel point on est une famille parfaite et supérieure à toutes les autres. Ça a toujours été ma mère ça. Se soucier tellement du regard des gens. Essayer d'être parfaite aux yeux de tous pour montrer à quel point elle est supérieure à tout le monde.

Joe et moi nous asseyons à table côte à côte. Même si nous ne sommes que quatre à vivre dans cette maison ma mère a choisi une salle à manger avec six places. A croire qu'elle se préparait déjà pour accueillir nos petit ami et petite amie à mon frère et moi. Dommage pour elle, Harry n'est pas du genre à laisser les gens savoir ce qu'il se passe dans sa vie privée. Il sort avec une certaine Eva mais ne l'a jamais présentée à personne.

Pour revenir à la salle à manger, tout le monde est en train de se servir. Joe prend une toute petite part et je ne peux m'empêcher de sourire. La façon dont il semble si réservé est trop mignonne. Nous commençons à manger en silence et je me perds dans mon assiette. J'oublie presque Joe et mes parents mais mon père se charge de me faire revenir dans la pièce.

- Alors, jeune homme, vous êtes l'ami de mon fils? Il demande à Joe de sa voix grasse, en mastiquant sa nourriture.

Joe ne répond pas sur le moment et me regarde. Je prends doucement sa main et regarde mon père droit dans les yeux.

- C'est mon petit ami, papa, je lui avoue, surprenant toute ma famille.

- Ah bon? J'ai cru que t'allais finir vieux garçon, se moque mon frère de moi avec un grand sourire.

- Il vient de quelle partie de la ville? Demande ma mère, en regardant Joe avec un regard un peu rabaissant à mon goût.

- Je viens de la partie pauvre, madame, réponds Joe, en gardant la tête haute.

Une tension s'installe dans la salle et sur le moment je ne peux m'empêcher de détester ma mère. Je trouve qu'elle est horrible mais d'ici là demain ce sera passé. C'est ma mère.

- Vraiment? C'est hyper dangereux là bas. C'est vraiment le pire endroit où l'on puisse habiter, elle ajoute sur son ton supérieur, en mangeant avec nonchalance.

- Désolé de vous contredire madame mais ce n'est plus le cas. Depuis le temps, cette partie n'est plus aussi pauvre et les problèmes d'insécurité se sont améliorés mais les préjugés sur les gens qui viennent de là n'ont aucunement changés, lui réponds Joe d'une voix remplie d'amertume qui me brisé le cœur.

Le fait de savoir que des gens - surtout Joe - puissent subir de la discrimination pour vivre dans tel ou tel lieux est dégoûtant. Ça me fait encore plus mal de me rappeler comment j'avais peur de cette partie de la ville. Peut être les gens devraient apprendre à mettre en question ce qu'on les apprend sur les couches sociales pour vraiment les découvrir eux-mêmes.

- Bon, on devrait arrêter et changer de sujet. Comment vous vous êtes rencontrés, vous deux? Harvey est toujours cloîtré ici, essaye Harry de sauver la situation sans grand succès.

La tension est encore palpable et le visage de Joe est fermé.

- Et surtout, tu travailles dans quoi? Lui demande mon père, en mastiquant toujours.

Venant d'une personne qui me disait toujours que l'on ne parle la bouche pleine, c'est décevant.

- Je suis propriétaire d'une librairie, lui réponds Joe, en essayant de ménager sa voix le plus qu'il peut.

- Tu devrais essayer de trouver un meilleur emploi, mon garçon. A la longue, il sera difficile de bien vivre si tu n'es que propriétaire d'une librairie. En plus quand tu vivras avec Harvey, ce sera pire. Investis dans quelque chose qui en vaut vraiment la peine, répond mon père, d'une voix nonchalante, en mangeant un gros morceau de viande.

- Papa, son métier lui plaît et il est très rentable. Tu n'as pas à lui dire ce qu'il doit faire, je lui réponds, essayant d'éviter la catastrophe.

- Si tu me présentes ton petit ami, je dois m'assurer qu'il puisse s'occuper de toi, Harvey. Je n'aimerais pas que tu finisses dans la partie pauvre de la ville sans rien avoir à manger, il me contre, sur un ton protecteur que je déteste.

- Ne vous inquiétez pas monsieur, je saurai prendre soin de Harvey. Je crois que je vais partir, j'ai assez mangé. Merci de votre hospitalité, répond mon petit ami à mon père, en se levant de table.

- Mais ne prends pas nos paroles d'un mauvais œil mon garçon. Nous essayons juste de te donner de bons conseils. En plus, manger te fera du bien. Tu sembles tout gringalet. On s'inquiète juste pour notre gendre, dit ma mère pour bien arrosé le tout comme la connasse qu'elle est.

Joe sort à grande enjambées et j'essaye de faire de même. Bien sûr, avec son mètre quatre-vingt cinq il arrive dehors avant moi. Moi avec mon mètre soixante dix-huit, je n'arrive que quelques secondes trop tard. Je cours rapidement et tiens mon petit ami par le poignet. Il se retourne doucement et nos regards se croisent. Le mien est rempli de culpabilité et le sien est blessé.

- Je suis désolé, Joe. Je ne pensais pas que mes parents auraient pu aller aussi loin. J'ai toujours su qu'ils ne sont pas des gens merveilleux mais je ne pensais qu'ils auraient pu te faire ça. Je suis tellement désolé, je lui dis, en m'approchant de lui.

Je suis littéralement en train de violer son espace personnel mais j'ai peur qu'il parte.

- Ne t'en fais, Harvey. Je sais que tu n'y es pour rien. Néanmoins, tes parents m'ont mis hors de mes gongs et je ne sais si je pourrai me contrôler donc je préfère rester loin de toi. Je ne veux pas te dire quelque chose qui pourrait te blesser, il me répond avec le visage tout autant fermé.

- C'est déjà la preuve que tu te contrôles. S'il te plaît, ne t'en vas pas où restes avec moi ou laisses moi venir avec toi, je lui dis quand même, en le regardant avec un regard de chien battu.

- Désolé, Harvey, je vous être seul. C'est toujours mieux de porter un fardeau à deux mais là je veux être seul, il me répond avec d'enlever son bras de mes mains.

Il m'approche de lui et me colle contre son torse plat. Il m'enlace, me baise sur le front puis part. Je reste sur le trottoir quelques secondes puis je rentre chez moi avec de la rage dans les tripes. Mes parents! Mes parents! Encore mes parents! Je n'en peux presque plus d'eux. Lorsque j'étais jeune c'était mes modèles mais plus je grandis, plus ils me déçoivent. Ce sont de bons parents mais en même temps d'horribles personnes. J'en avais à Joe, une fois pendant nos vacances.

Ce sont le genre de parents qui te donnent un repas de roi mais qui te coupent l'appétit avec leurs paroles. Le genre de parents qui te donnent tout ce dont tu as besoin mais qui sont trop rudes avec les autres. Comme je l'ai dis, je les aime en tant que parents mais pas du tout en tant que personnes.

Encore une fois, après avoir été blessé par eux, il n'y a qu'une seule chose qui puisse m'aider. Il n'y a qu'une chose qui puise me faire me sentir mieux. C'est la lecture. Depuis que j'ai douze ans, à chaque fois qu'ils me déçoivent je plonge dans la lecture. Parce que c'est mieux de plonger dans un monde où les parents ne sont pas que des mauvaises personnes qui brisent leur fils. Dans un monde où il existe des fins heureuses. Dans un monde où il n'y a pas des putains de racistes. Dans un monde où les gens semblent plus ouvert d'esprit. Dans un monde où les homophobes ont tort. Dans un monde où l'on puni vraiment le harcèlement. Dans un monde où l'on peut se sentir bien, différemment du monde où je vis. Différemment de cette maison où je passe presque tout mon temps.

Alors, je prends Marche Avec Moi et commence une nouvelle fois sa lecture. Je vais lire parce que ce monde est meilleur que le mien. Parce que ce José Martinez est meilleur que n'importe qui de mon monde. Il m'a dit des mots que je souhaite entendre. Il n'est pas insupportable comme mes parents. Il n'est pas insupportable comme ce monde con. José Martinez lui, il est parfait.

Ainsi, je me perds dans la lecture de mon livre préféré avec mes écouteurs à fond. Encore une fois, je mets mes écouteurs pour me séparer de ce monde pourri que je déteste.

💌📖

Hello, hello! Aujourd'hui je vous propose un chapitre qui commence sur une touche sucrée et qui se termine sur une touche un peu moins. Vous en avez penser quoi?

Vous aimez la relation de Joe et Harvey ou pas?

A la fin on commence un peu à comprendre pourquoi Harvey préfère les mondes fictifs au Monde réel. Vous comprenez son point de vue?

Bref, Merci de me lire. Si vous êtes arriver aussi loin, c'est sûrement parce que vous aimez un peu ce que j'écris. N'hésitez pas à me laisser un petit vote.

A mercredi ! ♥️💀

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