Chapitre 70.
Adeline se tenait sur le pas de la porte quand elle entendit la portière de la voiture claquer, puis son mari en débarquer. Elle poussa un soupir de soulagement, puis attendit qu'il arrive à sa hauteur.
— Dieu merci, tu vas bien, murmura-t-elle en enlaçant l'homme.
Wilds referma ses bras puissants sur la taille fine de sa femme qui l'observait de ses grands yeux bleus angoissés. Il ne cessait de se pâmer devant la beauté d'Adeline. Il aimait peut-être les hommes, mais il savait toujours reconnaître une belle femme et la sienne l'était. Sûrement la plus jolie de tous les États-Unis, pensait-il non sans parti pris. Elle avait ce visage délicat sur lequel couraient quelques taches de rousseur, un petit nez et des lèvres bien dessinées.
— Quand j'ai eu le message de ton service de police sur le répondeur, j'ai cru que je ne te reverrais jamais, avoua-t-elle. Ils ont dit qu'ils n'avaient pas le droit de me dire où tu étais en mission ni même à quel hôpital tu étais soigné. J'ai cru devenir folle !
La jeune femme déposa un chaste baiser sur les lèvres du policier. Même s'ils ne partageaient pas de relations sexuelles, ils étaient très proches l'un et l'autre. Ils s'aimaient. À leur façon.
— Je vais bien, la rassura-t-il.
Elle effleura son visage du bout des doigts.
— Tu as encore une brûlure sur la joue.
— Ce n'est rien.
— Je suis tellement soulagée. Aller, entre à l'intérieur, j'ai préparé ton repas préféré.
Wilds salivait déjà. Entre la prison et l'hôpital, il n'avait pas eu le temps de manger un bon petit plat fait maison depuis un très long moment. La cuisine d'Adeline lui avait manquée.
Après avoir passé sa main dans les longs cheveux blonds de sa femme, les caressant distraitement, Wilds finit par mettre fin à l'étreinte et il entra à l'intérieur. Ah, la maison, ça faisait du bien d'y être enfin après tout ce temps. Sur la table de chevet de sa chambre, comme si rien n'avait bougé, il retrouva son alliance en argent et la glissa à son doigt. Ça lui avait manqué de ne pas la porter. Il s'offrit un passage sous la douche pour se rafraîchir après ce long trajet en voiture, puis revint dans la cuisine où, sur la table, fumait son met favori. Il s'attabla devant le repas, puis remercia Adeline pour le souper. Cette dernière vint s'asseoir près de lui.
— Tu as vu la une du journal ? lui demanda-t-elle soudainement au fil des conversations qui s'enchaînaient. C'est horrible !
Wilds fronça les sourcils, la bouche pleine. Il prit le temps de mâcher, puis d'avaler avant de répondre :
— De quoi s'agit-il ?
Adeline souleva le journal pour le lui montrer.
— Un incendie criminel dans une prison, expliqua-t-elle, il y a deux morts et une évasion.
Sur le front page du journal, le visage de Wayne était placardé avec la mention « en fuite » suivi des visages de Chaz et Isaac sous lesquels il était écrit « décédés ». L'agent sourcilla à peine.
— C'est tragique, répéta-t-elle, ils disent que le fuyard avait probablement des liens avec un gros cartel de drogue latino et qu'il s'est sûrement enfui au Mexique. J'espère qu'on le rattrapera vite... Le système judiciaire ne fait vraiment aucun sens ! Il faudrait que la sécurité soit améliorée ! Et comment a-t-on pu laisser mourir deux personnes ? C'est insensé !
Wilds replia le journal et le laissa sur le côté de la table. Il prit un instant pour réfléchir à ce qu'il allait dire de peur de parler un peu trop, mais il tenait à rassurer Adeline.
— Si tu veux mon avis, commença-t-il avec prudence, ils ne sont peut-être pas si morts que ça...
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