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Chapitre 16 : Valse Cardiaque

12 Juin 2021

Le blanc laiteux de la mousse se mélangeait au bleu d'eau de la peinture maritime.

L'écume valsait sur les vagues, s'en allait vers l'horizon avant de s'en revenir vers la plage. Et alors que les remous de la mer les berçaient, Aselum fit coulisser ses yeux vers la jeune femme à ses côtés.

Son visage tourné vers le soleil était encadré de sa chevelure de filins d'or qui dansait derrière elle, portée par le vent, et formait un amas céleste. Ses paupières fermées et son sourire paisible complétaient cette scène divine.

Sans même s'en rendre compte, le jeune homme retenait sa respiration. Et ce ne fut qu'une fois que Lily tourna sa tête vers elle, yeux ouverts, qu'il avala une goulée d'air.
— Tu as du mal a respirer ? questionna l'adolescente de seize ans, soucieuse, en s'approchant d'Aselum pour observer attentivement son meilleur ami sous toutes les coutures.

Celui-ci détourna son regard, les joues légèrement rosies. Il secoua sa tête et quelques secondes suffirent pour qu'il retrouve sa couleur beige tirant plus vers le gris que le blanc.
— Je trouve qu'il fait très chaud, c'est tout, répondit-il, une main sur sa nuque, un doux sourire sur les lèvres en regardant son amie d'un œil.

Lily, les yeux plissés, jeta un coup d'œil vers le soleil, une main en visière sur son front. Le soleil était éclatant. Éblouissant. Ardent. Elle cessa bien vite son observation et reporta son attention sur son meilleur ami.
— C'est vrai ! Pour une fois, la Belgique a compris que nous sommes en été !

Aselum esquissa un léger sourire, puis porta son regard sur le tableau maritime qui s'offrait à lui. La lumière du soleil se reflétait sur les vagues comme sur un prisme.

Lui, Lily et ce cadre idyllique.

La magnificence à l'état brut.

La jeune femme appuya sur l'une de ses paumes afin de se lever, dans l'idée d'aller tremper la plante de ses pieds dans l'eau. Mais à peine fut-elle debout que de chaudes et puissantes mains vinrent enlacer les siennes.

Le contact fut électrique.

Lily eut l'impression que la foudre pénétrait sa peau, a commencé par ses doigts pour se déverser dans ses veines, jusqu'à atteindre...

Son cœur ratta un battement.

Aselum sentit  tous ses poils se redresser et un frisson le parcouru.

Il retira prestement ses mains et les fourra dans ses poches sans même les regarder, comme s'il craignait d'y voir le mal incarné.

Lui aussi avait senti cette électricité.

Le jeune homme détourna une nouvelle fois ses yeux, cette fois-ci pour les fixer sur le sable sous lui. Et il serra une poignée de grains de toutes ses forces, jusqu'à ce que les jointures de ses mains soient blanches.

Ce sentiment, au fond de lui, qui flamboyait...

Qui grandissait et grandissait, sans cesse...

Qui réchauffait son cœur...

Qui par une impulsion le forçait a sourire...

Qui l'empêchait de rester de marbre...

Peut-être n'était-il pas spécialiste en la matière, mais tout indiquait...

Lily se jeta sur lui, un grand sourire aux lèvres. Et durant quelques secondes, Aselum resta paralysé face à ce qu'il voyait. La silhouette de son amie se rapprochait, de plus en plus, et semblait planer dans les airs. Son sourire éclatant. Sa chevelure d'or et de lumière. Ses yeux verts dont l'un est fluorescent.

Elle ressemblait à une Déesse.

À une entité céleste rejetée par l'univers à cause de sa beauté qui effaçait tout le reste.

Parce qu'on ne voyait qu'elle.

Dans tout l'univers, il n'y avait que sa silhouette, que ses couleurs, que ses rêves, que sa prestance et sa présence.

Que son prénom, aux lèvres de tout un chacun.

Qu'elle.

Lily.

Sa chevelure d'or et de lumière aveuglait les ténèbres. Ses yeux émeraudes dont l'un est fluorescent colorait d'une aurore boréale les ombres. Et son sourire éloignait tous les cauchemars, toutes les peurs, tous les doutes, toutes les précautions.

Lily.

Sa silhouette.

Elle.

Elle avachie sur lui. Une expression de surprise sur son visage. Elle qui penche la tête, étonnée. Elle qui demande, d'une voix soucieuse où l'incompréhension était claire comme de l'eau de roche :
— Ça va ? Tu as l'air... Ailleurs... ?

Lily qui s'inquiétait. Pour lui. Qui posait une question. Qui lui parlait. À lui. Son visage. Tout prêt du sien. À quelques milimètres seulement.

Lui. Sur le sol. Sur le dos. Elle. Sur son ventre. Après son saut. Sa chute. Du ciel. Des étoiles. Du firmamen.
— Aselum ?

Lily. Toujours Lily. Tout proche de lui. Le fond de ses yeux inquiets. Qui ne se rend pas compte. Qui ne voit pas. Qui ne comprend pas. Cette proximité...

Il voulait demander quelque chose. Il le savait. Il l'avait amené à la plage pour ça. Pour demander quelque chose. Mais quoi ? Il ne savait plus. Il ne voyait qu'elle. Lily. Qu'elle. Plus de question. Plus de réponse. Plus de lui. Plus de rien. Juste elle. Elle. Son centre du monde. Son centre de l'univers.

Elle.

Elle qui tapota ses joues. L'air de plus en plus soucieuse. Elle dont les cheveux d'or et de lumière dansent dans le vent...

Dansent dans le vent...

Danser...

La danse... La valse...

Un bal.

Le bal des rhétos.

C'était ça. Sa question. La réponse qu'il attendait. Le pourquoi de cette sortie à la plage.
— Le bal.

Lily cligna des yeux. Le bal ? Elle pencha sa tête sur le côté, sans comprendre. Qu'est-ce qu'Aselum voulait lui dire, à propos du bal ?
— Je voulais te demander si tu voulais y aller. Avec moi.

La voix du jeune homme n'avait pas faiblit. Ni augmenté. Il avait tout dit d'une traite. Avec un visage impassible. Une carapace.

Lily se rendit soudain compte d'où elle se trouvait. Et le feu aux joues, elle roula pour se retrouver sur le sable, permettant ainsi à Aselum de ne pas avoir le poid de son corps sur son ventre. Elle roula ensuite sa tête de sorte à avoir son ami dans son champ de vision.
— Tu... Tu veux aller... Au bal... Avec... Moi ? bafouilla la jeune femme, comme si ça lui semblait surréaliste, alors que son cœur battait à du mille à l'heure.

Le jeune homme hocha sa tête. Avec le même regard de marbre. Ce qui n'aidait pas Lily à savoir si la demande l'enchantait ou pas.
— Tu sais, commença t'elle en jouant avec ses doigts, ce n'est pas parce que je suis seule que tu dois te sentir obligée de m'inviter si... Si tu ne veux pas...

Lily se mordit la lèvre inférieure, nerveuse. Aselum ouvrit sa bouche avant de la refermer tout de suite après, sourcils froncés. Il se plaça ensuite en face d'elle, posa un doigt sous son menton pour lever sa tête et pouvoir la regarder droit dans les yeux, avant de répondre, d'une voix atone.
— Je veux être avec toi.

Le jeune homme sentit la fièvre le gagner. Son cœur battait, frénétique, et des sueurs chaudes dévalaient sur son dos telle une cascade. Tout son être attendait. Tendu. Statufié.

Lily se sentit fondre. Son cœur ne battait plus. Il se baladait partout dans son corps. Elle le sentait. Sur sa main. Dans son estomac. Dans ses yeux. Dans son cerveau. Tout son corps n'était qu'un cœur qui pulsait.

Son être frémissait.

Les joues cramoisies. Les yeux tels des émeraudes constellés d'étoiles tant les larmes se précipitaient pour être spectatrices. Elle questionna Aselum

Afin d'être certaine.

Elle ne voulait ni d'une illusion ni d'une incompréhension.
— Quand tu dis... Quand tu dis..., Lily balbutia, regardait partout sauf Aselum, légèrement tremblante.

Elle souhaitait poser sa question.
Elle le souhaitait vraiment.
Mais elle n'y arrivait pas.

Sa bouche s'ouvrait, encore et encore, mais rien n'en sortait. Elle était bloquée. Figée.

Paralysée par ce sentiment qui la faisait planer.

Aselum s'avança. Prit la main de Lily dans la sienne. S'électrisa. Électrisa la jeune femme. Leurs cœurs battaient la chamade. En symbiose. Une voix s'éleva.
— Est-ce que tu veux sortir avec moi ?

Lily. Aselum. Ensemble. D'une même voix. Se regardèrent. Yeux dans les yeux. Et répondirent, encore une fois, en même temps.
— Oui.

Le temps sembla se figer.

Le visage d'Aselum s'éclaircit. Un franc et immense sourire orna ses lèvres. Son cœur frappait sa cage thoracique comme jamais auparavant. Tel un tambour. Un tambour possédé. Hyperactif. Et sans fin.

Un tambour qui jamais ne cessera de frapper.

Boum boum boum.

Lily, quant à elle, ne put se retenir.

Elle se jeta dans les bras de son petit ami.

Son petit ami.

Aselum.

Elle se rendit directement compte de son geste une fois qu'elle fut dans ses bras. Et alors qu'elle voulait se dégager, mortifiée, sachant pertinemment qu'Aselum détestait ça, celui-ci la retint.

Ses bras serrèrent Lily, avec une telle chaleur et une telle tendresse que ça aurait fait fondre la neige ou taire l'orage s'il y en avait. Ses bras, ses mains, n'étaient que la forme physique de l'amour qu'ils se portaient l'un envers l'autre.

Ce câlin n'était que la personnification de leur amour.

Rien d'autre, mis à part eux, n'existait.

Lily. Aselum.

Ensemble.

***

30 Juin 2021

Lily observa, le rouge aux joues, le reflet que son miroir lui renvoyait.

Ce reflet... Était-ce elle ? Réellement ?

Non. Ce reflet n'était que la représentation physique de son être. C'était elle, oui, mais à la troisième personne. Alors qu'elle, devant le miroir, était l'âme.

Le reflet ne possédait aucune pensée, aucune idée, aucun souvenir, mais elle, devant le miroir, si. Elle était la elle à la première personne. Elle était la vision intérieure de son être.

Lily secoua sa tête et se tapota les joues. Il ne fallait pas qu'elle divague. Pas aujourd'hui. Elle jeta un dernier coup d'œil au miroir avant de sortir de sa chambre et descendre les escaliers.

Elle vit alors Aselum.
Et Aselum la vit.

Telle la Déesse de leur voie-lactée. Et la robe, aux teintes galactiques, renforçait cette idée.

Lily portait un serre-tête d'or blanc en forme de deux serpents se faisant face, gueule béante, avec en leur centre, un émeraude polie et taillée en forme de deux croissants de lune entrecroisés. Et elle portait des boucles d'oreille en améthyste, en forme de planète.

Les deux bijoux lui avaient été offerts par Aselum, la veille, et bien que Lily ait insisté pour qu'il les reprenne, arguant que c'était bien trop, son petit ami n'en avait pas démordu. Et elle les avait gardés, non sans une immense joie et des étoiles dans les yeux.

Aselum, quant à lui, portait un costume noir, et par-dessous, une chemise blanche. Un pantalon de soirée, tout aussi sombre, et des chaussures cirées complétaient le tableau. Une cravate bleu océan seyait parfaitement à ses yeux, et rajoutait une touche de couleur à ce style noir et blanc.

Lily se précipita vers lui afin de l'enlacer.
— Tu es magnifique, chuchota-t-elle à son petit ami, des papillons dansant dans son ventre.

Ce dernier plaça ses mains autour de sa taille, ce qui électrisa la jeune femme, et lui répondit, murmurant comme elle.
— Et toi, tu es divine.

Lily nicha sa tête contre son torse, afin de cacher ses rougeurs. Aselum, quant à lui, esquissa un sourire amusé, avant de se décaler délicatement.
— Allons-y, d'accord ?

L'adolescente de seize ans acquiesça, et tous deux sortirent sur le parking où était garée la Toyota d'Aselum. Il fallut une demi-heure pour arriver au Sacré-Esprit, où le bal allait avoir lieu, et encore une dizaine de minutes pour que le jeune homme puisse trouver une place.

Si les enfants disaient ce qu'ils pensaient sans filtre, sans même penser que cela puisse froisser leur interlocuteur, il n'en était pas de même pour les adolescents qui agissaient de façon diamétralement opposée. Ils ne délivraient jamais le fin fond de leurs pensées, faisaient des détours et parlaient le plus discrètement possible afin de n'être entendu que de leurs pairs. Ils savaient que leurs messes basses blessaient, s'en fichaient, et s'en amusaient même parfois.

Et ce fut dans cette ambiance de langues pendues et fourchues que le tout nouveau couple fit son entrée.

Ça chuchotaient sur leur passage. Ça leur jetait des regards au comble de l'impolitesse. Ça les dénigrait. Ça les jalousait.

Une adolescente de l'âge d'Aselum s'approcha, un sourire charmeur aux lèvres. Sa longue chevelure en dégradée blonde et brune rendait son visage beaucoup trop aristocratique. Et la couleur sombre de ses yeux bruns était renforcée par l'eye-lineur noire que la jeune femme avait appliqué. Pour finir, sa robe rouge, dont le bas se constituait de froufrous et le haut de roses toutes aussi écarlates que le vêtement.

La jeune femme s'approchait en se dandinant et en papillonnant des yeux, et arrivée à leur niveau regarda Aselum en ignorant superbement la cavalière à ses côtés.
— Tu es resplendissant Aselum ! Tu mérites une cavalière qui soit de ton rang, non ?

Elle papillonna encore des yeux, se pencha vers le visage du jeune homme alors que ses bras restaient derrière son dos.

Aselum, la voyant faire, fronça des sourcils. Il attira à lui sa petite amie, l'enlaça, et demanda d'une voix tranchante.
— J'ai déjà cette cavalière que tu me décris, ne vois-tu pas ?

Il plissa dangereusement les yeux et continua.
— Ou alors sous-entends-tu que Lily n'est pas à la hauteur et que tu ferais une bien meilleure cavalière ?

Si la première phrase du jeune homme avait refroidi l'inconnue, la suite lui laissa entrapercevoir un espoir. Elle se dépêcha d'acquiescer.
— Oui, c'est totalement ça ! Je ferai une bien meilleure cavalière !

Aselum souri.

Ses lèvres étaient tirées jusqu'à ses oreilles. Ses yeux étaient écarquillés.

Son sourire était dément.

L'étrangère en frissonna de peur.
— Pourquoi une adolescente dont je ne connais rien, même pas le prénom, serait meilleure que ma petite amie ?

La jeune femme ouvrit la bouche, choquée, et recula d'un pas comme si elle s'était reçue un upercut. Elle riva enfin ses yeux vers Lily, comme si elle la voyait pour la première fois.
— La petite intello qui a passé deux ans à l'asile ?! Je savais que tu la supportais, mais que...

Aselum la fusilla du regard et avant même qu'elle ne puisse finir sa phrase, lui dévoila avec toute la grâce qu'il possédait son sublime doigt d'honneur, puis lâcha :
— Je te signale que la « petite intello qui a passé deux ans à l'asile », au lieu de faire la fête et de se prendre pour une poupée barbie, préférait apprendre de nouvelles choses que griller son cerveau avec de l'alcool et de l'hypocrisie. Elle est vraie, sincère, et n'a pas besoin d'un masque pour que je sois amoureux d'elle. Donc, au lieu de te croire supérieure, continue à jouer dans le poulailler de la fourberie !

La jeune femme paru estomaquée. Elle se recula encore, avant de faire volte-face et de se précipiter vers ses amis commères. Aselum, le regard encore grave et sérieux, la suivi du regard, jusqu'à ce qu'il sente la main de Lily serrer la sienne. Il se tourna alors vers elle, le visage plus doux.
— J'ai un masque, murmura l'adolescente, passant d'un pied à l'autre, mal à l'aise.

Son petit ami fronça les sourcils. Il plaça un doigt sous son menton et releva sa tête, afin que leurs regards se croisent. Il attendit ensuite que Lily développe, ce qu'elle fit, un malaise écrasant sa gorge, son ventre et ses poumons.
— Il m'arrive de sourire, de rire, d'être joyeuse, et j'aime bien ça ! Mais après tout ce qui s'est passé... J'ai l'air... Ailleurs... Souvent... Alors...

Aselum esquissa un tendre sourire puis enveloppa sa petite amie dans ses bras rassurants. Et en gardant ses yeux rivés vers les siens, lui répondit, d'une voix chaleureuse.
— Ce n'est pas un masque, Lily. Tu es humaine, c'est tout. C'est normal que ça soit plus compliqué pour toi après tout ce que tu as vécu. Personne ne peut t'en vouloir et te juger pour ça. Je ne t'en veux pas et je ne te juge pas. Je t'aime comme tu es, Lily.

Il colla son front contre le sien, et admira avec fierté le sourire apaisé qui apparu sur les lèvres de sa petite amie.
— Tu veux aller danser ? C'est pour ça que nous sommes là, après tout, non ? Qu'importe le regard des autres, qu'importe les commérages, on s'en fout. Tout ce qui compte, tout ce qui existe, c'est nous. Tu es d'accord ? questionna Aselum, d'une voix ensorcelante.

Lily acquiesça. Et tout deux se dirigèrent vers la piste de danse. Puis valsèrent.

Qu'importe les regards.
Qu'importe les messes basses.
Qu'importe le jugement.
Qu'importe la jalousie.

Ils valsaient.

La foule n'existait plus. La salle n'existait plus.

Il n'y avait plus qu'eux deux.

Eux deux qui valsaient.

Pris dans la frénésie de leur danse, les deux jeunes se rapprochèrent, de plus en plus, jusqu'à ce que leurs visages ne soient qu'à un millimètre de l'autre. Leurs lèvres se touchaient.

Leurs lèvres valsaient.

Ils s'embrassaient.

La réalité frappa Lily de plein fouet et elle recula, le souffle court. Sans même avoir le temps de se questionner sur les raisons de son subite éloignement, les portes explosèrent.

Les détonations fusèrent.

Les hurlements déchirèrent leur bulle.

Aselum et Lily se reculèrent précipitamment, mais leur dos cogna un mur.

Des silhouettes drapées d'une cape sortirent du seuil de ce qui fut des portes. Elles portaient toutes des masques de serpent. Sauf un.

Son visage écarlate était visible de tous.

Les écailles noires en relief. Ses sillons de larmes creusés et marqués. Ses yeux écarlates. Ses longs cheveux violets. Et son sourire dément.

Balthazar.
— Sssilence !

Il tira sur un adolescent de dix-huit ans qui pleurait trop à son goût. Puis sur un groupe de jeunes femmes, trop pipelettes pour lui. Il fit ensuite un tour des personnes dans la pièce, pistolet en main, toujours avec le même sourire dément accroché aux lèvres.
— Aujourd'hui, j'aimerais... quelque chossse... quelque chossse de particulier...

Son pistolet — ainsi que son regard — s'arrêta sur la tête de Lily, qui, paralysée, ne savait comment réagir. Balthazar, pour sa part, sifflota, content et fière de lui.
— Lily Aphos, écrivaine de renom aux nombreux best-seller, comme on se retrouve !

Aselum se plaça devant elle, son regard plus féroce que jamais, mais il ne put faire plus qu'une balle traversa en quelques millièmes de secondes à peine la distance entre Balthazar et son ventre. Il se plia en avant, les yeux écarquillés, la douleur tiraillant chacun de ses traits, mais tenta tout de même de se relever.

Entre-temps, Balthazar s'était avancé, et se contenta seulement de le fixer du regard durant deux secondes avant de balayer ses jambes et l'envoyer quelques mètres plus loin. Il s'empara alors de Lily et plaça l'un de ses bras sur son ventre, l'autre tenant toujours son pistolet qui visait la tête de l'adolescente de seize ans.
— Je cherchais jussstement un otage... Et tu es tout indiquée !

Sa voix sifflante paralysait Lily. Les larmes débordaient de ses yeux mais rien ne lui venait. Aucun mouvement. Aucun geste. Aucune adrénaline.

Balthazar serra d'un coup le bras qui entravait le ventre de la jeune Aphos. À tel point que Lily en cracha une salve de gouttelettes carmines.

Un souvenir traversa ses yeux, aussi vif qu'une pensée.

Elle se trouvait dans un harnais cadenassé, au-dessus d'une piscine. Une chaîne était attaché dans son dos, et l'emportait, de plus en plus, vers le fond.

Elle voyait un adolescent, derrière une vitre, avec les femmes masquées.

Ses yeux étaient des trous noirs. Ses cheveux étaient des filins d'ombres. Sa peau était aussi blanche que le cristal.

Ses lèvres s'ouvraient, se déformaient, il hurlait. Il hurlait et frappait la vitre. Avec ses poings. Avec ses pieds. Avec sa tête.

Il hurlait. Il frappait. Sans cesse.

Et elle, elle se faisait de plus en plus emportée vers le fond, paralysée par sa peur.

Le garçon réalisa l'exploit de casser la vitre, de passer à travers, et son hurlement lui parvint.

Alors que tout son corps était immergé, alors que son visage allait suivre le même schéma, le cri la secoua telle une onde de choc.
—... Débats-toi ! Débats-toi, Lily !

La peur transforme la plus chétive des créatures en une bête sauvage guidée par son plus pur instinct.

La survie.

Lily sembla se réveiller. Alors que cette voix lui hurlait de se débattre, l'adrénaline s'écoula en flots dans ses veines. Et son visage changea radicalement.

Ses prunelles rétrécirent. Son expression faciale devint féroce. Et elle retroussa ses lèvres comme le ferait un lion avec ses babines.

Et brusquement, elle planta autant ses dents que ses ongles dans la chaire de Balthazar, qui loin de s'en inquiéter, explosa de rire.

Lily se tortillait, griffait, mordait, donnait des coups de pied, mais rien à faire.

Balthazar la regardait faire, riant de manière démente. Jusqu'à vouloir faire cesser le spectacle.

Il plaça son bras sur la gorge de la jeune femme, et serra.

Lily eut beau essayer de se défaire, il était trop fort. Il l'étranglait. L'adolescente se débattait avec l'énergie du désespoir, mais ses forces s'épuisaient, l'air lui manquait, et elle s'évanouit, dans un dernier murmure :
— Az...

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