Chapitre 7
7. Jeux dangereux
Le soir tombait sur le manoir, enveloppant ses murs épais d'une ombre sinistre.
Le calme apparent du lieu contrastait avec l'agitation intérieure qui tourmentait Sofia.
Elle savait que cet homme ne la laisserait jamais partir, que chaque geste, chaque parole de sa part était méticuleusement surveillé et analysé.
Depuis le dîner , elle avait perçu un changement chez lui, une intensité nouvelle, comme si quelque chose s'était brisé.
Sofia errait dans sa chambre , essayant de dissimuler son angoisse.
Elle avait passé l'après-midi à réfléchir, tentant désespérément de trouver un moyen de se sortir de cette situation.
Mais chaque idée se heurtait à une impasse « lui » il était partout, et sa main de fer contrôlait tout.
Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua pas tout de suite qu'elle n'était plus seule dans sa chambre.
Ce n'est qu'en sentant une présence oppressante derrière elle qu'elle se retourna brusquement.
Alessandro se tenait là, à quelques pas, ses yeux sombres fixés sur elle avec une intensité qui la fit frissonner.
— Vous semblez bien pensive, Sofia, dit-il d'une voix douce, mais avec une menace à peine voilée dans son ton.
À quoi donc pensez-vous ?
Elle essaya de détourner le regard, de ne pas lui montrer la peur qui montait en elle.
Mais Alessandro ne lui en laissa pas le temps. En un instant, il franchit la distance qui les séparait et la plaqua contre le mur.
Ses mains s'emparèrent de ses poignets avec une force implacable.
— Je vous ai avertie, Sofia, murmura-t-il en approchant son visage du sien, son souffle chaud contre sa peau.
Ne me tentez pas. Vous n'avez aucune idée de ce dont je suis capable.
Sofia sentit son cœur battre à tout rompre.
Elle tenta de se dégager, mais la poigne d'Alessandro était inébranlable.
Il la maintenait fermement contre le mur, son corps massif dominant le sien.
Leurs visages n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, et elle pouvait voir dans ses yeux une lueur dangereuse, une froide détermination qui ne laissait place à aucun doute.
— Vous pensez pouvoir me défier ? poursuivit-il, sa voix devenant un murmure glacial.
Croyez-vous vraiment que je vous laisserai m'échapper ? Tout ce que vous faites, tout ce que vous pensez, je le sais déjà.
Elle se mordit la lèvre pour ne pas laisser échapper un cri.
Il était trop proche, trop puissant, et elle se sentait terriblement vulnérable.
Son esprit cherchait frénétiquement une issue, une façon de reprendre le dessus, mais elle ne trouvait rien.
Alessandro la dominait complètement, et elle pouvait sentir la tension dans chaque fibre de son être.
— Vous ne m'avez toujours pas répondu, dit-il en resserrant encore sa prise sur ses poignets.
À quoi pensiez-vous ?
Sofia prit une grande inspiration, essayant de calmer sa panique.
Elle savait qu'elle devait jouer intelligemment, trouver les mots qui pourraient peut-être l'apaiser, ou du moins le distraire.
— Je pensais... commença-t-elle, sa voix tremblante, à ma vie d'avant... à mon appareil photo.
Le regard d'Alessandro se fit plus intense, mais aussi plus curieux. Il relâcha légèrement sa prise, lui donnant un peu de répit.
— Ton appareil photo ? répéta-t-il, son ton sceptique.
— Oui... Je l'ai perdu quand vos hommes m'ont kidnappée, répondit-elle, cherchant à détourner son attention.
Alessandro la scruta un instant, évaluant ses paroles, puis il relâcha complètement sa prise. Son expression resta dure, mais une lueur d'intérêt passa brièvement dans ses yeux.
— Ton appareil photo... répéta-t-il doucement, comme s'il pesait l'importance de cet objet. Pourquoi est-ce que cela compte tant pour toi ?
Sofia sentit son cœur se calmer légèrement, mais elle savait que le moindre faux pas pourrait lui coûter cher.
— C'était... c'était tout ce qui me restait de ma vie avant vous. Avant tout ça. Mes souvenirs, ma liberté... Tout était là-dedans. C'était plus qu'un appareil. C'était ma vie, mon échappatoire.
Alessandro resta silencieux, ses yeux fixés sur elle, comme s'il sondait la profondeur de ses émotions. Puis, lentement, un sourire dur étira ses lèvres.
— Très bien, Sofia, dit-il en reculant d'un pas. Peut-être que je te le rendrai, si tu te montres... obéissante.
Elle déglutit, comprenant que cet objet serait désormais une nouvelle arme dans son arsenal pour la contrôler. Mais malgré tout, elle sentit une lueur d'espoir. Si elle jouait bien ses cartes, peut-être pourrait-elle utiliser cette nouvelle situation à son avantage.
— Ne crois pas que je sois faible, Sofia, ajouta-t-il en se penchant légèrement vers elle. Ce que je te donne, je peux aussi te l'arracher. Souviens-toi de cela avant de tenter quoi que ce soit.
Il tourna ensuite les talons et quitta la pièce, laissant Sofia seule avec ses pensées tourmentées. Elle savait que le chemin serait semé d'embûches, mais elle n'avait pas d'autre choix que de continuer à avancer, à chercher la moindre faille dans l'armure de cet homme.
Parce qu'au fond, elle savait qu'elle ne pourrait survivre longtemps sous son emprise sans un plan pour le détruire.
Sofia resta immobile un long moment après qu'Alessandro eut quitté la pièce, ses paroles résonnant encore dans son esprit.
Son appareil photo, vestige précieux de son ancienne vie, s'était transformé en une chaîne invisible qui la retenait captive.
La nuit tombait sur le manoir, et Sofia savait qu'elle devait se ressaisir.
Elle ne pouvait se permettre la moindre faiblesse, surtout pas maintenant, alors que la tension entre elle et cet homme ne cessait de croître.
Une ombre plus sombre semblait planer sur l'horizon, une menace inconnue, mais inévitable.
Plus tard dans la soirée, Alessandro reçut un appel.
L'atmosphère dans son bureau, déjà lourde de tension, devint encore plus oppressante.
Giovanni, son fidèle lieutenant, se tenait devant lui, une expression grave sur le visage.
Alessandro décrocha le téléphone sans un mot, écoutant en silence.
Son visage se durcit encore davantage, ses yeux se teintèrent d'une noirceur menaçante.
— Lopez Valentino a bougé plus vite que prévu, annonça Alessandro en raccrochant brutalement.
Il a réussi à retourner quelques-uns de nos alliés. Des clubs de New York nous ont tourné le dos et sont maintenant sous son contrôle.
Giovanni serra les poings, son regard s'assombrissant de rage.
— Il est temps de lui rappeler qui contrôle vraiment cette ville, répondit Alessandro, son esprit déjà occupé à calculer les prochains mouvements.
— Prépare la voiture. Nous allons au club.
— Oui, monsieur, répondit Giovanni sans hésitation.
Les pensées d'Alessandro se tournèrent immédiatement vers la femme indomptable qu'il avait laissée en haut des escaliers.
Il ne comptait certainement pas la laisser seule.
Il quitta son bureau et se rendit à la chambre de Sofia, qu'il ouvrit avec la clé.
Sans attendre, il pénétra dans la pièce. Sofia, dos tourné, ne l'avait pas entendu entrer.
— Sofia, dit-il
Elle se retourna lentement, obéissant tout en tentant de masquer le nœud qui se formait dans son estomac.
— Tu vas me suivre, continua-t-il, ses yeux fixés sur elle.
Nous allons rendre visite à un endroit que tu connais déjà.
Sofia sentit son cœur se serrer.
Le club. Elle savait qu'il parlait de cet endroit où elle avait été traînée de force pour devenir serveuse.
Le trajet jusqu'au club se fit en silence.
Sofia était assise à l'arrière de la voiture, Alessandro à ses côtés, son expression aussi froide que la nuit qui les entourait.
Giovanni conduisait, jetant de temps à autre des regards dans le rétroviseur, mais sans dire un mot.
En arrivant au club, l'atmosphère était déjà électrique.
Les lumières vives et la musique résonnaient dans la rue, mais Sofia ne pouvait se débarrasser de cette sensation de danger imminent.
Alessandro l'entraîna à l'intérieur, où tous les regards se tournèrent immédiatement vers eux.
Les hommes d'Alessandro étaient présents en force, chacun surveillant attentivement les alentours.
— Tu restes près de moi, ordonna Alessandro, ses yeux lui lançant un avertissement silencieux.
— Je ne suis pas serveuse ce soir, osa murmurer Sofia, la voix tremblante.
— Tu veux l'être ? répliqua-t-il froidement.
— Non, répondit-elle, incapable de dire autre chose.
Ils prirent l'ascenseur jusqu'au deuxième étage, là où se trouvait le bureau.
Alessandro s'assit derrière le bureau, ses doigts jouant distraitement avec un verre posé devant lui.
— Ce soir, les choses vont changer, murmura-t-il, ses yeux perçants.
Lopez Valentino pense qu'il peut me défier. Il va apprendre à ses dépens qu'on ne joue pas avec moi.
Sofia sentit la pression monter. Qui était ce Lopez Valentino ?
Elle observa Alessandro du coin de l'œil, se demandant ce qui se passait réellement derrière ce masque impassible qu'il portait en permanence.
Le silence fut soudain brisé par l'arrivée de Giovanni.
Il s'approcha d'Alessandro, se penchant pour murmurer quelque chose à son oreille.
L'expression d'Alessandro se durcit instantanément.
— Lopez est ici, annonça Giovanni, son ton grave.
Il a envoyé un message clair : il veut que nous sachions qu'il n'a pas peur.
Un sourire glacial étira les lèvres d'Alessandro.
— Parfait, répondit-il froidement. Montons-lui que la peur est une émotion qui se ressent lorsqu'on comprend trop tard qu'on a fait une erreur.
Il se leva brusquement, attrapant Sofia par le poignet pour l'entraîner avec lui.
La tension monta encore d'un cran.
Ils pénétrèrent dans une salle privée à l'arrière du club, où Lopez Valentino les attendait déjà.
Sofia sentit son estomac se nouer en voyant l'homme qui semblait aussi dangereux que son ravisseur.
Les deux hommes échangèrent un regard lourd de sous-entendus avant que Lopez ne prenne la parole.
— Alessandro, je vois que tu as amené ta charmante compagnie. Comme c'est... surprenant.
Alessandro ne répondit pas tout de suite, son regard glissant vers Sofia avant de revenir sur Lopez.
— J'ai pensé que tu apprécierais un rappel de ce qui m'appartient, dit-il enfin, chaque mot pesant comme une menace.
Sofia sentit la main d'Alessandro se resserrer légèrement sur son poignet, un avertissement silencieux de rester immobile et silencieuse.
Lopez, cependant, ne sembla pas impressionné.
— Tout comme cette ville finira par m'appartenir, répliqua Lopez avec un sourire en coin. New York est un terrain de jeu bien trop vaste pour un seul homme.
Alessandro lâcha Sofia, avançant d'un pas vers Lopez, l'intimidation palpable dans chacun de ses gestes.
Sofia, malgré elle, recula d'un pas, sentant que les choses prenaient une tournure dangereuse.
— Tu es audacieux, Lopez, je te le concède, dit Alessandro en le fixant droit dans les yeux.
Mais l'audace a un prix. Et ce soir, je vais te montrer que je suis prêt à le faire payer.
Sans prévenir, Alessandro fit un geste brusque, attrapant Sofia par la taille pour la tirer vers lui, son autre main venant se poser sur sa gorge avec une fermeté calculée.
Sofia se retrouva soudainement plaquée contre lui, son souffle coupé par la surprise autant que par la pression de sa main.
— Ne fais pas l'erreur de croire que tu peux me provoquer sans conséquence, murmura-t-il à Lopez, mais chaque mot était clairement destiné aussi à Sofia.
Lopez resta impassible, son sourire se faisant plus fin, plus dangereux.
— Je ne fais jamais d'erreurs, Alessandro. Nous verrons qui de nous deux a les moyens de conserver ce qu'il possède.
Alessandro relâcha sa prise sur Sofia, la repoussant légèrement pour la remettre en place à ses côtés. Le message était clair : elle était un pion dans ce jeu de pouvoir, un pion qu'il n'hésiterait pas à sacrifier pour asseoir son autorité.
La confrontation ne dura pas beaucoup plus longtemps. Lopez finit par s'éloigner, laissant derrière lui une tension palpable.
Alessandro resta un moment immobile, ses yeux fixés sur Sofia.
Après le départ de Lopez, la tension dans la pièce restait palpable. Alessandro observait Sofia avec une intensité presque palpable, comme s'il cherchait à déchiffrer ses pensées les plus secrètes.
Sofia, déconcertée, tentait désespérément de comprendre pourquoi il l'avait impliquée dans cette confrontation.
Elle n'avait aucun lien avec les affaires avec ce Lopez, mais il l'avait néanmoins entraînée dans ce jeu de pouvoir dangereux, l'exposant à un rival dont elle ignorait tout.
La douleur persistante à sa gorge, marquée par la pression de sa main, était un cruel rappel de sa situation précaire.
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