Chapitre 13
13 . Incontrôlable
La nuit tomba rapidement sur la ville, et avec elle, l'anxiété de Sofia ne cessa de croître.
Elle se prépara, hésitant longuement devant le miroir, son esprit envahi par des pensées contradictoires.
Elle finit par opter pour une tenue simple, ne sachant pas ce qu'Alessandro voulait, mais déterminée à ne pas se présenter en position de faiblesse.
Vers 21 heures, une voiture sombre se gara devant son immeuble.
Le chauffeur, un homme imposant, sortit pour lui ouvrir la portière.
Sans un mot, elle s'installa à l'arrière, et la voiture démarra en silence.
Même si un doute lui traversa l'esprit, elle se disait qu'il lui fallait comprendre pourquoi Alessandro voulait encore la voir après l'avoir libérée.
Le trajet se déroula dans un silence oppressant. Elle n'avait aucune idée de l'endroit où ils allaient, mais l'atmosphère était lourde, chaque kilomètre semblant l'éloigner un peu plus de sa zone de confort.
Enfin, la voiture s'arrêta devant une villa isolée, loin du centre-ville.
Ce n'était plus le manoir.
Les lumières étaient allumées, et une ombre se découpait derrière la fenêtre.
Alessandro l'attendait.
Le chauffeur l'escorta jusqu'à l'entrée, puis disparut, la laissant seule devant la porte massive.
Sofia inspira profondément, se préparant mentalement à affronter ce qui l'attendait.
Elle frappa, et la porte s'ouvrit presque aussitôt. Alessandro se tenait là, toujours aussi imposant, vêtu d'un costume sombre qui contrastait avec ses traits sévères.
— Entre, dit-il en se décalant pour la laisser passer.
Elle obéit, le regardant furtivement alors qu'elle pénétrait dans un salon richement décoré.
Une table basse était dressée, deux verres de vin attendant d'être servis.
Le cadre était intime, mais l'atmosphère était tendue, électrique.
— Pourquoi m'as-tu fait venir ici, Alessandro ? demanda-t-elle, essayant de maintenir une certaine distance, tant physique qu'émotionnelle.
Il prit son temps avant de répondre, l'observant avec une intensité qui la mettait mal à l'aise.
— Les choses ont changé, et tu dois le savoir, dit-il enfin, sa voix grave résonnant dans la pièce.
Lopez devient incontrôlable.
Il te veut, Sofia.
Pas seulement pour m'atteindre, mais pour quelque chose de plus... personnel.
Sofia sentit un frisson glacé parcourir son échine. L'idée que Lopez s'intéresse à elle la terrifiait plus que tout.
— Que veux-tu dire par "personnel" ? demanda-t-elle, sa voix trahissant son angoisse.
Alessandro s'approcha d'elle, réduisant l'espace entre eux à quelques centimètres.
Elle pouvait sentir son souffle, chaud et irrégulier, tandis qu'il plongeait ses yeux sombres dans les siens.
— Tu es sa cousine.
Sofia recula légèrement, troublée par cette révélation.
— Je n'ai pas de famille, répondit-elle.
— Tu es orpheline, n'est-ce pas ?
— Comment le sais-tu ? demanda-t-elle, paniquée.
— Je sais tout sur toi, Sofia.
Le choc de la révélation fit chanceler Sofia. Ses jambes devinrent faibles, et elle dut se retenir au bord de la table pour ne pas vaciller. Le silence qui suivit cette déclaration semblait étirer les secondes en une éternité.
Les battements de son cœur résonnaient à ses oreilles comme un tambour de guerre, couvrant presque le murmure insistant de ses pensées qui s'entrechoquaient sans trouver de logique.
— C'est impossible, murmura-t-elle finalement. Je n'ai jamais connu ma famille. Je suis orpheline depuis aussi loin que je me souvienne.
Alessandro ne répondit pas immédiatement. Il la regardait avec une intensité caractéristique, celle qui perçait à travers toutes ses défenses.
— Il y a des choses que tu ignores, Sofia, des vérités enfouies, des secrets que certains ont fait de leur mieux pour te cacher. Mais Lopez, lui, connaît ces secrets.
Et crois-moi, il n'hésitera pas à les utiliser pour te manipuler, te briser... et me détruire.
Sofia sentit la panique monter en elle. Tout dans cette situation lui échappait.
Le fait qu'Alessandro puisse en savoir autant sur elle, plus qu'elle-même, la laissait désemparée.
Comment pouvait-elle faire confiance à quelqu'un qui semblait contrôler son passé, son présent, et peut-être même son avenir ?
— Pourquoi me dire tout ça maintenant ? Pourquoi m'emmener ici pour me révéler ces... ces folies ?
Elle n'arrivait plus à contenir l'amertume dans sa voix.
— Pourquoi ne pas simplement me laisser tranquille, Alessandro ?
Il esquissa un sourire, froid et calculateur, un contraste frappant avec le ton grave de ses paroles.
— Parce que, Sofia, tu n'es pas seulement un pion dans ce jeu.
Tu es devenue la clé.
Lopez croit pouvoir te contrôler en te révélant des choses sur ton passé que tu n'as jamais sues, des vérités qui pourraient te déstabiliser.
Il pense que cela suffira à te faire plier, à te mettre à genoux. Mais il se trompe. Je ne te laisserai pas devenir son arme.
Sofia recula encore, la peur se mêlant maintenant à la colère.
— Tu veux me protéger ? Est-ce pour ça que tu m'as amenée ici, dans cette maison isolée, loin de tout ? demanda-t-elle avec sarcasme.
Ou est-ce simplement une nouvelle prison, Alessandro ?
— Ce n'est pas une prison, Sofia. C'est une protection. Tu es plus en sécurité ici qu'ailleurs. Lopez n'hésitera pas à frapper là où tu te sens le plus en confiance.
Mais ici, sous ma surveillance, il ne pourra rien contre toi.
Sofia sentit une vague de chaleur monter en elle, mélange d'indignation et de quelque chose de plus profond, de plus troublant. Sa proximité la désarmait, ses paroles l'encerclaient comme une toile d'araignée.
— Je ne peux pas rester ici, Alessandro, dit-elle enfin, tentant de reprendre le contrôle de la situation. J'ai besoin de reprendre ma vie en main. Je dois travailler, me reconstruire.
Il esquissa un léger sourire, cette fois sans trace de froideur. C'était un sourire qui suggérait qu'il savait quelque chose qu'elle ignorait encore.
— Tu ne réalises pas encore à quel point ta vie vient de changer, Sofia. Travailler, reconstruire... Tout cela devra attendre. Ce que je viens de te révéler n'est que le début. Bientôt, tu devras faire face à des vérités bien plus perturbantes.
Sofia sentit son cœur se serrer. Elle avait toujours cru que son passé était un livre clos, une histoire douloureuse mais simple.
Or, Alessandro lui proposait maintenant un récit bien plus complexe, un labyrinthe de secrets et de trahisons qu'elle n'était pas certaine de vouloir explorer.
— Tu dis que Lopez est dangereux pour moi... Mais qu'est-ce qui me prouve que tu ne l'es pas tout autant ? demanda-t-elle, sa voix trahissant la vulnérabilité qu'elle avait essayé de dissimuler.
Alessandro ne répondit pas immédiatement. Il se contenta de la fixer de ce regard intense, insondable, avant de s'approcher si près que Sofia dut lever la tête pour le regarder dans les yeux.
— Je ne te demande pas de me faire confiance, Sofia. Je te demande simplement de survivre.
Ces mots, lourds de sens, flottèrent un moment dans l'air, créant une tension presque insoutenable.
Les deux se fixaient, leurs respirations se mêlant, jusqu'à ce que Sofia détourne enfin le regard, incapable de soutenir plus longtemps ce feu brûlant en lui.
Mais, à sa grande surprise, Alessandro releva sa tête et lui saisit le menton, l'obligeant à le regarder droit dans les yeux. La tension entre eux était palpable, presque électrique. Avant qu'elle ne puisse réagir, ses lèvres s'écrasèrent sur les siennes avec une intensité qui la surprit et la déstabilisa. Le baiser était brûlant et impétueux, envahissant chaque recoin de son être.
Les lèvres d'Alessandro épousaient le mouvement de Sofia, approfondissant leur étreinte. Sa main glissa le long de sa taille, la maintenant fermement contre lui. Sofia se trouva perdue dans cet instant, ses émotions se mélangeant en une confusion troublante. Pourquoi ressentait-elle encore une telle attraction pour cet homme qui, en théorie, ne devait représenter que des complications ?
Elle essaya de se détacher, de clarifier ses pensées, mais chaque touche d'Alessandro semblait ébranler ses tentatives de résistance. L'intensité du baiser, mêlée à la chaleur de ses mains, la plongeait dans un tourbillon d'émotions contradictoires.
— Alessandro... murmura-t-elle contre ses lèvres, essayant de retrouver un semblant de contrôle.
Il se recula légèrement, les yeux plongés dans les siens avec une intensité troublante. Sa respiration était haletante, et il semblait lutter pour retrouver une certaine maîtrise de lui-même.
— Sofia, merde, tes lèvres vont me tuer. Je suis un homme de calcul, je réfléchis tout, j'analyse tout, mais quand je pense à tes lèvres, mes calculs s'effondrent. Si tu savais combien j'ai essayé de t'oublier cette semaine, mais je n'y arrive pas. Chaque pensée me ramène à toi, à ce moment... Si tu pouvais voir à quel point je suis perdu.
Avant que Sofia ne puisse réagir, les lèvres d'Alessandro se posèrent à nouveau sur les siennes, avec une intensité encore plus violente que leur premier baiser. La chaleur irradiait dans tout son corps. Elle perdait toute capacité de pensée normale, son esprit étant embrouillé, ses sens complètement éveillés. Plutôt que de le repousser, elle s'accrochait désespérément à lui, se perdant dans cet enchevêtrement de sensations et d'émotions.
Que lui arrivait-il ? Pourquoi ressentait-elle cela pour un homme qui lui avait causé tant de souffrances ? Comment pouvait-elle envisager de reconstruire sa vie avec lui, alors qu'il avait été responsable de son pire cauchemar ? Les questions tournaient en boucle dans son esprit, mais elles étaient étouffées par la chaleur et l'urgence de leur étreinte.
La situation devenait de plus en plus intense, et soudain, Alessandro la souleva. Automatiquement, elle referma ses jambes autour de sa hanche, son corps réagissant à cet acte impulsif.
Alessandro avançait, tenant fermement Sofia dans ses bras, comme s'il avait peur de la laisser s'échapper.
D'un geste sûr, il la déposa doucement sur la table à manger, les plats soigneusement disposés devenant soudainement insignifiants.
Leur baiser, déjà intense, s'approfondit encore, chaque contact de ses lèvres alimentant le feu qui brûlait entre eux.
Sofia, submergée par un tourbillon de sensations si puissantes qu'elles en devenaient presque écrasantes, sentait sa tête tourner.
Elle était complètement envahie par l'ardeur du moment, incapable de réfléchir clairement.
Alessandro, désireux d'intensifier encore leur étreinte, abandonna ses lèvres pour explorer la peau de Sofia, traçant des baisers brûlants le long de son cou, chaque caresse envoyant des frissons le long de son échine.
Les mains d'Alessandro glissèrent le long de ses épaules, effleurant sa peau avec une délicatesse troublante avant de se poser fermement sur ses hanches.
Sa bouche se déplaçait avec une passion frénétique, découvrant chaque parcelle de la peau de Sofia, chaque baiser, chaque toucher semblant ajouter une nouvelle dimension à leur connexion, rendant le moment encore plus intense.
Perdue dans ce tourbillon d'émotions, Sofia sentit ses pensées se dissoudre.
Son corps, réagissant indépendamment de sa volonté, s'accrochait à Alessandro avec une force presque désespérée.
Ses mains glissèrent le long de ses bras, s'accrochant à ses épaules tandis que ses baisers devenaient plus intenses.
Les murmures de plaisir qui échappaient de ses lèvres se mêlaient aux respirations haletantes d'Alessandro, créant une symphonie de désir et de passion.
Elle se sentait complètement absorbée par lui, par cette connexion brûlante qui semblait les consommer entièrement, effaçant le monde extérieur, laissant place à cette étreinte sauvage qui transcendait tout ce qu'elle avait connu auparavant.
Alessandro, emporté par un désir brûlant, écarta doucement les jambes de Sofia pour se positionner entre elles. Son regard intense et pénétrant captura celui de Sofia, plongeant au plus profond de ses émotions. Une urgence presque désespérée, sauvage et primitive, marquait chacun de ses mouvements, amplifiant la tension palpable entre eux.
Leurs respirations entrecoupées révélaient la proximité exacerbée de leurs corps, rendant chaque sensation plus vive. Alessandro, conscient de l'intensité du moment, baissa la tête pour capturer à nouveau les lèvres de Sofia, mais cette fois avec une douceur nouvelle, un contraste saisissant avec la passion brute qui les avait consumés jusque-là. Pourtant, même dans cette tendresse, une tension persistait, une retenue fragile prête à se rompre à tout moment.
Sofia, enveloppée par la chaleur du corps d'Alessandro contre le sien, se laissait porter par ce flot de sensations. Chaque baiser, chaque caresse éveillait en elle une réponse instinctive. Elle pouvait sentir les muscles tendus d'Alessandro sous ses mains, une force contrôlée qui ne faisait qu'amplifier son propre désir.
Alessandro se pencha davantage, ses mains glissant le long des cuisses de Sofia, explorant chaque courbe avec une précision délicate. Le contraste entre la froideur du bois de la table sous elle et la chaleur du corps d'Alessandro contre le sien la fit frissonner, son esprit vacillant entre la réalité et un abandon total.
— Sofia, murmura-t-il, sa voix rauque trahissant le combat intérieur qu'il menait. Tu n'as aucune idée de ce que tu me fais...
Son souffle effleura la peau de Sofia, déclenchant une vague de frissons le long de son corps. Elle ouvrit les yeux pour croiser son regard, y trouvant un mélange de désir ardent et de tourment.
— Alessandro... je...
Mais ses mots moururent sur ses lèvres alors qu'il les capturait à nouveau, cette fois avec une intensité dévastatrice. Tout en elle criait qu'elle devait s'éloigner, qu'elle devait résister, mais son corps refusait d'obéir, répondant à chaque baiser, à chaque mouvement d'Alessandro avec une passion égale.
Les minutes semblaient s'étirer à l'infini, chaque seconde marquée par une nouvelle vague de sensations et de désirs inavoués. Tandis que les baisers devenaient plus profonds, les caresses plus audacieuses, l'atmosphère autour d'eux se chargeait d'une électricité presque palpable, prête à exploser.
Sofia savait qu'ils franchissaient une limite, que chaque geste les rapprochait d'un point de non-retour, mais elle était incapable de mettre fin à cet instant, incapable de briser cette tension qui les enchaînait l'un à l'autre.
La table, symbole de leur résistance futile, trembla légèrement sous l'intensité de leur étreinte, mais aucun des deux ne semblait prêt à lâcher prise. Ils étaient pris au piège dans cette danse de désir et de chaos, où le moindre mouvement, le moindre souffle, les rapprochait encore davantage de l'abîme qu'ils savaient inévitable.
Soudain, des coups retentirent à la porte, et Alessandro se recula brusquement. La porte s'ouvrit sur Giovanni.
— Désolé de vous déranger, monsieur, mais il faut que je vous parle, dit Giovanni, impassible.
Alessandro passa une main dans ses cheveux, les ébouriffant légèrement, ce qui, paradoxalement, le rendait encore plus séduisant.
— Giovanni, dis à Claudine d'escorter Sofia dans une chambre, ordonna-t-il, sans même jeter un regard vers Sofia, qui, rouge de honte, resta silencieuse.
Sofia baissa les yeux, son visage en feu, la scène entre eux interrompue brusquement, laissant une tension non résolue flotter dans l'air.
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