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~~ Correspondance X ~~

Ma chère Finna,

J'espère tant que tu te portes bien ! Comment vas-tu ? Je te supplie de répondre au plus vite, tant mon inquiétude est grande. L'absence du papier que transporte ordinairement Sysso à son retour m'a plongé dans les affres d'une peur sourde et diffuse que je ne connaissais point encore et si le calme et l'affection de ce merveilleux phénix n'avaient un peu apaisé mes angoisses, je crois que je serais fort mal en point aujourd'hui. Les maudits moustiques m'ont tout de même fait veiller une longue nuit que je ne souhaite pour rien au monde revivre tant elle a été terrible. Il s'est d'ailleurs passé cette veillée-là un événement que je te dirai après t'avoir fourni les explications que tu dois chercher au moment où tu lis ces lignes.

Je t'informe donc que l'autre lettre que tu dois avoir remarquée est, soit destinée à mes parents, soit leur réponse, selon que notre bien aimé phénix aura délivré leur courrier avant ou après être allé te trouver. Je lui ai bien recommandé de t'aller trouver en priorité car cette absence de nouvelles m'a fort inquiété comme je l'ai avoué précédemment et comme tu t'en doutes, je l'espère. Si donc, quand Sysso parviendra jusqu'à toi, il porte une autre missive que celle qui t'es destinée (comme tu as pu le constater, j'ai indiqué les récepteurs), je compte sur ta discrétion comme tu peux compter sur la mienne en pareil cas où tu écrirais à quelqu'un d'autre que moi.

Tu sauras pour qui est la lettre en te fiant à la main qui a tracé ces lettres. D'ailleurs, celles-ci assemblées t'informeront bien mieux que ma pauvre manière de former les mots que tu n'as bien certainement pas eu le temps de reconnaître. Je retirerai de cette information que tu voudras bien m'écrire, j'en suis sûr, une certitude sur une chose : c'est l'endroit où tu te trouves. Si tu reçois ma lettre en premier, tu es bien plus proche de moi que je ne le croyais et je m'en réjouirai beaucoup. Si en revanche, c'est la réponse que tu reçois et bien... nous nous retrouverons tout de même, n'est-ce pas ? C'est ce à quoi nous aspirons tous les deux si je ne m'abuse.

Passons à mon histoire si tu veux bien. Heureusement que j'ai du nouveau à raconter sinon, cette lettre serait bien vide hélas ! Enfin, je déblatère des inepties afin de ne pas m'inquiéter outre mesure durant les heures où je n'ai qu'à attendre que le jour se lève. Avec quelle lumière, me diras-tu ? Celle que me fournit la luciole dont je t'ai parlé et qui semble avoir élu domicile dans la capuche de ma cape ou dans mon cou selon sa fantaisie. Je m'éloigne de mon sujet, n'est-ce pas ? Ce n'est pas que je ne souhaite pas te raconter mais je retarde le moment où je vais avoir à mettre des mots sur ce que j'ai vu ! C'est inutile cependant puisque j'ai envie de te le dire afin que peut-être j'y voie plus clair dans ma propre tête ou que tu puisses m'apporter tes éclaircissements toujours pertinents. C'était donc il y a trois nuits, au retour de Sysso sans tes nouvelles. Je m'installai comme de coutume dans quelque grotte des collines pierreuses qui se sont substituées aux dunes de poussière et ne parvins pas à m'endormir. Eussé-je dormi de mon plus profond sommeil, je les eus tout de même entendus au bruit qu'ils firent en s'installant pour la nuit : des hommes. Chacun était armé et tous avaient cet air farouche que le feu donne aux figures éclairées par en-dessous. Je ne sais si c'est l'obscurité ou mes prédispositions qui me firent penser à une troupe de brigands mais j'eus la prudence de ne pas aller me présenter à eux. Que l'esprit de l'eau en soit loué, j'ai bien fait ! À peine étaient-ils tous allongés sauf un que d'autres hommes pareillement armés et plus nombreux surgirent des ombres. Je ne sais quelles étaient leurs intentions. Au reste, ils n'eurent pas le temps de les mener à bien : ils furent tous tués jusqu'au dernier sous mes yeux horrifiés. Il m'a fallu rassembler toute la volonté du monde pour ne pas pousser un cri de terreur. Et cependant que je voyais ces hommes se battre et s'entre-tuer, sais-tu à quoi je songeai ? Que s'il avait fallu me battre pour l'un ou pour l'autre camp, je n'aurais su lequel choisir : les assaillants avaient le tort d'avoir assailli, les défenseurs avaient celui de ne laisser aucun survivant et de ne pas se laisser faire.

Est-ce donc cela que le monde ? Une boucherie dans laquelle on tue impunément l'homme pareillement à un animal ? L'homme, le semblable que l'on assassine, que l'on massacre pour de médiocres raisons ! Car pourquoi commet-on le meurtre sur l'animal ? Pour se nourrir ! Une fonction vitale de notre corps sans laquelle il ne pourrait fonctionner correctement ! Et cependant, que nous apporte la mort d'un frère ? Je ne comprends pas. Aide-moi, toi qui sais tant de choses ! Quelles raisons avaient-ils pour... Je n'ai pas de mots. Tout ce sang... leurs cris résonnent encore à mes oreilles, mélodie funèbre à laquelle je ne comprends goutte ; leurs gémissements retentissent comme les sinistres grincements qui je crois, précèdent la mort et il me semble parfois que je vais devenir fou. Que l'esprit de l'eau m'en préserve, j'ai encore besoin de toute mon âme pleine et entière et de tous mes esprits pour affronter ce qu'il y aura à affronter dans ces montagnes piégeuses. Crois-moi, je serais aussi discret qu'une ombre les prochains jours et je me réjouis d'envoyer Sysso loin de cet endroit que je vais m'empresser de quitter aussitôt que faire se pourra. Tu comprends bien que dès l'aube, je me rendis auprès des cadavres qu'on avait pris le temps d'entasser. Je n'ai pas eu le courage de les compter mais je suis parvenu à allumer le bûcher grâce auquel ils rejoindront les pensées de leurs ancêtres, je l'espère.

J'ai aussi fouillé le camp sans rien trouver que des bouteilles d'alcool frelaté auquel je n'ai pas touché. J'ai aussi récupéré une épée. Toi qui semble avoir tant horreur des lames, tu me maudiras certainement, mais il me semble qu'il faut en avoir une en ce monde et toi-même tu me prouves que tu utilises la tienne à bon escient. L'arme n'est que l'outil. Le couteau peut percer la chair comme couper le pain et ce n'est pas de sa faute si son utilisateur en fait mauvais usage. Quoi qu'il en soit, je ne sais manier ce bout de fer et il sert d'ornement dissuasif au cas où je ferais une mauvaise rencontre, plutôt que d'arme réellement dangereuse. Cependant, j'espère ne croiser personne d'autre que toi et même toi, je prie pour que tu ne te trouves pas ici.

J'attends de tes nouvelles avec impatience.

Que l'esprit de l'eau veille sur toi !

Eleyan Eredor.

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