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Ailean ignorait pourquoi il fallait toujours que les souvenirs d'enfance refassent surface lors des rencontres. Cela avait déjà été le cas lorsque Damian avait rencontré sa famille en étant son petit-ami officiel et non plus son meilleur ami d'enfance. Mais cela était encore pire avec Tom. Ne l'ayant pas du tout connu petite et encore moins bébé, son père et sa grand-mère prenaient un malin plaisir à conter toutes ses premières bêtises, ses premières chutes, ses premiers dessins et, ce que son père préférait, ses premiers succès. Il était fier de sa fille, cela se voyait. Elle ne pouvait tout de même pas s'empêcher d'être embarrassée d'être ainsi louée. Et Tom buvait chaque parole. Il ne faisait pas semblant pour faire plaisir aux proches de sa petite amie, il était réellement fasciné d'en apprendre davantage. Et comme si cela ne suffisait pas, Harrison ne se gênait pas pour lui donner un coup de coude ou rire à chaque récit un peu embarrassant sur son début de vie d'artiste. Petite, elle avait peur des pinceaux. Elle pensait que c'était des genoux transformées en bois et refusait de s'en servir car elle avait peur qu'elles se retransforment. Cela les avait bien fait rire. Sur le moment, ce fut comme si elle avait eu deux petits amis à réprimander. Tom lui avait alors embrassé la tempe tandis que le blond s'était servi un wrap au poulet tomate.

- Voulez-vous de l'eau, madame Sherwood ?

Tom ayant remarqué le verre de vide de sa "belle-mère", c'était tout naturellement qu'il lui en proposa. Sa mère n'avait plus ouvert la bouche depuis une heure. Elle n'écoutait pas vraiment lorsqu'il parlait, Ailean le remarquait assez parfaitement puisqu'elle regardait ailleurs. Cela commençait à l'agacer d'autant plus que Tom faisait tout pour se montrer agréablement et ne pas parler uniquement de sa carrière d'acteur. Seulement, cela était difficile quand vous aviez en face de vous Leslie et Michel, aussi curieux que fascinés par ce métier.

- Non, merci, refusa-t-elle froidement.

- J'en veux bien moi, merci Tom, répondit Daniel Sherwood en regardant sa femme d'un air entendu.

La grand-mère d'Ailean revint dans la salle à manger, les bras remplis de nouveaux plats. Elle en avait, comme à son habitude, beaucoup trop fait.

- Tom, voudriez-vous des champignons ?

- Oh non, merci, c'est gentil.

- Vous refusez des champignons ? S'enquit soudainement Helen.

- Je n'aime pas trop cela, avoua Tom d'un air coupable.

Les champignons étant le met favoris de sa mère, Ailean ne fut pas surprise qu'elle paraisse choquée qu'on ne puisse pas aimer. Elle-même n'en était pas fan, mais elle avait été tellement obligée d'en manger petite, qu'elle faisait avec à présent. Sa grand-mère servit son compagnon ainsi que Daniel. Harrison n'en prit pas. Par solidarité avec Tom face à la réaction de sa mère, supposa Ailean.

- Damian adore les champignons, nota Helen.

- Maman.

- Quoi ? C'est vrai, il adore mon gratin de champignons.

- Ça, c'est uniquement parce que tu les as gavés petits, ria Daniel.

- Pas du tout.

Helen se redressa et releva la tête, comme piquée dans son orgueil.

- Savez-vous que Damian a séché sa première journée à l'académie pour aider Ailean à entrer dans sa propre université ? Lui posa Helen.

- Maman, arrête de le vouvoyer. Et de parler de Damian...

- Pourquoi ? Est-il proscrit ? Vous refusez de parler de Damian, Tom ?

- Non, pas du tout, j'ai même eu l'occas...

- Bien. Parce que je ne supporterai pas que ma famille, en plus de sortir avec un acteur, sorte avec un égoïste.

- Helen !

Boire de l'eau à ce moment-là fut une mauvaise idée. Mais terriblement gênée, Ailean avait cru que boire l'aiderait à ne pas sauter sur sa mère pour l'étrangler. Elle manqua de s'étouffer avec son eau tandis que sa grand-mère se leva, choquée par l'attitude de sa fille.

- T'entends-tu parler ? Ta fille vient nous présenter ce charmant jeune-homme et tu n'es que froideur avec lui. Au moins, ai la décence d'être polie.

- Ce n'est rien, je comprends que l'on peut avoir certaines inquiétudes concernant mon métier. Il n'est pas toujours facile de s'y retrouver et d'avoir des certitudes. Mais si c'est cela qui vous inquiètes tellement, sachez que de mon côté tout va bien, expliqua Tom en se retournant vers Helen.

- Vous allez vous lasser de ma fille.

- Jamais, lui assura Tom.

- Le mot jamais est aussi vide de sens que l'est l'océan.

Ailean serra sa fourchette si fort dans sa main que ses phalanges en devinrent blanches. Sa grand-mère se rassit en soupirant lourdement.

- J'aime votre fille. Sincèrement.

- On le sait, Tom. Et nous sommes heureux pour vous, le rassura Daniel en prenant la main de sa femme comme pour l'inclure dans la phrase.

Helen n'esquissa même pas un petit sourire. Le reste de l'après-midi fut quelque peu calme. Tout sujet concernant Damian ou la carrière de Tom fut évité. Harrison fut soudainement le centre de l'attention. Bien entendu, sa mère leva les yeux au ciel en apprenant les différents métiers du blond, mais cela ne toucha plus Ailean. Elle fut même soulagée lorsqu'il suggéra lui-même qu'il était temps de partir. Leslie et Michel leur firent de chaleureux aurevoirs en leur priant, discrètement, de revenir.

- Il est parfait. Je suis heureuse pour toi, lui chuchota sa grand-mère à l'oreille.

Ailean esquissa un petit sourire puis se retourna vers ses parents. Son père, chaleureux, serra vivement la main des deux garçons tandis que sa mère acquiesça un petit signe d'aurevoir.

Harrison fut le premier à quitter la maison. Il s'enfuit si vite qu'il surprit le petit chien que les voisins promenaient sur le trottoir à ce moment-là. Tom fut le dernier à partir. Il discuta encore quelques minutes avec Daniel avant d'essayer à nouveau de se montrer avenant envers sa mère. Ailean le prit alors par le bras et salua sa famille.

- Tu vas te faire encore incendier, ne reste pas là, lui souffla-t-elle alors qu'ils reprenaient le chemin du retour, Harrison déjà loin devant, son téléphone en main.

- J'essaie que ta mère m'apprécie, se justifia Tom.

- Je sais, c'est adorable, mais avec ma mère, c'est peine perdue.

Surpris par sa phrase, Tom s'arrêta, entrainant Ailean encore à son bras. La jeune femme le toisa du regard.

- Pourquoi dis-tu que c'est peine perdue ?

- Parce que je la connais.

- Tu ne crois pas qu'elle puisse m'apprécier ?

A la manière dont il croisa les bras, Ailean sut qu'elle l'avait blessé d'une façon ou d'une autre. Seulement, elle ne sut comment.

- Bien sûr que si, c'est juste qu'elle n'aime pas les artistes.

- Damian est un artiste.

- Et ?

- Et, elle l'adore.

- Mais parce qu'il était mon meilleur ami avant ça et qu'elle l'a vu grandir.

Cela était vrai, la seule et unique raison pour laquelle sa mère avait accepté qu'elle sorte avec lui était parce qu'ils avaient grandi ensemble. De plus, à cette époque-là, Damian ne jouait que petit papa Noël sur son clavier numérique et n'inspirait pas à sa mère la détestable carrière d'artiste qu'il projetait de faire. Avoir une fille avait cette ambition suffisait bien davantage. Alors quand elle avait appris que Damian se dirigeait vers la musique, il sortait déjà depuis un moment avec elle. Avec Tom, elle devait l'accepter dès le début. Ailean ne voyait même pas pourquoi il s'embêtait tant à ce qu'elle l'accepte. Elle finirait à le faire. Dans longtemps. Mais il n'y avait rien à précipiter. Aussi, ne comprit-elle pas sa réaction et cela avait l'air particulièrement de contrarier le jeune acteur qu'elle ne le comprenne pas sur l'instant.

- On pourrait l'inviter, suggéra Tom.

- Qui ça ?

- Ta mère.

- Ma mère ? S'écria presqu'Ailean.

Son cri attira l'attention d'Harrison qui se retourna et leur fit signe d'avancer. Les deux tourtereaux se remirent en chemin, non sans s'arrêter.

- Tom, on n'a pas besoin de l'inviter, elle s'invitera toute seule.

- Je veux prendre les devants.

- Mais pourquoi ? S'emporta Ailean dont la dernière volonté était de parler de sa mère.

- Parce que c'est déjà assez pénible comme ça qu'il te connaisse par cœur depuis toute petite et que ta mère l'adore comme s'il était son gendre. Alors que moi, je ne suis qu'une erreur de parcours pour elle !

- Tu n'es pa...

- Tu sais quoi ? Laisse tomber, on verra bien.

Sur ce, Tom accéléra son pas et rejoignit Harrison. Interdite, Ailean le regarda s'éloigner, perdue face à ce qu'il venait de se produire. Elle ne disputait jamais avec Tom. Ou pratiquement jamais, si peu qu'elle en oubliait chaque fois la raison et le dénouement de l'affaire. Là, elle était aussi stupéfaite par sa réaction qu'elle resta sur place un moment avant de reprendre son chemin. Il faudrait absolument qu'elle lui fasse comprendre que l'avis de sa mère n'avait aucune importance pour elle.

Ailean fut presque chez elle lorsque son téléphone vibra. Ironie du sort, Damian venait de lui envoyer un message lui demandant son aide.

« Est-ce urgent ? » lui envoya-t-elle.

Elle refermait la porte derrière elle lorsqu'elle reçut une réponse.

« J'ai besoin de ton avis pour un plan concernant Paris, mais si tu n'es pas libre, ne t'en fais pas, ça peut attendre. »

« Je suis libre. J'arrive. » lui répondit-elle lorsqu'elle vit que Tom n'avait visiblement pas envie de parler en s'enfermant de leur chambre.

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ɴᴏᴛᴇs ᴀᴜᴛᴇᴜʀᴇ

Hey! Excusez le retard, maladie et semaine de folie à l'université ont fait que je n'avais pas l'énergie de relire ni corriger ou continuer la suite.

Mais ce jeudi matin, j'avais la pêche alors voici le petit chapitre. Quel chapitre, hein? ^^

Des réactions sur celles de la mère? Prévisible? Encore surprenante?

Et Tom? A-t-il tord ou raison? Les ex sont ils réellement des épines dans le pied ? Faut-il plaire à tout prix aux beaux-parents? 

Je suis curieuse de la conversation!

En attendant vos réponses ou commentaires, je vous souhaite une bonne fin de semaine, et déjà un bon week-end!