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Les enfants oubliés de l'après-guerre:


Violet et jaune, jaune, jaune, trois fois jaune et puis blanc, un petit peu, deux petits morceaux et bleu, bleu, bleu.

Iel travaillait vite, avec précision.

Ses doigts fins attrapaient les minuscules morceaux de verre colorés et les posaient sur la toile devant lui. En se plaçant un peu loin on aurait pu croire à un-e géni-e qui construisait son tableau sans autre plan que ceux à l'intérieur de son esprit. Mais en s'approchant on réalisait qu'iel avait tracé au crayon un croquis un peu laid.

L'adolescent-e n'avait jamais pris beaucoup de plaisir à dessiner, iel savait faire mais cela l'ennuyait. Ce qui l'animait c'était la couleur alors iel avait essayé les crayons puis les pastels avant de se tourner vers l'aquarelle et de finalement trouver sa voie dans la mosaïque.

Des morceaux de verre, des boulettes de papier, des feuilles et des fleurs, des perles, qu'importait tant que c'était vif, chatoyant et que cela accrochait l'œil.

Devant ellui s'étendait un magnifique champ de fleurs, né de ses mains, une infinité de petits cercles violets noyés dans des pétales jaunes et de corolles blanches tachetées de bleu.

Jaune.

Violet.

Lui.

Blanc.

Bleu.

Lydie.

Elle vivait loin maintenant.

Avant il n'avait qu'à traverser la route et toquer à la première porte venue.

Enfin.

Avant.

Il y avait trois ans déjà que la maison d'en face n'abritait plus personne d'important.

Iel avait connu Lydie en première année de maternelle.

C'était l'heure du pipi et tous les enfants s'étaient déculottés dans les toilettes communes avant de s'asseoir sur les petits sièges de faïence à peine séparés par une petite planche rose. Et ellui était resté figé-e.

Se déshabiller c'était voir le regard des autres, le rictus sur la bouche de maman, le scintillement des yeux des médecins. Se déshabiller c'était se faire gronder, s'entendre dire des choses méchantes ou bien devoir subir des examens, ceux qui étaient encore pire que le dentiste.

Les maîtresses l'avaient poussé-e en avant, tu vas faire pipi, c'est comme ça, tout le monde fait pipi. Iel se rappelait le bruit, tout le monde qui se rhabillait et Lydie.

Si tu veux je te cache.

Elle s'était mise devant lui, les bras et les jambes en croix, petit paravent en salopette et T-shirt jaune. Quand iel avait eut fini, Lydie lui avait dit que c'était pas grave, elle aussi avait une culotte super moche mais que si iel voulait pas qu'on la voit, alors elle lea cacherait tout les jours.

Et elle l'avait fait.

Elle lui avait aussi appris à jouer à chat et à faire des tresses dans les cheveux. Iels s'étaient tenu-e-s la main pour rentrer en classe et avaient dormi chez les mamans et le paman, ou le mapa selon les jours et l'humeur, de Lydie.

Et puis un jour elle était partie.

Loin, vers la mer, à bien une demi-journée de route de voiture.

Depuis iels ne se voyaient que durant les vacances d'été.

L'adolescent-e éventa ses joues.

Iel rougissait si facilement, et lorsqu'iel pensait à elle c'était une tomate qu'iel devenait.

Au mois d'août dernier, Lydie et ellui étaient devenu-e-s un peu amoureux-se.

Il y avait eut des bisous le soir dans le lit, des chahuteries dans les vagues et beaucoup de mots gentils.

C'était pour elle qu'iel faisait ce champ de fleurs en morceaux de verre.

Violet et jaune.

Blanc et bleu.

Iel n'avait ni la peau violette, ni les cheveux jaunes, mais Lydie elle avait une peau laiteuse, parfois très rouge et des cheveux d'une longueur infinie aussi blancs que les perce-neiges du printemps. Si iel avait pu écrire des poèmes iel aurait surtout parlé de ses yeux, si bleus et si pâles, et de son rire qui était trois fois plus gros qu'elle.

Lydie était albinos.

Iel l'avait apprit il y avait cinq mois, avant cela même les parents de son amie ne connaissaient pas le mot. Elle est un peu pâle. Elle a des soucis de vue. Elle n'a pas hérité de nos cheveux bruns en tout cas. Mais pas de mot.

Comme pour la fille de sa classe.

Trisomique.

Ce mot aussi iel l'avait apprit il y avait cinq mois et iel avait l'impression que très peu de gens le connaissaient.

Et celui pour ellui...

Neuf petites lettres prononcées par un vieillard de quatre-vingt ans à la toute fin d'une émission télévisée.

Intersexe.

Iel en avait entendu des mots pour parler d'ellui, des termes aussi agréables qu'une gifle dans le visage. Ils sortaient de la bouche de sa mère, des médecins, de son oncle, de son grand-père, de beaucoup trop de monde.

Mais ce mot là.

Il était étrangement factuel.

C'était comme le mot «blond », ou « brun », ça décrivait, ça ne jugeait en rien.

Iel avait écouté le reste de l'émission.

Et était tombé-e des nues.

On disait partout que eux, les enfants comme elleui, comme Lydie, comme la fille de sa classe et tant et tant encore, étaient le fruit de la guerre, de ses expériences et des radiations. Sa maîtresse avait clamé en CM2 qu'avant les combats jamais il n'y avait eut ce genre d'abomination, en tentant de ne pas regarder Fed et son appareil auditif.

Et là.

Ces ancêtres sur la télévision.

Ils avaient clamé l'inverse.

Nous sommes les grands-parents oubliés de l'avant-guerre et nous sortons du silence pour nos petits-enfants et ceux qui naîtrons ensuite.

Ils avaient ressemblé une armée.

Branlante, pas très assurée sur leurs jambes mais féroce.

Iel avait apprit et lu beaucoup depuis cette émission.

C'était la qu'iel avait découvert ses couleurs, le jaune et le violet et qu'iel avait entrepris de les glisser discrètement dans ses œuvres. Lydie, elle, avait clamé au monde qu'elle était albinos et avait rejoint une association pour lutter pour ses droits, et ceux des autres enfants, des autres comme eux.

Iel n'en avait pas eut le force, iel le voulait, mais pour le moment assembler des morceaux de verres violets et jaunes étaient tout ce qu'iel parvenait à faire.

Un jour iel ferait mieux.

Un jour iel composerait une toile immense qui porterait haut ses couleurs et iel l'exposerait au milieu de la ville et puis dans toutes les autres. Iel ferait le portrait du vieil homme de la télé et puis des autres, de tout-e-s celleux comme ellui, et la montrerait aux mondes, personne alors ne pourrait ignorer leur existence.

Iel avait envie d'être fier-e, mais la honte lea rongeait encore un peu.

L'adolescent-e se leva, iel avait besoin d'une pause, et sortit du petit cabanon qui lui servait d'atelier.

Dehors.

Pas un bruit.

Et un milliard de gouttes d'eaux suspendues dans les airs.

Iel ouvrit la bouche.

Le temps.

Durant la pluie.

Il s'était stoppé.

Iel s'approcha d'un goutte, c'était solide, aussi dur que le bitume, et tendre comme un flan, en même temps. Son doigt s'enfonçait dedans, mais la goutte ne bougeait pas, ne se déformait pas. C'était fabuleux.

Comme un milliard de petits morceaux de verres transparents suspendus en l'air.

Dommage qu'ils n'aient pas été colorés, cela aurait pu donner une œuvre fantastique, une mosaïque avec des airs de vitraux.

Le visage d'iel s'illumina.

Colorés.

Iel se rua dans son atelier et en ressorti avec la pochette contenant ses encres.

Fébrile iel déposa une goutte au centre d'une bille d'eau.

Le colorant glissa dedans, se mélangea, c'était parfait.

Combien de temps avait-iel devant ellui ?

Une minute ou bien cent, on ne pouvait jamais savoir avec le temps.

Alors il fallait faire vite.

Ce fut compliqué.

Horriblement dur.

Avec des ratés.

Mais au final au bout d'une durée inestimable de travail un immense champs de fleurs, deux fois plus grand que le tableau dans le cabanon, s'étendait devant ellui.

Un champs violet et jaune, avec un peu de vert pour l'herbe et de bleu pour le ciel, avec une infinité de fleurs différentes.

Iel s'épongea le front, et dégaina son portable.

Trouver le bon angle ne fut pas facile et iel dut monter sur le toit de la petite cabane.

Son doigt trembla un peu en appuyant sur le bouton pour prendre la photo et iel failli hésiter une seconde de trop. Car à peine le clic entendu, le temps se réveilla, noyant le jardin sous une pluie violette et jaune.


Hello hello!

Hum, ça fait un bout de temps que je n'avais rien posté x)

Je reviens donc avec cette nouvelle pour laquelle j'ai reçu l'aide d'un garçon intersexe, Noah, qui a accepté de me dire ce qu'il pensait de mes idées et de mon texte.

Pour celleux voulant en apprendre plus sur l'intersexuation je vous mets en lien dans les commentaires une petite BD écrite par une personne concernée  ainsi que le twitter d'un collectif intersexe!

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