chapitre 4
Le conducteur sortit de son 4x4 et fit crisser le gravier en s'approchant de Jason. L'incendie continuait à dévorer la maison. De plus en plus de touristes encombraient la rue pour regarder se triste spectacle. Les sirènes se rapprochaient.
L'homme retira ses lunettes noires mais n'accorda aucun regard pour les flammes. Il focalisait son attention sur Jason.
- Paul ?
Malgré la douleur aiguë qui irridiait ses côtes, Jason remarqua les deux armes glissées sous la ceinture de l'homme et fut certain qu'il en avait d'autres sous sa veste.
Vu la chaleur ambiante, être vêtu de la sorte aurait fait defaillir la plupart des gens. Mais pas ce type. Pas une goutte de sueur ne perlait sur son visage. Sa décontraction convainquit presque Jason qu'il faisait partie de l'équipe de Paul. Presque.
- Je suis son frère jumeau, répondit-il en sortant son badge, même si la ressemblance rendait la vérification superflue. Et vous ?
- Nous devons partir.
- Il n'est pas question que je monte dans cette voiture, murmura Rose à l'oreille de Jason.
Il comprenait pourquoi. Une femme dotée d'un minimum de jugeote n'accordait pas sa confiance à n'importe qui et elle ne suivait pas des inconnus. Il admirait l'intelligence dont elle faisait preuve, mais il ne lui laissait pas le choix. Tant qu'il ignorait ce qui se passait et qui était derrière cette attentat à la bombe, il préfèrerait ne pas s'éloigner d'elle.
Avant toute chose, il devait obtenir confirmation de l'identité de son interlocuteur. Le danger était partout, pas la peine dans rajouter en prenant des risques inutiles.
L'homme prononça alors le message codé qu'il attendait.
- Westfield 78.
Jason se détendit un peu.
- Durham 72, répondit-il.
Rose les dévisagea tour à tour, les sourcils plus que foncés.
- Excusez moi, mais il s'agit d'un jeu ? Que faut-il faire ? Lancer des mots au hasard ?
Jason réprima un sourire pour la première fois depuis le début des évènements.
- Nous venons de donner les scores des finalistes d'un championnat de basket auquel nous avons assisté, mon frère et moi, quand nous étions lycéens.
Elle parut sidérée.
- Est-ce vraiment le moment ?
Le nouveau venu opina.
- Joël Kidd.
Ce nom disait quelque chose à Jason. Paul ne parlait jamais des opérations qu'il menait, mais il lui arrivait d'évoquer les membres de son équipe. Pour réussir ces missions, il devait pouvoir s'appuyer sur des hommes loyaux,capables de se battre sans ménager leur efforts mais aussi de se fondre dans l'environnement après une intervention.
Joël désigna du manteau la maison en flammes.
- Dites moi qu'il n'est pas la dedans.
- Il n'y ai pas.
- Et qu'en est-il de nos ennemis ?
- Il y en a deux à l'intérieur. L'un était inconscient et a dépéri dans l'incendie. Le sort de l'autre est à confirmer. Peut-être à t'il put s'échapper et se trouve-t-il dans les parages.
Un camion de pompier surgit au bout de la rue, sirènes hurlantes. A sa vue, Jason perdit son air désinvolte.
- Les autorités arrivent et avec elles des questions. Il faut partir.
- Si par "les autorités" vous voulez dire " la police" je ne comprends pas pourquoi vous tenez temps à filer, s'étonna Rose. Ce sont les gentils, non ?
Silence des deux hommes.
- Non ? Insista-t-elle.
Joel désigna la portière ouverte de son 4x4.
- Montez.
- Sans vouloir vous offenser, c'est non. Je ne vous connais pas.
- Vous me connaissez intervient Jason.
Comme Joël cherchait son arme, il m'en dissuada d'un regard.
- Vous n'avez rien à craindre.
D'un battement de paupière, Jason pouvait donner l'ordre à Joël d'assommer la jeune femme, mais il préfèrerait qu'elle monte de son plein gré. Quoi que l'avenir leur réserve, tout serait plus simple si elle lui faisait confiance.
- Je connais votre frère, pas vous répliqua-t-elle. Et d'ailleurs, je le connais à peine.
- c'est pareil.
- Pas tout à fait.
Joël reposa ses lunettes noires sur son nez et planta les points sur ces hanches.
- Je peux l'installer dans l'habitacle.
Se tournant vers lui, Rose lu lança avec hauteur: que voulez vous dire ?
- Rien de bon répondit Joël laconiquement.
Elle recula.
- Je ne me sent pas en sécurité avec vous.
- Tant que je ne saurai pas ce qui s'est passé ici, vous avez besoin d'une protection, plaida Jason.
- La police arrive. Elle saura m'en offrir une.
- Ma protection, rectifia-t-il en lui prenant le bras. Sinon Paul le tuera.
Sans cesser de scruter les alentours, à la recherche d'une éventuelle menace, il l'a poussa vers la voiture, espérant que les gens qui surprendrait son geste le verrait comme une marque d'amour.
- Et nous avons absolument besoin de nous éloigner à présent.
Elle se balança d'un pied sur l'autre.
- êtes vous recherchez par les flics ou quelque chose comme ça ?
- J'appartiens à un autre corps de la police. Je travaille à la protection des frontières. Et j'essaie de nous sortir de là avant que le type qui a provoqué l'explosion ne nous repère. Elle parut faiblir.
- Vous croyez qu'il est toujours en vie ?
- Je n'en sais rien et je n'ai pas l'intention de rester ici les bras croisés en attendant d'en avoir le cœur net .
Il l'avait déstabilisée et il en profita pour l'entraîner en douceur dans la voiture.
Joël hocha la tête d'un air appréciateur.
- Bien joué.
Et il sauta au volant.
Jason inspecta la rue. Il repéra un homme dissimulé derrière trois femmes du voisinage, qui bavardaient un peu plus loin devant leur maison. Il reconnut le type qui avait déclenché la bombe à l'aide de son portable.
- Attendez !
Rose recouvrait ses esprits.
- Je n'ai jamais donné mon accord...
Elle suivit le regard de Jason.
- Qu'y a-t-il ? Que voulez-vous ?
- Le poseur de bombe.
Il avait déjà ouvert sa portière et s'apprêtait à sauter à terre. Elle n'avait pas sa force, mais elle lui bloqua le bras pour lui interdire tout mouvement.
- Pas question de me laisser seule dans cette voiture.
- Notre homme est tout près. J'ai une vraie chance de le rattraper.
- Non, non, vous ne m'abandonnez pas avec... Ici.
- Je ne vous ferai aucun mal assura Joel .
Le suspect disparaissait derrière la maison, Jason sentit son estomac se nouer.
Rose lui enfonça ses ongles dans le bras.
- J'ai regardé un certain nombre de reportages sur des femmes ayant été enlevées dans des circonstances similaires, figurez-vous ! La police retrouve en général leur cadavres en pièce détachée ! Alors, désolée mais je ne suis pas prête de vous faire confiance.
Jason pouvait se libéré d'une prise. Il ne voulait pas lui faire du mal, mais il n'avait pas envie de perdre sa seul piste ...
-Je ne sais pas bien quoi vous dire mais...
Elle tirait sur sa manche pour l'obliger à se rassoir.
- Non.
- Ce type est entrain de nous échapper.
- C'est vous qui avez insisté pour que je vienne avec vous. Maintenant, vous êtes coincé.
Joël se mit à rire : voilà qui est parlé.
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