Chapitre 12
- Je vois que nous nous comprenons parfaitement. Il se redressa, grimaçant de douleur.
- Je vous aurez bien laissé ici mais je ne suis pas certain que l'endroit soit très sur, même si ce motel est loin de tout. Aussi, tenez-vous prête à partir dans dix minutes.
- Ne comptais pas sur moi pour vous aider à aller plus loin que la salle de bain.
Un bref instant, il se demanda si elle partageait l'attirance qu'il ressentait pour elle. Il aurait adoré prendre une douche avec elle, mais il sentait bien qu'elle n'avait rien de tel en tête.
- Retournez vous allonger.
Elle pointait le lit, l'air sévère. Manifestement, elle etait repassée en mode "maîtresse d'école".
Il n'avait jamais aimé l'école, sauf pour le sport et l'équipe de foot, mais, pour les beaux yeux d'une enseignante comme Rose, il serait sans doute devenu un rat de bibliothèque.
- Nous devons aller là ou Sarah s'est peut-être réfugiée.
- Les autres vont s'en charger.
-Ils ne connaissent pas l'existence de cet endroit.
- Vous pourriez leur en parler...
- En effet, mais cela n'est pas possible.
- Cela vous ennuie t-il de m'expliquer pourquoi ?
- Je ne peux pas.
- Vous replongez dans le scénario débile de l'espion contraint de respecter le top secret ?
- Le mot correct n'est pas espion mais agent.
-Cela ne veut rien dire pour moi.
Rose n'avait pas l'intention de le laisser partir, et il ne pouvait pas le lui reprocher. A sa place, il n'aurait pas cru non plus un mot de cette histoire d'espionnage.
- C'est un lieu d'hébergement sécurisé, une planque, si vous préférez. Sarah sait qu'elle peut s'y réfugier quand tout va mal.
-Mais pourquoi vouloir à tout prix retrouver cette Sarah si elle ne fréquente plus Paul ?
- Je n'en sais rien. J'ai un mauvais présentiment, c'est tout.
- Et comment comptez vous vous rendre là bas ? Nous ne sommes pas motorisés.
Zut, il avait oublié ce détail. elle ne rajouta pas " Je vous l'avais bien dit", mais son sourire fut assez éloquent.
- C'est donc réglé, conclut-elle.
- Pas u tout. Nous allons emprunter un véhicule.
A son tour elle parut décontenancée.
- En voler une vous voulez dire ?
- Nous la rapporterons ensuite à son propriétaire. En tout cas, nous essayerons. Sauf si nous sommes victimes d'un accident, bien sur.
Elle plissa des yeux.
- Vous plaisantez, je suppose.
-Pas le moins du monde. Il y a une bagnole planquée dans le hangar du jardinier. Elle est vielle mais elle doit fonctionner.
Voir les joues de Rose s'enflammer et ses yeux briller troubla Jason plus qu'l ne l'aurait voulu. Il adorait la regarder, cela en devenait inquiétant.
- Me comprenez-vous mieux ?
Elle secoua la tête.
- Rien de ce que vous me racontez n'a de sens.
- Il n'est pas question que quoi que se soit de fâcheux arrive à Sarah !
Rose se figea.
- Vous l'aimez ?
- Paul l'aime. C'est tout ce qui m'importe. Puisqu'il ne peut pas lui venir en aide, je me dois de le faire à sa place.
- Vous aurez du commencer par là. Sa, c'est un argument. Que faites-vous encore allongé? Debout ! Il est temps de passer à l'action.
Elle se dirigea à grand pas vers la porte. Un intense soulagement s'empara de lui. Il regrettait d'avoir à modérer l'enthousiasme de la jeune femme, mais il n'avait pas le choix.
- J'ai besoin de vous préciser que vous devrez impérativement rester en arrière et suivre mes ordres.
- Pas question. Et je tiens à être armée.
Il préférait encore l'attacher sur une chaise et la laisse en plan. Confier une arme à une novice était toujours dangereux. Elle risquait de titrer à tort et à travers ou, pire, de se faire descendre parce qu'elle était armée. Cette éventualité le rendait malade.
- Dans vos rêves.
Elle refusa de céder;
- Vous me donnez de quoi me défendre ou nous restons ici.
Il reconnut le ton sans réplique. Pourtant, face à une balle, son assurance ne serait d'acune utilité.
- Etes-vous sure de pouvoir vous servir d'une arme ?
-Oui.
Il avait espéré une autre réponse.
- Sur quelqu'un ?
-Oui.
- Qu'en savez-vous ?
- Je le sais, c'est tout.µ
En dépit du bon sens, il lui tendit un revolver.
- C'est un semi-automatique. Vous avez huit balles.
- J'ai déjà eu l'occasion de me servir de ce modèle.
Il lui fallait poser la question. Ne pas savoir le tuait.
- Combien de fois avez vous tiré ? Une fois ? Deux fois ?
- Quatre mille foi et la derrière remonte à trois jours.
Il découvrait une nouvelle facette de sa personnalité. Il mourait d'envie d'en apprendre davantage.
- Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez me dire à propos de votre vie hors de l'école ou de votre passé ?
- Pas si vous voulez retrouver cette Sarah avant la nuit.
Allons-y.
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