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Le désert de l'oubli ( Fantaisie)


La nuit arrivait et la pénombre s'installait. Bientôt, il n'y aurait que les lueurs des flammes qui les éclaireraient. Heureux de cette obscurité naissante, Hyrua n'était plus obligé d'afficher un visage neutre et laissa les muscles de sa mâchoire se contracter d'eux-même sous la force de ses ressentis. Il savait que ce qu'il allait ensuite dire à Calum, ne lui plairait pas.

— Je vais traverser le désert de l'oubli, lâcha-t-il simplement.

Son aide jura, non pas entre ses dents, mais de pleine voix. Il représentait le calme. Jamais, il ne disait un mot d'un ton plus haut que l'autre, jamais il ne faisait un geste qui n'était pas nécessaire. Il neutralisait le tempérament fougueux du fils du Royaume de l'Air. Ils se complétaient. Calum se leva et jeta son bol vide.

— J'en conclus que tu veux mourir ?

Il tenta de se maîtriser, mais il n'avait plus aucune compassion pour les idées morbides de son ami. Il n'était pas loin d'en venir aux poings pour lui rentrer une bonne fois dans son crâne qu'elle était morte et que tout ce qu'il ferait ne la ramènerai pas ! Il venait de franchir la limite que Calum s'était mentalement imposé.

Hyrua ne fit que soupirer et cela lui suffit pour déchaîner la tempête qui couvait en lui.

— Tu me prends vraiment pour un imbécile ? ricana-t-il, mauvais. Mais redescend sur terre, Hyrua ! Même si tu crois le contraire, je t'ai gardé à l'œil sans jamais cesser de me méfier de tes décisions.

Debout face à Hyrua, Calum était à bout de toute la patience qu'il pouvait avoir. Il souffla, exaspéré par son comportement.

— Écoute-moi bien, Hyrua ! commença-t-il en appuyant sur son prénom. Tout cela n'a qu'assez duré ! J'ai toujours été présent pour toi, quoiqu'il advienne, je t'ai soutenu dans tes pires actions, subi les mêmes punitions quand tu te faisais attraper par ton père, rigolé aux mêmes blagues stupides dont tu étais l'investigateur, couvert aux yeux de ta famille lorsque tu la voyais. Je t'ai accompagné dans tes pires souffrances lorsque tu l'as perdu.

— Calum ! grogna l'intéressé plus qu'il ne parla. Arrête-toi là !

Mais celui-ci n'en avait que faire, la bombe était lancée, il fallait maintenant qu'elle explose.

— Non ! C'est toi qui vas te taire et m'écouter ! Je sais très bien ce que tu comptes faire ! Le désert de l'oubli ! Le seul endroit des Quatre Territoires dont jamais personne n'est revenu.

Les yeux humides plantés dans ceux de son jeune maître, il fit une pause avant de reprendre de plus belle.

— Tu me demandes de te regarder mourir ? Hors de question ! C'est elle qui est morte, pas toi !

Hyrua se contenait tellement que tous ses muscles lui faisaient mal. Il ne voulait pas se disputer avec lui, mais il venait de lui asséner le coup de grâce en faisant référence à elle. De quel droit se permettait-il de le juger sur ce qu'il avait subi et ce qu'il endurait encore !

D'un bond plus rapide que la vision ne permettait de le capter, il se leva et attrapa Calum au collet, serrant sa tunique sous son cou.

— Ne me dis pas ce que je dois faire, penser ou même... ressentir ! cracha Hyrua à quelques centimètres de son visage. Tu ne sais pas ce que j'éprouve ! Tu ne sais pas à quel point l'espoir que j'entretiens depuis trois ans est la seule lueur qui me maintient dans ce monde. Sans elle, il ne me reste plus qu'à la rejoindre ! C'est ce que tu veux ? Que j'abandonne ? D'accord ! Faisons ainsi !

Tandis qu'il le lâchai brutalement, il sortit une dague de son dos et la pointa sur son cœur. La lame perça le tissu, la peau et une tache rouge écarlate commença à s'étendre. La blessure était superficielle, mais Hyrua le défia d'un regard dur et sombre d'enfoncer la lame plus profondément.

Effrayé par sa réaction, Calum leva les mains en signe de réédition et tenta d'apaiser son ami. Loin d'être calmé, celui-ci attrapa une de ses mains avec celle qui restait libre et la plaça sur le manche de l'arme en la maintenant avec force.

— Vas-y maintenant ! Qu'attends-tu ? Juste une petite impulsion !

Sa voix était d'une froideur implacable et il poursuivit sur le même timbre effrayant :

— La chair est tellement tendre à cet endroit que tu sentiras à peine lorsqu'elle atteindra le centre du cœur. Et puis après, tant que la lame est en place, la personne reste en vie ! Elle te regarde avec des yeux pleins de regret et d'incompréhension en attendant la délivrance.

Les joues d'Hyrua se couvraient de larmes amères qu'il ne cherchait plus à retenir. Il s'arrêta de parler juste le temps d'une inspiration laborieuse avant de poursuivre avec toute la souffrance du monde dans la voix :

— Et la douleur ? Elle te coupe le souffle ! Elle t'obsède et empêche tes derniers mots de sortir. Elle empêche toute absolution.

Les doigts d'Hyrua se contractaient autour de ceux de Calum au même rythme que les muscles de sa mâchoire. À chaque inspiration, la lame s'enfonçait puis ressortait de sa chair sans qu'il émette la moindre plainte.

Malgré la résistance que Calum y mettait, il lui était impossible de reculer la lame afin qu'elle cesse ses allers-retours interminables.

Dans les yeux d'Hyrua brillait une sauvage détermination et il comprit à cet instant que ce qu'il croyait savoir de son ami n'était qu'une immense et terrible erreur.

Il avait bien donné le change durant ces trois années. Vivant comme si aucune tragédie n'avait traversé sa vie, il était parvenu à sourire, parfois même à rire, trompant son monde avec brio. Calum pensait que le plus dur était derrière eux, que la douleur s'atténuerait avec le temps.

Tout cela n'était qu'un tas de conneries, une ignoble fumisterie !

Pour lui, il suffisait qu'il plante son regard dans celui d'Hyrua pour comprendre qu'il n'en était rien. Que le déchirement qui imprégnait ses iris dans cet instant, était le même, voire pire que celui qu'il avait pu cerner quand il était descendu du Mont Katuya, les mains ensanglantées, le cœur détruit et l'esprit à la limite de la confusion. Qu'y il ait trois ans ou que ce soit aujourd'hui, il comprit enfin que ce qu'il voyait dans les yeux de ce son ami au-delà du supplice qu'il vivait. Depuis ce jour, Hyrua survivait à ce terrible instant, la tête remplie d'images douloureuses avec un chagrin et une culpabilité qui le rongeaient jusqu'à l'infini.

Atterré par cette découverte, Calum recula, hébété, abandonnant toute résistance, il planta son regard dans celui de son ami et d'un ton rauque, le questionna :

— Qu'attends-tu alors de moi ?

— Ne cherche pas à me retenir et laisse-moi aller jusqu'au bout de mon chemin.

Calum comprit enfin que c'était "Sa Rédemption". Ce soulagement qu'il avait cherché pendant trois années durant.

— Je le sens jusque dans mes tripes que c'est le bon endroit, reprit Hyrua avec sincérité. Et si je dois mourir, alors ainsi soit-il ! Sinon, il me reste encore un espoir. Même si ce n'est qu'un souffle...

Hyrua avait tout dit. Rien à rajouter ni à argumenter.



Merci de votre lecture. C'est un extrait d'un grand et long projet qui, à ce jour, est toujours en cours. N'hésitez à commenter^^

A bientôt.

A L'encre de mon sang.

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