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Chapitre 46

Elle se sentait tomber dans un vide sans fond. Cependant, c'était loin d'être une expérience désagréable. Elle avait l'impression de flotter sur un petit nuage. Elle sourit, les yeux fermés. Elle ne ressentait plus rien. Plus de peur. Plus de colère. Plus de chagrin. Plus d'amour. Plus rien. Elle était libre, si libre. Sa respiration s'apaisa et elle se sentit ralentir. Puis tout doucement, s'arrêter. Elle flottait simplement, se laissant emporter par les douces sensations qui emplissaient son corps. Loin des responsabilités, loin de la douleur. Elle avait l'impression de goûter au bonheur, celui qui lui avait été interdit pendant si longtemps.

— Scarlett ! Scarlett ! Réveille-toi ! C'est moi ! C'est Theodor !

La voix lointaine la fit soupirer bruyamment tandis qu'elle porta ses mains à ses oreilles.

— La ferme... Laissez-moi vivre... Laissez-moi profiter...

Mais la voix n'arrêtait pas. Elle ne semblait pas vouloir se taire et continuait à lui crier dans ses oreilles ce nom qu'elle avait tant tenté de fuir. Ce nom qui faisait peser à ses épaules tant de responsabilités. Elle voulait oublier. C'était pour ça qu'il était apparu. Pour lui faire oublier. Pour qu'elle ne souffre pas. Néanmoins, la voix se frayait un passage dans son esprit. Bientôt elle se sentit tirée en avant, comme si une corde était attachée à son corps. Les bruits autour d'elle devinrent de plus en plus intelligibles, tandis que sa vue s'éclaircissait petit à petit. Tout lui revint en bloc.

La cathédrale.

Les alchimistes.

Les chimères.

Les terroristes.

Amelia.

Elle frémit à ces pensées. Elle se redressa lentement, sous le regard inquiet de Theodor. Elle n'aimait pas ces yeux.

— Je viens bien, grimaça Scarlett en se levant d'un geste brusque.

— Scarlett... Ne...

— Je n'ai pas besoin de vos conseils, lieutenant-colonel.

Elle parcourut du regard les soldats autour d'elle. Tous s'étaient reculés à une distance respectueuse, la méfiance se lisant sur leur visage médusé.

Les pauvres... même ici, j'aurais pu les atteindre... Tu es sûre de ne pas revenir ? À l'abri ? En sécurité ? Là où personne ne pourra jamais te toucher ?

Scarlett leva ses mains devant elle dans un geste d'apaisement, tout en ignorant la voix du démon qui continuait à siffler dans ses oreilles.

— Vous n'avez pas à vous inquiéter. Je ne vous ferai aucun mal.

Toi non, mais moi oui...

Elle serra les dents et ouvrit les bras en souriant doucement. Elle sentit son cœur se serrer en voyant que ni la peur, ni la méfiance avaient disparu des yeux de ses subordonnés. Scarlett poussa un long soupir et ses bras tombèrent le long de son corps. Elle ne pouvait rien faire sans le soutien de ses hommes.

— Écoutez... Je ne vous veux aucun mal. En tout cas, pas moi. Ce que vous avez vu, ce n'était pas moi. Je sais que c'est dur à croire, que vous avez l'impression que j'ai trahi votre confiance et c'est totalement normal. Moi-même j'ai du mal à vivre avec cette... chose. Néanmoins... vous devez me faire confiance, une dernière fois. Laissez-moi vous guider. Laissez-moi nous guider vers la réussite. Je peux vous l'assurer, tout sera bientôt fini. Mais pour l'instant... reposez-vous sur moi.

Ce discours était bien loin de la parfaite éloquence habituelle de Scarlett, mais il venait de son âme. Elle venait de se mettre à nu devant ses hommes, dévoilant un secret qu'elle même avait du mal à admettre. Elle poussa un léger soupir et fixa ses soldats un par un.

— Nous avons guère le temps de discutailler. Vous devez prendre une décision et vite. Êtes-vous avec moi, oui ou non ?

Le silence régna pendant quelques secondes avant qu'un des soldats ne s'avance vers Scarlett.

— Je pense parler au nom de nous tous ici. Nous vous avons prêté allégeance, générale Ambrose. Nous vous avons tous promis de vous suivre, jusqu'en enfer s'il le faut. Vous avez reconnu nos talents à tous et vous nous avez tous offert une place dans cette escouade. Plus qu'un simple travail, vous nous avez offert un toit, une famille. Il serait très mal avisé de notre part de rejeter cette promesse. Vous nous avez tout donné. À nous de tout donner pour vous, et ce jusqu'à la fin. Unis nous gagnons, seuls nous chutons.

Scarlett se fendit d'un sourire, les larmes lui montant aux yeux. Le nœud dans son cœur et sa gorge se défit petit à petit. Elle se sentit respirer, libérée.

— Merci... souffla la générale.

— Vous nous l'avez toujours dit vous même. Nulle cause n'est perdue tant qu'elle ne s'est pas écroulée. Et la nôtre tient toujours. Et je sais, nous savons qu'elle tiendra tant que vous êtes debout, générale.

Un sentiment de culpabilité serra la poitrine de Scarlett. Elle ne comptait plus les fois où elle avait failli baisser les bras.

— Mais tu t'es relevée, murmura une voix derrière elle, si basse qu'elle fut la seule à l'entendre. Tu t'es relevée, comme tu l'as toujours fait.

— Allons-y.

Elle se dirigea vers l'entrée du passage secret et s'accroupit une dernière fois au côté du corps d'Amelia.

— Nous allons réussir, sergent. Je vous donne ma parole. Adieu Amelia. Que votre âme repose en paix.

Elle fit le salut de la Vague Écarlate et entra dans le passage secret, ses hommes à sa suite.

— Par où commençons-nous ?

— Nous devons nous séparer. Vous prendrez la tête du groupe, lieutenant-colonel et vous devez absolument rejoindre la caporale Wilkincraft et la colonel Hammer.

— Et vous générale ?

— J'ai reçu de nouvelles informations. Je dois aller découvrir la vérité sur cette histoire de Purge et de transmutation.

— À vos ordres. Soyez prudente, Scarlett.

— Je vous retrouve bientôt, Theodor.

Elle le regarda s'éloigner, les soldats à sa suite. Elle partit dans la direction opposée, focalisée sur un seul et même objectif ; percer le dernier secret, la dernière zone d'ombre. En avançant dans la base, elle frémit en voyant les cadavres de chimères et de leur alchimiste s'entasser çà-et-là. Même si cette vision morbide était difficile à voir, son cœur se réchauffa ; ses soldats étaient en vie et combattaient toujours avec autant de hargne que le premier jour.

— Tiens, tiens... ne serait-ce pas cette chère générale Ambrose ? N'en avez-vous pas marre de venir fourrer votre nez dans les affaires des autres ?

— Sauf votre respect, générale Wyverstan, je ne fais qu'obéir à vos ordres.

— Mes ordres ? Je vous ai simplement ordonné de tenir les alchimistes et les terroristes à l'écart des populations, et non pas d'enquêter sur eux.

— Disons que j'ai pris mes précautions. S'il y a un problème, il vaut mieux le traiter à la racine, ne pensez-vous pas ?

— Je sais que vous êtes au courant de tout, Ambrose. Néanmoins, il vous manque quelque chose, n'est-ce pas ? C'est pour cela que vous vous êtes séparée de votre équipe pour mener l'enquête de votre côté. Comme c'est admirable.

— Je n'ai pas à justifier mes actions, générale. J'ai interprété vos ordres selon mon point de vue, comme vous me l'avez dit, lors de la création de mon unité.

— Ne jouez pas à ce jeu avec moi, ou vous risquez de perdre tout ce qu'il vous reste.

— Je n'ai pas peur de vous.

— Vous devriez, Ambrose. Vous devriez. Je suis la seule qui peut décider de votre vie ou de votre mort.

— Je le répète, je n'ai pas peur de vous. J'ai déjà un démon qui vit en moi.

Malgré son air faussement confiant, Scarlett ne put s'empêcher de trembler. Rosalind haussa un sourcil, visiblement amusée par la situation.

— Vous l'admettez enfin.

Scarlett frémit mais ne dit rien.

— Vous ne savez rien de moi, déclara-t-elle d'un ton qu'elle espérait ferme.

— J'en sais davantage que vous ne le croyiez.

— Je n'ai pas de temps à perdre avec de telles discussions futiles, alors si vous voulez bien m'excuser, j'ai du travail.

— Ne tentez pas le diable, Ambrose, ou il pourrait vous dévorer.

Elle frémit à cette mise en garde. Rosalind s'éloigna en silence, la laissant seule dans le couloir. Un frisson parcourut son dos. Elle devait se dépêcher.

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