Quand Clementine retourna dans sa chambre, elle vit qu'Eleanor était assise sur le canapé, à lire un livre. Elle ne leva même pas la tête des pages quand Clementine se laissa tomber à ses côtés.

— Ça va ?

Pas de réponse.

— Tu vas me faire la tête encore longtemps ?

Clementine remarqua qu'Eleanor n'avait pas tourné les pages de son livre depuis qu'elle était arrivée, et qu'elle semblait observer la même phrase avec un peu trop d'attention. La méacanicienne soupira.

— Parfois je me demande même pourquoi t'es là. Si c'est pour rester assise à ne rien faire, tu aurais aussi pu rester chez toi.

— Tu...

— Je sais que c'est dur pour toi, mais...

— Mais rien du tout ! Je suis ici par obligation, parce qu'on m'a légèrement menacée si je ne restais pas.

— Il y a une autre raison, sourit Clementine. Tu ne le sais pas encore, mais il y a une autre raison. Je sais que tu n'es pas du genre à te laisser amadouer par des menaces.

— C'est quoi ça ? Tu me complimentes ou tu essayes de m'insulter ?

— C'est à toi de voir. En tout cas, on part dans trois heures. Soit prête.

Clementine se leva, alla dans la chambre. Elle sembla vouloir dire quelque chose, mais se ravisa.

— C'est à toi de voir, hein... ?

Elle se leva et posa son livre sur la table basse. Elle allait sortir de la pièce quand la porte s'ouvrit à toute volée. Une jeune femme vêtue de rouge et de noir fit son entrée. Une colonel, à en croire les décorations sur sa poitrine. Elle passa une main dans ses cheveux blons, dévoilant des boucles d'oreille en cuivre qui tintaient doucement.

— Je ne pense pas que nous nous sommes déjà rencontrées, Eleanor Pennington. Je suis la colonel Juliet Hammer, et je suis la commandante de cette mission. Ravie de faire ta connaissance, Chasseuse.

— De même.

Fut la seule chose qu'Eleanor trouva à dire en croisant l'intense regard de Juliet, qui sourit. Son instensité sembla fondre comme neige au soleil, tandis qu'elle avançait dans la pièce, tout sourire, et se laissa tomber sur le canapé.

— La générale Ambrose m'a dit que vous aviez toutes les informations nécessaires pour cette mission.

— Que faites-vous ici, alors ? questionna Eleanor, plus abruptement qu'elle ne l'aurait voulu.

Juliet sembla cependant ne pas s'en formaliser.

— Je suis implement venue m'entretenir un peu avec vous deux. D'ailleurs, où se trouve Hazard ?

— Je suis ici, fit la voix de Clementine. Et vous êtes... ?

— La colonel Juliet Hammer, commandante de cette mission.

Le visage de la mécanicienne se fendit d'un sourire.

— Oh, c'est donc vous. Enchantée. La générale vous a mentionnée lors de ma dernière entrevue avec elle.

— Elle t'a dit quoi ? demanda Eleanor, les yeux plissés.

— Rien de bien important. Elle voulait simplement tirer les choses aux clair. Que vouliez-vous nous dire, colonel ?

Juliet sortit un dossier de son sac. La couvertue était estampillée d'un unique nom, « Rainford ».

— Je souhaiterai que vous preniez connaissance de ces documents. Je sais que vous possédez les infirmations sur les alchimistes, mais vous allez avoir du mal si vous ne connaissaez rien sur la ville dans laquelle nous irons.

Eleanor prit la fine liasse de feuilles et les parcourut rapidement du regard.

— Je n'ai pas signé pour un cours d'histoire.

— Je ne suis pas du genre à donner des informations inutiles.Vous verrez. Ça vous servira. Peut-être pas dans la ville même, mais ça vous servira.

Juliet se retourna et posa une main sur la poignée de la porte. Elle allait partir mais se retourna au dernier moment.

— Et n'oubliez pas ; prenez garde à l'ombre qui semble dormir.

Puis elle partit, laissant derrière elle Eleanor et Clementine dans la confusion.