Le temps du bonheur
Après leur courte pause, elles reprennent la route. Il leur reste encore plusieurs heures de route avant d'arriver à Val-d'Or. C'est Faustine qui conduit pendant que Victorine somnole sur le siège arrière, elle rêve aux moments heureux de sa vie avec Peter.
Souvenirs
Québec, Musée des Plaines d'Abraham.
Le nez plongé dans son dessin, Victorine ne fait pas attention au temps qui passe ni aux gens présents jusqu'au moment où un homme la bouscule et fait rater la fin de son image.
"Désolé, mademoiselle, quelqu'un m'a bousculé et me voilà sur vous."
Toute confuse, la jeune femme ne comprend pas bien ce qui s'était passé, car elle s'est retrouvée sur le sol avec un homme dans ces affaires.
Victorine se dégage, récupère ces crayons et ces feuilles qu'elle pose délicatement dans un grand porte-document. Elle rougit lorsque regarde cet homme en costume qui l'aide tant bien que mal.
"Désolé, mademoiselle, je me présente, Peter Kovosky. Navré de vous avoir bousculé."
En même temps qu'il se présente, un homme habillé d'un costume noir vient vers lui pour l'aider à se relever.
"Monsieur, tout va bien ?"
Demande à l'homme qui est arrivé en catastrophe.
"Oui, Maurice, tout vas bien, merci."
"Mademoiselle, permettez-moi de vous inviter à prendre un verre pour me faire pardonner."
Victorine n'a rien compris et en quelques minutes, la voilà à table dans un des cafés les plus chics de la ville avec cet homme très charmant. Elle passe une partie de la fin d'après-midi avec lui à discuter de tout et de rien, jusqu'au moment où son portable sonne.
Dans une légère gêne, elle s'excuse pour répondre.
"Oui, oui, j'ai bien compris, j'arrive au plus vite."
"Il y a un problème, Victorine ?"
Demande-t-il sans retenue.
"Non, rien de grave, j'avais rendez-vous avec des amis pour préparer notre expo et je n'ai pas vu le temps passer en votre compagnie."
"Laissez-moi vous accompagner."
Victorine profite de ce geste fort sympathique, car elle doit traverser une partie de la ville et en voiture, cela sera bien plus rapide.
Arrivée à l'exposition, Victorine donne un carton d'invitation pour le vernissage qui aura lieu dans une dizaine de jours, le dimanche seize. Peter remercie pour L'invitation et lui promet d'être présent.
Les jours passent et Victorine n'arrive plus à se consacrer à ces études. Elle n'arrête pas de penser à Peter. Elle suit les cours sans être vraiment là, elle se dit qu'elle aimerait bien passer plus de temps avec lui.
Journée de stress, Victorine se lève très tôt pour aller courir avant d'aller à l'expo pour retirer tous les dessins qu'elle a présentés. Quand elle arrive, les autres exposants ont déjà presque fini de retirer les œuvres.
Assis sur un banc devant les créations de la jeune femme, il y a une personne. Victorine s'approche pour voir si c'est Peter, son cœur bat la chamade, mais non, ce n'est pas lui, elle est très dessus, car il ne sera jamais venu.
L'homme d'un certain âge se lève et se présente en tendant une carte de visite.
"Albert Morceaux, galeriste à Montréal, galerie du nouvel art. Monsieur Kovosky m'a beaucoup parlé de vos œuvres et je dois reconnaître qu'il ne s'est pas trompé. Votre coup de crayon est tout simplement magnifique."
Victorine reste sans voix et il continue son pitch.
"Nous allons commencer une nouvelle expo dans trois mois et j'aimerais que vous participiez. Voici ma carte et appelez-moi dès que vous aurez fait votre choix. Et juste pour vous rassurer, tous les frais sont pris en charge par nous."
Victorine en tremble, dans trois mois, elle aura fini ses études universitaires et sans réfléchir donne sa réponse.
"Monsieur Morceaux, c'est avec plaisir que j'accepte votre proposition."
Albert remercie la jeune femme, lui indique encore quelques modalités pour la suite des événements et prend congé.
Tout le monde a fini ou presque de remiser leurs affaires, qu'elle est toujours assise sur le banc à regarder son travail. Elle ne comprend pas, car il n'est pas venu voir l'exposition.
Après la fin universitaire, ayant obtenu son master, Victorine range et charge ces affaires dans son vieux break pour prendre le chemin de Montréal.
Elle s'arrête à Trois-Rivières pour voir des amis et décharger une partie de ces affaires dans le garde meuble qu'elle loue depuis qu'elle vit ici et profiter de faire la fête avec des amis avant de rejoindre Montréal dans trois jours.
La galerie a mis à disposition un appartement dans le quartier du Mont Royal pour qu'elle puisse rester proche de la galerie et préparer encore plusieurs œuvres, car il en manque une dizaine.
Plusieurs semaines sont passées et ce soir, c'est le vernissage. Victorine stresse de devoir le tout Montréal venir voir ces œuvres, habillée d'une tenue chic et très élégante, elle arrive à discuter et à s'ouvrir aux personnes présentes.
Dans l'ombre, Peter la regarde, il fait une entrée discrète pour surprendre Victorine. Il pose sa main sur l'épaule de la jeune femme, celle-ci se retourne pour voir qui la touche et elle fond en larmes. Peter la serre dans ses bras et la conduit vers un endroit tranquille.
Ils passent leur soirée à discuter. Il explique qu'il avait dû rentrer chez lui pour des affaires et que le jeudi, il était passé voir l'exposition et qu'il n'avait pas pu s'empêcher de décrire ces œuvres à son ami Albert.
Peter vient tous les jours suivants à l'expo et invite inlassablement Victorine à visiter la ville, des restaurants gastronomiques aux fast-foods, des musées au cinéma. La jeune femme vit un conte de fée.
À la fin de l'exposition, plusieurs œuvres ont été vendues à des prix incroyables. Peter propose à Victorine de rester en ville. Il possède plusieurs appartements et en propose un à un loyer symbolique. Elle accepte et trouve dans la foulée un travail d'illustratrice dans une maison d'édition.
Les semaines passent, puis les mois, Victorine et Peter sont de plus en plus proches. Leurs amis sont heureux pour eux et Victorine est aux anges quand Peter fait sa demande à Victorine lors d'une promenade en calèche dans les environs de Montréal.
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