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I. 11

Maurice lâche un juron et se lève de l'accoudoir sur lequel il était appuyé. J'ai à peine le temps de tourner la tête en direction du bruit que la personne entre déjà, sans avoir pris le temps de savoir si je pouvais recevoir une visite ou si je pouvais être dérangée. L'intrus s'avance, sans prendre le temps de fermer la porte, en m'adressant à peine un regard. Il se tourne vers Maurice.

- Hemerit, je vous croyais en congé.

L'inconnu, me présentant son meilleur profil de ¾, n'arbore aucune marque d'émotion avec seulement une lueur dans son regard qui se veut être d'une curiosité bienveillante. Je reporte mon attention sur Maurice dont la réponse pourra surement éclairer la conversation que nous n'avons pas eu le temps de clore.

Maurice le salut d'un signe de tête.

- Inspecteur Martin, dit-il par politesse avant de passer furtivement un œil sur moi. Je viens effectivement de prendre quelques jours de repos pour pouvoir assister à l'enterrement. Je suis directement venue voir les jumelles, je n'ai pas encore eu le temps de me changer.

A-t-il « pris » quelques jours de congés, ou l'a-t-on obligé, comme il essayait de me le faire comprendre la minute précédente ?

Mon regard se pose alors sur l'inspecteur, tentant de comprendre ce qu'il y a de louche chez lui. Il est vrai que son grand costume noir en impose face à Maurice, déjà grand et qui, pourtant, se fait dépasser d'une tête par ce géant.

- Bien, répond-il à Maurice.

Il s'avance enfin vers moi, tassée au fond de mon lit.

- Bonjour Luna, je suis l'inspecteur Martin.

Le plus impressionnant chez lui est ce tronc taillé en V d'un homme qui mène sans conteste d'intenses entraînements vis-à-vis de ce tas de muscles qui lui fait office de corps. Pourtant, cette impressionnante carrure est parfaitement proportionnée, musclée sans exagération et non sculptée par ces régimes hyperprotéiné, loin de là. C'est simplement un molosse pur et dur.

Lui, un inspecteur de police ? Il doit surement faire pas mal d'heures supplémentaires.

Il me tend la main avant de remarquer que mon poignet droit est enfermé dans une attelle. Je ne bouge pas le bras et me contente de le dévisager.

- Je suis chargé de l'enquête concernant le meurtre de votre tutrice. Thérèse Vallières, s'empresse-t-il de préciser. Pourrais-je te poser quelques questions ? Ce ne sera pas long.

Je ne peux qu'acquiescer par un bref mouvement de tête, la gorge nouée par le chagrin qui revient d'un coup sous les mots « meurtre de Thérèse Vallières ». Hemerit détourne le regard, morne.

- Tu devrais te rallonger Luna, me recommande Maurice d'une voix douce. Je serais dans le couloir si tu as besoin.

Il se retire en adressant un dernier regard à l'inspecteur, s'approchant plus, de mon point de vue, d'un avertissement que d'un simple signe d'au revoir.

Le géant ne fait même pas attention à lui et, tandis que je m'adosse contre ma tête de lit, l'homme prend place sur le siège en face de moi, sortant crayon et bloc-notes.

Je suis un instant Maurice du regard, qui referme la porte derrière lui, puis redirige mon attention vers mon interrogateur. Il fait chaud en ce début d'été et il retire sa veste. Ses cheveux clairs touffus encadrent un visage étonnamment fin pour son gabarit de gladiateur.

- Toutes mes condoléances.

Son air se veut empathique pendant une fraction de seconde, avant de se vider à nouveau de toute émotion. Ses yeux sont orangés et, aussi curieux que cela puisse paraître, tirant sur le vert.

De nouveau, un bref hochement de tête de ma part dans la limite de mes possibilités, les larmes aux bords des yeux. L'inspecteur le voit avant que je n'aie pu détourner la tête.

- Je sais que c'est difficile, reprend-il avec toujours cette même insistance presque déplacée, mais cela nous aidera à arrêter M. Vallières.

J'acquiesce pour lui montrer que je suis coopérative et que je veux l'aider à retrouver ce monstre. Malgré le peu de confiance que cet homme m'inspire, je me doute qu'il ne fait que son travail. Alors je me force à dire quelque chose malgré mon mal de gorge :

- Je répondrais à vos questions.

- Merci, dit-il simplement avant d'enchaîner aussi sec sur le sujet qui l'intéresse. Pour commencer, j'aimerai que tu me racontes tout ce qu'il s'est passé cette après-midi-là, à partir du moment où ta sœur et toi êtes descendues du bus, après l'école.

Je le fixe un instant, me perdant dans ses prunelles, et essaie de rassembler tous mes souvenirs sans me faire submerger par les émotions. Il ne tarde pas à poser ses premières questions : à quelle heure environ sommes-nous sorties du bus, combien de temps avons-nous mis pour arriver devant la maison, puis tout s'enchaîne.

Je lui raconte tout ce que j'ai vu, tout ce dont je me souviens. L'inspecteur prend note de ce que je lui dis, il me demande parfois quelques précisions sur ceci ou cela et je lui réponds, avant de reprendre mon récit.

Entre-temps je lui explique que Georges a toujours été quelqu'un de colérique et belliqueux ; lorsqu'il n'avait pas ce qu'il voulait, il pouvait s'en prendre à n'importe qui et commençait à porter des coups si une bouteille d'alcool était impliquée.

Je lui dis que je n'ai été témoin qu'une seule fois des coups qu'il portait à Thérèse ; c'est à partir de là qu'elle a décidé d'en parler aux autorités, à Maurice en particulier, une connaissance qu'elle avait déjà auparavant. J'avais déjà remarqué quelques fois des bleus sur son corps dont elle ne voulait pas parler, elle disait que l'on n'avait pas à s'en préoccuper et je ne savais pas quoi faire.

Je lui parle ensuite des messages de menaces par courriers, mails, papiers déposés à l'intérieur de la voiture par une vitre brisée, plantés sur la porte à l'aide d'un couteau de chasse (discipline appréciée par ce monstre mais je garde ce commentaire pour moi) et encore deux-trois autres exemples qui me reviennent en tête.

Parfois je m'arrête, reprenant mon souffle ou buvant un peu d'eau pour réhumidifier ma trachée douloureuse. Une fois, il me demande si je préfère arrêter, voyant que j'ai de plus en plus de mal à parler et même à organiser mes idées mais je refuse. Maintenant que j'ai commencé, je finis. Je veux en terminer au plus vite.

Arrivée au moment où je décris comment j'ai pu réussir à m'échapper de Georges lors de l'incendie, ma voix déraille. Affolée par une soudaine décision à prendre je m'arrête de parler, le cœur battant la chamade.

Dois-je lui dire que je l'ai poignardé ? Est-ce que cela sera considéré comme de la légitime défense ou est-ce que je risque quelque chose ?

Voyons, il était en train d'essayer de te tuer, Luna !

L'inspecteur me regarde avec suspicion, me demande si je vais bien, m'apprend que je suis toute pâle, me promet que c'est bientôt fini.

J'inspire un grand coup puis achève mon histoire. Il arque les sourcils à la révélation mais redevient rapidement neutre et sourcille quelque peu lorsque que je lui explique ce que Soleïane a dû faire pour m'extirper de là. Cependant, il les fronce totalement lorsque je lui parle de l'homme qui m'a sauvé des flammes.

Cet homme l'intrigue au moins autant que moi car il me pose des questions à son sujet, auxquelles je ne peux malheureusement pas répondre. Je ne sais rien de lui. L'inspecteur griffonne encore un instant puis relève une tête impassible vers moi.

- Luna, commence-t-il alors que nous parlons déjà depuis presqu'une heure.

A son regard et à son ton, je sens que la prochaine question ne va pas me plaire. Il s'y prend avec des pincettes, ce qui n'a pas été du tout l'esprit de son interrogatoire jusqu'à maintenant.

- Est-ce que, durant votre affrontement, Georges a-t-il dit quelque chose ?

Mon regard se détourne vers la porte. L'inspecteur a la gentillesse et la clairvoyance de bien vouloir me laisser un moment pour essayer de resituer l'instant. Je me remémore le sang se répandre doucement autour de la tête de Thérèse. Je reste figée sur cet instant.

- Luna ?

Je remue faiblement la tête de gauche à droite pour me dégager de cette image et serre les dents en me répétant à moi-même : « tu es forte Luna, tu es forte ». Mes yeux commencent à m'irriter de nouveau, les larmes ne sont jamais très loin désormais.

Je n'arrive pas à détourner les yeux de ce souvenir. Il y a quelques minutes, je ne sais pas comment j'ai fait pour ne pas craquer. Je crois que je ne peux pas, je ne pourrais jamais guérir de cela ; c'est impossible, comment pourrais-je de nouveau rire ou sourire en ayant ce souvenir à jamais gravé dans ma mémoire ? Comment pourrais-je me souvenir de Thérèse autrement que dans la dernière vision que j'ai eue d'elle ? J'écrase une larme sur ma joue qui venait de couler de mon œil.

- Luna, t'a­-t-il dit quelque chose ? insiste l'inspecteur Martin.

Je lui lance un regard furieux. Mes yeux sont brûlés par toutes ces larmes salées qu'ils contiennent, blessantes comme des lames de cutter. C'est agaçant de répéter mon prénom avant chaque question qu'il me pose, comme s'il voulait constamment s'assurer que je suis bien moi.

Oui je suis là ; ne voyez-vous pas je suis trop bouleversée pour m'attarder sur un détail aussi insignifiant ? Je commence à être fatiguée de ses questions, de cette situation, de l'incompréhension.

- Comme je vous l'ai déjà dit inspecteur, dis-je en serrant les dents, il était ivre, d'alcool et de colère. Il ne savait plus ce qu'il disait, il délirait totalement !

- Mais il a dit quelque chose, n'est-ce pas ?

Je me renfrogne. Quelle importance ? Oui, il a raconté des choses étranges. Le rapport avec l'enquête ? A savoir : le retrouver, l'arrêter et l'inculper pour meurtre. Cette question m'intrigue cependant, voyant avec quel intérêt l'inspecteur s'y accroche et c'est l'unique raison pour laquelle je réponds. Je fouille dans ma mémoire à la recherche d'une réponse.

- Il disait...

Je pensais pouvoir faire taire les images qui me revenaient à l'esprit mais apparemment je ne suis pas assez forte. Je me concentre uniquement sur les paroles, faisant fi des images et de la douleur des coups qui emplissent mes souvenirs.

J'arrive petit à petit à dissocier les sensations physiques du bruit : entre la chaleur du feu et les crépitements du bois, entre le sang battant dans mes tempes et la voix de Georges. Oui, il disait bien quelque chose. Je ne m'en souvenais même plus car, sur le coup, je n'y ai porté aucun intérêt, totalement affolée par l'idée qu'il voulait me prendre la vie.

- Il disait que je n'aurais jamais dû naître, articulai-je doucement, extirpant chacun de ses mots de mon esprit. Il disait que j'étais une abomination et que ma place n'était pas parmi les humains et que...

Ma gorge se serre un peu plus lorsque je réalise pleinement qu'il a dit un tas de choses horribles auxquelles je n'avais même pas fait attention au départ ! J'étais sans doute trop occupée à lutter pour survivre.

Les mots de mes souvenirs se retrouvent au bord de mes lèvres et pourtant je ne comprends pas leurs sens.

- Il a dit que ma sœur et moi aurions dû mourir il y a des années...

Je cherche encore au plus profond de ma mémoire. Mon cœur s'accélère lorsque je revis la scène, encore et encore pour retrouver tout ce qu'il m'a dit dans son accès de folie. Je revois les coups, le feu, sa bouche crachant sa haine et déversant ses immondices.

- ... et que cela aurait facilité la vie de tout le monde, que personne ne devait perdre son temps à prendre soin de nous... que... que nous ne nous le méritions pas.

Je ferme les yeux pour essayer d'arrêter la souffrance de mes souvenirs et me couper de la douleur. Les paroles deviennent inaudibles, je perds peu à peu le fil du souvenir.

- Ensuite il... il a continué en m'insultant... Enfin je crois que c'étaient des insultes mais...

Mais je ne comprends rien.

J'ouvre les yeux puis, constatant que je ne vois plus rien de net, j'essuie mes yeux et mes joues trempées par les larmes. Pour finir, j'atteins l'apogée de ce moment gênant en passant pour la plus faible des gamines de 14 ans : je passe ma main sous mon nez en reniflant bruyamment pour essuyer ce qui en coule. Ragoûtant.

- Quelles sortes d'injures ? me demande l'inspecteur en me tendant un mouchoir dans la plus grande indifférence.

Il ne voit donc pas que je ne suis peut-être pas encore prête à parler de ce genre de détails alors que... Alors que... J'ai failli y passer. J'ai failli mourir là-bas, non ? Il était prêt à me tuer ! Tout ce manège m'exaspère.

- Je n'en sais rien, dis-je agacée. Il utilisait des termes étranges que je ne connais pas, avouai-je. Mais sorti de sa bouche ça sonnait comme des insultes !

Je vois dans ses yeux que ces informations ne lui suffisent pas. J'attends qu'il regarde ailleurs pour me moucher mais, étant donné qu'il ne se décide pas et que cela devient vraiment urgent, je décide de le faire quand même et tant pis pour les convenances. Je ne suis plus à ça prêt.

Je me rassure en me disant que ça ne peut pas être pire car je suis déjà couverte de coups et blessures qui font varier les pigments de ma peau entre des teintes bleues, violettes et rouges, que s'ajoutent par endroit le verdâtre et le jaunâtre ; je suis dans un t-shirt trop grand au col trop large qui me tombe des épaules, avec rien en dessous parce que tous mes habits ont brûlé ; je suis totalement décoiffée, je renifle comme un goret et tout ça en racontant à un homme inconnu comment je me suis faite rouée de coups et insultée par un type qui a voulu ma mort.

Tout va bien se passer Luna, il va bientôt partir et tu pourras de nouveau pleurer la perte de la femme qui a tout fait pour toi, qui t'aimait tant et que tu aimais tant.

Quel moment absurde dans une situation pareille. Les larmes recommencent à couler sur mes joues mais je n'essaie pas de les enlever cette fois-ci, le courage me manque je crois : pourquoi réprimer tout ça alors que c'est si facile de se laisser aller...

- Ne t'aurait-t-il pas appelé versipellis ? me demande soudain l'inspecteur.

Son regard droit comme une flèche pointant à l'intérieur de moi sait déjà qu'il a atteint sa cible.

Mes larmes s'arrêtent instantanément. Je le fixe, sidérée de me souvenir d'un mot si étrange, de voir que ce mot signifie apparemment quelque chose mais surtout que quelqu'un connaisse ce mot et que l'inspecteur ait pu le deviner.

Ma bouche s'entrouvre pour laisser passer l'air qui était coincé dans mes poumons, j'avais un instant arrêté de respirer. Sans que je ne sache pourquoi ce mot me fait frissonner.

Il y tant de questions qui m'assaillent que je ne sais par laquelle commencer. Comment savez-vous cela ? Comment pouvez-vous même le savoir ? Que veut dire ce mot ? Pourquoi Georges l'a-t-il utilisé ? Quel rapport avec l'enquête ou ce qu'il nous arrive ? Pourquoi m'avoir appelé comme cela ?

Soudain du bruit s'élève en provenance du couloir. L'inspecteur tourne sa tête vers la porte, inquiet.

- Est-ce que tu sais ce que ce mot signifie ? me demande-t-il d'un ton pressé.

Affolée, mes yeux glissent vers la porte, prêtant attention aux sons qui s'échappent de l'autre côté. J'entends un désaccord. Le policier devant la porte doit sûrement vouloir empêcher quelqu'un d'entrer. Je n'arrive pas à identifier l'autre voix. Qui est-il ? Georges est-il revenu ?

Mon cœur s'emballe. De mon silence, l'inspecteur en déduit de lui-même la réponse.

- Il faut que tu gardes cela pour toi, tu n'en parle à personne, d'accord ?

Je ne lui réponds pas, j'ai le regard vissé sur cette porte. Enfin, je réussis à identifier l'homme qui crie dans le couloir et toute la pression qui avait pris possession de mon corps redescend.

C'est Jérémy. Mais que se passe-t-il ? Et s'il venait justement me prévenir que Georges n'était pas loin. Je n'ai pas le temps de me préoccuper de cela : l'inspecteur empoigne mon bras droit.

Il s'est levé et se tient à présent près de moi. Je grimace : il a les doigts sur mes bleus et mes éraflures.

- Luna, j'ai besoin que tu n'en parles à personne jusqu'à ce qu'on ait retrouvé M. Vallières. Est-ce que tu as compris ? C'est important.

Je tourne enfin la tête vers lui, totalement déboussolée par la situation. Qu'est-ce qui lui prend tout d'un coup ? Il me fait mal bon sang ! Je vois dans ses yeux que ce n'est pas une demande, c'est un ordre.

Nous restons un instant à nous regarder dans le blanc des yeux, attendant tous les deux une réponse que l'on ne peut avoir. Le temps paraît se suspendre ainsi... Jusqu'à ce que Jérémy déboule dans la chambre.

Là, tout se passe dans le plus grand désordre.

D'abord, la porte s'ouvre dans un fracas. Le choc me surprend à ce point que l'espace de quelques secondes, je deviens sourde. L'inspecteur retire sa prise sur mon bras et s'écarte alors que Jérémy entre en hurlant à l'inspecteur de sortir.

Ensuite, le policier, qui était devant la porte, se précipite à sa suite et tente de le retenir ; Jérémy pointe un doigt furieux vers l'inspecteur tout en criant je ne sais quelles menaces, le visage couvert du masque de la colère.

Il me montre d'un doigt puis le reporte sur l'inspecteur et je comprends que cette dispute me concerne ; l'inspecteur s'avance vers lui et essaie de le calmer pendant que l'agent de police ramène violemment derrière son dos les bras de Jérémy, qui se débat pourtant.

C'est là que je réagis : je me redresse d'un coup, repousse les couvertures et saute hors de mon lit. Je manque de m'écrouler, tant je suis encore fébrile mais parvint à me rattraper sur le bord du lit.

Tout ce bruit m'empêche de comprendre quoi que ce soit, tout le monde hurle sur tout le monde et je ne sais pas pourquoi. Je vois le policier passer les menottes à Jérémy et bientôt je me mets à crier moi aussi.

Pourquoi font-ils ça ? Qu'ils le laissent tranquille ! Ils n'ont pas le droit de lui faire de mal ! C'est mon Jérémy ! Je m'avance vers eux, faisant fi de la douleur de mes blessures, mais une soudaine sensation désagréable me déchire le bras et me retient. Je jette un regard vers mon bras et constate que je me suis rattrapée sur mon poignet tordu.

J'essaie de me maintenir debout sans m'appuyer dessus mais une paire de mains m'en empêche. Je tente de me dégager lorsqu'une autre paire se joint à la première, accompagnées de voix qui m'intiment de me calmer, de retourner dans mon lit. Des infirmières.

Je ne veux pas. Je me débats furieusement en regardant, impuissante, Jérémy se faire embarquer.

La rage au corps, je crie son nom pour qu'on me le rende.

A cet appel, c'est l'inspecteur qui se retourne. Il me regarde avec des yeux presque apeurés et une expression étonnée peinte sur son visage. Ses sourcils se froncent légèrement, d'un air intrigué.

Je crie une nouvelle fois et je constate que ce n'est pas le nom de Jérémy qui sort de ma bouche mais un son étrangement déformé et grave, que seul l'inspecteur semble constater.

Quelque chose me pique l'épaule. Je continue à me débattre, en vain, mes forces fondent comme neige au soleil. Mon pouls ralentit rapidement, ma respiration se fait moins violente, ma tête se fait ballotter tout comme le reste de mon corps.

L'inspecteur n'a pas bougé. Je vois d'abord sa bouche articuler quelque chose à mon attention mais je ne parviens pas à entendre ce qu'il dit. Puis mon regard s'attarde sur le sien, redevenu impassible, avec dans les yeux la même autorité que lorsqu'il m'a demandée de ne rien dire à propos de... à propos de... de...

Le corps d'une infermière se rapproche puis je ne vois plus que des bras, les plaques du faux plafond et le noir.


Un très long chapitre que je n'ai pas réussi à réduire, j'espère qu'il vous a plu ! N'hésitez pas à me dire en commentaire s'il y a un passage que vous avez trouvé long etc. :)

Le surnaturel n'est jamais bien loin, l'avez-vous repéré ici ?

A bientôt pour la suite !

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