- Je crois qu'on dérange ! Lança le loup le plus simple d'esprit.

Effectivement, Raven et Symon était déjà de retour et ils tombèrent sur une scène où la nouvelle venue et le médecin étaient rudement proches.

- Tout de même Aloïs, je ne te pensais pas ainsi... Compléta Raven en haussant un sourcil bien qu'il ai l'air amusé.

- Ne nous justifions pas Thana, ils plaisantent... contra rapidement le brun.

- Ils ne me font pas rire.

Elle se retira dans un coin du campement, observant Aloïs de loin... jusqu'ici, elle n'avait pas vraiment fait attention physiquement à lui. Ses cheveux ébènes étaient retenus en une natte qui laissait s'échapper un certain nombre de mèches rebelles, ses yeux étaient entre le brun et le rouge et son style vestimentaire se résumait en un bas, une tunique en lin blanc à col et un court veston rouge, probablement du cuir teinté. On ne peut pas dire que ce soit un homme déplaisant, il avait un profil remarquable et des traits fins, il ferait fureur dans n'importe quelle ville. Oui Aloïs n'est pas mal... mais pourquoi s'attarder sur de tels détails ?

Le repas ne tarda pas à être servis, réunissant tout le monde autour d'assiettes fumantes.

- Bénissons ce repas à cette nouvelle collaboration. Déclara Raven en levant sa gourde d'eau.

- Amen. Répondirent les trois autres en chœur.

Le repas finit, ils proposèrent d'aller se laver à la rivière, les deux loups-garous sont déjà allés pêcher alors ils y échapperont pour ce soir. En revanche, pour le vampire et « l'humaine » ce n'est pas le cas alors il mena sa coéquipière au ruisseau.

- Allez-y en première, je me tournerais. Proposa t'il.

- Encore heureux que vous allez vous tourner...

Elle se débarrassa de ses vêtements, restant avec un bandage qui lui couvre la poitrine et un bas. Évidemment, la tueuse garda un œil attentif sur son nouveau compagnon, la confiance ne règne pas encore.
Une fois finit, elle sortit en se couvrant avec une longue étoffe qui lui servait parfois de cache-cœur et s'allongea dans l'herbe pour sécher.

- Vous avez fait vite. Commenta le barbu en faisant tomber sa veste longue et son chemisier.

- L'eau est glaciale.

- Je n'ai pas de problème de température. Il se dirigea alors vers le cours d'eau et plongea sans crainte.

En entendant le bruit de plongeon, la jeune femme se releva et aperçu son équipier, debout, au milieu du courant et songea que cet imbécile lui avait fait peur. Elle se recoucha en grognant et ferma les yeux.
Au bout de quelques instants, elle fut rejoint et il s'assit à côté en regardant l'horizon.

- Vous avez fini de faire mumuse dans l'eau ? Demanda t'elle en ricanant.

- Laissez moi le peu qu'il me reste pour m'émerveiller... Il se fit songeur.

- Pardon ? C'est bien la première fois que je vous entends aussi poète... Elle tourna la tête pour le regarder.

- Quand on est immortel on aperçoit plus la lumière, on ne sait plus ce qui est bien ou ce qui est mal, toutes ces petites choses perdent en saveur au fil qu'elles se répètent. Tout paraît réel mais qu'est-ce que ça vaut ? Sous le poids de la lassitude on se retrouve si amer. Voyez, vous n'êtes pas la seule à souffrir.

- Je n'ai jamais prétendu cela... mais je dois avouer être sensible à vos mots. Et à vos maux. Pourquoi me dire tout ça ?

- Je sais que vous ne me faites pas confiance, je vous confie ça, faites un effort pour la suite.

Raven reprit ses vêtements, se releva et partit en la laissant complètement seule. Sans doute était-il vexé qu'Aloïs en sache plus que lui, mais comment l'avait il appris ? L'intuition ? Il lui avait dit ? Étrange.

Quand Raven revenu au camps, ses deux compagnons le fixèrent, étonnés.

- Bah... tu l'as noyée ? Lança Symon en ricanant.

- Non, je lui ai fait comprendre que la confiance était essentielle, du calme elle peut se débrouiller seule. Il revint s'asseoir auprès du feu puis se rhabilla.

- Mais enfin Raven ! Tu l'as laissée seule en forêt à la nuit tombée ? Tu cherches à la tuer ? S'agaçât Aloïs.

- Et alors, elle est tueuse !

- Et après tu parles de notions essentielles dans un groupe...

Aloïs remit sa veste sur ses épaules et partit vers la rivière pour s'assurer qu'elle allait bien, après tout, sur le principe, on ne laisse jamais quelqu'un seul en forêt. Oh cette fois seulement il aurait certainement du s'abstenir, il tomba nez à nez avec elle au détour d'un buisson alors qu'elle n'était encore que très peu vêtue...

- M-mes excuses ! Je m'inquiétais juste alors je suis revenu... bafouilla t'il en se tournant et devenant aussi rouge que sa veste.

- Allons, faites pas votre timide, c'est pas grave... merci de votre sollicitude. Elle se couvrit à nouveau avec son voile.

Ils se rendirent jusqu'à une clairière où elle put se rhabiller en discutant avec lui.

- Vous savez, on a encore jamais cohabité avec une femme alors on sera parfois maladroits et indélicats, il ne faut pas nous en vouloir. Se justifia t'il

- Je ne vous en veux pas ! Elle éclata de rire en s'occupant de ses cheveux. Mais qu'allez vous chercher ? Considérez moi comme un homme, je ne veux pas de traitement de faveur, je n'en ai jamais eu, c'est pas aujourd'hui que ça va commencer.

- Comme vous voudrez... sachez juste un point, méfiez vous de Raven, c'est mon coéquipier mais vous et moi savons qu'il reste un vampire... et si vous êtes humaine vous devez prendre garde...

- Aloïs, vous me pensez si bête ? Elle fit un geste de main et un grand courant d'air froid se fit sentir.

- Une élémentaire... j'en étais persuadé. Pourquoi le cacher ?

- Parce que je n'utilise pas mon don héréditaire tout bêtement...

Elle avait maintenant les bottes aux pieds et les cheveux attachés alors elle lui fit signe et elle reprit la route vers le camps. 

- Tu vois ? Elle allait parfaitement bien. Grogna le vampire.

- Certes, je vais parfaitement bien, et je me porterais mieux en ne vous voyant plus, je vais me coucher. Rétorqua l'élémentaire cachée.

Pour la nuit, on lui avait tendu un hamac près des trois déjà présents, elle s'y allongea donc et se recroquevilla pour s'endormir. C'est seulement plus tard que les hommes décidèrent d'en faire autant... mais avant de dormir, le médecin s'approcha pour passer un drap sur la jeune femme endormie.

- Tu est trop tendre avec elle. Réprimanda Raven.

- Et toi trop dur, mais sans doute est-ce que tu ne sais pas tout... temps que tu ne lui parlera pas, elle ne le fera pas non plus, cesse de te plaindre des soucis de confiance.

Le brun partit rejoindre les bras de Morphée. À première vue, Raven et Aloïs ont beaucoup de différents, et c'est vrai ! Ce sont deux forts caractères qui cohabitent, quoi qu'on en dise, Symon est bien plus flexible, souvent cela fait des étincelles mais ils sont incroyablement loyaux l'un envers l'autre suite à toutes les aventures qu'ils ont déjà vécu, mais ça c'est une autre histoire...