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27

EASTON

— Nous aimerions appeler mademoiselle Elyna Lykaios, à la barre ! annonce Lopez.

La surprise est immédiate, je fronce les sourcils en me tournant automatiquement en direction de ma copine. Elle ne paraît pas aussi déconcertée que moi. Était-elle au courant ? Ou s'attendait-elle à être interrogée à n'importe quel moment ? Qu'est-ce que cette vipère peut encore vouloir à Elyna ? Si elle l'appelle, c'est que de nouveaux éléments lui sont parvenus.

— Tu savais qu'ils avaient prévu de l'interroger ? demandé-je discrètement à Alicia.

— Oui, ils l'ont ajoutée récemment, mais je n'ai pas eu le temps de t'en parler. J'ai prévenu Elyna, elle a les épaules pour affronter ces requins. Elle a compris comment ça fonctionnait.

Putain, bien sûr qu'elle a les épaules pour ça, mais je n'ai aucune confiance en ce que Lopez peut lui demander. Lorsqu'elle appelle un de mes proches à la barre, c'est pour appuyer là où ça fait mal. Elle cherche la petite bête et n'arrête qu'une fois que le témoin sort de ses gonds. Pour ça, c'est une championne. Et c'est exactement ce qui me terrifie autant. Parce qu'Elyna est ce que j'ai de plus cher et je ne veux pas que mes mauvais choix la brise, comme ils m'ont brisé.

Lopez lui sort son baratin juridique : la faisant jurer sur l'honneur, déclarer son identité...

J'ancre mon regard à celui de la fille que j'aime et tente de la rassurer sans prononcer le moindre mot. Son hochement de tête m'indique qu'elle est prête et que tout va bien se passer.

Je ne suis pas totalement convaincu, mais je ne peux rien y faire.

— Mademoiselle Lykaios, vous aviez affirmé avoir été en couple avec l'accusé, durant vos années universitaires. Est-ce exact ?

— C'est exact, répond Elyna d'une voix assurée.

— Vous passiez beaucoup de temps ensemble, vos soirées comme vos journées ?

Je fronce les sourcils, quel couple ne passe pas beaucoup de temps ensemble ? Lopez a le don de faire traîner les choses pour en venir à son point final.

— Comme tous les couples, je suppose. Enfin, surtout nos nuits, si vous voyez ce que je veux dire.

Le petit sourire taquin d'Elyna étire mécaniquement mes lèvres. J'aime son assurance, son aplomb. En dix ans, elle s'est endurcie et n'a plus peur de l'affrontement. Elle n'avait déjà pas sa langue dans sa poche à l'université, mais comme beaucoup de jeunes adultes, elle était plutôt réservée et manquait de confiance en elle. Cette fille a totalement disparu, laissant sa place à une femme remarquable, qui me plait davantage.

— Je vois, oui. Durant ces années, Easton n'a jamais été violent verbalement ou physiquement ?

Cette fois, les traits de la grecque se durcissent. Elle lui a déjà posé la question, lors de son premier interrogatoire. Qu'a-t-elle découvert, qui la pousse aujourd'hui à remettre le sujet sur le tapis ?

— Non, jamais. Easton était un petit ami admirable.

— Admirable, vous dites. Il n'y a de ce fait, jamais eu de disputes entre vous ?

Elyna marque un silence. Elle sait qu'en niant, elle mentirait, mais elle a sûrement peur qu'acquiescer, me mette dans un sale pétrin.

Cependant, rien n'est plus important que la vérité, ici. Tous les couples se disputent au moins une fois, la violence n'a aucun rapport avec ce sujet.

— Évidemment qu'on s'est déjà disputés, on est humains.

— Mais aucune de ces disputes n'a entraîné de dérapage ?

— Objection, question déjà posée ! s'écrie Alicia, aussi fébrile que moi.

La juge semble de notre avis, car elle retient l'objection d'Alicia et ordonne à Lopez de changer de question.

Je reporte mon regard sur Elyna, elle est en colère, mais ne faiblit pas. Elle sait qu'elle donnerait satisfaction à cette peste d'avocate, et ça lui est inenvisageable.

— C'est étrange, puisqu'un témoin affirme le contraire.

Un témoin ? Qu'est-ce qu'elle raconte ? Qui aurait pu mentir à ce sujet ? C'est impossible. Je n'ai jamais blessé physiquement, ni verbalement, Elyna. Des disputes, on en a eu, mais elles n'ont duré qu'une fraction de secondes et jamais un mot ne dépassait notre pensée. Putain, si j'avais un jour levé la main sur Elyna, je me serais moi-même livré aux autorités, les suppliants de m'enfermer. Je préférerais m'infliger toutes les souffrances au monde, plutôt que de lever ne serait-ce que le petit doigt sur cette femme.

— Evan Sawyer, ancien étudiant de Brown et voisin d'Elyna Lykaios, à cette époque, a affirmé avoir surpris une altercation entre monsieur Hathaway et vous, qualifiant cette dernière de bruyante et agressive. Il indique qu'il n'a pas entendu le sujet de la dispute, mais que les éclats de voix ne passaient pas inaperçus.

Une seule dispute aussi violente me vient à l'esprit, mais encore une fois, aucun coup n'est parti. Ce que ce petit con a entendu, c'est un couple qui se dispute. En quoi cela prouve que nous en sommes venus aux mains.

— Je ne vois toujours pas le rapport. Oui, Easton et moi avons déjà haussé la voix. Mon Dieu, quel drame. Si nous devions condamner tous les couples parce qu'ils se disputent un peu trop fort, on ne serait pas sorti de l'auberge, raille la brune.

Sa répartie m'arracherait un sourire en temps normal, mais je suis bien trop préoccupé par les prochains mots qui sortiront de la bouche de Lopez. Je sais qu'elle n'est pas bête au point de n'avoir que cet élément comme preuve. Ce témoin lui a donné quelque chose d'autre, une chose qui pèse beaucoup plus lourd qu'une simple dispute.

— Vous avez raison, ça ne prouve rien. Cependant, ce témoin ne s'est pas arrêté à ce simple aveu. Le lendemain, il se rendait à l'hôpital universitaire pour sa garde, et c'est là qu'il vous a aperçu, l'accusé et vous, sortir de ce même hôpital. Vous portiez une capuche et aviez la tête baissée. Vous sembliez bouleversée et monsieur Hathaway regardait autour de lui, paniqué et inquiet. Monsieur Sawyer a affirmé que cela lui avait semblé suspect, surtout après ce qu'il avait entendu la veille.

Les yeux d'Elyna s'élargissent, au même titre que les miens. Putain, au fond de moi, je savais qu'il s'agissait de cette soirée. Mais j'ai voulu me persuader que je me trompais. Parce qu'Elyna va devoir parler des raisons de notre visite à l'hôpital, elle va devoir avouer sa plus grande peur, sa plus grande honte. Tout ça devant des inconnus.

Putain, je voudrais me lever et hurler de la laisser tranquille. Je voudrais pouvoir arrêter cet interrogatoire. Malheureusement, ça n'est pas de mon ressort. Tout ce que je peux faire, c'est rester assis comme un con et regarder cette salope détruire la femme que j'aime, impuissant.

— Que faisiez-vous à l'hôpital, mademoiselle Lykaios ?

Les mains d'Elyna commencent à trembler, alors que les larmes lui montent aux yeux.

Je lance des appels à l'aide à Alicia, mais son regard navré me fait comprendre qu'elle n'y peut rien.

— Vous êtes sous serment, ne l'oubliez pas. Monsieur Hathaway vous a-t-il blessé, ce soir-là ? Vous a-t-il ensuite accompagné à l'hôpital en convainquant les médecins que vous aviez fait une mauvaise chute ? Vous en a-t-il convaincu ? Ne le protégez pas, mademoiselle Lykaios !

Putain, c'est du harcèlement ! Alicia s'apprête à se lever pour objecter, mais Elyna parle avant qu'elle n'en ait le temps.

— Non ! hurle-t-elle. Putain, non, Easton n'aurait jamais fait ça.

Son regard se tourne furtivement vers moi, avant de s'ancrer à nouveau à celui de Satan en personne.

— Vous voulez savoir pourquoi Easton m'a accompagnée à l'hôpital ce jour-là ? Pourquoi on s'est disputés. Parce que oui, ces deux événements ont un lien étroit, mais pas celui que vous imaginez. Je suis boulimique, du moins je l'ai été. Depuis mon adolescence.

Merde, merde ! Plus de retour en arrière. Seule sa famille et moi étions au courant. Elyna détestait cette partie d'elle-même, celle sur laquelle elle n'avait aucun contrôle. Elle en avait vraiment honte, ça la dégoûtait. Lorsque je l'ai appris, elle était terrifiée que mon regard sur elle puisse changer. Mais comment l'aurait-il pu ? Elle n'a pas choisi d'être boulimique. Elle l'a subi, a essayé de le combattre, mais cette foutue maladie avait toujours été plus forte qu'elle.

Ça me tue qu'elle soit obligée d'en parler à nouveau. Je ne sais pas si ses crises ont recommencé, ces dix dernières années, mais je sais que c'est un sujet qu'elle n'aime pas aborder. Encore moins dans une salle remplie d'inconnus, qui n'ont aucun droit de connaître cette partie de sa vie.

— Easton l'a appris ce jour-là et ça m'a mise en colère, parce que j'avais peur qu'il me juge. Le soir même, je lui ai tout raconté dans les moindres détails, et vous savez quoi ? Il m'a prise dans ses bras et m'a juré que tout irait bien. Qu'il ne m'abonnerait, ni ne me jugerait jamais. Le lendemain, on est parti voir la psychologue du campus et j'ai repris la thérapie que j'avais débutée au lycée. Voilà pourquoi j'étais si bouleversée et Easton inquiet. Parce que j'avais refait une crise et qu'il fallait qu'on travaille dessus, afin qu'elles ne recommencent plus. Il a été présent pour moi à chaque étape de ma guérison, et c'est grâce à lui que je m'en suis sortie. Que je n'ai plus jamais recommencé.

Elle renifle pour ravaler ses larmes et esquisse un petit sourire en plongeant son regard dans le mien.

— Easton ne m'a jamais fait le moindre mal. S'il a bien fait une chose : c'est me sauver.

Mon cœur se serre. Je déteste la voir pleurer. Je savais qu'en fouillant, les avocats de Shelby trouveraient de quoi la blesser. C'est ce qu'ils savent faire de mieux, et j'aurais voulu l'éviter.

Elyna demande à se retirer, ce que la juge lui accorde. Elle descend alors de l'estrade et sort de la salle à toute vitesse. Je me lève à mon tour, mais le bras de mon avocate m'empêche de faire le moindre pas.

— Laisse-moi y aller, Alicia, beuglé-je.

— Tu ne peux pas, East. Laisse-moi demander une suspension d'audience avant.

Je lutte pour ne pas partir en courant, mais je ne peux pas. Fuir pourrait me mettre dans une merde pas possible. Alors je décide à nouveau de faire confiance à mon avocate et regagne mon siège.

***

— Elyna ? m'exclamé-je en pénétrant dans son appartement.

Après l'audience, j'ai essayé de lui téléphoner, mais à chaque fois, c'est sa messagerie qui m'accueillait. Elyna a dû faire face à un passé qu'elle a tenté de mettre derrière elle, ces treize dernières années. Ce sujet l'a toujours fragilisée et j'ai peur qu'elle puisse faire une connerie.

J'ai immédiatement appelé Hélios pour lui faire part de la situation. Il était aussi inquiet que moi et m'a dit qu'il quittait le bureau au plus vite, pour rejoindre sa sœur. Entre temps, il a téléphoné au concierge et ce dernier lui a dit avoir vu Elyna rentrer. Il m'a alors envoyé le code du bâtiment et je crois n'avoir jamais couru aussi vite.

Elle doit aller bien, putain. Je ne me le pardonnerais jamais si elle avait à nouveau replongé.

En entrant dans la cuisine, la première chose qui me saute aux yeux, c'est l'étendu de nourriture sur l'îlot central. Sucré, salé, boisson, tout y est. En déviant mon regard sur la droite, c'est une Elyna droite comme un piquet, le regard fixé sur la nourriture que je retrouve. Son corps tremble toujours et cette vision ne fait que décupler ma colère.

Si je pouvais tuer Millie Lopez de mes mains, pour ce qu'elle vient de faire subir à Elyna, je le ferais sans la moindre hésitation.

Mais à la place, je choisis d'être là pour la femme qui fait battre de mon cœur. Je m'approche doucement d'elle, m'abaisse à son niveau en caressant délicatement son visage.

— Hé, Elyna, c'est moi. Je suis là, mon amour. Je suis là, murmuré-je.

Elle ne bouge pas d'un iota, mais je sais qu'elle m'a entendu. Ses larmes continuent de couler, alors que les soubresauts de son corps se font plus intenses.

Je vous en prie, donnez-moi sa peine, préservez-la et faites-moi subir à sa place.

— Elyna, est-ce que tu as...

Elle secoue la tête négativement avant de relever son visage baigné de larmes, face au mien.

— Je n'y ai pas touché, mais j'ai failli, m'avoue-t-elle avant de s'effondrer dans mes bras.

Je la rattrape de justesse et resserre mon emprise, assez fort pour la réconforter, sans pour autant la blesser. J'enfouis mon visage dans sa crinière en la laissant déverser sa peine contre mon torse.

— C'est fini, Elyna. C'est fini, je suis là. Plus personne ne te fera de mal, je te le promets.

Nous passons le quart d'heure suivant dans cette position. Je lui transmets tout mon amour et ma chaleur, tandis qu'elle laisse son chagrin sortir. Elyna est une des femmes les plus fortes que je connaisse, mais chaque être humain a sa faiblesse, et Lopez a trouvé la sienne.

— Je ne l'ai pas fait, mais j'en avais terriblement envie. Je suis rentrée, et j'ai à nouveau été prise dans cette transe. J'ai sorti toute la nourriture que j'ai pu, mais je n'ai pas réussi à aller au bout. Pas après tous les efforts que j'ai fait ces dernières années. Si je replonge ne serait-ce qu'une fois, c'en est fini pour moi.

Elle s'effondre à nouveau. Alors j'encadre son visage et l'oblige à me regarder droit dans les yeux.

— Mais tu ne l'as pas fait. Tu n'y as pas touché et tu ne te rends pas compte à quel point c'est merveilleux. Tu as été plus forte que tes pulsions, mon soleil. Je suis si fier de toi.

J'embrasse tendrement son front, avant de sécher les larmes perlant sur ses joues.

— Je suis désolé. Je t'aime tellement, pardonne-moi, je t'en supplie.

Je joins nos fronts en laissant à mon tour quelques larmes s'échapper.

Je pourrais supporter n'importe quelle forme de torture, mais pas la peine d'Elyna. Je ne veux plus jamais la voir pleurer, à cause de cette putain d'affaire. Je suis prêt à plaider coupable, si ça peut la protéger des vices de cette avocate. Je suis prêt à tout pour elle.

Parce qu'elle est tout pour moi : mon cœur, mon amour, mon univers.

⚖️⚖️⚖️

Bon je vous avais prévenu 🥲

Encore une fois, Lopez a su appuyer là où ça fait mal et c'est notre Elyna qui en a payé le prix !

Vraiment ça me brise le cœur pour elle. Mais elle est tellement forte !

Je vous mets le prochain chapitre de suite, comme il est court.

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