Chapitre 3 : Qui es tu ?
Enfin de retour chez lui, le premier truc que fît le détective fut d'enlever ce pull lourd d'eau de pluie et de se diriger vers sa salle de bain, il avait hâte de se retrouver sous le jet puissant et brûlant de sa douche, il avait froid jusque dans ses os.
Il se délecta de la sensation de l'eau coulant dans ses cheveux, dégoulinant sur ses épaules fortes et jusque dans son dos. Ses mains frottant son visage dans un geste las. Cette nuit avait encore été une vraie torture pour son esprit.
Il ne pouvait malheureusement pas tarder, il y avait tant de chose à expliquer, pourquoi tous ces corps? Qui les avait amené là? Qui étaient ces victimes? Et putain, cette fille, cette fille, mais qui était elle? Pourquoi n'était elle pas dans une cage comme les autres? Le feu? Les corps? Le viol? Trop de questions sans réponses, il était habitué à toute cette pression, mais le fait qu'en plus il soit obligé de s'occuper et de veiller sur cette femme le perturbait. Le souvenir de cette pauvre créature dans ses bras le fît frissonner malgré l'eau chaude coulant toujours sur son corps tendu.
Il se rinça vite fait, trop de questions ne rendaient les choses que plus difficile, chaque chose en son temps. Il attrapa une serviette et fila s'habiller rapidement dans sa chambre. Il était déjà plus de 10h il devait y aller.
Arrivé au central, une foule de journaliste se pressait contre les portes de devant, repoussée par les agents en uniforme gardant l'entrée. S'il y avait bien un truc que l'inspecteur Loki détestait plus que tout, c'était d'être obligé de répondre aux questions, plus farfelues les unes que les autres, des journalistes qui ne faisaient que le retarder dans son enquête.
Il se gara un peu plus loin, et il n'eut pas le temps de refermer la portière de sa voiture qu'une horde de vautours munis d'appareils photo, de caméras et de micros se jetèrent sur lui. Il cligna des yeux deux fois, inspira fortement, il se préparait mentalement à les envoyer promener gentiment, de toute façon, il n'avait rien à dire, personne ne savait rien.
Il mit un temps considérable à se débarrasser des journalistes, et lorsqu'il pénétra dans les locaux de la police, c'était déjà l'effervescence.
Se dirigeant vers son bureau il put voir que plusieurs dossiers étaient posés devant le clavier de son ordinateur. Sans perde de temps il s'assit et enleva sa grosse veste noire, celle là même qui avait protégé la jeune femme du froid, il ouvrit le premier dossier, il y avait plusieurs photos des corps carbonisés, apparemment toutes les victimes, quatorze en tout, étaient des femmes entre 28 et 32 ans, mortes avant d'être brûlées. Bien entendu, toutes les autopsies n'étaient pas finies, mais les résultats des 6 premiers corps étaient les mêmes. Frappée jusqu'à ce que mort s'ensuive avec un objet contondant, objet retrouvé partiellement brûler près de la grange, une batte de base-ball vendue dans tous les magasins de sport. Aucune empreinte, rien du tout, pas de fibre, de cheveux, aucune trace d'ADN, le ou les agresseurs étaient des pros.
-"ça commence bien!" souffla-t-il .
Il referma le premier dossier et s'intéressa au suivant, il savait de quoi il s'agissait. C'était le dossier de cette femme. Quand il ouvrit il vît de suite qu'il n'y avait aucun nom, alors cette fille n'avait pas était identifiée, il lut le compte rendu et ça lui sauta aux yeux, elle n'était pas fichée, empreintes, ADN, personne ne savait qui elle était, comme si elle n'avait jamais existé. Il y avait quelques photos prises à l'hôpital, certainement tôt ce matin après son départ.
Elle avait repris quelques couleurs, ses cheveux étaient châtain et tombés autour de son visage jusqu'à ses épaules, ses joues étaient toujours creuses et ses lèvres étaient gercées, elle semblait si fragile et si maigre qu'on aurait pu croire que le lit était plus grand que la normale.
Il se recula sur le dossier de sa chaise et se frotta le visage avec ses deux mains, il insista sur ses yeux, pas beaucoup de sommeil et trop de questions sans réponses ne font pas bon ménage. Il alluma son ordinateur et fît défiler les avis de recherche du comté mais aussi de tout le pays concernant des femmes âgées de 28 à 32 ans. Mais tout ceci ne servait à rien tant que les corps brûlés n'avaient pas été identifiés. Il pataugeait dans le vide. Il fit des recherches pour voir s'il pouvait retrouver cette fille dans des dossiers de disparition mais rien. Quelle merde.
Encore des questions sans réponses, pourquoi cette fille n'avait pas été enfermée dans une cage comme les autres? Pourquoi ne pas la tuer avant de la brûler?
Les heures défilaient, sans que l'inspecteur ne s'en rende compte, il ne se préoccupa de l'heure que lorsque la faim se fît sentir, en regardant en bas à droite sur son écran, il était déjà presque 15 h, voilà presque 12 h que les corps avaient été retrouvés. Il se leva, s'étirant les muscles et les os, il croisa ses mains et leva ses bras au-dessus de sa tête, ses épaules craquèrent et il lâcha un soupir d'aise, ça devait lui faire du bien. Il se dirigea vers le distributeur et jeta son dévolu sur une barre de céréales et un jus de fruit.
Loki se demandait encore combien de questions il allait se poser quand son téléphone sonna et le sortie de ses questionnements intérieure.
-"Allo! Inspecteur Loki, je vous écoute."
-"Bonjour, ici le docteur Green, de l'hôpital central, je vous appelle pour vous avertir que la jeune inconnue se réveille doucement, elle n'est pas tout à fait consciente mais ses constantes montrent qu'elle ne va pas tarder à revenir à elle. Vous m'aviez demandé de vous prévenir."
-"Ok, merci, j'arrive au plus vite." Il avait déjà fait demi-tour et rangé les dossiers et comptes rendus étalés sur son bureau pendant que le médecin lui parlait. Il attrapa sa veste et les dossiers qu'il plaça sous son bras et partie comme une flèche vers sa voiture, il raccrochait quand il arrivait à son véhicule, les médias n'étaient plus là, c'était déjà ça. Il déverrouilla sa portière, jeta son manteau et les papiers sur la banquette arrière et démarra en trombe, bouclant sa ceinture à la sortie du parking.
Il espérait que peut-être cette fille pourrait lui donner plus de détails, enfin, allait-il finalement commencer à voir la lumière au bout de ce tunnel? Et surtout :
-"Qui es-tu ?" chuchota-t-il pour lui même en se dirigeant vers l'hôpital au volant de sa Ford sombre.
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