Quelques secondes s'étaient écoulées alors que l'homme en noir se tenait toujours droit devant le garçon attaché.
L'homme sortit un petit cahier à spirales où il y écrivit quelques mots, que le jeune homme ne vit pas.

" Qui êtes vous ? "

Le garçon s'entêtait, quelques mèches de ses cheveux noirs retombaient sur son front lorsqu'il orienta brusquement son visage droit vers l'homme. Ce dernier ne bougeait pas d'un millimètre, continuant de noter. Il rangea ensuite son carnet et pivota sur lui même, se dirigeant vers la porte de sortie.

" RÉPONDEZ MOI BORDEL !"

L'homme ne fit aucun geste, on aurait dit qu'il n'avait rien entendu. Il sortit de la pièce sans un mot.
Le jeune garçon se débattait sur la chaise. Elle ne bougeait pas. Même pas un tremblement. On aurait dit que la chaise faisait partie du décor. Qu'elle était construite avec la pièce.
Le regard de l'attaché allait de droite à gauche, tremblant presque.

Pendant plusieurs heures, le silence inondait la pièce. Le jeune garçon s'était épuisé à se débattre et avait finit par s'écrouler de fatigue. Il dormait la tête penchée sur son épaule, la bouche entrouverte.

La lumière le réveilla subitement. Le même bruit que la dernière fois résonnait dans la pièce. Peut être était-ce hier ? Il n'y a pas de question de temps lorsque l'on est enfermé dans le noir. Le temps ne s'écoule plus.

L'homme en noir se tenait face à l'adolescent. Pris d'un semblant de vivacité, le jeune homme se débattit de nouveau, en hurlant et tirant de toutes ses forces pour se détacher. Son opposant ne bougeait pas. Son visage neutre était blanc comme une feuille de papier et il semblait attendre simplement que le plus jeune se calme.
Ce qui arriva progressivement pendant que les forces du garçon attaché s'évaporaient. Des larmes de rage glissaient sur ses joues rosâtres.
L'homme nota de nouveau une phrase sur son carnet avant de le ranger dans sa poche.
La lenteur de l'homme énervait au plus au point le jeune garçon qui serra les dents, voulant absolument le frapper.
L'homme patienta quelques secondes, guettant une réaction sur le visage du plus jeune puis sortit un petit couteau d'une de ses poches.
Le garçon écarquillant alors les yeux se mit à supplier l'homme. Il hurlait et se tordait pour échapper à ce qui l'attendait.

" Première expérience. Sujet A2.444-12."

L'adolescent ne savait plus de quoi avoir peur, le nom que venait de lui donner l'homme en noir l'avait fait tressaillir de tout le corps.

U..une expérience ?

L'homme profita de ces quelques secondes d'inattention pour empoigner le bras du plus jeune et pour planter, pas très profondément, le bout de la lame sur le haut du bras. La lame s'enfonçait doucement et lentement, tandis que l'adolescent hurlait à s'en déchirer les cordes vocales. Puis l'homme fit descendre tout aussi lentement la lame, faisant couler une matière bleutée du bras de l'adolescent.

Q...qu'est ce que ...?

Une fois arrivée au poignet, la lame arrêta son ascension et se décolla de la peau blanche du garçon qui mourrait de douleur.

Pourquoi je ne meurs pas ?! Je perds tout mon... Sang ... ?

Le liquide qui giclait sur le sol était bleu, il tâchait grotesquement le sol de la pièce. L'homme observait,de son air neutre, la scène avec attention. Il prit des notes comme habituellement et sortit laissant le garçon crier de douleur.