Les deux adolescents progressaient en silence dans le couloir. La peur était presque palpable étant donné qu'aucun des deux ne savait où aller. Des bruits inquiétants sortant de chaque portes dans le couloir faisaient régner une ambiance très lugubre. C'était des sortes de grognements qui n'avait rien d'animal et encore moins d'humain. Certain bruits se mêlaient à des pleurs, d'autre à des phrases incompréhensibles.
Zelio avait des frissons dans le dos et il sentait que Azaya marchait très près de lui. Ça le rassurait un peu, mais cela traduisait bien la peur de la jeune fille.
Une pancarte s'illuminait dans le noir d'une lumière verte.

" Exit ! C'est la sortie ! On va y arriver Zelio !"
Elle chuchotait ses phrases avec les larmes aux yeux. Le coeur de Zelio se serra en le remarquant, il n'avait jamais vu quelqu'un pleurer.
Azaya avait essuyé ses yeux du revers de la main, elle passa devant le jeune garçon avec un sourire rempli d'espoir, Zelio sourit à son tour en le remarquant. Elle poussa doucement la porte qui grinça mais le bruit n'était rien au milieu des plaintes du couloir. Une faible lumière s'alluma au moment où ils franchirent le seuil de la porte. Une seconde porte se trouvait en face d'eux, sur laquelle une pancarte était fixé.
Zelio lu l'inscription à voix basse.

" Expériences ratés... "

Le regard d'Azaya s'assombrit aussitôt. Zelio comprit lui aussi que ce qu'ils allaient voir ne serait pas agréable à regarder.
Zelio prit son courage à deux mains et baissa la poignée de la porte pour l'ouvrir.  Une aveuglante lumière blanche éblouit alors les deux adolescents qui se protégèrent aussitôt les yeux.
Après s'être habitués à la lumière, le spectacle qui s'offrit à eux les firent trembler d'horreur.
Face à eux sur les côtés du couloir blanc se trouvait des cages ornées de barreaux de prison. Derrière ces barreaux hurlaient des monstres en tout genre. Ce n'était ni des humains ni des animaux. C'était des erreurs. Certain n'avait qu'un oeil, d'autres bavaient sur le sol et marchaient dans leur propre bave en grognant. Certain était couvert de fourrure, d'autres étaient complètement nus. Leurs regards étaient vides et emplis d'une lueur  qui n'existe pas dans un organisme  normal.
Zelio et Azaya avançaient en silence complètement terrifiés, sans gêne ils s'étaient collé l'un contre l'autre de peur. Ils avaient oublié qu'ils n'étaient que deux étrangers. La peur était trop grande. Arrivés à la fin du tunnel d'atrocités une cage attira l'attention de Zelio.
À l'intérieur se trouvait un jeune garçon, tout comme lui. Il avait la carrure d'un adolescent comme lui.

Il... il est comme moi ... on est pas si seul...

Zelio s'approcha de la cage lentement et posa une main sur un barreau. L'adolescent enfermé était recroquevillé au fond de la cage, les jambes devant les yeux les bras placés devant le front. Quand Zelio s'était approché il avait commencé à trembler. Il avait lentement relevé son visage blanc couleur marbre. Ses yeux noir s'étaient plongés dans les siens.
Le monde autour semblait disparaître petit à petit pendant que cette "erreur" inexpressive le fixait sans bouger. Seulement secoué de petit tremblement par moment. Zelio ne voyait plus que les deux billes noires de ses yeux. Le monde avait disparu, le bruit et Azaya...
Tout n'était que silence...
Il ne pensait plus. Ses pensées se vidaient petit à petit. Une douleur puissante au crâne apparu soudainement. Zelio voulait bouger mais il était bloqué. Son corps ne bougeait plus, il refusait d'obéir. Une voix grave et vibrante se fit alors entendre mais elle semblait n'exister que dans sa tête. Elle disait:

" Donne moi ton âme. Tu ne sortiras pas. Donne la moi. J'ai ... faim... "

Un coup puissant percuta sa joue et l'adolescent vascilla. Il cligna rapidement des yeux puis se tourna vers la source de la douleur en reprenant peu à peu ses esprits. La chose qu'il venait de recevoir dans la joue n'était autre que la main de Azaya qui lui pointa du doigt un panneaux devant la cage où il était écrit: "Sujet dangereux. À éliminer." Elle n'avait l'as l'air énervée mais plutôt inquiète, elle ne faisait qu'essayer de paraître énervée pour cacher la peur qu'elle venait d'avoir.

" T'es trop distrait ! On va mourir si tu fais n'importe quoi !"

Zelio avait envie de sourire mais par respect il hocha simplement la tête en lâchant un doux merci. Il était heureux de ne plus être seul.
Bientôt il seront enfin libre...