Lily : Stella est en colère que tu sois partie... Bien joué ! 7:02 p.m.

Tiens, celui-là, elle ne l'avait même pas vu, pas grave. Par contre, les autres semblaient moins joyeux.

Lily : Je viens de voir la police, je suis en train de partir, ça y est c'est réglé ! 7:15 p.m.

Lily : Oh non ça n'est pas réglé ! Ils discutent tranquillement avec Stella... 7:17 p.m.

Lily : Stella vient de me désigner... 7:18 p.m.

Lily : C'est toi qu'ils cherchent ! 7:25 p.m.

Lily : D'après Stella, tu es responsable du vol ! 7:25 p.m.

Lily : Je ne sais pas comment, mais elle a réussi à te faire porter le chapeau... 7:26 p.m.

Lily : TUDOIS T'EN ALLER ! 7:27 p.m.

Lily : DÉCROCHE !!! 7:29 p.m.

Melody ne réalisa que trop tard, ce que son amie était en train de lui dire. Même pas le temps de retourner auprès de Jake, que cinq ou six véhicules s'arrêtent devant le café. De l'intérieur, Melody ne voyait pas grand-chose de ce qui se passait à l'extérieur, mais elle put quand même remarquer qu'une dizaine de personnes en uniforme, descendirent de leur voiture et très tranquillement, entrèrent. L'un des officiers s'avança et dit d'une voix grave :

— Mesdames et messieurs, pas d'affolement, nous cherchons simplement mademoiselle Melody Harper, on nous a signalé sa présence dans cet établissement.

Le temps que Melody retourne à sa table, elle vit que la plupart des officiers s'étaient dispersés dans le café. Ils interrogèrent quelques personnes, comme le gérant et ainsi que Jake.

Oh non... Il ne doit pas être mêlé à cette histoire ! C'est bon, mon rencart est officiellement foutu...

— Melody Harper, c'est moi ! affirma-t-elle en tendant son passeport.

Quand l'un des officiers la remarqua enfin, il prit la pièce d'identité que Melody lui tendait pour une vérification, avant de crier avec une certaine fierté :

— C'est bon chef, on l'a ! Je fais quoi, je la menotte ?

Melody crut qu'elle allait défaillir, mais décida de tenir bon devant Jake. En parlant du jeune homme, à peine avait-il entendu le mot,« menottes » qu'il s'était levé d'un seul bond, pour faire face à l'officier. Malheureusement, Jake n'eut même pas le temps d'en placer une que le fameux « chef » se précipita vers eux. Il marmonna quelque chose à l'oreille de son collègue, qui se confondit alors en excuse auprès de lui, puis recula.

— Bonjour, mademoiselle Harper, je suis le capitaine Jeremy McMillan, j'imagine que vous connaissez la raison de notre présence ! réplique-t-il d'une voix étonnamment calme.

— J'ai bien une idée...

— Je vais donc vous demander de me suivre !

— Bien...

Elle eut à peine le temps de reprendre toutes ses affaires, qu'on la poussa déjà vers la sortie. Elle entra dans la voiture de police la plus proche, suivit de près par deux officiers. En quelques secondes, la voiture démarra suivie de très près par les autres. La dernière vision qu'elle eut alors de Jake fut l'inquiétude sur son visage...

***

Par cette chaude nuit d'été, c'était sur le trottoir devant le poste de police, que Melody attendait qu'on vienne la cherchait. Elle ne savait pas quelle heure il était, elle ne savait pas combien de temps l'interrogatoire avait duré. Tout ce qu'elle savait c'était que quelqu'un a usé de son influence pour la faire sortir, son avocat n'a pas eu le temps de plaider sa cause.

Au bout d'une dizaine de minutes, elle aperçut enfin la voiture de Lily. Elle ne lui laissa même pas le temps de se garer qu'elle se précipita vers elle et ouvrit la porte avant de s'installer côté passager, soulagée. Ne perdant pas une minute, Lily prit la route du domicile de son amie. Aucune des deux ne prononça la moindre parole de tout le trajet. Lily ne voulant pas brusquer son amie et Melody trop fatiguée pour dire quoi que ce soit. D'ailleurs, elle s'endormit à la moitié du chemin.

— Mel, Mel !

— Mmmmh...

— On est arrivées !

Avec le peu de motivation et la force qui lui restaient, la rousse réussit à sortir de la voiture. Ce n'est qu'une fois devant la porte de son immeuble qu'elle réalisa qu'elle avait oublié ses clés dans la voiture de Lily, mais elle n'avait plus la force de rebrousser chemin. C'est donc dans ce genre de moment qu'elle se sentait chanceuse d'avoir une amie comme Lily, car celle-ci comprit le problème d'un regard et retourna à son véhicule sans poser de question. Quelques secondes plus tard, Lily lui ouvrit la porte et elles entrèrent ensemble dans l'immeuble. Melody ne devait monter que trois étages et d'habitude ça n'aurait pas été une difficulté, mais ce soir Lily dut plusieurs fois la rattraper, croyant qu'elle allait basculer en arrière.

Enfin devant l'appartement, Lily eut à peine le temps d'ouvrir la porte, que son amie s'effondra en sol. Au bout de plusieurs secondes, elle parvient non sans difficulté à la redresser, Lily passa ensuite le bras de son amie autour de son cou et l'accompagna jusqu'à son lit.

— Au dodo !

— Je voudrais bien, mais je n'ai plus de force...

— C'était si horrible que ça ? demanda-t-elle intriguée en s'allongeant finalement aux côtés de Melody.

— Tune peux pas imaginer... Pendant je ne sais combien de temps, ils n'ont pas arrêté de me poser des questions, sur « À qui j'ai vendu les robes ! » « Pourquoi je l'ai fait ! »« Combien ça va me rapporter ! » Je ne sais même pas pourquoi ils m'ont laissé sortir...

— Je crois bien que je sais ! répliqua alors Lily en ayant un soudain intérêt pour le plafond au-dessus d'elle.

Intriguée par ce revirement de situation, Melody retrouva la forme et interrogea son amie du regard.

— J'ai reçu un message, il y a environ une heure disant « Tout est réglé allez la chercher ! Le grand patron »

— Attends, tu es sérieuse là !

— Oui, ma petite dame !

Melody n'en revenait pas, c'est le grand patron lui-même qui serait intervenu pour la faire sortir. Ce qui voulait dire que soit il lui accordait le bénéfice du doute, soit il avait vu les vidéosurveillances et savait...

Mais d'ailleurs, si la police a vu les vidéos, alors pourquoi c'est moi qu'ils ont arrêtée ?