Chapitre 17
Melody dut se rendre à l'évidence, la collection complète avait disparu. Au bout d'un moment, Lily sortit Melody de force de l'atelier pour l'aider à se calmer, sinon elle se doutait que les choses allaient mal finir. Dehors, Lily laissa le temps à son amie, de reprendre ses esprits, avant de dire quoi que ce soit. Anna rejoignit rapidement les deux jeunes femmes, qui ne savaient toujours rien.
— Qu'est-ce qui se passe ? osa enfin demander Anna quand elle vit que le visage de Melody récupéra ses couleurs.
— Les croquis et les robes ont disparu... affirma Lily calmement pour ne pas l'affoler à nouveau.
— Attends, quoi, comment c'est possible ?! Je sentais que je n'aurais pas dû venir avec vous tout à l'heure...
C'était maintenant au tour d'Anna de paniquer. Bizarrement, Lily hésita entre la rassurer et lui dire d'aller chouiner ailleurs. Mais en bonne amie, elle la prit finalement dans ses bras.
— Tout va bien, ce n'est pas grave... Et puis, toi aussi tu as le droit de manger, tu n'es responsable de rien...
— Elle a raison, Anna, si notre travail a été volé, c'est uniquement ma faute, je suis sortie la dernière !
Melody avait enfin retrouvé l'usage de la parole, mais son visage en disait long sur son état. Elle s'en voulait réellement.
— Bon, c'est peut-être un peu tôt pour avertir le grand patron. Avec Melody et le reste de l'équipe, on va limiter la casse. Pendant ce temps-là, Anna tu vas faire un tour au niveau de la sécurité et tu nous tiens au courant...
— Et si c'est vraiment un vol, et que les créations fuitent avant qu'on le prévienne ? On sera renvoyés pour négligence...
Lily devait admettre que Melody n'avait pas tort. Si quelqu'un d'autre l'apprenait, peu importe le responsable, tout le monde allait en payer les conséquences. Mais ne voulant pas penser au pire, elle se pinça la lèvre pour revenir à la réalité.
— On n'en est pas encore là ! Anna, tu as compris ta mission ?
— Oui, mais le problème, c'est que si je vais voir la sécurité ils vont me demander pourquoi et si je leur dis la vérité, le grand patron va en être informé...
— Et flute ! Eh bien, tu ne leur en expliques qu'une partie. Tu penses que quelqu'un s'est introduit dans le bâtiment pendant ton absence, que plusieurs objets ont été déplacés sur ton bureau et que tu as peur...
Lily elle-même n'était pas convaincue, malheureusement à cette heure, il n'avait plus le temps de réfléchir, mais d'agir. Elles se mirent d'accord sur la suite du programme et Anna leur promit de les tenir au courant si elle trouvait quelque chose.
— Ne t'inquiète pas, tout va s'arranger !
— Tu es sûre de toi ?
Lily n'osa même pas répondre, elle fixa simplement ses pieds en signe d'incertitude. Puis les deux jeunes femmes reprirent l'ascenseur pour remonter. Une fois devant l'entrée, tous les regards se braquèrent sur elles.
— Comment te sens-tu ? demanda un collègue.
— Super bien ! rétorqua Melody, pour convaincre les autres, mais aussi elle-même.
— Bon, on s'y remet !
— Mais avec quoi, il ne reste plus rien ! répliqua Melody, perplexe par les propos de Lily.
La brune s'écarta de son amie pour rejoindre son espace de travail. Elle sortit alors une clé de sa poche pour ouvrir un tiroir dans une armoire à sa gauche, d'où elle en retira une pile de feuilles. Tout monde se précipita soudainement vers elle, et découvrit les croquis des robes disparues. Surpris, iels s'esclaffèrent.
— Après l'épisode des coutures déchirées, j'ai eu un doute et j'ai voulu prendre mes précautions.
— Mais c'est génial Lily ! On n'a pas tout perdu.
— Je dirais même qu'on a une longueur d'avance... Le modèle ne suffit pas pour réussir, l'on a en outre besoin des croquis pour la technique, si quelqu'un tente de reproduire il n'y arriva pas sans cela !
— Et les patrons tu les as aussi ?
— Je crois...
Lily prit une nouvelle clé et se dirigea vers la grande armoire, qui surplombait l'atelier. Elle l'ouvrit et un sourire radieux apparut sur son visage. La pochette des patrons n'avait pas bougé.
— Mesdames et Messieurs, nous avons du pain sur la planche.
Lily n'en dit pas davantage, que tout le monde repartit à l'ouvrage. Chacun.e fit alors son maximum, quitte à avancer sur deux projets en même temps pour les couturiers. Du côté des stylistes, iels s'étaient mis d'accord pour améliorer chaque vêtement, ainsi si les modèles fuitaient, la maison pourrait dire qu'ils ne leur appartenaient pas.
Les heures passèrent et la nuit tomba, mais il s'en fichait. Vers dix heures, iels s'endormirent sur leurs tables à dessin ou à côté de leur machine. Mais ce que Melody ne savait pas, c'est que ce sommeil allait lui couter sa carrière !
Anna : Tu n'en croiras pas tes yeux, la personne que l'on voit sur les images, c'est Stella ! 10:23 p.m.
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