Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 13

La Dame Lune et ses chansons me reviennent en mémoire par flash. Des airs fredonnés entre rires et sourires entre elles deux, ma tante et ma maman, moi dansant faisant le « spect'cle » comme je le disais alors. Comment avais-je peu oublié ces moments joyeux, car purs et enfantins ? Je suis soufflé, silencieux. Chose rare chez moi. Je suis sous le choc, je pensais n'en avoir jamais de complicité avec ma famille dans mon enfance. Et pourtant ? Je frotte mes yeux, mes larmes ne sont pas pour maintenant.

— Ma Dame Lune, soufflé-je une nouvelle fois ému.

— Oui et tu seras toujours mon PEM ! bafouille-t-elle sous le même coup l'émotion.

Comment ma tante connaissait-elle mon surnom ? Maman lui avait dit ? Katy m'avait-elle donné celui ? Ce n'était pas mon esprit qu'il l'avait créée ? J'avais un doute. Pas de mots, mais un simple regard interrogateur vers elle, et j'obtiens ma réponse sans la demander.

— Je t'appelais comme ça, car franchement j'avais du mal à dire ton prénom... Pierre, ça va. Emma-nuel aussi... Enfin à peu près, ajouta-t-elle en me souriant pour s'excuser de sa légère hésitation. Mais les deux non quoi... Im... Impo... Impossible à dire pour moi. Je butais dessus tout le temps. Et... Et puis c'était si loin de toi. Trop long... Trop sérieux pour un petit ange comme toi. Alors je t'ai appelé PEM, tes initiales tous simplement ! J'étais heureuse quand j'ai vu que l'avait adopté à ton arrivée à Paris et pour signer ton art.

Comment sait-elle des choses de ma vie actuelle ? Maman encore une fois ? Une question de plus sur la longue liste de celles que j'avais à lui poser quand je la reverrais.

— Comment ? l'interrogé-je.

— Bien avant que tu quittes ta maison... J'avais régulièrement des photos, des vidéos quand Clo venait. On a toujours parlé d'elle, mais surtout sa famille à chacune de ses visites, de ces coups de fil. Après qu'il...

Elle s'arrête brusquement, enserre ses doigts sur ses cuisses froissant l'impeccable tissu de son pantalon noir. Je comprends qu'elle tente de réguler sa colère qui monte en elle. Mon père est un de nos points faibles communs, il semble. On ne l'apprécie pas et il suffit de penser à lui et ses exactions pour être sur les nerfs. J'attends qu'elle se calme, la soutiens en lui souriant tout en sirotant mon café. Nous avons le temps.

— Après...

— Après mon éviction... proposé-je timidement.

Katy hoche la tête et se reprend.

— Clo a toujours réussi à te suivre à distance. Elle a continué à me parler de toi, à me montrer des photos de toi. Parfois, on t'observait de loin... mais on a arrêté, car ça lui brisait le cœur. Alors elle s'est contentée de ce que tu publiais sur les réseaux sociaux, comme tes dessins. Je n'y comprenais pas grand-chose à « Fraisebook » et « Stingram ». Alors, j'ai suivi des cours. Et je le fais toute seule maintenant. Je sais plein de choses, tu sais. Tes études, ton travail, où tu vis. Tu habites dans le même immeuble qu'Anna par exemple.

Le sourire procuré par les mots écorchés disparaît quand après une seconde je réalise qu'elle parle de la fille de ma voisine. Encore et toujours des questions pour Maman, la liste s'allonge de minute en minute. A-t-elle influencé ma vie, en restant dans les coulisses ? J'en suis presque sûr et certain maintenant.

— Tu connais Anna, alors ? l'interrogé-je.

— Oui, on participe à des ateliers de tricot que donne sa maman.

Je suis surpris, mais ne reste rien paraître.

— Je pourrais te faire une écharpe si tu veux. Tu veux quelle couleur ? Pas de gris ni de noir, c'est trop triste. Du bleu, ou du vert. J'en ai fait une Arc-en-ciel... Ça te plairait ?

Je reste muet face à ce brusque revers dans la discussion. Elle est passée à autre chose l'air de rien et continue sur sa lancée.

— Non, je suis idiote ! Ça serait peut-être trop pour toi, je ne veux pas que tu aies d'ennui en la portant !

Je fronce les sourcils, sa logique m'échappe quelque peu.

— Comment ça des ennuis ?

— Dans le journal, il en parle parfois... Les agressions contre les gays, l'homo... l'homophobie. Je ne comprends pas. On a le droit d'être différents... Et... et toi d'aimer qui tu veux.

J'écarquille les yeux ! Mais que lui a dit ma mère ? Ma tante sait que je suis homosexuel. Elle me fixe. Je lis de l'inquiétude dans son regard. Elle ne me juge pas. Katy est un être pur et sincère qui a juste peur pour moi, pour ce que je suis.

— Ne t'inquiète pas ! Je sors rarement seul et si c'est le cas, je fais attention. Promis ! la rassuré-je.

Son air circonspect est la preuve que ça n'a pas marché. Je vais tenter de la détourner de ses inquiétudes.

— Pour l'écharpe, je pense bleu alors et peut-être une autre verte si tu veux bien. J'en l'offrirais un ami si tu le permets.

— Oui, je peux. Il faudra juste que tu viennes avec moi dans une boutique pour acheter les bobines de fil, pour choisir la bonne matière et couleur. Tu veux bien ?

— Ce week-end, lui proposé-je spontanément. Je serais disponible. Ça te va ?

— Oui ! s'exclame-t-elle enthousiasme. Mais si je peux me permettre. J'ai une question, un peu indiscrète. C'est pour qui ? Ton « zamoureux » ? ose-t-elle me demander.

Je ne peux pas lui mentir, elle fait preuve d'une telle honnêteté et spontanéité. Et puis je n'aime pas ça, c'est contre ma nature. Alors, je me lance.

— C'est compliqué ! C'est... pour me faire pardonner, avoué-je. Il a un peu chamboulé ma vie quand je l'ai rencontré.

Katy est troublée. Je ne veux pas qu'elle ait de l'appréhension envers Thomas. Alors je complète mes dires.

... en bien, rassure-toi. Mais depuis tout se bouscule. J'ai revu mon frère. Ça m'a perturbé plus que je le pensais... Je ne vais pas toute de raconter. En gros, je n'ai pas été très sympa avec lui et il ne méritait pas.

— Alors tu essayes de te rattraper. C'est bien ! approuve-t-elle. Il ne faut jamais rester fâché longtemps pour des brout... des bêtises.

Une vibration dans ma poche, une nouvelle fois à mon poignet. Un message, je n'ose pas prendre mon téléphone et vérifier le sujet et l'expéditeur. À chaque fois, je suis déçu, car ce n'est jamais Thomas. Depuis mon retour de l'hôpital, aucune nouvelle de sa part. Mon message n'était-il pas assez explicite ? C'était toujours une déception malgré le contenu des messages : Maman pour des informations ou un de mes amis qui m'invitait à une soirée ou une autre sortie, à discuter de tout et de rien. Je me rassure en en pensant que c'est sûrement une chose sans importance, puis je me fixe sur ma priorité du moment ma tante et oublie de regarder cette notification.

Je n'ai pas vu le temps filé en discutant avec Katy de sa vie et de toutes les petites choses qui constituent sa vie : ses amis, le tricot, les loisirs créatifs, la musique surtout ce point. L'heure nous a surpris tous les deux ainsi qu'un autre pensionnaire venu lui rappeler qu'ils mangeaient d'ici dix minutes. Je lui fais mes adieux, et lui promets de venir la chercher samedi à quatorze heures tapantes pour notre après-midi shopping. J'apprécie les quatre bisous sur mes joues en guise d'au revoir.

Ce câlin spontané entérine ma décision que j'avais prise lors de ce rendez-vous. C'est au-delà du raisonnable, ça sera difficile, mais je m'en moque, elle le vaut mille fois. Je descends les escaliers et je sais. Je vais accepter la tutelle de Katy. Mon père ne peut mettre la main sur autant de pureté et d'amour. Il ne ferait que tout salir, il corrompt tout ce qu'il approche. Je dois protéger ma tante et les gens innocents qui vivent ici.

Je l'enserre dans mes bras et la câline à son tour. Elle en a besoin autant que moi il semble au vu de la volonté qu'elle met à me rendre la tendresse de notre échange.

Je sors un peu groggy, à contrecœur, mais je sais que les personnes comme elle et Anna ont besoin de leurs habitudes et de leur rituel. Un coup d'œil à ma montre. Dix-neuf heures moins dix annonce-t-elle ainsi qu'une tonne de notifications : courriel et message. Plus tard me promis-je une nouvelle fois en me dirigeant vers le bureau du directeur, pour en savoir plus sur le rôle qui' m'incombera bientôt.

Je pianote juste rapidement sur mon téléphone un message pour Maman avant de frapper à la porte. Un simple « J'accepte », lourd de conséquences pour moi, mais libérateur pour elle. Elle comprendra et sera soulagée du poids qui pèse sur ses épaules depuis si longtemps. Sa réponse immédiate le confirme.

Merci ! Je t'aime mon fils.

Ces quelques mots en retour en disent plus qu'ils laissent entendre. Je promets de faire vite. Demain, je pose un congé exceptionnel pour aller le cabinet d'avocat et retourner voir Maman.

Nouveau coup contre la porte, pas de réponse, l'homme doit être ailleurs ou déjà chez lui. Je le recontacterais plus tard.

Je franchis le seuil de sa porte avec l'impression d'avoir les épaules chargées, mais en même d'être fort. C'est si compliqué et simple à la fois.

Le besoin de remplir ma tête de musique se fit de plus en plus présent, je devais faire taire ses doutes sournois qui commençaient à m'assaillir dès que je marchais dans la rue. Mon casque couvrit mes oreilles et jeta son flot de son en moi. Le rythme cadencé de la batterie et de la basse de Back in Black d'AC/DC me permit de ne pas voir les premières minutes du trajet en métro jusqu'à chez moi. Chaque nouvelle chanson des classiques du Hard Rock me permettait de ne pas me focaliser sur les affiches dans les stations qui vantaient les charmes de la Saucisse de Morteau. Pourrais-je un jour les regarder sans penser à lui, à nous ? J'en doutais. Après deux, je fermais les yeux quand nous approchions d'un quai pour ne les ouvrir qu'à la mienne et sortir presque en courant. 

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro