{Epilogue} (le seul nom de chapitre ordinaire dans ce livre)
PDV Lylas :
L'Espoir avait beau être une machine magnifique, il ne m'allait pas du tout.
Les inventeurs avaient refusé de m'en faire un sur mesure et, résultat : il était beaucoup trop grand pour moi. Pour m'accrocher aux sangles de cuir, je devais tendre les bras le plus possible, ce qui me donnait l'impression d'être écartelée.
Après quelques minutes de vol de torture, Obi hurla et je tournai difficilement la tête tout en restant concentrée. Ce que je vis me remplie d'une joie qui me fis presque oublier ma douleur. Presque.
Un problème se posa alors très vite :
Comment on fait pour atterrir ?
Et une question :
Pourquoi on y a pas pensé avant au lieu de jouer aux cartes ?
Comme toujours, c'est Super-Edwin qui est venu à notre rescousse ! Il s'était propulsé jusqu'à la plage avec son Ombre et nous avait fait atterrir un par un, délicatement (notez l'ironie).
A peine, étions-nous arrivés que l'ont se fit encerclés par une une dizaine d'hommes et de femmes adultes, armés de lances.
Dit comme ça, c'est encore plus bizarre...
On aurait pu croire qu'ils étaient des personnes tout-à-fait normales, s'ils ne portait pas des marques étranges et différentes tatouées sur l'épaule droite. D'instinct, on forma un cercle intérieur, tous dos à dos, lançant des regards menaçant aux gardes, les défiants de faire un pas.
Sans porter la moindre attention à notre comportement, une femme dans la cinquantaine rentra dans le cercle pour nous interpeler :
- Etes-vous des nôtre ?
- Non, répondit Lyre du tac au tac, enfin moi non, mais les autres oui.
- Vos physiques familiaux ?
Nos... quoi ?
Obi et Zayla pointèrent leurs yeux, et une ampoule s'alluma dans m tête éclairant ma question intérieure, puis, lentement, je relevais la jambe de mon pantalon pour qu'il voient le bas de ma marque. Firín, quant à lui, enleva ses chaussures pour nous faire voir... douze orteils.
Ce type a 6 orteils à chaque pied ?!
Il sourit à la vue de nos têtes déconfites en agitant ses orteils, et Lyre se retourna pour vomir, faisant reculer l'homme derrière elle. Le roux se plaignit :
- C'est méchant !
- C'est horrible !
Rín pointa quant à elle l'intégralité de son corps, pour montrer que le seul fait d'être albinos lui donnait une Ombre.
On se retourna vers Edwin, le seul qui n'ai pas décliné son identité. Il avait une tête à faire peur, à mi-chemin entre la panique et la terreur. Des larmes coulèrent le long de ses joues, il fit un pas en arrière. Il détourna son regard pour le poser sur moi, ses yeux me lancèrent des appels à l'aide, mais je ne pouvais rien faire ! Je ne comprenais même pas ce qu'il se passait ! Oui, Edwin était terrorisé à en mourir, je ne l'avais jamais vu comme ça.
- Montre ta marque ou je m'en charge ! menaça la femme.
Edwin commença à trembler, son écharpe tomba par terre dans le sable rugueux pendant que la femme se positionnait derrière lui et que le cercle extérieur se resserrait. Elle prit une lance des mains d'un des plus jeunes et la brandit au-dessus d'Edwin, mais avant qu'on pû faire un geste, elle abaissa l'arme vivement dans le dos de notre ami.
On était tétanisés, incapables de bouger, pendant un instant, je me déconnectai du monde, mais un feulement de Rín, prête à se transformer en loup, me ramena à la réalité. Je remarquai bien vite qu'aucune blessure n'avait été ouverte grâce à l'absence de sang, mais la femme semblait plus tétanisée que nous.
Je couru derrière Edwin pour voir la scène : la lance avait coupé le T-shirt de l'adolescent en deux en son milieu, révélant une marque entre ses deux omoplates.
La surprise sur le visage de la femme disparut pour être remplacer par une colère furieuse. Edwin, lui, pleurait une minuscule rivière de larmes, dégoulinant sur le sable, en direction de la mer. Elle hurla en abattant l'extrémité de la lance en bois sur la tête d'Edwin :
- Fils de chiens !
Il s'effondra sur le sol pendant que Lyre et Zayla s'interposaient entre 'Win et l'attaquante et que Rín criait en sortant ses griffes et ses crocs de félin préféré :
- Pourquoi tant de haine ?! Elle est pas jolie sa marque ?!
Il y eut des murmures inquiets pendant que la femme riait jaune :
- C'est vrai : vous ne pouviez pas savoir, et cet imbécile n'a même pas trouvé le courage de vous le dire !
- De quoi vous parlez ?! l'interrompis-je en me postant à mon tour devant elle.
- Vous ne vous étiez même pas rendu compte de la noirceur de son cœur ? On le voit rien qu'en apercevant ses vêtements !
- Il était gentil avec tout le monde ! protesta Firín, Et il le restera ! Ce gosse est la bienveillance incarnée ! Bon, j'exagère un peu ! Mais...
- Il ne vous a jamais dit son nom de clan ? demanda l'agresseur.
- Il m'a dit qu'il s'appelait Edwin Myrrián, se rappela Rín.
- Cet idiot ment comme il respire en plus ! s'exclama la femme, Élante ! Ramasse-le !
Un homme à la tête rasée s'avança vers le corps d'Edwin et ouvrit la bouche. Sa langue s'allongea pour s'enrouler autour du torse d'Edwin, cachant la marque par l'occasion. Il le souleva et le petit groupe s'enfonça dans la forêt, ne laissant plus que le choix de les suivre.
Je ramassai l'écharpe arc-en-ciel maintenant pleine de sable et mouillées de larmes, en jetant un regard apeuré vers mes amis.
Qu'est ce qu'il vient de se passer ?
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