PDV Rín :

Je crois que le titre de ce chapitre vous a tout dit.

Je m'imaginais récitant par cœur le texte à merveille devant toute la salle éberluée.

La réalité était bien plus cruelle.

Je n'arrivais même pas à retenir le texte d'une petite scène que j'avais à jouer toute seule même si je trouve que je me débrouillais assez bien pour faire certains gestes compliqués à enchainer et j'avais récemment découvert que j'avais légèrement le trac.

Edwin ne m'encourageait même pas. Ce garçon n'avait pas un mauvais fond, j'en était sûre. Mais sans que je sache pourquoi, il restait toujours froid et calme sauf quand il s'agissait d'utiliser nos Ombre, moment où il paniquait beaucoup.

Viviane (alias : la joyeuse et implacable Vivi) me sortit de mes pensées criant depuis le devant de la scène :

- Qu'est ce que tu fais, c'est à toi, Luna!

- Pardon, j'arrive ! m'excusais-je en arrivant sur scène.

En effet, la directrice m'appelait maintenant Luna, et Brigitte (celle qui se prenait un râteau sur scène pendant que je demandais à me couper les cheveux) m'avait expliqué que Viviane donnait des noms aux acteurs par rapport aux personnages qu'ils jouaient pour ne pas avoir à retenir qui faisait quoi. Donc le vrai nom de Brigitte était Alexandra et elle m'avait aussi dit que, pendant ses années de travail au théâtre, elle s'était faite appelée Rosa, Mélanie, Jeanne, Laurence et même Michael.

- Sérieusement ?! Elle t'avait appelée Michael ?! avais-je pouffé de rire quand elle me l'avait dit.

- C'était un malentendu ! Elle était surchargée de travail à ce moment là et commençais à dire n'importe quoi... Seulement, j'ai mis deux mois avant de retrouver une véritable vie sociale, m'avait-elle dit en soupirant.

Donc je passais sur scène, m'efforçant à garder une voix calme et posée c'était la scène où j'expliquais à un prince comment faire pour tuer un dragon. Une scène de conte de fées assez classique alors les acteurs étaient mis à rude épreuve pour atteindre rapidement la perfection dans les gestes et la voix.

Edwin, assis au premier rang, me chuchotait les phrases dont je ne me souvenais pas. Mais lorsque j'avais un trou de mémoire pour la énième fois, il suggéra :

- Si tu ne te souviens pas de la phrase exacte, ne laisse pas voir que tu es déconcertée et remplace la pour en faire une autre dont le sens est le même.

- Super idée ! approuva la directrice à côté de lui.

Je continuai alors comme il me l'avait conseillé et les silences au moment où je prenais la parole se réduisaient considérablement. A la fin de la matinée, je connaissais plus des deux tiers d'une scène par cœur.

A la pause midi, on eut droit à des asperges, mon légume préféré. Voyant que Edwin n'en avait mangé que la moitié des siennes, je lui demandais en deux bouchées :

- T'en veux plus ?

- Non, tiens, ajouta-t-il en me donnant son assiette.

- Non mais ! Ch'uis pas la poubelle de ch'able ! protestais-je en engloutissant son assiette alors que manger sa part avait été mon intention depuis le début.

- En ch'aife, tu peux m'en ch'ire pluche sur mon Ombr'che, dit-je en continuant de manger.

- Quoi ?

- Je disais, répétais-je en avalant ce qu'il y avait dans ma bouche, tu peux m'en dire plus sur mon Ombre ?

- Je ne peux pas encore te le dire.

- Pourquoi ?

- Certaines personnes possédant une Ombre sont plus soucieux de l'argent que de la famille, dit il simplement.

- C'est en une qui a tué ta mère ?

Wow, moi et mon légendaire manque de tact.

- Oui.

Dans un accord silencieux, on décida tout les eux de ne pas continuer la conversation. Ça évoquait trop de souvenirs à l'un comme à l'autre.

C'était grâce à mon Ombre que j'avais pu m'échapper du filet avant ma pendaison. Je ne la regardais plus comme une malédiction, mais plutôt comme un héritage sacré, je n'étais plus seule.

J'ai donc décidé de L'utiliser plus souvent pour mieux me l'approprier et éviter ainsi des incidents comme celui qui s'était produit le matin.

La nuit, après être rentrée dans la loge 14 avec Edwin où des servantes avait installé deux lits de camp et est attendu une heure que la respiration de l'adolescent se calme pour aller dans le monde des rêves ( une astuce que m'avait involontairement appris Lylas).

Après ce moment je sorti de la pièce, me transforma en mésange bleue et passa par une fenêtre ouverte. Pendant mon vol, les gardes qui patrouillaient autour du château me regardaient puis détournaient la tête.

J'atterris dans la forêt en piaillant gaiement sur un rocher couvert de mousse et de lichen. Je décidai de ne pas passer par ma forme humaine et me transforma directement en renard. Le seul signe qui me distinguait des autres animaux était une pierre bleue incrustée sur mon front.

Soudain j'entendis des bruits dans les fourrés et une meute de loups en sortit m'encerclant par la même occasion.

- Manger cru n'est pas recommander ! ai-je voulu dire mais seul un couinement aigu étonnant sorti de ma gueule.

Stressée, j'émis un pet se qui déconcerta les prédateurs affamés et me laissa assez de temps pour me concentrée et me transformée en louve blanche.

Cette transformation les déconcerta encore plus alors j'en profitai pour prendre mes pattes à mon cou.

Affolée, je me précipitai vers le château et sautai par-dessus une haie de deux mètres et demi qui me séparait des jardins, où aucuns gardes n'étaient postés heureusement. J'atterris de l'autre côté tout essoufflée.
J'ai eu chaud, c'est pas passé loin!

Mais soudain une ombre se dressa devant moi.

C'est la cata !

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salut les Ombres!

925 mots c'est plus court que d'habitude mais je vais essayer de le rattraper sur le prochain chapitre.

Encore pardon et merci pour votre lecture!
💙💙💙

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