{Chapitre 38} Un papy parano (à l'eau de roses)
PDV Obi :
On s'arrêta sur la plage, Lyre entra dans la mer avant de souffler :
- Salut, Papy...
Un silence suivi ces salutations
- Mais... ton grand père est censé avoir été enterré dans un cimetière marin, je ne vois aucun cimetière...
- Je vous ai encore dit une vérité à double sens, expliqua-t-elle, à vous de trouver.
- Encore ? demanda Z.
- Une longue histoire, soupirais-je, tu ne peux pas nous donner un indice ?
- Pour toi que veut dire « cimetière marin » ?
- Un cimetière près de la mer où on enterre les marins...
- Prends maintenant le mot « marin » et cherche son deuxième sens.
- Euh... réfléchi-je à voix haute, marin peut décrire quelque chose sous l'eau...
Soudain, ça a fait tilt dans ma tête. Je sais, les choses idiotes remontent incroyablement vite jusqu'à mon cerveau, c'est une de mes spécialités (vous ne m'arriverez jamais à la cheville, donc pas la peine d'essayer de jouer au plus idiot avec moi, vous allez perdre).
La logique de Lyre était assez bête pour surprendre toute personne intelligente. Même si elle-même faisait partie de cette catégorie de personnes.
- Ce n'est quand même pas...
- Et si ! dit-elle en souriant, un cimetière marin. Je vous présente le cimetière des Vanir, notre famille y est enterrée depuis plus de 3OO ans.
- Wow...
- Les cercueils fait en pierre, sont remplis d'eau, on met le corps à l'intérieur et on le jette dans l'eau, nous expliqua Lyre en remontant sur son nez des lunettes invisibles, plus le cercueil est loin, plus cela veut dire qu'il était important dans la société puisque plusieurs personnes ont dû le porter.
Elle nous montra quelque chose à ses pieds, on rentra à notre tour dans l'eau pour découvrir qu'elle marchait sur un cercueil en pierre mal taillée où il était grossièrement gravé : « issi reposes Alecto Vanir, leu meilleure de tous lé papy». Edwin me lut le texte :
- Ici repose Alecto Vanir, le meilleur de tous les papys. Il y a plein de fautes d'orthographe.
- On était poursuivie par les Ombres Assassines, moi et ma mère, c'était il y a... 18 ans, continua-t-elle toute gênée, on n'a pas eu le temps de faire toute une cérémonie, j'ai gravé les premiers mots qui me passaient par la tête avec un tournevis et un marteau pendant que ma mère creusait le cercueil.
- C'est trop mignon ! pleura Rín, je n'aurais jamais cru que voir un cercueil m'emplirait d'une telle émotion !
Cependant, les mots Ombres Assassines trottèrent dans ma tête. Pourquoi les O.A. s'en prendraient à des personnes qui ne possédaient pas d'ombres ? Je tournais la tête vers Rín, qui devait sûrement penser la même chose que moi vu son brutal changement de sujet. Son regard en disait long, on pouvait presque lire au fin fond de ses yeux :
- Tais-toi ! Crétin !
J'acquiesçais silencieusement, ce n'était clairement pas le moment.
On sortit le cercueil de l'eau avec quelques peines avant de soulever le lourd couvercle gravé de toute l'affection d'une enfant pendant que Lyre nous observait, incapable de bouger.
Ses yeux s'embuèrent et je ne pus savoir si elle pleurait, car elle détourna rapidement la tête et appliquant son index sous son œil gauche, le cachant de ma vision. En tout cas, ses lèvres n'esquissèrent pas le moindre tremblement, et quand elle retira sa main de son visage, son expression était faite d'un masque de fer.
Je pouvais la comprendre : la tristesse est signe de faiblesse...
Quand enfin je reposai mes yeux sur l'intérieur du cercueil, la surprise envahit tout mon corps, et je ne pu retenir le couinement de souris écrasée qui s'échappait de ma gorge.
Le corps du vieil homme était extrêmement bien conservé : on aurait pu croire qu'il était tout simplement endormi s'il n'avait pas eu un teint presque blanc.
Son visage était doté d'une mâchoire et d'un nez fins, d'yeux parfaitement placés, d'une barbe, de cheveux mi-longs et de sourcils broussailleux qui flottaient dans leur prison aquatique. Son corps était grand et maigre et vêtu d'une tunique et d'un pantalon délavés et en haillons, il rentrait tout juste de quelques centimètres dans son cercueil.
J'étais médusé, si maintenant cet homme ressemblait à un vieux loup de mer, on pouvait deviner qu'il devait être bien courtisé dans sa jeunesse. Un nouveau tilt apparut dans ma tête, ce grand-père était le portrait de Lyre, mis à part le fait que les cheveux de Lyre étaient un peu plus foncés et (forcément) le fait qu'elle soit une fille.
Ce vieillard était-il véritablement mort il y a 18 ans ? Cela me semblait parfaitement impossible.
- Ce papy est flippant, constatait Rín.
- On dirait presque qu'il va se relever en version Zombie, frissonnais-je.
- Zombie ? demanda Lylas.
- Tu sais, ces revenants qui se relèvent dans leur tombe pour venir manger les humains, lui expliqua Edwin, ceux dont les enfants parlent dans leurs histoires pour faire peur.
Soudain, des plantes vinrent entourées Lylas et l'emmener plus loin, emballée comme un saucisson.
- Les zombies n'existent pas ! cria Rín avant que les protectrices de Lylas ne la trainent jusqu'à la forêt.
Lylas revint en titubant, libérée de ces chaines végétales. Je rigolais :
- Ce n'est pas toi qui es censée contrôler les plantes ?
- Les végétaux ont un esprit, ils font ce que je leur dis mais ils préfèrent se la couler douce sans bouger, ils ont peur que les humains ne viennent pour les disséquer s'ils découvrent qu'ils ont des pensées (je pense plutôt que c'est une excuse pour ne pas bouger). Mais les plantes sont surprotectrices envers moi mais parfois elles me laissent me débrouiller toute seule pour que je mesure bien les risques au lieu de me reposer sur elles.
- Donc, même sans ton Ombre, tu pourrais donner des ordres aux plantes puisqu'elle te comprenne ? demanda Rín avant de se retourner vers la forêt et de dire : Donnez-moi une super fleur !
Une branche de lierre s'avança jusqu'à elle doucement comme si elle voulait lui apporter quelque chose puis, arrivée à sa hauteur, elle lui mit une (super) claque sur la joue avant de se replier vers la forêt.
- MAIEUUUUUUH ! protesta-t-elle en frottant la joue.
- Elles n'obéissent qu'à moi et seulement quand j'utilise mon Ombre, rit-elle puis elle se tourna vers Lyre, c'est l'eau salée qui conserve aussi bien les corps ?
- Oui, acquiesça la Vanir, les cercueils en sont remplis, en plus, ils ne laissent entrés aucuns parasites dévorant la chair, fermés comme ils sont.
- Mais qu'est-ce qu'on cherche exactement ? demanda Firín
- Aucune idée. Ça pourrait être un carnet, des plans, des gravures dans le cercueil, des tatouages, n'importe quoi, réfléchit Lyre, on a l'habitude d'enterrer le défunt avec ses objets préférés.
Lyre déglutit avant de détourner le regard.
- Commençons par déplacer le corps. Qui s'en charge ?
Traduction : Je passe mon tour pour m'occuper de mon grand père miteux, qui est volontaire ?
Malheureusement pour moi, je pouvais comprendre qu'elle n'ait pas envie de toucher à son grand-père.
- J'ai peur d'entrer en contact avec des champignons, je pourrais tomber malade, dit Edwin même on savait qu'il n'y avait aucuns parasites sur le corps.
- J'ai la peau très sensible, expliqua Z si sincèrement qu'on aurait presque cru que c'était vrai.
- J'aime pas les vieux ! prétexta Lylas.
Pendant qu'elle parlait, Rín avait ressorti le morceau de tissu violet qui restait de son pyjama et s'était couvert la tête avec comme une none avant de crier en faisant de grand gestes. La pauvre, on aurait dit qu'elle sortait du bain avec une vieille serviette sur les cheveux.
- Il ne faut pas sortir les gens de leur dernière demeure ! Blasphème ! Blasphème !
Moi et Firín, on se regarda l'air de dire : Pourquoi c'est sur nous que ça tombe ?
- Bon beh, désolé Alecto, décrétais-je d'un ton faussement solennel, mais on va devoir vous bouger un peu. Ça ne vous dérange pas ?
Sans attendre une réponse du vieil homme, on souleva le corps pour l'allonger sur le sable et une forte odeur de rose s'en dégagea. On se retourna vers Lyre en l'interrogeant du regard et elle répondit, gênée :
- Alecto n'avait plus toute sa tête dans ses dernières années : dans son testament, il nous avait dit de vider son flacon de parfum sur lui, pour que tous les pilleurs de tombes sachent que l'odeur de cette fleur est la meilleure du monde. Il était aussi devenu com-plè-te-ment paranoïaque.
On commençait à chercher partout : dans les moindres recoins du cercueil mal taillé, dans les poches et même dans la bouche du défunt mais rien. Pas le moindre objet qui puisse sembler suspect. Le pauvre Alecto s'est même retrouvé en caleçon puisque Lyre avait même énoncé les tatouages.
- Récapitulons, ordonna Z en s'arrêtant de chercher, à part le corps nous avons : une tasse où il prenait son thé, une chaine en argent, un pendentif de rose, une chevalière gravée d'une rose, une feuille en émeraude parce qu'il aimait les chênes, une montre et... une dent de lait de son enfance. Nous n'avons rien trouver dans le cercueil et je ne pense pas, malgré qu'il ait eu des idées tordues à la fin de sa vie, qu'Alecto ait avalé un indice.
Je frissonnais à la fin de la phrase : je n'avais vraiment pas envie d'ouvrir le ventre d'un défunt.
Rín, elle, trépignait de rage :
- J'en ai marre de ce vieux grincheux ! ça fait des heures qu'on cherche sans rien trouver ! il va bientôt faire nuit et si je me calme pas, je vais encore moins dormir que d'habitude en ajoutant ma colère aux ronflements de Z !
- Hé ! protesta la ronfleuse.
- Rìn ! ai-je dit en jetant un vif regard à Lyre, qui grinçait des dents.
- Qu'il aille au diable ce vieux crouton ! cria-t-elle au comble de la fureur, c'est ça ! qu'il aille au diable avec son parfum, ses roses et son gland ! Donne-nous ce qu'on est venu cherché sale renifleur de rose et vas boire ton thé ailleurs !
Du coin de l'œil, je vis Lyre, qui s'était adoucie, et Firín qui se regardaient avec une étincelle de génie. Je me re tournai vers eux en leur demandant :
- QUOI ? QU'EST-CE QU'IL Y A ? VOUS AVEZ UNE IDEE ?
- C'est possible, acquiesça Z en jetant un regard inquiet à la Vanir, ce serait irrespectueux mais au point où on en est...
- Autant tenter le tout pour le tout, la compléta Firín.
Ils se dirigèrent tout les deux vers les objets personnels du papy en hésitant. Le roux toussota en se mettant derrière Z :
- Honneur aux dames !
- Honneur aux mauviettes qui se servent de dictons pour se défiler ! l'invita à son tour la « la dame ».
- J'ai compris, gromela-t-il, j'y vais.
- Tu vois, quand tu veux !
- T'auras ma peau, un jour, soupira-t-il.
- Ah non ! Moi d'abord ! Je ne t'ai pas encore tué... dit Lyre avec le plus de sérieux possible.
- Hein ?!
- Quoi ? on ne dit pas « Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tuer » ?
- Espèce de sale...
- Merci, dit Edwin pour couper court aux insultes.
- Vous ne pouvez pas vous dépêcher ? demandai-je, impatient, c'est bien de faire durer le suspense mais pas trop.
( NDA : C'est quand même pas mal le suspens 👿.
Obi : Non mais depuis quand t'es là, toi ? On en a déjà parlé : c'est MA scène !
Moi : Mais, je ne suit pas...
Obi : Argh ! Et ENCORE MOINS LES FAUTES D'ORTHOGRAPHE ! Met moi tout de suite un S à "suis" et ENLÈVE MOI CE T !
Moi : Mais... Les pauvres petites... Je ne suiS pas pour la création d'un génocide...
Obi : J'ai dit NON !
Moi : Ok, j'ai compris : je sors... Mais pour la peine je laisse le T 😈.)
- Comme disait Papy Chat, dit Rín en prenant un ton chevronnant, « Plus tu fais durer l'attente, plus tu as de chances de t'en sortir avec quelques ongles en moins », ça veut dire : « si tu te fais torturer par l'ennemi pour une info, crache le morceau au lieu d'attendre la douleur avec un air héroïque ».
- C'est plutôt l'inverse qu'on dit, d'habitude, fit remarquer Lyre.
- Il préférait que je vive plutôt que de me sacrifier pour une cause.
- Vous nous dites où est notre objectif oui ou corde ?! criais-je, à bout.
- Corde ? demanda Lylas.
- Corde, affirmais-je d'un air sinistre en traçant un trait imaginaire devant mon cou avec mon index, un geste que tout le monde pouvait comprendre.
La brune déglutit difficilement tandis que le roux saisissait le pendentif de rose, il allait dans la forêt et déposait le bijou sur une pierre. Il prit une autre pierre et, à l'étonnement de tous excepté Lyre, il écrasa violemment le pendentif entre les deux pierres. Parmi les débris, se trouvait un petit papier roulé en boule.
- Nom d'un thé au gingembre ! s'exclama Lylas.
- Pourquoi un thé au gingembre ? demanda Edwin.
- Toi, ça se voit que tu n'as jamais goûter à un thé au gingembre...
Z déplia lentement le papier devant nous, dessus figurait une sorte d'aile droite de chauve souris, le papier avait été déchiré, nous cachant le reste du croquis. Pendant qu'on bouillait tous intérieurement de rage, Lyre alla chercher la chevalière et la détruisit de la même façon que le pendentif. Dedans ce trouvait un papier, encore une fois roulé en boule. Z s'émerveilla tout haut :
- Alecto n'était pas fou, mais un génie ! il nous a mis sur la bonne voie avec son parfum ! il n'était pas paranoïaque : il veillait sur son secret avec le plus grand soin !
On déplia le papier pour voir l'aile gauche d'une chauve souris qui se rattachait à l'autre mais une déchirure nous disait qu'il manquait encore une partie.
....
- Hum, il manque encore le bas du dessin, remarqua subtilement Lylas.
- La feuille ? Suggéra Firín.
Lyre couru vers la plage, ramassa délicatement la pierre précieuse et nous la ramena, un sourire béat collé sur le visage.
- Qu'est-ce qui te fait sourire comme ça ? Demandais-je.
- ça fait des années que n'attend ce moment ! M'expliqua-t-elle.
Rìn se plongea soudain dans une grande réflexion et prêta beaucoup moins d'attention à la fameuse pierre. Pendant ce temps, Lyre écrase la roche, faisant voler des éclats tranchants tant elle était impatiente.
À l'intérieur se trouvait un autre papier roulé, en le dépliant on découvrit un assemblage de morceau de bois ressemblant vaguement à un harnais qui se rattachait aux ailes de chauve-souris mécaniques.
- Qu'est ce que c'est que ce machin ? Pensais-je à voix haute.
- C'est un aller simple pour l'île de notre rêve, me répondit Rìn.
Elle prit une grande inspiration et hurla :
- OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOUUUUUUUUUUUUUUUUUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !
Elle tomba en arrière et dessina un ange dans le sable.
- Âge mental : 7 ans, déclara Edwin.
- Âge mental : 47 ans, répondit Rìn du tac au tac.
- ça c'est envoyé ! Approuva Z.
- Vous vous rendez compte ? Demandais-je, incrédule, on a réussi ! On va retrouver notre famille ! Ça se fête !
- Ouais ! Hurla Lyre, CHAMPAGNE !
- Mais on n' a pas de champagne, remarqua Edwin.
- EAU SALÉE !
- OUAIS !
- Je propose de faire une nuit blanche, proposa Firín, on se parlera toute la nuit et on dormira toute la matinée !
- D'accord.
- ça va être d'enfer! criais-je au comble de la joie.
Je n'avais jamais fait de veillée entre amis et j'imaginais que mes amis non plus. on s'était jetés sur nos sac pour préparer les couvertures et Lylas était allée chercher des plantes comestibles pour se faire un festin. chacun espérait plus que tout résoudre les énigmes vivantes qu'étaient ses amis, voulant profiter de cette soirée pour en savoir plus sur les autres. Mais certains d'entre nous se demandait comment esquiver certaines questions, certains secrets sont difficiles à partager, plus que tout les autres.
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Hello shadows,
Je ne m'excuserais pas.
Conscience : la bonne blague...
Moi : mais c'est vrai ! Je voulais juste prévenir mes lecteurs que je vais poster environ tout les week-end maintenant à cause de la rentrée des classes !
Conscience : tu vois, je t'ai aidée : tu n'as pas eu à faire tout un discours.
Moi : je voulais vous dire aussi, si vous voulez voir la machine en avant première, cherchez "Ornithoptère de Vinci" sur Google, et oui j'ai piqué l'idée à Léonard mais c'était tellement génial !
Bonne/Bon nuit/jour (on sait jamais)/
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