{Chapitre 33} Les égouts... tellement pratique
PDV Rín
Je me réveillai peu à peu, on me trainait contre le sol.
- Hey, 'Win, je crois qu'elle se réveille, dit une personne que voyais encore trop floue.
- D'où il sort ce surnom ? demanda quelqu'un à côté de la personne, je m'appelle ED-win pas 'Win.
- Je trouvais ça sympa ! se défendit la personne à côté d'Edwin.
- Où ? Quand ? Pourquoi ? demandais-je, sonnée, J'ai mal à la tête...
- On va tous mourir, m'annonça la personne floue.
- Officiellement, oui, affirma Edwin, extraordinairement calme.
- Ça veut dire quoi : « Officiellement » pour toi ?
- Calme, Obi, le calma le garçon.
- Que je sois calme ??!! s'étrangla Obi.
- Vous pourriez la fermer ? demandais-je à mi-chemin entre la réalité et le sommeil, Y en a qui essaye de dormir, ici...
- C'est pas le moment de dormir ! s'énerva la personne qui me trainait, Arrêtez de faire du bruit, on passe en mode furtif.
Tout le monde se tut et je faillis bien retomber dans les pommes. Après quelques minutes de trainage, je sursautais au « CLONG ! » distinctif de deux métaux s'entrechoquant.
- Nooooonnnn... soupira Obi, Pitié, pas par là.
- Oui, s'il vous plait, demanda Edwin, pas les égouts.
La personne qui me trainait me déposa et s'enleva de ma vue. Je vis que j'étais devant des toilettes et quelqu'un avait soulevé une grille de métal juste à côté.
- Et puis, comment on va faire passer Rín là-dedans ? demanda Obi, réaliste.
- C'est une métamorphe, demandez-lui de se transformer en... rat.
- Je suis pas sûr qu'elle soit en état.
La femme-serpent s'avança vers moi, prit mon visage entre ses mains et dit d'une voix énergique :
- Ecoute, Rín, tu veux qu'on te laisse, ici ?
- ...
- Tu veux vivre ?
- O-oui, répondis-je prenant sa question avec le plus de sérieux que je pouvais avoir.
- Alors transforme-toi en quelques chose de petit, n'importe quoi.
Je regardais autour de moi pour trouver une possible source d'inspiration pour trouver une transformation, je regardais mes amis et je me suis dit :
Pourquoi pas ?
Je me suis sentie rétrécir jusqu'à la taille de la paume d'une main.
- Trop mignon ! s'est écrié la femme-serpent.
- C'est moi qui la porte ! a décrété Edwin.
- Elle peut commander l'âge de ses transformations aussi, alors... réfléchit Obi à voix haute.
- Miaou, dis-je d'une voix aigüe.
- Awwwww, soupira celle qui m'avait trainé.
Edwin me prit délicatement par la taille et me posa sur sa tête.
Tellement doux...
Un petit ronronnement sorti de ma gorge pendant qu'Edwin descendait dans le trou à côté des toilettes. Je regardais mes pattes, je m'étais transformé en chaton blanc tacheté noir. Une odeur vint agresser mes narines et je poussai un petit éternument trop mignon.
- Tu sens ça aussi, Rín ? demanda mon porteur, de l'ironie dans la voix, c'est toutes les choses bonnes que mange le Pape mais ça à déjà fini le transit...
- Miou ! dis-je en enfouissant mon museau dans ses cheveux pour ne plus sentir l'odeur.
- Et c'est pas toi qui marche dedans ! se continua Edwin en riant.
En effet, mon porteur avait de l'eau usée qui lui arrivait un peu au-dessus des chevilles mais, personnellement, je m'en fichais com-plè-te-ment. J'étais ultra fatiguée et je venais de trouver des cheveux ultra doux, et, malgré une odeur de toilette bouchées, c'était...
Le paradis...
Je restais là, tranquille mais je ne m'endormais pas pour autant car j'aurais pu me retransformer dans mon sommeil et briser la nuque d'Edwin par la même occasion. Je respirais un grand coup quand on ressorti à l'air libre.
Je fermai les yeux, écoutant le bruit des branches verdoyantes des arbres s'agiter dans le vent
On s'arrêta enfin devant un terrier et Edwin me prit dans ses mains.
- Accroche-toi, me dit-il.
Puis il sauta dans le trou.
Si un jour vous passez dans une forêt et que vous entendez des : « MRRRAAOOWWW » dans un terrier, c'est le cri que j'ai poussé à ce moment-là et qui se répercute encore dans les galeries souterraines.
On atterrit sur de la paille à mon plus grand étonnement, dans un village souterrain, un petit garçon blond avec des écailles sur le visage nous attendait devant, il cria :
- Vous êtes arrivés ! Maman, Edwin ! puis il pointa Obi, C'est qui, lui ?
- Moi, c'est Obi, et elle, continua-t-il en me montrant, c'est Rín.
- Elle est jolie ! s'exclama le garçon, elle a quel âge ?
- Elle a 19 ans, Arthy ! rigola la femme-serpent.
- Hein ?
- C'est une métamorphe, expliqua Edwin, mais elle a reçu un coup sur la tête et a dévalé la pente d'un volcan en éruption par roulades.
La tête d'Arthy était hilarante : il était à mi-chemin entre l'étonnement, l'incompréhension, la peur (parce que je fais TRES peur transformée en chaton tout mignon) et le : « Edwin, retourne te coucher. ». Vous avez déjà vu un chaton rire ? ça fait quelque chose du genre :
- Miark moark miark !
C'est exactement le bruit que j'ai fait, ce qui a répandu un malaise dans notre petit groupe. Ils ont tous parler en même temps et, après quelques explications confuses, Rán nous amena à un endroit où personne ne pourrait nous entendre pour nous expliquer la situation.
Cet endroit était en fait leur salle d'interrogatoire.
- C'est une salle dont on se sert pour questionner les nouveaux venus, nous avait expliqué Arthy, c'est pas très joyeux mais on va faire avec.
On arriva dans une salle sans fenêtre et n'ayant aucunes ouvertures à part une porte qui, une fois refermée, ne laissait entrer de lumière. On se retrouva à parler dans le noir, c'était fait exprès pour que les nouveaux, arrivés ici avec un bandeau sur les yeux, ne reconnaissent pas celle qui leur parlait, en l'occurrence celle qu'il croyait être un assassin.
Nos débuts dans la salle furent... difficiles.
- Aïe ! c'était mon pied !
- Miaou !
- J'ai perdu Rín ! faites attention quand vous posez le pied par terre !
- Que tout le monde se calme !
- Je suis claustrophobe !
- Mais tu ne connais même pas la taille de la taille de la pièce !
(Hum !) BREF... quand tout fut rentrer dans l'ordre, Rán nous expliqua où nous étions, leurs péripéties pour venir nous chercher et la raison pour laquelle on nous croyait morts.
- Je sais, vous n'avez rien trouvez mais... commença la femme-serpent.
- Comment ça, « rien trouvé » ? demanda Obi, bien sûr qu'on a trouvé quelque chose, vous croyez vraiment qu'on serait allé là-bas pour rien ?
- Vous avez trouvé un indice ?! hurla Edwin.
- Mrow ! protestais-je, j'avais toujours un mal de crâne horrible.
- Oui, Ygg nous a dit qu'il fallait chercher du côté des cartes des explorateurs avant de se suicider dans de la lave en fusion.
Des milliers de questions silencieuses s'en suivirent, Obi leur raconta tout en détails et Rán semblait au bord des larmes.
- Ygg... dit-elle dans un soupir, je le connaissais, j'étais encore toute petite quand on a fuit mais... il a toujours été la pour rendre le sourire aux gens... s'il était dans cet état...
- Mais c'est qui ce type mystère ? demanda Edwin, Flaque ?
- Non, réalisa Lylas d'une voix dure, faisant sursauter tout le monde, il s'appelait Mar.
- Et Mar-de, dit ironiquement Obi, C'est celui qui fait des illusions ?
- Oui... soupira Rán, malheureusement, on ne peut pas avoir une discussion avec lui, trop dangereux. On va devoir enquêter seuls mais d'abord, prenons une journée de repos, la Terre Perdue ne va pas s'enfuir en courant.
- Miaou ! acquiesçais-je en me blottissant contre Lylas, qui m'avait retrouvé.
- Bon, pour l'instant, on a un gros problème... dit Obi.
- Quoi ?
- On ne sait plus où est la porte, révéla-t-il, Comment vous faites pour sortir d'habitude ?
- Il y a toujours quelqu'un qui reste dehors pour nous ouvrir mais là, j'ai oublié.
Tout le monde émit un râle avant de chercher les murs, parce que, sans savoir où sont les murs, on sait encore moins où est la porte.
Moi, j'y voyais assez bien, mais c'était marrant ne les voir tâtonner dans le noir. Je ronronnais doucement pendant que tout le monde cherchait. On trouva enfin la porte quand Arthy, qui nous avait écouter dans le noir, (BAM !) c'était pris la poignée en pleine tête en longeant les murs.
- Ça va Arthy ?! avait crié sa mère
- Ça va, expliqua le petit en essuyant ses larmes, merci pour m'avoir donné des écailles, maman.
On sortit et on partit tout le cinq, moi, Lylas, Edwin, Obi et Arthy, découvrir la ville. Edwin portait Arthy et nous montrait tout ce qu'il avait découvert. On continuait ainsi tout le reste de la journée et à la fin, je me retransformais enfin en humaine, mon délai de cinq heures d'utilisation passé.
Quand la lumière disparaissait peu à peu des trous de lumières dans le plafond de pierres, les plus jeunes allaient se coucher tandis que les adultes se réunissaient pour parler de tout et de rien dans le seul bar de tout le village : Le Délire.
Drôle de nom, hein ? On l'avait appelé ainsi car, on pouvait entendre les rires qui venait de ce bar dans tout le village. Souvent des gens « en plein délire » alors le barman s'était dit : « Pourquoi pas ? » et avait rebaptisé l'endroit.
On avait décidé tous les cinq d'y faire un petit tour pour se présenter et commencer à connaitre un peu tout le monde. C'était une petite maison en pierre, couverte de peinture de toutes les couleurs (peut-être était-ce le mur qu'utilisait les enfants pour laisser parler leur créativité) à côté du salon de coiffure, les deux choses les plus bizarre dans ce trou étaient beaucoup trop rapprochées à mon goût. Mais dès qu'on approcha de la porte, on entendit un cri qui ressemblait plutôt à un râle, un sifflement :
-MAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARRRRR !
- Maman... soupira Arthy avant de s'engouffrer dans le bar en zigzaguant entre les gens.
J'observais l'intérieur du bar, tous les adultes étaient tournés vers un coin de la pièce, interrompus dans les discutions qu'ils faisaient entre deux verres. On le suivit et on finit par arriver à une petite table dans LE coin que tout le monde regardait, où Rán était affalée, une demi-douzaine de pintes de bières vides devant elle. Puis, en apercevant Arthy, elle se mit à déverser des torrents de larmes en sifflant :
- Arthy ! Ne part pas ! Ne me laisse pas !
- Je resterais là, Maman, la rassura le petit, c'est promis et Papa reviendra.
- Une commande ? demanda un homme qui passait par là.
- Oui ! râla Rán.
- NON ! dit Arthy plus fort puis il se tourna vers l'homme, tu n'as pas honte ?
- J'essaie de gagner ma vie, gamin, rétorqua le barman.
On paya l'homme et rentra en portant la femme-serpent jusqu'à chez elle, guidés par Arthy. Dès qu'elle fut dans sa chambre, allongée sur son lit, plus personne ne dit un mot. Cette femme dévastée vivait dans l'éternelle peur de perdre sa famille, si quelqu'un devait atteindre la Terre Perdue, c'était bien elle.
Sa maison était peinte de toutes les couleurs, comme la façade du bar mais en plus artistique. Dès qu'on regardait un mur, on avait envie de sourire, c'était sûrement le but premier de la peinture.
Même en regardant ces murs, Arthy avait l'air en dépression totale, j'essayai en vain de trouver quelque chose à dire jusqu'à ce que Lylas demande :
- Où est-ce qu'on va dormir ?
C'est qu'elle avait le sens des priorités cette fille ! Emballée par mon idée, je courrais dan la maison, rapportant tout les draps, couvertures et oreillers que je trouvais dans les placards dans le salon.
- Qu'est-ce que tu fais ? demanda Arthy.
Je ne lui répondis pas mais Edwin, qui connaissait ls joies du camping se joignit à moi pour étaler les draps et les couvertures par terre et disposer des oreillers dessus. Avant qu'on ait eu le temps de dire « Tomate » on s'était fait un grand nid douillet pour quatre (compte tenu de la taille d'Arthy et de Lylas) si on se serait un peu.
Ce soir-là, après la traditionnelle bataille d'oreillers, on s'endormit tous les cinq, sourire aux lèvres.
Je me fis réveiller par une sorte de petit grommèlement, lentement, j'ouvris mes yeux fatigués, découvrant devant moi une Rán décoiffée, une tasse de thé à la main.
- Vous avez l'air de bien vous entendre avec Arthy, remarqua-t-elle en baillant.
Je regardais le garçon en question et le vis allonger, un bras sur les jambes d'Obi, un pied sur la tête d'Edwin et la tête sur le ventre de Lylas. Moi j'avais dormi à côté de cette dernière, m'épargnant ainsi de me réveiller avec de la bave dessus.
Par la suite, tout le monde se réveilla et je remarquai avec imagination que la coiffure de Lylas ressemblait à un dauphin, que j'avais vu sauter dans la mer. Edwin était patraque et rampa jusqu'à la salle à manger pour prendre le petit déjeuner, et quand il fut enfin assis sur une chaise, il nous dit :
- J'ai rêvé que je chantais à l'opéra avec le soldat qui nous a aidé.
La plupart des gens (tout le monde sauf Rán et Edwin) explosèrent de rire tandis que moi, sérieuse (hé oui, même moi ça m'a étonné), réfléchit à voix haute :
- C'est vrai, qu'est-ce qui lui est arrivé à lui ? Il avait l'air d'en savoir beaucoup sur nous...
Ça jeta un froid et tout le monde réfléchit. Rán dit ce qu'on pensait tout bas :
- Faut retrouver ce type...
- Demande de revoir les soldats que tu avais engagé dans notre poursuite, suggérais-je.
- Pour quel motif ? demanda Obi.
- Euh... Pour vérifier une dernière fois qu'aucun n'est mort dans la lave ?
- Ou parce que tu pense qu'une Ombre espionne en fait partie ? dit Lylas.
- J'opte pour la deuxième option. La mort des soldats peut être vérifier par n'importe qui, même par un comptable, il faut justifier que ce soit Rán qui le fasse.
- Va pour une Ombre espionne, marmonna la femme-serpent en servant du thé à son fils, au fait, merci de m'avoir ramenée, hier soir, Arthy aurait eu du mal à la faire tout seul.
- De rien.
On prit la décision d'exécuter notre plan en début d'après-midi. Rán irait annoncer la « mort d'Ari » et demanderais le rassemblement des soldats en milieu de matinée, pour qu'il y ait le temps de tous les rassembler.
Ça va bien se passer... je n'ais aucunes raisons de m'inquiéter.
Auteure : Hep ! tu crois quand même pas que je vais te laisser t'en sortir comme ça !
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro