PDV Obi

Le Noir.

C'était tous ce que je voyais. J'avais peur, je me sentais si seul.

J'avais utilisé mon Ombre, ça avait recommencé. J'avais vu l'image du dernier moment que j'avais vu mais cette fois, je l'avais attrapée. Mais je n'étais pas revenu à ce moment, j'avais juste relâché l'image, j'étais trop fatigué.

Je m'étais laissé allé dans ce flux noir et translucide qui me donnait de plus en plus de mal à respirer.

J'étouffais, je savais que mon cœur ne battait plus, j'utilisais parfois la force qui me restait pour le faire battre et je sentais le bond dans ma poitrine mais j'y arrivais de moins en moins.

J'arrêtais de lutter, fermant les yeux quand j'entendis une voix. C'était la mienne, je demandais à ma mère ce que ça faisait d'avoir des amis, elle me répondait :

- Tu ressens quelque chose de très fort envers eux, c'est ça qu'on appelle l'amitié mais c'est incomparable à un autre sentiment. Tu en auras, j'en suis sûre. Ne mens jamais à tes amis, ne l'oublie pas, c'est la chose la plus importante.

J'entendis une autre voix, c'était encore la mienne, mais plus ma voix d'enfant, celle que j'avais obtenu après avoir mué, je chuchotais :

- Je ne laisserai aucun d'entre nous mourir.

Je me souvenais de ce moment, j'avais dit ça devant la porte des coulisses, dans le couloir des loges quand j'étais arrivé un peu avant Edwin et Lylas. Edwin avait déjà vu la mort de près et je lui avais fait une promesse.

Si je mourais, je lui mentirais même s'il ne le savait pas. Je ne devais pas abandonner, même si je ne me sentais plus de taille à lutter contre la mort.

Je rassemblais les dernières forces qui me restaient dans un dernier essai, me propulsant en dehors de ce flux ténébreux.

Je me redressais en prenant une grande bouffée d'air, mon cœur battant irrégulièrement, je revoyais la Lumière.

Il faisait nuit, j'étais allongé à côté d'un chêne, Edwin et Rín étaient endormis couchés à côté de moi mais Lylas s'était endormie assise en tailleur, c'était son tour de garde mais c'était son premier alors c'était normal qu'elle se soit endormie. Le moment de sommeil que j'avais surpris ne dura pas car, réveillée par ma grande inspiration, Lylas sursauta en disant :

- Je ne dors pas ! puis elle se retourna vers moi et cria en réveillant les deux autres : T'es vivant !

- Obi ! s'écrièrent Edwin et Rín en se réveillant.

La métamorphe (toujours aussi émotive) se jeta dans mes bras versant des flots de larmes incessants. Edwin me fit un grand sourire (c'est TRES rare de sa part).

- On avait perdu espoir, j'avais littéralement creusé ta tombe, ajouta le garçon en pointant un trou non loin de moi.

Je me suis empressé de me décaler de quelques mètres pour m'éloigner de « ma tombe » et Rín se décida à me lâcher mais continua à pleurer.

- Comme ça j'ai dormi la moitié de la nuit ? demandais-je en me souvenant qu'au moment où j'avais utilisé mon Ombre, le soleil était en train de se coucher.

- Non, me répondit Lylas en prenant mon pouls, tu es resté inconscient pendant plus de vingt quatre heures durant lesquels tu atteignais au max les 3 battements par minute. On te pensait déjà mort.

Je pris un moment pour digérer les paroles de Lylas, ce qui lui donna le temps de calculer mes battements de cœur.

- Les battements sont encore irréguliers, tu tournes aux environ de 45 battements ce qui est encore en dessous de la norme des 6O à 70 battements. Mais ça devrait aller mieux demain

- Ouf ! soupirèrent Edwin et Rín.

- Merci de ne pas m'avoir enterré, les remerciais-je.

- En fait on prévoyait de le faire demain matin, m'informa Rín d'un air gêné.

Elle reçu une claque de la part des deux autres et un regard noir. J'éclatais de rire. Ça me faisait mal au côté mais ça relâchait la tension accumulée ces derniers jours. Mon ventre se manifesta par un gargouillement et ce fut au tour de mes amis de rire. Lylas sortit quelque chose de son sac, quelque chose que je n'avais jamais gouter : Du pâté !

(NDA: je trouve que c'est une excellente fin de PDV)

PDV Rín

Obi a regardé le pâté comme s'il était descendu des cieux et bava un peu (traduction : on aurait dit que ça bouche s'était transformée en robinet). Lylas sorti du pain du sac, étala du pâté sur une tranche et la tendit à Obi.

- Merci ! la remercia-t-il avant d'engloutir la tartine.

Lylas fit d'autres tartines et m'en tendit une en me demandant :

- Tu en veux ?

- Non, merci, je suis végétarienne.

- Ah bon ? depuis quand ? me demandèrent mes amis en même temps.

- Depuis que j'ai arrêté de prendre mon Ombre pour une malédiction. Je suis maintenant un animal et je ressens comme tel, je n'aimerai pas que quelqu'un fasse du pâté à partir de moi. Mais vous pouvez en manger, ça ne me dérange pas.

- Ça peut être problématique, pensa Edwin à haute voix.

- Je peux en manger en dernier recours, le rassurais-je.

- Ch'e pourrais ch'aire pousser des plantes pour toi ch'i tu veux, proposa Lylas la bouche pleine.

- Ok.

Mon ventre gargouilla, Lylas jeta une graine devant moi et une plante avec de gros fruits rouges poussa.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Un plant de tomates, ça vient d'Alert, le continent le plus à l'Ouest. C'est très bon, le prince en voulait de temps en temps et une fois j'ai pris une graine et en en faisant pousser plusieurs fois j'en ai gardé beaucoup pour mes petites faims.

- T'es une gourmande ! remarquais-je.

Lylas rougit, honteuse e je croquais en plein dans une tomate, faisant gicler beaucoup de jus. Très bon était une valeur bien au-dessous de la vérité, c'est ainsi que la tomate a détrôné l'asperge de la place d'aliment préféré.

- Tu m'as parlé d'un endroit où l'on pourrait s'installer, demanda Lylas à Edwin, un endroit de légendes, où est-il ?

- C'est bien ça le problème, on ne sait pas, expliqua le garçon, c'est là d'où viendrait les Ombres, une île normale mais totalement coupée du monde, dans les légendes, on l'appelle : la Terre Perdue.

- Comment on va faire pour la trouver ? on ne sait même pas dans quelle partie du monde, elle est, remarqua Obi.

- Je vais tout vous raconter en abrégé, il y a quelques dizaines d'années, raconta Edwin, les Ombres vivaient tranquillement sur la Terre Perdue. La langue que l'on parlait était très similaire à celle que l'on parle ici. Un jour, des explorateurs arrivèrent sur l'île et proposèrent de les ramener chez eux. Certains acceptèrent et d'autres non. Ceux qui avaient acceptés vinrent ici avec les explorateurs mais il leur fallait la bénédiction du Pape.

- Je sens que c'est là que ça se complique... grognais-je.

- La résidence du Pape se trouvait à l'Ouest, les Ombres durent traverser tout le pays (ce qui nous informe que l'île se trouve à l'Est).

- Loin des tomates... me plaignis-je pour détendre l'atmosphère.

- Sur leur passage, continua Edwin en m'ignorant une fois de plus, les royaumes avaient remarqué qu'ils possédaient des pouvoirs. La nouvelle arriva aux oreilles du Pape qui refusa net la bénédiction des Ombres, les faisant passer pour des démons déguisés aux yeux de tous. Ils furent exilés sur une terre déserte, faite uniquement de roches volcaniques : Le Désert des Roches. Certains on réussit à s'échapper par groupes, nous sommes leurs descendants directs. C'est au Désert des Roches que nous allons chercher des indices sur l'emplacement de la Terre Perdue.

- Et s'il n'y en a pas ? si on ne trouve rien ? demanda Lylas, anxieuse.

- Alors on redeviendra des ombres, nous nous cacherons en espérant que l'on ne nous trouve pas.

Cette annonce avait plombé l'ambiance, on se coucha en silence en laissant un morceau de pâté pour le lendemain. J'avais la boule au ventre et je m'endormis en priant tous les dieux que je connaissais pour qu'aucuns de nous ne meurs d'autre chose que de vieillesse.

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Hey, les Ombres!
Aujourd'hui, j'ai pris un peu de temps pour vous faire une carte du continent où les personnages principaux se trouvent. Je la remplirais au fur et à mesure avec leur itinéraire et le nom des différentes villes et capitales.
PS : ma sœur m'a dit que certains noms de royaumes semblaient sortis de Death Note mais ça n'a aucun rapport et je n'ai pas encore trouver de nom pour le royaume du Pape, donnez moi des suggestions en commentaires.

Merci pour la lecture !