{Chapitre 16} Comment nourir un geko-chat
PDV Obi
Comment les gens font pour être aussi bête ?
Je ne m'étais pas encore confronté à des gens qui venaient à l'infirmerie mais je ne m'imaginais pas ÇA !
Les gens allaient et venaient et certains étaient VRAIMENT malades comme les acteurs trop stressés par le délai qu'on leur avait donnés mais les autres...
Certains n'avaient rien et faisaient semblant d'être malades que pour sécher le travail (ceux-là tout le monde les connaissait : on ne leur ouvrait même pas la porte). D'autres étaient persuadés d'avoir une maladie alors qu'ils se portaient très bien (des hypocondriaques, selon un médecin) et d'autres encore paniquaient pour rien.
Une femme était même arrivée en courant et en criant :
- J'AI MAL A LA TETE !
Pardon, je reviens sur ma première question : Est-ce que les gens sont vraiment aussi bête que ça ?
Je m'inquiétais beaucoup pour Edwin et Rín qui déliraient de plus en plus, la prochaine fois, je leur conseillerais (encore) de se reposer, mais cette fois, je leur dirais que s'ils continuent comme ça, ils ne survivront pas une seconde au spectacle. Ça devrait jouer sur leur réaction.
J'étais en train de parler à Lylas mais elle n'avait pas l'air de m'entendre, pour tester je dis entre deux phrases :
- Le Pape est là, on va tous mourir.
- Hhmmm, il faudrait demander ça à Pta, répondit-elle avec un regard vide.
- Hey ?! Tu m'écoutes ?
- Hein ? euh, quoi ? dit Lylas comme si elle se réveillais, non, désolé je ne t'écoutais pas.
- Tu pensais à quoi ?
- A rien... rien du tout.
Elle avait ponctué sa phrase en mettant la main dans sa poche droite.
C'est là-dedans ! La chose à quoi elle pense est dans sa poche !
Et oui, quand on craint une embuscade de soldats à tout moment, on observe les gestes instinctifs des personnes, ça peut être très utile (ex : une fois, j'avais rencontré quelqu'un qui se rongeait les ongles et deux minutes après, on me tirait des flèches dessus).
J'avais essayé de lui prendre ce qu'elle avait dans la poche mais elle avait toujours la main dedans sauf quand on travaillait mais à ce moment-là, elle avait souvent quelque chose de pointu dans les mains et me faire embrocher par un scalpel à cause des réflexes de Lylas ne figurait dans ma liste de choses à faire dans la journée.
Ouf, voilà la pause de midi ! Mais j'ai vu la pire chose que je n'ai jamais rencontré dans ma vie : des artichauds ! j'y étais très allergique, et rien que de les voir, ça me donnait envie d'éternuer.
J'ai pensé d'un coup :
Est-ce qu'Edwin et Rín pensent à manger ?
J'étais soudain très inquiet et j'ai couru à leur loge avec Lylas, comme je m'y attendais, plusieurs plateaux chargés de nourritures étaient sur le haut d'une commode ce qui explique que je ne l'ai pas vu avant.
- J'ai faim pour eux, les plaignit Lylas pendant que son ventre gargouillait alors qu'elle venait de manger.
- Arrive la mission la plus périlleuse de notre journée, annonçais-je gravement, on va devoir les faire manger.
Les deux affamés étaient en train de travailler, allongés sur leur lit. Rín avait une tête de lézard (ou de gecko, je fais pas la différence) et le lit sur lequel Edwin était assis flottais à quelques centimètres du sol, c'était pas gagner.
Je m'occupais d'Edwin et Lylas de Rín, c'était l'adolescente qui avait reçus la tâche la plus difficile (parce que vous avez déjà essayer de donner à manger à un lézard ? je ne crois pas) et moi, à chaque fois que j'approchais un plateau d'Edwin, il commençait à tourner autour de lui.
Soudain, j'ai eu une idée, je demandais à Edwin :
- Récite-moi le texte de Rín dans la troisième scène.
Il commença à parler et j'en profitai pour lui mettre un morceau de nourriture dans la bouche. il l'avala puis prit lui-même la fourchette pour engloutir le repas et je dus enlever le plateau pour ne pas qu'il le mange.
- Ça fait du bien ! s'exclama-t-il
- Tu délires plus ?
- Je délirais ?
- Oui et pas qu'un peu, lui dit Lylas qui essayait désespérément de faire avaler un morceau de gâteau à Rín qui avait maintenant une tête de chat, vous étiez bon pour l'asile, ça devait être à cause du manque de nourriture. Est-ce que quelqu'un peut venir m'aider ?
On essaya tout pour d'ouvrir la gueule de Rín mais elle se jeta sur quelque chose dans un coin de la pièce : une souris et l'avala dans un énorme « GLOUPS » après l'avoir longtemps mâché.
- Dites-moi que c'est pas vrai, se lamenta Edwin.
- Bon, voyez le bon côté des choses, dis-je avec optimisme, maintenant elle a mangé quelque chose.
- Miaou ! acquiesça Rín avant de se retransformer et de demander, j'ai mangé quoi ?
- Crois-moi, même toi, tu ne voudrais pas le savoir... lui répondit Lylas pendant qu'on hochait la tête, moi et Edwin.
- J'ai une idée, déclara le garçon au cheveux noir avant de demander à l'albinos : Dis-moi ton texte de toute la pièce.
- Euh... d'accord... dis Rín avant de dicter tout son texte jusqu'à la fin.
- Waou, ça veut dire que ton subconscient à quand même travailler sur le texte pendant que tu délirais, percutais-je d'un coup.
- Et heureusement ! s'exclama Lylas.
- Pourquoi ?
- Parce que le spectacle se déroule dans deux jours, vous avez même perdu la notion du temps ?
Vu leur tête, la réponse à cette question était oui. Ils sortirent en trombe de la pièce (en prenant un plateau de nourriture) en nous laissant tous seuls pendant que je marmonnais :
- De rien, ça fait toujours plaisir de sauver la vie à des gens...
On sortait à notre tour et remarquait que Rín était déjà sur scène en train de répéter avec d'autres acteurs tout en grignotant de temps en temps.
Comment ils ont fait pour arriver là-bas en moins de vingt secondes ?
Lylas et moi, on soupira en même temps puis on s'assit à côté d'Edwin pour encourager Rín (j'aurais dû lui mettre une baffe à cause de son impolitesse, ma bonté me perdra, un jour).
Elle jouait à merveille, elle savait s'exprimer comme si la scène qu'elle jouait était réelle et même Vivi ne trouvait rien à lui redire. A la fin émouvante de l'histoire, je restais de marbre (parce que si on vous dit que je pleurais comme une madeleine, c'est totalement faux... ok ?), Vivi, elle était plus joyeuse qu'elle ne l'avait jamais été (si c'était possible). La directrice dit à Rín :
- Jamais vu d'actrice comme toi, Luna, tu deviendras célèbre sur les 12 continents, j'en suis certaine ! Prends ta journée, tu as été parfaite.
- Je-vous-je veux dire- contente-merci, bredouilla « Luna » pendant qu'on l'amenait à l'infirmerie à la fois pour qu'elle aide mais aussi parce qu'on avait peur qu'elle fasse une crise cardiaque.
Une fois arrivée à destination, Rín utilisa quand même ses talents pour faire rire un enfant qui se faisait recoudre une petite blessure.
La journée se déroulait à merveille mais demain aurait lieu la dernière répétition, celle où le prince assisterait et le jour d'après, celle où tous les dirigeants assisteraient.
Tout semblait parfais mais on avait oublié quelque chose,ça nous était passer sous le nez mais c'était un détail si important qu'il changerait radicalement les évènements des jours à venir.
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