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Chapitre 11 - Rose

Eiko courrait derrière les autres et moi je courrais derrière elle. Les rues parisiennes défilaient sans que je ne prenne le temps de les admirer, même si je les connaissais probablement par cœur, venant dans cette ville depuis ma plus tendre enfance. La silhouette svelte de la franco-japonaise avançait sans un regard en arrière. Heureusement, elle portait un débardeur doré qui la rendait facilement repérable dans la nuit froide d'octobre.

Un bar à la devanture colorée avec des lampions accrochés partout apparut soudainement dans mon champ de vision. Une terrasse un peu fermée par des fausses plantes l'isolait de la rue, et de la musique s'échappait, en même temps que des cris et des rires, de la salle dont la porte était grande ouverte.

Nos amis nous attendaient sur le pas de la porte, à moitié dedans, à moitié dehors. Clotilde s'était enroulée dans le grand manteau de Solal qui, lui, devait absolument geler avec le vent froid, tout comme Eiko, par ailleurs, vu sa tenue aussi légère que provocatrice. Nour et victor se tenaient un peu en retrait, le blond faisant le pitre devant une Nour renfrognée.

Eiko les avait déjà rejoint quand j'arrivai à bout de souffle, la respiration sifflante et un point de côté pulsant sur mon flanc droit.

- Tu... Va... Beaucoup... Trop vite. articulai-je en tentant de reprendre une respiration normale, pliée en deux avec les mains posées sur les genoux.

La japonaise haussa les épaules, et m'ignora en se tournant vers ma cousine. Vexée mais trop fière pour le montrer, je croisai les bras et tapotai le sol avec mon pied.

- On attend quoi ?

Solal se positionna à côté de moi et m'enveloppa les épaules d'un bras.

- Que Victor arrive à convaincre Nour de... Oups pardon.

Il m'entraina sur le côté, dégageant le passage de la porte et laissant un couple s'enfoncer dans l'atmosphère électrique du bar.

- Je disais, reprit-il en se passant la main libre dans les cheveux, qu'on attend que Vic convainc Nour d'entrer à l'intérieur avec nous pour qu'on puisse faire un billard, tant que la table est inoccupée, ce qui ne risque pas de durer longtemps.

- Dans ce cas, rentrons.

J'entrai à mon tour dans la salle. Des groupes disséminés ici et là avec des verres à la main semblaient avoir tous des discussions animés, et le barman qui était d'ailleurs une barwoman ne savait plus où donner de la tête. J'avisai une table libre sur le côté droit, et me dépêchai de me percher sur un des tabourets, Solal à ma suite. Clotilde et Eiko ne tardèrent pas à nous rejoindre, mais Vic et Nour mirent bien cinq minutes avant d'arriver à leur tour.

Victor, fière comme un paon d'avoir faire plier la plus butée de notre groupe s'assit sans le remarquer à quelques centimètres de Clotilde alors que l'ambiance entre eux était au plus mal. Une Nour renfrognée prit donc place sur le dernier tabouret et une serveuse absolument sublime ne tarda pas à arriver. Une question silencieuse dans le regard, Victor dévisagea tout le monde. Je pris les devants, connaissant son talent médiocre pour le mensonge.

- Vic, Clo, Soso, une bière ?

Ils acquiescèrent.

- Donc quatre bière pression, Nourette tu veux quoi ?

- Un jus de pomme m'ira très bien.

- Un jus de pomme, et la petite ?

Eiko me lança un regard noir mais ne me contredit pas.

- Un coca s'il vous plaît.

La serveuse acquiesça lentement avant de tourner les talons et de se diriger vers le bar. Solal retint un rire alors qu'Eiko se tournait lentement vers moi, des éclairs dans les yeux.

- Ça t'aurais tué de me commander une bière ?

Je haussai les épaules, un sourire provocateur sur les lèvres. Elle n'avait pas voulu m'écouter, tant pis pour elle, mais maintenant, je comptais lui faire payer.

- Tu es encore jeune enfin ! Nous dans quelques mois on pourra...

- Victor a le même âge que moi, aux dernières nouvelles, me coupa-t-elle sèchement.

je captai le regard ébahit que Clotilde lança à Solal.

- Victor n'est pas de ton année...

Elle sembla sur le point de répondre, mais se ravisa à la dernière seconde et se mura dans un silence rageur.

- Et puis, ajouta Victor pour enfoncer le clou, c'est bon le coca !

Solal laissa échapper un gloussement et j'éclatai de rire, alors que la japonaise se renfrogna encore plus. Génial. Maintenant on en avait deux de mauvaise humeur. Mais ce n'était pas comme si j'en avais quelque chose à faire après tout. la serveuse revint vite avec notre commande, et je vis sans les voir vraiment les yeux d'Eiko parcourir son corps. Une pointe de jalousie malvenue m'aiguillonna.

Relax. Elle ne sait pas encore ce que tout les autres savent, tu ne lui as rien dit. Respire.

J'avalai une gorgée de ma boisson pour faire passer la pensée, et le liquide amer me fit grimacer. Victor, étrangement de très bonne humeur se renversa en arrière et posa sa main sur le bord du siège de Clotilde, à quelques millimètres de sa peau. Stupéfaite, je me penchai vers Solal.

- Mais... Il va bien ?

Il suivit la direction de mon regard et sourit.

- J'ai surtout hâte du moment où Clo va lui mettre une baffe parce qu'il l'aura prise par surprise. C'est un défi qu'on pote lui a lancé je crois. Faire péter les plombs à Clo.

Je grognai.

- C'est hyper méchant ! Et tu me dis qu'il compte réellement le faire ? Mais...

- C'est comme ça, me coupa-t-il. Vic est un grand garçon, il gérera les retombées plus tard.

Le blond se leva soudainement et remonta les manche de son pull, avant de se tourner vers nous.

- On se le fait ce billard ?

J'avisai la table à quelques mètres de là qui venait d'être quittée par un groupe de jeune et sautai sur mes pieds.

-Je n'attends que ça.

Nous prîmes possession de la table, nous répartissant autour. Victor continuait de coller aux basques de Clotilde, et depuis que je savais pourquoi, je me retenais de lui mettre une baffe. Eiko, elle, se mit le plus loin de moi, et je serrai les dents, déçue par son attitude. Je l'avais connue plus combative. Je me glissai donc à côté d'elle en silence et posais mes mains autour d'elle sur la table de billard, laissant tout de même une distance significative entre nous.

- Je suis déçue Eik'. Tu veux qu'on garde la même relation mais tu t'échappes.

Elle recula légèrement, les sourcils froncés, la mâchoire serrée.

- Je n'ai pas envie de parler avec toi aujourd'hui Rose.

Je lâchai la table de billard et croisai les bras sur ma poitrine en secouant la tête.

- Très bien madame. Mais tu te contredis toi-même...

Sans répondre, elle s'avança et me cogna l'épaule pour passer derrière moi. Elle se pivota ensuite légèrement vers moi, le regard sombre, les poings serrés.

- Laisse-moi tranquille Rose. On en parlera plus tard. Pas là, pas devant les quatre idiots qui essaient de tout entendre et pensent être discret.

Je jetai un coup d'oeil par dessus mon épaule et captai immédiatement le regard de Victor et celui de Nour. ils se détournèrent immédiatement, mais un léger sourire ourla mes lèvres. Je le fis disparaitre pour me tourner à nouveau vers Eiko.

- Très bien. Mais on parlera.

J'hésitai, consciente que ce que j'allais dire allait déterminer notre future relation. Une bouffée de stress m'envahit : et si j'avais mal interprété ses intentions ? J'étais déjà assez perdue comme ça dans ma vie pour ne pas rajouter encore plus d'inquiétude et d'inconnu...

- Je ne t'ai pas tout dit, lâchai-je finalement en bloquant mon souffle.

Elle haussa les sourcils, prise au dépourvue, mais n'ajouta rien et se dirigea vers le côté opposé de la table de billard. Victor, voyant que nous avions terminé, tapa dans ses mains.

- Bon, tout le monde sait jouer au billard ?

Je lançai un regard moqueur à Clotilde, qui rougis, sachant pertinemment qu'elle n'y avait jamais joué.

- Non, avoua-t-elle finalement en se grattant la paume de sa main.

Elle écopa d'un regard surpris de la part du blond à côté d'elle mais elle ne se laissa pas démonter et soutint son regard.

- Un problème ?

- No... Non, bafouilla-t-il, je t'aiderai si tu veux bien.

Je vis presque les rouages du cerveau de ma cousine marcher, et je retins un rire qui aurait été malvenu devant cette scène surréaliste. Elle finit par acquiescer et un gloussement m'échappa, alors que j'échangeai un regard entendu avec Solal.

- J'aiderai Nour, personnellement, elle non plus ne sait pas en faire.

Le visage de Vic reprit des couleurs.

- Parfait ! On a qu'à faire des équipes, Rose et Eik', mettez-vous ensemble !

Je compris que cela avait été orchestré dans le seul but de nous mettre ensemble, et un sourire reconnaissant éclaira mon visage alors que Clotilde m'adressait un clin d'œil.

- Maintenant, jouons ! s'exclama mon meilleur ami en attrapant le triangle pour placer les boules dedans.

Victor et Clotilde jouèrent le premier coup, les mains du blond placées par dessus celle de ma cousine pour la guider. Au même moment, Eiko me rejoignit.

- Ça va mal se finir cette histoire... grimaça-t-elle en désignant nos amis du menton.

Je souris devant cette demande paix et acquiesçai.

- J'ai hâte de voir ça.

Elle fronça les sourcils, apparemment pas de mon avis.

- Ils vont surtout souffrir inutilement...

Je haussai les sourcils.

- Ce n'est pas comme si il allait se passer quelque chose qui pourrait les faire souffrir profondément. Il va finir par l'énerver et elle va lui mettre une baffe, rien d'incroyable.

Elle soupira en se passant la main dans les cheveux. Personnellement, j'étais plus étonnée par notre discussion normale et calme que par l'attitude de ma cousine et de mon meilleur ami. J'avais fini par me faire une raison. Certes, quelques minutes plus tot j'aurai repondu differemment, mais j'étais désormais bien plus concentrée sur ma relation avec Eiko que sur les bêtises de Victor.

- Eh ! Les deux pipelettes c'est à vous ! s'écria Solal.

Je jetai un coup d'œil à la table.

- Il n'y a que deux équipes au billard, vous en être conscient ?

Les deux garçons échangèrent un regard en se frottant le menton.

- Vrai. Vous jouerez à la prochaine partie. À nous.

Je haussai les sourcils mais ne dis rien et me tournai vers ma partenaire.

- On retourne s'asseoir ? Histoire d'être au calme ? proposai-je en retenant mon souffle, appréhendant sa réponse.

Je n'aimais pas prendre des initiatives, de peur de froisser, surtout avec mes amis, mais je voulais sans vraiment le vouloir continuer la discussion qu'elle avait arrêté bien trop tôt à mon goût tout à l'heure.

- Allons-y. Autant parler maintenant plutôt que de tourner autour du pot.

Son ton, à nouveau sec, me surpris mais je n'en laissai rien paraître. Une chose était sûre, on ne pouvait pas critiquer mes talents d'actrice. Nous repartîmes vers notre table laissée vide, et je grimpai sur mon ancien tabouret. Elle fit de même et un silence pesant s'installa.

- Je... Ne sais plus quoi dire, avouai-je à mi-voix, cherchant mes mots.

Elle haussa les sourcils, méfiante.

- Je sais pas, c'est pas moi qui a insisté pour qu'on reparle de ça alors que j'avais clôt le chapitre.

Je fus heurté par ses mots et encaissai le choc en silence.

- Pas de la manière dont je l'aurai voulu.

Elle ouvrit la bouche pour répliquer, mais fut interrompue par une voix masculine inconnue venant de derrière moi.

- Salut les filles !

Deux hommes dans les vingt-cinq ans se tenaient derrière moi, dans une posture qui dégageait de l'assurance et une pointe assez claire de narcissisme. Je grimaçai sans pouvoir m'en empêcher et enroulai mes bras autour de mon buste dans une position de protection. Je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même, ils ont du croire que j'étais majeure puisque j'avais un verre d'alcool à la main. Eiko, en face de moi, plissa les yeux.

- Salut ?

Ils échangèrent un regard moqueur et je serrai les points pour m'empêcher de leur mettre dans leur visage. Ils nous prenaient clairement pour des idiotes avec un beau corps. Et bien on allait leur montrer.

- On peut s'installer avec vous ?

Je souris et pris une voix mielleuse en attrapant la main d'Eiko de l'autre côté de la table. Elle me lança un regard étonné mais ne dis rien.

- Bien sur ma copine et moi avons pleins de places pour vous ! Par contre quand nos amis reviendrons vous devrez partir...

Je me penchai en avant, sur le ton de la confidence :

- On fait un billard, les couples contre les couples, mais on est sûres de les battre, donc on les laisse s'échauffer vous comprenez ?

Je jetai au même moment un coup d'œil vers notre groupe d'amis pour voir si c'était cohérent avec ce que je disais, et souris en voyant Victor penché sur Clo et Solal et Nour qui attendait leur tour non loin l'un de l'autre. Le garçon en face de moi pâlit imperceptiblement.

- Vous êtes en couple ?

Je souris et serrai encore plus fort la main d'Eiko.

- Ouais. C'est tout récent. Pourquoi ?

Il eut un sourire crispé, alors que ses amis lui tiraient le bras.

- merci pour votre proposition mais finalement on vient de trouver une place. C'était sympa de vous rencontrer...

Je désignai la japonaise.

- Eiko. Et moi c'est Rosemonde.

J'entendis un hoquet de surprise de la part de mon amie, qui ne s'attendait visiblement pas à ce que j'utilise mon nom complet. Je le faisais extrêmement rarement, et ce depuis ma naissance. j'en avais toujours eu un peu honte. Qu'est-ce qu'une gamine de six ans venait faire à porter un nom de grand-mère ? Et puis peu à peu je commençai à me forger de personnalité distinctes : celle de Rose, la souriante, la joyeuse, la Rose populaire que tout le monde connait, et celle de Rosemonde la discrète, l'indécise, celle que je suis avec mes amis ou ma famille proche.

Mais j'avais décidé de l'utiliser car j'avais enfin accepté qui j'étais, et je ne désirais plus me cacher derrière un masque, ou un nom.

- Très bien, Eiko et Rosemonde. À la prochaine...

Ils s'éloignèrent la démarche chancelante et je me tournai avec un sourire resplendissant vers mon amie, qui, elle, ne souriait absolument pas.

- Oh ! Allez ! Me dis pas qu'il y avait un de ces relous qui te plaisait... 

Elle nia par un signe de tête et son regard se dirigea sur nos mains toujours entrelacées. Rougissante, je la lâchai et fit disparaitre les miennes sous la table.

- Pas eux, non... Faut que t'arrêtes Rose. Tu me fais du mal et tu continues je ne sais même pas pourquoi. J'en souffre et j'ai pas l'impression que t'en es grand chose à carrer. Alors je te le demande une dernière fois...

- J'aime les filles, la coupai-je.

Elle se tût et me dévisagea, une lueur d'espoir dans le regard.

- Je suis paumée. Complétement. Je ne sais foutrement rien à ma sexualité. Mais je sais que j'aime les filles. Parce qu'il y en a une... Que j'aime un peu plus que les autres.

Elle battit des paupières, essayant d'analyser mes confessions.

- Tu es avec Alex.

- Et j'aime beaucoup, voir même trop, son ex.

Elle ouvrit la bouche, prête à me répondre, mais s'arrêta net, une main en l'air.

- Tu ne peux pas me sortir ça comme ça ! Putain Rose est-ce que tu sais le temps que j'attends que tu me dises ça ? Et maintenant que tu l'as fait je ne peux pas l'entendre je suis désolée mais...

Elle commença à énumérer mes erreurs.

- Tu sors avec mon ex.

Un doigt.

- Tu t'es barrée après m'avoir embrassée.

- Alors si je peux... tentai-je.

- C'est moi qui parle.

Un doigt.

- Tu me fais tourner en bourrique depuis des années.

Un doigt.

- Tu m'ignores sans que je ne sache pourquoi depuis deux semaines.

Un doigt.

- Tu ne sais rien si ça se trouve ça ne durera que deux semaines.

Un doigt.

Elle me montra sa paume ouverte, les cinq raisons de "pourquoi-ne-pas-accepter-de-sortir-avec-moi" résonnant encore entre nous.

- Voilà pourquoi je ne devrais pas faire ce que je vais faire. Mais bon. On en a rien à cirer des convenances non ?

Et elle se pencha à travers la table pour poser ses lèvres sur les miennes.

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