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Chapitre 1 - Rose

Je pivotai devant le miroir mural de ma chambre, m'examinant sous toutes les coutures. On était fin septembre, mais le temps était encore clément si bien que je ne portais qu'une jupe et un haut, surement trop court pour les surveillants du lycée, mais parfait pour moi. Je lissai les plis de ma veste en jean posé sur mon lit avant de l'enfiler et d'attraper mon sac de cour. Mon portable vibra dans ma main, et je le déverrouillai prestement pour lire le message.

Clo : On t'attend en bas mais dépêche toi mon père a la haine aujourd'hui.

Rose : C'est comme si c'était fait.

Je sortis de ma chambre et fis un détour par la cuisine où ma mère finissait son petit déjeuner avec une tête de trois pieds de long. Je déposai un baiser sur le haut de son crâne.

- J'y vais Mam's, à ce soir !

- Bonne journée...

Je fis demi-tour, attrapai mes clés, claquai la porte de l'appartement derrière moi et me précipitai dans l'antique ascenseur au bout du couloir. Il mit un temps qui me parut infini à arriver, puis descendit à la vitesse d'un escargot les neuf étages qui me séparaient du sol. J'espérais que mon oncle était de meilleure humeur que ne l'avait décrit ma cousine, ou j'allais à coup sur devoir négocier mon trajet du lendemain.

La Mercedes m'attendait, stationnée à moitié sur le trottoir. J'entendais de l'entrée les bruits d'une dispute entre Clotilde et son petit frère Paul. En secouant la tête, je m'avançai et ouvris sans ménagement la portière arrière droite. Mon cousin me jeta un regard impatient alors que je grimpais à l'intérieur, embrassais le conducteur, et faisais la bise à ma cousine devant moi.

- Bon Rose, demain tu me feras le plaisir d'attendre à l'entrée et non pas dans ta chambre. me signala Marc en redémarrant.

J'acquiesçai vivement, refusant de perdre mon seul moyen de transport pour le matin. Clotilde m'adressa un clin d'œil dans le rétroviseur, parfaitement au fait de ce que j'essayais de faire et on partit en direction du lycée.

Assise sur les marches de l'escalier, tout à gauche du parvis de la gare, j'étais au centre des regards des autres élèves. Je les sentais posés sur moi. Certains étaient agréables, remplis d'admiration, de timidité et de retenue. Aux, autres, je ne rêvais que d'échapper. Ils étaient scrutateurs, malsains, dévoilant sans peine le désir mal contenu. Ceux-là me faisaient presque peur. Je me demandais jusqu'où leur propriétaire pouvait aller, et l'angoisse me tordait le ventre devant le nombre de sombres possibilités qui s'offraient à moi. Mais j'essayais tant bien que mal de les ignorer, endurant en silence cet assaut d'émotions négatives que je vivais chaque matin.

- Rose, ça va ?

La question de ma cousine me fit pivoter la tête dans sa direction et je chassai de mon cerveau l'image de deux yeux marrons particulièrement sans gêne. J'étendis mes jambes sur la marche sur laquelle j'étais assise et baissai mon regard jusqu'à rencontrer les iris bleus de Clotilde deux marches plus bas. Je passai une main dans ma tignasse brune, roulai des épaules pour évacuer la tension et soupirai.

- Je pète la forme, ça ne se voit pas ?

Elle leva les yeux au ciel et remonta d'une marche afin de poser sa main sur mon genou. Je frissonnai, à la fois de froid (l'air n'était pas aussi chaud que prévu) et parce que son contact me rappelait ma faiblesse, et haussai les sourcils en attendant qu'elle parle.

- Oublie-le, tu ne le reverras jamais.

Je me mordillai la lèvre inférieure et me battis contre moi-même pour ne rien laisser paraître de mon trouble.

- Je crois qu'il est dans la classe d'Eiko. confiai-je à mi-voix.

Un sourire moqueur éclaira son visage et elle tapota ma jambe avant de se redresser.

- Alors laisse-la s'occuper de lui et il ne te regardera plus jamais ainsi.

Un rire m'échappa à la pensée de notre amie en train de botter le derrière à cet idiot. Amie qui, d'ailleurs, s'agitait à la sortie de la gare, et nous salua à renfort de grands gestes en nous voyant la regarder. Elle pivota ensuite vers le grand blond à côté d'elle à la mine renfrognée, puis mima quelque chose qui le fit soupirer. Il finit par rendre les armes, et elle sauta sur son dos alors qu'il s'avançait vers nous, transportant une Eiko aux anges. Quand il la laissa tomber au pied des marches, il grogna et se frotta le dos.

- Fais un régime ou je vais devoir déclarer une scoliose à seize ans.

- Pauvre Victor... compatit-elle en lui tapotant l'épaule.

Son sourire coupable s'évanouit sitôt qu'elle nous fit face et elle cligna d'un œil. Clotilde se leva pour lui faire la bise en retenant avec peine son rire, et Eiko se tourna ensuite vers moi et gravit les trois marches qui nous séparait en prenant bien gare à ne pas empiéter sur la quatrième, mon territoire.

- Comment fais-tu pour être aussi énergique le lundi matin. grognai-je mes lèvres sur sa joue.

Elle se recula prestement et haussa les épaules avant de s'allonger sur la marche en dessous de moi. Je la contemplai un instant avant de secouer la tête et de me ressaisir. Pourtant ses longs cheveux noirs aux reflets bleutés éparpillés autour d'elle comme une auréole ne voulaient pas quitter mes pensées.

- Rose, tu ignores ma merveilleuse personne pour une raison particulière ?

Rose reprends-toi ! me morigénai-je.

J'adressai un sourire éblouissant à Victor, un dont j'ai le secret et rayai Eiko de mes pensées. Lui et moi étions deux clichés ambulant sur pattes, le beau gosse populaire et la potiche à son bras. Les trois-quart des gens pensaient que nous étions ensemble, et à chaque fois que nous les démentions, avaient une petite moue de regret. Pourtant, nous étions liés comme les deux doigts de la main et passions la plupart de notre temps avec l'autre. C'était mon meilleur ami, et la personne dont j'étais la plus proche en dehors de ma famille.

Il se pencha vers moi et claqua deux bises sur mes joues avant de regarder Clotilde avec un sourire indéchiffrable et de s'asseoir sur la rampe en l'ignorant totalement. L'ambiance ne semblait une nouvelle fois plus au beau fixe entre ces deux là.

- Alors, Rosie, motivée pour tes trois heures de philo ? demanda Victor, un sourire moqueur aux lèvres.

Je haussai les épaules et fis bouger le bras d'Eiko avec la pointe de ma bottine.

- Bouge-toi, je veux étaler mes jambes.

Elle leva les yeux ciel, et je me préparai à un affront de sa part. Depuis le temps, j'étais habituée.

- Donc il faut que je me bouge pour le petit confort de madame ?

Je ne dis rien et elle comprit parfaitement le message. Elle ramena ses genoux en dessous de son menton. Je souris, victorieuse et satisfaite avant de m'étaler comme une crêpe.

- Pour te répondre, mon cher Victor, oui, je suis prête, puisque j'aime ça.

- Elle est complétement tarée surtout. marmonna-t-il.

Je lui adressai un regard noir, alors qu'un frémissement de ma bouche trahit mon amusement.

- Je t'ai entendue !

- Je sais ! claironna-t-il.

Un sourire m'échappa. Il se rengorgea. Je souriais rarement sincèrement, et Victor le savait après plus de six ans d'amitié. Nous nous étions rencontrés en sixième, avec Solal et Nour, et avions bien vite formé un groupe. Si Vic et moi étions devenus assez populaire, Clo et les deux autres étaient restés bien plus discret, ce qui nous permettait sans aucun doute de rester aussi soudés.

D'ailleurs la touffe châtain de Solal et le hijab violet de Nour apparaissaient à l'autre bout du parvis et je les vis se diriger vers nous en évitant les secondes brailleurs sur leur chemin. La plus jeune du groupe se redressa aussi sec et se précipite vers Solal qui l'attrapa par la taille et la fit tourner dans les airs en riant. J'observai avec un certain intérêt leur ballet aérien ainsi que les éclats de rire s'échappant de leur gorge.

- Salut Nourette !

Victor me fit les lâcher du regard et me concentrer sur Nour qui nous avait enfin rejoint.

- Vic. le salua-t-elle sans entrain.

Elle détestait qu'il l'appelât ainsi. Je lui fis donc signe de lui écraser le pied, par pure vengeance. Ce qu'elle fit, bien évidemment, et le blond glapit de douleur avant de m'assassiner du regard.

- Seule toi est assez machiavélique pour ordonner une telle atteinte à ma personne.

Je pris un air angélique et levai mes fesses pour aller saluer mon amie, qui avait l'air assez fière d'elle-même.

- Bien joué. chuchotai-je contre sa peau en riant doucement.

- J'ai entendu !

- Je sais !

Je souris intérieurement en le voyant se renfrogner devant l'utilisation détournée de sa phrase. Il croisa les bras sur son torse et fit mine de bouder en s'adossant à la rampe, alors que Clotilde se tournait vers moi en levant les yeux au ciel. Nour étouffa un rire et s'assit à côté de la blonde. Eiko et Solal apparurent au même moment, le bras du garçon enroulé autour de la taille de la plus jeune. Elle riait, la tête posée sur son épaule.

- Salut beau gosse ! lança Clotilde en tendant la main à Solal, toujours étendue sur sa marche.

Le châtain sourit et plutôt que simplement prendre ses doigts, il se pencha en se défaisant de l'étreinte d'Eiko et lui planta un baiser sur sa bouche. Clotilde glapit de surprise et se redressa immédiatement en s'essuyant les lèvres avec le dos de sa main. Solal rit lâchement. Victor grogna :

- Fallait prévenir si tu voulais te faire toutes les filles du groupe, Soso !

Le châtain eut un sourire suffisant.

- Qui a dit que je voulais me faire uniquement les filles mon chéri ?

Il s'avança vers son meilleur ami en se déhanchant. Victor le repoussa en levant les yeux au ciel. Mais au moins, Clotilde était sortie de ses pensées. Cette dernière avait même eu le temps de se calmer. Elle détestait les contacts physiques, et même si c'était son ami elle pouvait à tout moment déclarer une crise de panique. Mais les deux garçons avaient détourné sont attention.

- Gamins... murmura Nour au même moment.

Je lui lançai un clin d'œil, complétement de son avis.

- Rappelle-moi pourquoi on est amis avec eux ?

Solal, ayant entendu ma question rebondit immédiatement.

- Parce qu'on est les seuls qui vous supporte ?

Involontairement, je jetai un coup d'œil aux groupes disséminés ici et là qui ne cachaient pas leur intérêt pour notre bande. La panique enfla dans ma poitrine mais je la repoussai aussi loin que nécessaire. Mon visage ne bougea pas d'un centimètre et seul un observateur aguerrit a pu remarquer le léger tremblement de ma main.

Aucun de mes amis n'avait remarqué mon trouble ou suivit la direction de mon regard, ce qui m'arrangeait. La discussion c'était prolongé et avait dérapé sur la soirée de rentrée que Victor organisait le samedi suivant. Nour en avait profité pour ôté son hijab et sa longue tresse prenait désormais la lumière.

- Ça va être la soirée de l'année. annonçait Victor, à nouveau de bonne humeur.

- T'en fais pas un peu trop ? le taquina Eiko, assise sur la rampe derrière lui.

Il haussa les épaules.

- La soirée de l'automne alors, parce que ma prochaine sera encore mieux.

Clotilde leva les yeux au ciel et plongea le nez sur son téléphone.

- Le melon, ça va ? persifla-t-elle à mi-voix.

Ni une ni deux, le blond plongea à deux pieds joins dans son piège et un concours de piques se déclara.

- Ils sont usants à un point... marmonna Nour, juste en dessous de moi.

- M'en parle pas. Il est lundi matin huit heures et j'en peux déjà plus. répondis-je avec un gros soupir.

Elle m'adressa un regard empli de douleur et j'éclatai de rire attirant l'attention des autres sur moi. Le silence régna pendant quelques secondes. Ils haussèrent tous les sourcils et je m'arrêtai net.

- C'est rare d'entendre Rosie rire. constata Victor d'une voix calme.

Je grognai et plongeai dans mon téléphone à mon tour. Je sentais toujours leurs regards étonnés, à la fois par ma réaction et par mon brusque éclat, mais ils finirent par se détourner.

- Rosie devrait se lever et partir en philo. lança soudainement Clotilde en rassemblant ses affaires et attrapant mon sac.

Un léger sourire s'imprima sur mes lèvres et je lui courus après en trébuchant à cause des marches de l'escalier qui s'étaient mystérieusement déplacées. Je tombai dans les bras de Solal qui s'était déplacé exprès pour moi, lui plantai un bisous sur la joue et me lançai à la poursuite de ma cousine. J'entendis vaguement Nour et Victor m'encourager alors que Solal et Eiko ont pris le camp de Clo. Traitres.

- Rends-moi ça cousine indigne ! hurlai-je en riant.

Nous étions au centre des regards. Je détestais ça, mais je décidais, pour une fois, de les oublier et de me laisser vivre. J'accélérai la cadence. Clotilde se retourna, me tira la langue et s'éloigna en direction du lycée, caché dans une rue parallèle à la voie ferrée. Je redoublai d'effort et finis par lui sauter sur le dos en entourant son cou de mes bras et sa taille de mes jambes. Elle trébucha et partit en arrière sous nos deux poids combinés, si bien que nous finîmes toutes les deux allongées sur la route, secouées de spasmes de rire.

- J'espère qu'aucune voiture ne va arriver. parvint à glisser Clotilde entre deux éclats.

J'acquiesçai en tentant de reprendre mon souffle. Ma poitrine se soulevait bien trop vite à mon goût, et je posai une main sur mon ventre. Ou ma peau entra en contact avec le tissu de ma jupe. Je me redressai bien vite et replaçai mes vêtements à la quatrième vitesse. Mais c'était trop tard. Nous étions déjà entourées d'une foule d'adolescents, en train de rire de nous, sans aucun doute. Ma gorge se serra, mes mains tremblèrent et mes joues se réchauffèrent sous la honte et l'embarras.

Je devais agir, ne pas les laisser me dominer et m'impressionner. Je ne devais pas perdre le contrôle. Alors je me relevai, le dos droit, les mains jointes, attrapai mon sac que Victor me tendait et m'éloignai seule vers le portail du lycée. Aucun de mes amis ne me suivit, car il savait que je considérais leur soutien comme une faiblesse, une porte ouverte à toutes les moqueries. L'image de Rose en aurait été entachée, et je ne voulais surtout pas que cela arrive. Alors je redressai les épaules, souris au surveillant qui attendait devant le lycée et franchis le portail.

Seule.

Parce que j'étais forte et indépendante et que personne ne pouvait en douter.

Parce que les adolescents sont des lions en cage et que chaque perche tendue est un bâton pour se faire battre.

Parce que je ne faisais confiance à personne, et que j'étais la seule à blâmer.

Alors j'avançai, le dos droit, le regard fier, les mains tremblantes dissimulées dans mon sac.

Tu peux le faire Rose !

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