Chapitre 2
(À présent, l'histoire sera racontée comme si vous étiez à la place de Veinard. Mais il se peut que dans certains chapitres, on soit dans la tête d'un autre animal... Ou humain ! Bref, je me tais maintenant. Bonne lecture !!)
(PS : juste, il y a peut-être -sûrement même- des incohérences entre les images. C'est normal ^^ Encore désolée -_-')
Nous marchâmes encore un petit moment, avant que la silhouette d'un très joli chalet prenne forme au loin. Il doit être à une quinzaine de minute de marche...
« Ça va, Veinard ? » demanda ma gentille amie, le sourire au lèvres.
« Oui, depuis que tu m'as adopté ! »
Évidemment, elle ne me comprend pas. Mais bon, que voulez-vous, les humains n'y connaissent rien au langage animal. Et ce n'est pas réciproque. Enfin, pour certain animaux, si. Ceux qui n'ont jamais croisé d'hommes, par exemple. Mais c'est pas leur faute.
La jeune Ana s'arrêta alors que la maison n'était plus très loin. Elle est inquiète, je le sens.
« Veinard, je... » elle soupira. « J'ai peur que mes parents ne veuillent pas de toi...
« Ne t'inquiètes pas pour moi, je saurais me débrouiller. Et si tu as peur de me perdre, sache que maintenant que j'ai découvert le bonheur, je ne le quitterais plus ! » aboyais-je en remuant la queu, ce qui la fit sourire. « Voilà, souris... C'est mieux ainsi. »
Elle me fit une douce caresse sur la tête puis inspira et repartit, marchant d'un pas déterminé. Je la suivait, tête et queue hautes. Elle fit halte devant un moulin tout mignon. Il était principalement fait de pierre, mais le toit était en ardoise -je crois.
Elle entra et j'y découvris un espace chaud et accueillant. À l'intérieur, tout était en bois. Quelques sacs de farine légèrement usés par l'âge étaient entassés contre un mur, sous l'escaliers. Cela devait servir de banc puisque Ana s'assit dessus.
« Voilà. Ici, c'est mon refuge. Personne ne vient jamais. Mon grand-père faisait de la farine avant, mais à sa mort, personne n'a continué. Dans quelques années, je prendrai le relai, bien sûr, mais en attendant, c'est ma forteresse. J'essaie d'entretenir un max : je passe le balai tous les deux jours, je rempli les trous de cailloux que je stabilise ensuite avec de la boue, je bouche les fuites d'eau avec du plâtre que j'emprunte à mon père... Et pour les plus gros problèmes, je l'appelle. C'est un père formidable, même s'il est peu présent dans ma vie. Il me soutient toujours, il m'aide... Je l'adore.
- Ouah, il a l'air trop cool ! J'ai hâte de le rencontrer », affirmais-je en remuant frénétiquement la queue. Ana sourit.
« Tu veux peut-être le voir ?
- Oui ! Oui ! Commens tu sais ? Tu me comprends ?
- Calme-toi ! » rit-elle. « Je vais te montrer une photo. Mais arrête de sauter partout, et surtout, arrêtes d'aboyer si fort !
- D'accord... » gémis-je.
Elle sortit ce qu'on appelle un « portable ». Une boîte noire rectangulaire, aussi fine que deux épaisseurs d'oreilles. Elle le caressa de ses soigts puis le tourna et me montra un dessin fait de multiples petits carrés. Ça pique les yeux. Je détourne le regard au bout de quelques instants, pas trop tôt pour lui faire plaisir. Elle sourit.
« T'aimes pas mon portable ? Ça fais mal aux yeux, non ? Ça m'arrive aussi. »
Je clignai des yeux. C'est une façon de communiquer entre chiens... Pour se parler, on aboie, on tire la langue, on cligne des yeux... La vie, quoi.
Ana sourit et caresse le dessus de ma tête.
« Viens, je vais te montrer l'étage ! »
Elle s'élance vers des escaliers et les grimpe d'un pas rapide. Je la suis et découvre un espace entièrement en bois de couleurs claires. On dirait mon ancienne niche... Ou le chalet de mon maître.
Il y a des petits bancs en bois poli, recouvert d'un fin tissus. Quelques coussins -qui ont l'air doux et confortable, sont posés de part et d'autre. Au plafond, on peut apercevoir un autre étage. Une trappe étroite y donne accès. Ana fait un petit bond et attrape une ficelle pendante. C'est une échelle-escaliers. De fines marches à peine assez large pour que j'y pose ma pâte monte jusqu'en haut, étant raides mais en décalé. Ma jeune amie me laisse passer en premier. Elle place ses mains sur mes épaules, pour m'empêcher de tomber. C'est rassurant. Je franchi la dernière marche et saute sur le sol plat. Je préfère ça quand même...
Ana émerge à son tour du trou. Elle sourit en regardant de droite à gauche.
« J'adore cet endroit. C'est si beau...
- Oui... j'adore aussi ! »
La toiture était suportée par des poutres. On pouvait aussi distinguer le système mécanique des pales du moulin.
C'est très petit ici. Ana doit légèrement se baisser pour passer entre chaque poutre. Moi non : vive les passes partout !
Elle finit pas s'assoir dans un coin, les bras entourant ses jambes. Je m'allongeais donc contre elle, ma queue recouvrant mon museau. Je l'entendis étouffer un rire puis ses doigts me firent des gratouilles. Je ferma les yeux, prêt à faire une sieste.
Au bout de cinq-dix minutes, Ana se leva. Je fis de même. Elle m'adressa un fin sourire puis descendit par l'échelle. J'allais l'imiter, mais c'est là qu'un déséquilibre vertigineux me fit peur. C'était trop raide pour que je descende sans me ramasser à l'arrivée. Et trop haut pour que je saute.
Mais telle la sauveuse qu'elle est, Ana remonta un peu et plaça ses mains sur mon poitrail. Soulagé, je descendis une marche, puis deux... Jusqu'en bas.
« Merci », soufflais-je. « Je sais pas comment j'aurais fais sans toi... »
Elle ne me répondit évidemment pas et attrapa son sac. Elle redescendit au rez-de-chaussée et m'appela. Nous partîmes à présent vers le beau chalet.
On s'arrêta devant la porte. Elle inspira et saisit la poignée, puis la baissa lentement et poussa la porte. Un vaste hall d'entrée nous accueillit. Woaw... C'est assez... luxuriant. Mon ancien maître n'avait pas cette chance. Disons qu'on ne gagne pas bien sa vie en faisant des petits spectacles dans la rue... les gens sont si radins et exigents de nos jours.
« Maman ? » Appela Ana d'une voix emplie d'angoisse. « T'es là ?
- Oui, dans le salon. »
J'allais suivre ma maîtresse mais elle m'arrêta et se baissa à ma hauteur.
« Je vais lui parler. Je ne sais pas comment elle va réagir alors s'il-te-plaît, reste là. » Chuchota-t-elle. « Sois sage et ne fais pas trop de bruit. »
Elle se leva après une douce caresse sur mon épaule et s'avança d'un pas raide et mal assuré de la porte coulissante. Elle l'ouvrit et entra. Je l'entendais nettement parlé, et je sentais qu'elle était ultra stressée.
« Maman...
- Qu'y a-t-il, Ana ? Pourquoi es-tu dans cet état ?
- Je... le collège t'as appelé ?
- Oui, fit-elle d'un ton neutre.
- Tu ne me demandes pas pourquoi ? Demanda d'une toute petite voix mon amie.
- Ana, fit sa mère d'une voix soudainement chaleureuse. Je t'ai déjà dis en début d'année que tu étais libre maintenant. Tu tiens a allé à l'école, et je t'en félicite. Je te fais confiance car tu es débrouillarde et que tu es consciente que sans l'école, tu ne pourra pas faire les études dont tu rêves. Je te laisse donc carte blanche sur ta gestion de la vie. Tu ne rates presque jamais les cours, donc je t'autorise à sécher de temps en temps. À ton âge, ça fait plus de bien qu'autre chose, ajouta sa mère, d'une voix malicieuse.
- Merci, maman, répondit Ana, d'une voix où percé le soulagement.
- De rien. Mais ça n'empêche que je veux savoir ce que tu as fais aujourd'hui par une si belle journée. Tu étais avec Sers ?
- Oui, mais pas seulement.
- Ah ? Un nouvel ami ?
- Oui. Il s'appelle Veinard. Je l'ai trouvé près du torrent, là où je pic-nique souvent. Il était sal, alors je l'ai lavé. Il est magnifique ! »
Je ne pus m'empêcher d'émettre un râle joyeux.
« J'ai hâte de le rencontrer !
- À ce propos...
- Ana, tu me fais peur...
- Veinard est... il est...
- Il est... ?
- Dans le hall d'entré. »
Silence. Un ange passe avant que sa mère ne reprenne.
« Ana... De quel espèce est Veinard ?
- C'est un chien.
- Oh, tu m'as fais peur au début !
- Ça veut dire que ça ne te dérange pas qu'on est un chien ?!
- Je n'ai pas dis ça !
- Oooooh...
- Laisse moi finir. Un chien c'est beaucoup de travail, mais tu es grande et sérieuse. Je te juges capable d'en prendre soin. Mais d'abord répond à mes questions. Est-il fugueur ?
- Absolument pas.
- Aggressif ?
- Non, mais affectif oui.
- Pourrait-il vivre en extérieur ?
- Oui, mais...
- Ne t'en fais pas. Il pourrait dormir dans le vieux moulin de papy, non ?
- Oui, il pourrait.
- Bien. Aboie-t-il beaucoup ?
- Jamais, sauf en cas de danger.
- Et bien c'est parfait, un sans faute pour Veinard ! »
En entendant mon nom, je dresse l'oreille. Mais oui, elle m'a appelé ! Oh, elle m'aime déjà, ça s'entend ! Je débarque au petit trot dans le vaste salon en remuant la queue. Je m'assied aux pieds de Ana et sa mère et réclame des caresses, la langue pendante.
« Veinard, enfin ! Rigole Ana. Je t'avais dis de ne pas bouger !
- C'est un border collie ?! S'écrit sa mère.
- Oui, pourquoi ?
- J'adore les border collies ! Il fallait me le dire plutôt !
- Ça veut dire qu'on le garde !?
- Voyons, Ana, la question ne se pose plus. Bien sûr, qu'on le garde !
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