Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Prologue

Une nuit froide tombait sur Enalia. Les landes, baignant sous la lumière pâle de la lune contemplant les hommes occupés à savourer la victoire, leur victoire, gagnée à un prix douloureux qui se comptait en centaines de vies humaines, semblaient rougeoyer sous le large soleil couchant. Au sommet des montagnes voisines, la prison des Monts d'Istres se dressait, noire et menaçante. Seuls à devoir rester sobres et éveillés, les gardiens de la prison des Monts d'Istres s'ennuyaient ferme.

Parmi eux, Kristian Gardunkel, geôlier intraitable, incorruptible, à condition de bien le rémunérer. Celui qui se disait son "ami", si tant est que quelqu'un pouvait supporter ses fréquentes colères liées principalement au manque d'alcool dont il ne cessait vainement de se plaindre, David Pardenal, montait la garde avec lui. Las d'attendre la relève, qui allait venir dans deux heures environ, ce dernier tenta de détendre l'atmosphère, au mépris du règlement qu'il avait signé en s'engageant six mois plus tôt.

-Hé, Kristian, tu n'en as pas marre de rien dire pendant la garde ? Parce que moi oui, et c'est fatigant de parler dans le vide.

L'interpellé ne répondit pas, le regarda brièvement du coin de l'oeil d'un air qui ne laissait planer aucun doute sur ce qu'il pensait de ces paroles, puis détourna la tête.

Ce ne fut pas du goût de David, qui reprit son bavardage :

-Au fait, tu sais qui on garde cette semaine? Il paraît que c'est un meurtrier qui a détruit un village entier! J'ai oublié son nom, d'ailleurs...

Kristian le savait très bien. Il fut un instant tenté de planter sa lance dans le ventre de son voisin rien que pour voir s'il continuerait à parler avec ses entrailles se répandant sur le sol, mais craignait que cela ne fût mal vu par ses supérieurs. Il frappa donc David avec le manche de cette lance, et dit :

-Tais-toi, imbécile. On est en service, et on ne parle pas pendant le service.

David grommela et s'occupa de chercher une occupation, une distraction quelconque.

Alors Kristian se mit à penser, chose qui ne lui arrivait pas souvent. L'identité de leur prisonnier le dérangeait, d'une certaine manière.

Un meurtrier ? Ça ne nous arrive pas souvent de recevoir des invités aussi importants.

Il aimait à appeler les captifs ainsi.

D'ailleurs, on n'a jamais eu de tueur dans cette prison. Seulement des voleurs, fraudeurs de bas étage. En même temps, je défie quiconque de s'échapper de cet endroit. C'est un bon choix pour les gens dangereux.

En effet, la prison des Monts d'Istres était réputée pour son impénétrabilité. C'était une ancienne forteresse située au sommet d'une montagne, accessible uniquement par un sentier escarpé qui donnait encore des sueurs froides aux gardiens et charretiers les plus aguerris. Les autres voies possibles étaient une falaise à pic et une seconde montagne plus haute, où les vents gelés interdisaient toute excursion.

Le prisonnier que les soldats du roi avaient amené ce matin avait été enfermé dans la cellule 124 ; c'était d'ailleurs comme ça qu'on l'appelait : le prisonnier 124. Sa tête était recouverte d'un capuchon noir, de telle sorte que personne ne pouvait voir ses traits. À un moment, il avait trébuché et le capuchon était brièvement remonté, et Kristian avait pu distinguer sa bouche, tordue en une sorte de rictus qui lui avait donné des frissons, comme si le prisonnier 124 connaissait déjà l'heure et le lieu de la mort du garde.

Kristian se rabroua intérieurement de se distraire lui-même, et reprit sa garde en évitant soigneusement de croiser le regard de son collègue, car ses bavardages étaient vraiment insupportables.

Mal lui en prit.

Une ombre, qui les épiait depuis le début de leur tour de garde, s'abattit soudain sur Kristian, lui transperçant le crâne d'un coup de couteau, avant de trancher la gorge de David, qui mit un temps à se rendre compte de ce qui venait de se passer. Sa bouche émit un gargouillis infâme, dernière parole d'un homme si sage et intelligent, puis il tomba à la renverse et s'écroula.

L'assassin essuya ses couteaux, puis avança nonchalamment vers la cellule du prisonnier 124.

-Dis-donc, Yeux d'acier, tu pourrais au moins me faciliter la tâche. Tu as bien vu que j'étais là, pourquoi tu ne les as pas distraits?

L' homme se redressa, et dit de sa voix grave:

-Tu n'avais absolument pas besoin d'une distraction. Tout ce que tu voulais, c'est avoir une excuse pour me récriminer de t'avoir obligée à me délivrer.

L'ombre rit, car en dépit des apparences, elle appréciait l'homme.

-À vous dégoûter de rendre service, dit-elle.

-Et d'ailleurs, je n'aurais même pas eu besoin de toi. J'ai subtilisé tout à l'heure les clés d'un des gardes, ainsi qu'une fourchette en bois, ma foi beaucoup trop pointue pour un établissement d'une telle qualité.

L'ombre soupira.

-Bon, si je comprends bien, tu n'as pas besoin de moi ? Salut, alors !

-Au fait, Mylia, retentit une voix dans son dos, tu as sûrement repéré l'endroit où ils ont entreposé mes affaires, aurais-tu l'amabilité de me les donner avant ton départ ?

Mylia, qui était visiblement une femme, soupira, sortit un paquet de sous ses vêtements et le lança au prisonnier, qui était sorti de la cellule.

"Yeux d'acier" était grand, musclé, la quarantaine, et ses cheveux bruns et longs ainsi que sa barbe naissante trahissaient un manque de soins personnels. Ses yeux, détail non négligeable, étaient couverts d'une bande d'acier qui était attachée à sa tête par une lanière de cuir. Il prit le paquet, l'ouvrit, et enfila un long manteau à capuche vert foncé, ainsi qu'une ceinture en bandoulière à laquelle étaient attachés une dague et une énorme claymore, le fourreau de cette dernière étant placé dans son dos, à la manière des voyageurs.

-Maintenant que tu t'es bien habillé, on pourrait s'en aller, non ?

-Je suppose que tu es monté par la falaise ?

-Ouais, et j'ai une corde, ça va être facile de redescendre.

-Allons-y.

Les deux complices sortirent donc de la prison et entreprirent de descendre la falaise. Arrivés en bas, la femme enleva son capuchon, libérant une cascade de cheveux roux ondulés, les secoua, et dit, avec tout l'humour qui la caractérisait dans la voix:

-Et encore une mission accomplie pour Mylia Drekar, alias l'Ombre du matin, et Waldri Gren aux Yeux d'acier...

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro