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Le souffle coupé - 3 : Excursions

— Reste ici, ordonna Frieda à Lyngrad. On ne sait pas encore ce que ces terroristes nous réservent.

Les deux Protecteurs étaient devant une des fermes à oxygène détruites. Personne ne se trouvait à proximité, la police ayant interdit au public de s'en approcher : pas complètement démolie, la tour restait instable, et pouvait s'écrouler à tout moment.

— Qu'est-ce que je suis censé faire ? protesta Lyngrad. Si je dois devenir un Protecteur à part entière, je dois voir à quoi ressemble une action sur le terrain.

À ces mots, Frieda plissa les yeux, posa ses deux mains sur ses épaules. Il ne l'avait jamais vue aussi sérieuse.

— Lyngrad, cette personne, ou ces gens, ont le pouvoir de détruire des bâtiments entiers, peut-être même à distance, vu ce qui est arrivé au générateur de secours. Je suis une Rift Walker ; pas toi. Maz Kaparral a été battue, alors qu'elle est elle aussi Rift Walker.

— Tout ce qu'elle sait faire, selon son dossier, c'est respirer sous l'eau. Pas très utile, quand la pression de l'eau te transforme en dé à coudre à cette profondeur.

— Mais toujours est-il qu'elle est plus forte et plus résistante que toi, et elle a pourtant envoyé un signal de détresse. Je vais y aller seule, en gardant les communications ouvertes. S'il m'arrive quoi que ce soit, tu battras en retraite. Compris ?

Le jeune homme soupira. Elle avait raison : son atout principal était son cerveau, pas ses prouesses martiales.

Frieda sautilla sur place, faisant mine de s'échauffer. Elle sortit son pistolet, vérifia ses dagues attachées sur le dessus de ses poignets, et remonta son foulard sur le nez.

— Je vais me recevoir plein de cendres dans les yeux, maugréa-t-elle. Il me faudrait des lunettes de protection. Allez, à tout à l'heure.

Et elle se faufila à l'intérieur des décombres. Lyngrad, inquiet, se posta contre un mur, en gardant la tour à portée de vue.

— Un, deux, crachota une voix dans son oreille. Tu me reçois ? Bon. On dirait que ça a été la guerre, là-dedans. Selon mon interface, le signal est à peine à quelques dizaines de mètres devant l'entrée. Je m'approche.

Un grésillement sourd et faible résonna alors, entrecoupé de bruits de pas : les énormes bottes de Frieda martelaient le sol avec la discrétion d'un bulldozer. Soudain, une pile de gravats sembla tomber.

— Il y a quelqu'un ici, chuchota Frieda. Je ne sais pas pourquoi je parle à voix basse, il m'a parfaitement entendue. Eh là, montrez-vous !

Aucune réponse.

— Frieda Jaeger, Protectrice de deuxième classe. Rendez-vous les mains en l'air, ou je vous fais passer un sale quart d'heure !

Lyngrad l'entendit avancer un peu plus.

— Qu'est-ce que... Lyngrad, l'interface de Kaparral est par terre, mais aucune trace de sa propriétaire. Si j'étais intelligente, je suspecterais fortement tout ceci d'être...

— ... un piège, souffla Lyngrad, les yeux écarquillés. SORS !

— Attends, il y a quelqu'un, ici, dans le noir. Une femme. Madame, veuillez vous rendre, ou bien...

Une seconde de silence qui parut interminable à Lyngrad s'écoula.

— Oh, scheisse, éructa Frieda.

Dans la tour, une détonation sèche retentit, suivie d'une deuxième, une fraction de seconde plus tard. La deuxième venait d'une explosion qui secoua la terre, et Lyngrad dut se boucher les oreilles en se recroquevillant derrière le mur.

Lorsqu'il reprit ses esprits, le jeune homme se tourna vers les décombres.

Il n'y avait plus rien. L'explosion avait fini de détruire totalement la tour, et des flammes brûlaient encore un peu partout. L'air était si sec que Lyngrad plaqua sa manche contre sa bouche. Il se leva pourtant, et s'approcha des ruines, titubant encore.

— Frieda ! hurla-t-il dans son écouteur.

Un râle étouffé lui parvint aux oreilles. Son visage désormais éclairé par un sourire empli d'espoir, Lyngrad regarda partout autour des débris. Il trouva finalement un corps familier, noirci, gisant à plusieurs dizaines de mètres de la ferme à oxygène. Frieda avait dû tirer parti de sa vitesse surhumaine pour s'échapper du hall d'entrée avant que l'explosion n'ait lieu.

Il s'agenouilla auprès de Frieda, incertain de la conduite à adopter. La femme était blessée sur le côté droit, ses vêtements carbonisés. Elle luttait pour reprendre sa respiration, mais toussait à chaque inspiration. Lyngrad s'aperçut avec horreur que l'un de ses bras était plié dans une position... peu naturelle.

— Il faut la mettre en position latérale de sécurité, dit posément une voix derrière lui.

Lyngrad se retourna vivement. Une jeune fille, encore plus jeune que lui, se tenait debout, la bouche entrouverte. Elle semblait contempler le désastre encore fumant, et serra les dents avant de s'accroupir à son tour. Lyngrad remarqua les couleurs bleu azur qui ornaient son uniforme, et en tira les conclusions avant même qu'elle ne parle :

— Je suis une Gardienne. J'ai aussi reçu le signal de détresse de Maz Kaparral. Qui est cette personne ?

— C'est ma coéquipière, répondit Lyngrad, dont le cœur battait la chamade. Elle est entrée, et... c'était un piège. Le bâtiment a explosé. Tu penses que tu peux faire quelque chose pour elle ?

L'autre lui sourit. Elle n'était pas très jolie, ses cheveux blond sombre flottant devant son visage, et ses yeux noirs qui pourtant fixaient la blessée avec un intérêt presque distant.

— Bien sûr. Je peux la soigner. Je ne suis que stagiaire, mais j'ai quand même quelques compétences qui peuvent être utiles.

— Tu veux dire que tu es en période probatoire, comme moi ?

Un faible sourire éclaira le visage de la Gardienne.

— Non, vraiment stagiaire. C'est mon père, il m'a envoyé en stage de découverte chez les Protecteurs, à Atlantis... Il n'a pas choisi le bon moment. Ne t'inquiète pas, ta coéquipière est entre de bonnes mains.

Alors, la jeune fille ferma les yeux, posa une main sur la tête de Frieda... La zone était déjà bien illuminée par le feu, mais Lyngrad jura qu'une lueur dorée émana de la paume de la Gardienne.

— Tu devrais rejoindre ton escouade, dit-elle. Moi, je n'ai pas le droit d'intervenir.

Lyngrad acquiesça frénétiquement. Mais avant qu'il ne puisse partir, une main ferme agrippa sa manche :

— Qui que soit le responsable de ces exactions, c'est une personne au cœur noir. Elle a mis en danger des milliers d'habitants... On se bat tous pour notre propre idéal, mais ce genre de moyens ne justifie pas la fin. Gagner au prix de mille, cent, ou même un seul mort, alors qu'on aurait pu faire autrement... ce n'est pas juste.

Le regard profond de la jeune fille transperça l'âme de Lyngrad, et il se sentit finalement mal à l'aise devant cette fille qui en savait plus que ce qu'elle ne le paraissait. Il doutait qu'elle soit la responsable de l'effondrement de la structure, et s'empressa de rejoindre ses deux autres coéquipiers, qui ne répondaient pas à ses appels.

*

Oren ajusta l'armure autour de son corps. Elle était si lourde qu'il se demanda s'il était même possible de marcher avec.

— Vous avez une heure d'autonomie, expliqua le Protecteur qui leur avait prêté les combinaisons. L'air est illimité, mais pas la batterie. En guise d'armes, vous pourrez utiliser ces fusils à compression. Vous connaissez ces crabes qui utilisent la pression de l'eau pour tirer des balles aquatiques ? C'est pareil.

Zenekan Caravel souleva un des fusils. Il avait aussi tenu à amener sa rapière, et quelques grenades. L'atsalytre aquatique qu'ils allaient utiliser pour se déplacer sous l'eau était plutôt rapide, mais sans défense : le chef d'escouade avait grommelé qu'il ordonnerait à ses usines de concevoir une atsalytre armée dans le futur.

Les deux hommes se placèrent devant les appareils : deux ailes de propulsion en haut, deux ailettes directionnelles en bas. Oren trouvait qu'ils ressemblaient un peu trop à des papillons mutants à son goût, mais garda cette remarque pour lui.

— Évaluation de la situation, sécurisation du périmètre, et élimination des menaces éventuelles, lança Caravel, posté devant le sas. Les communications sont réglées sur courte portée : l'ennemi ne doit pas nous détecter.

Après remplissage du sas, les portes métalliques s'ouvrirent. Le duo sortit dans les ténèbres angoissantes, leurs armures encaissant sans peine les milliers de bars qui poussaient contre le métal poli. Sur la visière de la combinaison d'Oren, l'interface augmentée lui indiquait la direction à prendre, ses coordonnées, et son niveau de batterie, entre autres. En pensant à ce qui se produirait si l'électricité venait à manquer et que l'interface s'éteignait, Oren frissonna.

Après un voyage de quelques minutes dans le noir absolu, le sonar d'Oren détecta une forme massive, et l'interface indiqua que la température de l'eau augmentait.

— Nous sommes arrivés, déclara Caravel. Allumage des projecteurs.

Une lumière puissante apparut à plusieurs mètres d'Oren. Le chef d'escouade s'approcha du générateur, bâtiment sphérique de plusieurs dizaines de mètres de diamètre. Il examina les lieux, tandis qu'Oren montait la garde, à l'affut du moindre écho suspect sur son sonar.

— Le générateur a brûlé, fit enfin le chef. Sous l'eau. Pas de trace d'une substance particulière : tout ceci devient de plus en plus agaçant. Rétablissement des communications à longue portée. Si ennemi il y a, alors il nous a repérés depuis longtemps. Jaeger, Reyzal, vous nous recevez ? Ici Caravel.

Une voix crachota à l'autre bout de la ligne. Oren réajusta la fréquence radio, et entendit la voix de Lyngrad, haletante, au milieu d'une phrase.

— ...un piège ! Maz Kaparral n'était pas là, il n'y avait que son interface. Frieda a aperçu une forme féminine, puis le bâtiment a explosé. Elle est hors de combat.

— Et la silhouette ? demanda Caravel. Vous l'avez appréhendée ?

Il ne se préoccupa même pas du sort de Frieda. Voilà qui lui ressemblait bien, pensa Oren, bien que cela eût le don de l'agacer.

— Non, fit Lyngrad, penaud. Tout est allé trop vite.

— Incapables, gronda Caravel. Je ferai en sorte que tu aies une mauvaise note à ton rapport mensuel. Et Kaparral ?

— Je ne sais pas. Elle était probablement dans la tour, et l'explosion a dû... oh, merde.

— Considérons-la comme hors de combat elle aussi. Rentre au port, nous revenons aussi. Y a-t-il autre chose ?

Une hésitation se marqua du côté de Lyngrad, qui finit par se décider.

— Je ne sais pas si c'est important... Gendo Darma a enfin décidé de quitter la ville. Il part dans la prochaine navette, accompagné de l'escouade 42.

— Probablement une sage décision, commenta Oren. Ça commence à sentir le roussi, en bas.

Sans un mot supplémentaire, Caravel opéra un demi-tour, et dépassa Oren, que toute cette affaire inquiétait de plus en plus. Il tenta d'assembler les pièces du puzzle, mais abandonna bien vite. Sa spécialité, ce n'était pas la réflexion. Il savait que Zenekan Caravel cogitait bien plus vite et bien mieux que lui, et ne fut pas surpris quand il entendit le chef s'exclamer, au milieu du trajet de retour :

— Reyzal ! Quand est partie la navette de Darma ?

— Il y a dix ou quinze minutes, répondit l'autre avec quelques secondes de retard. Pourquoi ?

Caravel ne lui répondit pas, et Oren le vit s'arrêter, sur son sonar.

— Serfaty, changement de cap. Nous avons encore le temps de rattraper Gendo Darma.

L'homme resta interdit.

— Mais... ce serait bien lui qu'on attaque ? Ça n'a aucun sens, rien ne pourra rattraper sa navette, et un attaquant potentiel se fera de toute façon détruire par l'escouade 42 avant même de s'approcher à moins de cent mètres.

— Tu fais confiance à Hume Rogers pour s'acquitter d'une tâche aussi compliquée, toi ? Notre ennemie est plus intelligente qu'eux, bien que ce soit chose facile. Et surtout, nous avons été menés par le bout du nez depuis le début. La seule chose qu'elle n'avait pas prévu, c'était que je déciderais de ne pas envoyer toute l'escouade au secours de Maz Kaparral.

Il redirigea ses propulseurs vers le gigantesque dôme d'Atlantis, pourtant invisible par leurs yeux. Oren le suivit, conscient du fait que son chef n'allait expliquer ses conclusions qu'au dernier moment pour se sentir supérieur, et réajusta sa prise sur le fusil à eau comprimée.

Après plusieurs minutes d'un voyage aussi lent que tendu, le duo aperçut la navette de Darma via leur sonar, en-dessous d'eux. Le noir complet désorientait Oren, qui avait fini par faire entièrement confiance à la technologie.

— C'est peut-être déjà trop tard, commenta Caravel. Nous allons aborder le navire sans nous annoncer.

— Hum, objecta Oren. Peut-être pas trop tard. Chef ? Regardez derrière vous.

L'armure se tourna au moyen des ailes de direction de l'atsalytre, et Caravel se retrouva nez-à-nez avec une apparition fantomatique.

Au milieu de l'océan, illuminée par leurs projecteurs, une forme indistincte flottait, devant eux, entourée de tourbillons d'écume. C'était comme si une tornade se déplaçait à travers l'océan, une tornade d'air et de bulles rapide comme l'éclair et aussi menaçante. On distinguait très vaguement une forme humanoïde au centre du tourbillon, mais Oren fut bien en peine de même déterminer s'il s'agissait de la même femme qui se trouvait sur la photographie de la caméra de surveillance.

— Voici notre proie, déclara simplement Zenekan Caravel.

Oren devina qu'un sourire maniaque s'était dessiné sur le visage du Protecteur, alors qu'il pointait son fusil sur l'apparition.


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