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3 - Concours de boisson

Waldri trouva agréable le fait de pouvoir rester seul, même si ce n'était qu'une heure. À vrai dire, à force de ne côtoyer que Mylia, il finissait par s'énerver progressivement, et devenait vite insupportable. C'était une facette de sa personnalité que sa complice acceptait volontiers, et elle se retirait donc de temps à autre.

Il décida de faire lui aussi un tour, pour se rafraîchir les idées. Il prit son manteau, son bâton, et sortit en prenant bien garde à verrouiller leur chambre, bien qu'il ne trouvât pas cette précaution bien utile. Lui-même n'aurait jamais abandonné devant un simple verrou.

En sortant du colisée, il fut assailli par une multitude de sensations, comme d'habitude dans les grandes villes de ce genre. Il entendait les marchands crier pour attirer le chaland, le sourd tumulte des conversations qui s'entrecroisaient, et même le bruit des pas des passants, qui faisaient crisser le sable de la rue sous leurs pieds. Il sentait l'odeur des tavernes et de leur incontournable senteur d'alcool, ressentait le souffle du vent sur sa peau, bref, il était vivant.

Waldri n'aurait cédé ses sensations pour rien au monde. Privé de sa vue, il n'appréciait pas moins les apports de ses autres sens. Il aimait déambuler de la sorte dans les rues, et voir où ses pas le mèneraient.

Cependant, au bout d'une demi-heure, il se rendit compte qu'il se dirigeait en fait vers un endroit bien particulier. Il était arrivé devant un temple du Sacrifice.

Waldri haïssait cette église qui prêchait la violence, la dévastation et le meurtre. Les croyants disaient agir contre la prison des règles et de la dictature des hiérarchies, mais en réalité, ils n'étaient qu'un ramassis de criminels, de tueurs psychotiques qui avaient besoin de voir couler le sang. À force, c'était devenu une drogue pour eux.

Les Combattants du Sacrifice, comme ils se proclamaient, étaient uniquement tolérés car leur grand chef, Gulean Satar, était grand ami avec le roi de l'Hellidar. Mais le mécontentement se faisait entendre dans le peuple, et Waldri ne doutait pas que les Hellidaz se soulèvent dans peu de temps.

En revanche, on trouvait quelque chose dans ces temples qui l'intéressait. Entreposées dans une annexe, des armes de collection attisaient sa convoitise. En général, elles se vendaient très bien, et, quand il avait de la chance, il pouvait en revendre à des Combattants, comble de l'ironie.

Mais ce n'était pas une arme de collection qui l'avait attiré ici. Il percevait autre chose, une relique ancienne qui dégageait une aura perceptible pour quelqu'un d'ouvert à ce qu'on appelait la magie, mais que lui appelait simplement "la Faille". Waldri était captivé par cet objet. L'émanation était plus forte que toutes celles des trésors qu'il avait jamais trouvés. Il décida alors de rendre une petite visite aux prêtres du temple un de ces jours.

Puis il tourna les talons et rentra aux arènes. Les passants le dévisageaient constamment : un aveugle seul dans la ville ? Il était dangereux de se déplacer seul pour lui, encore que pendant le jour il ne courait pas vraiment d'autre risque que de se faire voler sa bourse. Et, de fait, cela arriva.

En arrivant sur une place, un gamin des rues, qui espionnait la foule depuis un certain temps déjà, repéra Waldri et se faufila entre les passants, ignorant que celui-ci l'avait repéré depuis son entrée dans la place, malgré sa cécité.

Ayant atteint l'homme, il profita des mouvements de la cohue pour glisser sa main dans son manteau, et y retirer sa bourse. Mal lui en prit, car Waldri la lui saisit, et la tordit avec une telle force que son poignet craqua. L'enfant hurla, et s'agenouilla par terre en tenant sa main contre sa poitrine. La foule s'écarta, sans pour autant se soucier de ce vaurien qui gémissait sur le sol. Waldri se pencha sur lui, et murmura, d'une voix assez forte pour se faire entendre :

-Tu sais ce qu'on dit, gamin : qui vole un œuf vole un bœuf. Si j'appliquais ce dicton à la lettre, je devrais te tuer, n'est-ce-pas ? Pourtant je ne vais pas le faire, et tu sais pourquoi ? Parce que le monde a besoin de gars comme toi, qui savent prendre des risques. En revanche, je n'apprécie pas trop que tu t'attaques à des gens sans défense comme moi. Alors la prochaine fois, prends-t'en plutôt à des salauds du genre des Combattants du Sacrifice, d'accord ?

Le garçon acquiesça, les larmes aux yeux. Waldri poursuivit, le visage toujours braqué sur lui :

-Je ne t'ai pas brisé les os. Dans quelques jours il n'y paraîtra plus, mais je veux que tu me rendes un service, comme punition. Puisque tu es si discret, va donc me compter le nombre de Combattants au temple, et viens me le dire au colisée : tu n'auras qu'à demander Waldri Gren. C'est clair ? Au fait, si dans trois jours je n'ai pas de réponse, je te chercherai et te casserai le deuxième poignet, cette fois pour de bon.

Il se redressa, puis s'en alla, laissant un enfant terrorisé qui se demandait où il avait mis les pieds.

Il reprit sa route en direction des arènes, utilisant son bâton pour repérer les obstacles et les éviter. Une fois rentré, il constata que Mylia n'était toujours pas revenue. Il s'en offusqua car le ciel s'assombrissait déjà, et il auraient une rude journée le lendemain.

En fait, elle avait un autre programme pour la soirée...

Mylia reposa sa chope et s'essuya la bouche du revers de sa manche. L'assemblée de la taverne applaudit et acclama la jeune compétitrice. À côté, ses trois concurrents entamaient à peine leur septième bière, alors qu'elle en était à sa neuvième. Lyngrad, qui en faisait partie, serrait le dossier de sa chaise tant il était excité : il y avait à la clé cinquante argents, ce qui équivalait à une semaine de labeur d'un paysan moyen.

Les deux jeunes gens étaient entrés dans la taverne à la suite d'un pari. Un écriteau indiquant la présence d'un concours dans l'établissement, Lyngrad avait lancé à sa compagne :

-Tiens, regarde ! Un concours de boisson ! On entre ? J'ai bien envie de voir les participants en action.

Mylia haussa les épaules, et rétorqua :

-Et quel plaisir tu pourrais bien tirer de voir des soûlards se bourrer la gueule ? En plus je parie que tu pourrais même pas tenir quatre chopes !

-Tenu !

Et il pénétra à l'intérieur.

Déjà, trois hommes avaient commencé à boire, et l'un s'était arrêté, chancelant. Puis il s'écroula, et fut trainé hors du cercle formé par la foule par le personnel. Lyngrad profita de cette occasion et prit la place du perdant. L'assemblée rit devant ce jeune ambitieux, puis on lui servit ses bières.

Au commencement, il se sentait très bien, et les enchaînait. Il y avait pas mal d'alcool dans un récipient, donc il ne les finissait pas vite. À la cinquième, il se retourna, et envoya :

-Tu as perdu, Mylia !

Cependant, en retour, il reçut une tape sur la tête et vit qu'elle prenait place sur une autre chaise. À ce moment-là, le concours devint une lutte entre ces deux opposants.

Lyngrad buvait ses chopes d'un coup, puis attendait avant d'en reprendre une autre, alors que Mylia les avalait lentement, mais sûrement. La balance commença à pencher en sa faveur, et Lyngrad, à la huitième, commençait déjà à ne plus pouvoir enchaîner deux pensées : Mylia gardait les idées claires et continuait de boire, encore et toujours.

Enfin, Lyngrad, avant d'entamer sa onzième bière, leva la main et s'écria :

-J'bandonne ! La victoire r'vient à la fille d'vant moi...

Mylia reposa sa treizième bière, se leva et s'approcha chancelante du comptoir.

-Tavernier ! Cinquante argents pour une honnête femme qui a descendu autant d'alcool en dix minutes que toi en un mois !

Ce dernier prit une bourse dans un tiroir, et la lui remit, avec un clin d'œil amusé au passage.

-Voilà pour vous, ma petite dame ! Et n'oubliez pas : on n'est jamais aussi bien qu'au Chien rouge !

Visiblement, c'étaient le nom et le slogan de la taverne. Les deux jeunes gens ne l'avaient même pas remarqué et ne s'en étaient pas préoccupés.

Mylia prit la bourse des mains de l'homme, puis sortit de la taverne. Elle fut suivie par Lyngrad, qui tenta de sortir... par la fenêtre. Il fut redirigé en riant vers la porte, se retourna et salua la compagnie pour se donner une contenance, fit dix pas et s'écroula par terre.

Mylia ne se retourna même pas, continua son chemin. Il faisait déjà nuit, et elle savait que déambuler à cette heure dans une telle ville n'était pas la meilleure chose à faire.

Elle rentra au colisée, prit les différents couloirs qui menaient à sa chambre, ouvrit la porte grâce à sa clef. Son lit l'attendait : elle ne demandait pas mieux que de s'endormir et ne plus jamais se réveiller. De fait, elle s'abattit dessus et plongea dans le sommeil le plus profond dans lequel elle était entrée en dix ans. Avant de sombrer totalement dans l'inconscience, elle entendit la voix sourde de Waldri :

-On en reparlera, Mylia. Sois en sûre.

De l'autre côté de la ville, Lyngrad était étendu par terre, l'esprit confus, et tentait de se relever. Il y réussit tant bien que mal, tituba, se rattrapa in extremis à un rebord de fenêtre, puis s'affaissa sur un banc. L'excitation qui lui avait permis de rester alerte et éveillé dans la taverne avait totalement disparue. La montée d'adrénaline avait été remplacée par un mal de crâne insupportable et une envie criante de vomir qu'il assouvit au pied du mur.

Alors qu'il s'essuyait les lèvres, une voix retentit derrière lui :

-Tiens donc, regardez ! Un malheureux voyageur égaré. Et si on le soulageait un peu de ses malheurs ?

Des ricanements se firent entendre. Lyngrad se retourna, et découvrit trois malfrats qui le toisaient d'un œil mauvais. Il avaient des couteaux dans la main, et le plus grand portait même un sabre de cavalerie, sans doute volé à un inattentif soldat.

Lyngrad savait par avance ce qui l'attendait ; il se mit donc en garde, poings fermés, et, bien qu'il distinguât mal ses adversaires, se rua sur celui de droite, le plus petit. Ce dernier, surpris, ne put esquiver le poing dans son estomac ; il s'écroula, les mains crispées sur son ventre. Lyngrad tourna alors la tête vers le deuxième, le chef au sabre, pour découvrir la lame qui sifflait vers lui.

Il se pencha, mais fut trop lent : le sabre lui érafla le cuir chevelu. Il lança son pied en avant, espérant cueillir le bandit avant qu'il ait terminé son mouvement. Il avait cependant oublié le troisième, qui eut largement le temps de lui décocher un crochet du gauche en pleine joue, qui lui brisa une dent et l'envoya bouler au sol.

Lyngrad cligna des yeux pour essayer d'éclaircir sa vision qui resta néanmoins trouble, puis tenta un balayage alors qu'il était encore à terre. Cela réussit, et celui qui l'avait frappé chuta, et en tentant de se rattraper, entraîna son chef à sa suite. Surpris, il ne put éviter le direct de Lyngrad dans le visage, qui fut assez violent pour qu'un odieux craquement se fasse entendre. Il resta donc par terre, se tenant le nez à deux mains.

Lyngrad fit deux pas, donna un coup de pied au premier malfrat qui commençait à se relever, puis, voyant que plus personne ne bougeait, s'en alla, crachant du sang et titubant.

En marchant, il réfléchit à Mylia et son comportement. Il ne pouvait comprendre pourquoi elle l'avait laissé par terre dans la rue. Son sens des valeurs et sa naïveté l'empêchait de pouvoir comprendre les motivations de la jeune femme. Dans son enfance, il avait été éduqué dans le respect des règles et du code de conduite des "hommes honorables". En sortant de ce monde fermé qu'était l'aristocratie, il devait également se détacher de ses préceptes et accepter le fait que les autres puissent ne pas suivre les mêmes règles.

Tout cela était encore confus dans son esprit, mais il sentait bien que quelques idées étaient à retenir. Il enregistra ces réflexions dans un coin de sa tête et décida de rentrer plus vite afin d'être soulagé au plus tôt.

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