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La Gare d'Urcy

La journée était plutôt belle aujourd'hui. Même si la météo avait prévu de la pluie, elle tardait à arriver. Enfin, elle n'allait pas se plaindre. Sauf que, du coup, elle avait dû se trimballer son parapluie toute la journée et pour rien. Il était trois heures passé et Vanessa avait terminé sa journée. Un professeur était absent et elle pouvait rentrer plus tôt. Elle regarda le train s'approcher et ralentir jusqu'à l'arrêt complet. Elle ouvrit les portes et monta dans le wagon. Elle regarda un peu les passagers mais personne ne la regardait. Les gens s'ignoraient superbement.

La jeune fille s'installa dans un fauteuil près de la vitre. Et comme les autres, elle se mit à ignorer le monde. Dans deux stations, elle serait presque arrivée chez elle. Alors, elle fit comme les autres passagers, elle planta son regard dans le paysage qui défilait devant ses yeux. Le train redémarra doucement.

Vanessa regardait toujours dehors en écoutant sa musique sans vraiment entendre les chansons. Elle s'était un peu fâchée avec son amie parce qu'un garçon du lycée avait dit bonjour à Vanessa et pas à son amie alors que cette dernière avait des vues sur lui.

Le train s'arrêta de nouveau. Machinalement, Vanessa lut le nom inscrit sur la pancarte. "Urcy". Elle sursauta, revenant d'un seul coup à la réalité. Urcy, c'était où ça ? Elle avait dû se tromper de train. Elle se leva précipitamment et elle descendit du wagon juste avant que les portes ne se referment. Elle regarda le train s'éloigner. Maintenant, elle devait savoir où se trouvait Urcy et prendre un train sur l'autre quai. Elle chercha un plan des lignes ferroviaires ainsi que les horaires tout en se demandant comment elle avait pu se tromper. Elle faisait pourtant toujours très attention de bien vérifier le train dans lequel elle montait. Elle trouva un plan des différentes lignes de trains. Elle trouva la ligne qu'elle prenait habituellement, juste au cas où elle aurait simplement raté son arrêt. Et effectivement, Urcy était la station après la sienne. La ville juste à côté de la sienne ? Etrange, elle n'en avait jamais entendu parlé, pourtant elle connaissait bien les environs. Vanessa regarda autour d'elle. Des gens attendaient sur le quai de la gare. Ils semblaient distants. Elle chercha partout le tableau des horaires des trains. Elle demanda à des personnes mais aucune d'elles ne lui répondit. Vanessa chercha un employé de la gare mais là non plus, elle ne trouva personne. Il n'y avait que des usagers qui ne semblaient pas disposés à parler.

- C'est agréable de voir un nouveau visage.

La jeune fille se retourna en entendant cette voix si enjouée. Elle se retrouva face à un homme à la peau noire et au visage souriant. Il arborait fièrement un tee-shirt aux couleurs de la Jamaïque et il portait des dreadlocks.

- Salut, répondit la jeune fille. Je cherche les horaires des trains.

- Sorry, y en a pas.

- Pardon ?

- Pour qu'y ait des horaires de trains, y faudrait d'abord qu'y ait des trains. Mais comme y a pas de trains, y a pas d'horaires de trains. Tu piges ?

- Non, je ne pige pas. Je suis bien descendu d'un train !

- Ouais, comme tout le monde ici.

- C'est donc qu'il y a des trains !

- Ouais... et non.

Vanessa le regarda sans comprendre.

- Il y a des trains, oui ou non ?

- Ouais et non. J't'explique. Tu peux descendre, mais tu peux pas monter, dans aucun train.

- Alors comment fait-on pour partir d'ici ?

- Tu peux pas partir d'Urcy.

- Mais je dois rentrer chez moi !

- Fallait pas descendre du train. Mais si tu veux, j'peux t'vendre un ticket spécial, tu pourras monter dans le prochain train qui s'arrête.

- Et vous le vendriez combien, ce fameux ticket ?

- Off, pas grand-chose en fait, 20 euros. C'est écrit dessus.

- Quoi ?! Ça va pas ! Je vais plutôt rentrer à pied !

- Comme tu veux, mais tu pourras pas me redemander de te vendre le ticket.

Vanessa s'éloigna sans répondre. Elle trouvait ça aberrant, une gare qui n'acceptait pas les départs en train. Une fois sortie de la gare, la jeune fille leva la tête. Le ciel était gris et triste. Finalement, peut-être que son parapluie ne serait pas inutile. Elle chercha une station de bus. Mais elle n'en trouva aucune. Vanessa fronça les sourcils. Il y avait toujours des bus près des gares. Elle ne trouva pas non une seule boutique, même pas un café ou une librairie. Il y en avait pourtant toujours, un café ou une librairie à la sortie des gares. Mais pas ici, il n'y avait que des maisons grises et tristes. Et personne. Vanessa ne vit aucun habitant circuler autour de la gare.

Aucun habitant, même pas un chien ou un chat errant, pas un oiseau qui chantait perchés dans les arbres. Et aucune voiture, nulle part. La jeune fille arpenta les rues à la recherche de quelqu'un. Elle avait l'impression de marcher depuis des heures dans cette ville déserte pourtant sa montre indiquait à peine 15 h 30.

Elle regarda sa montre. Seulement 15 H 30 ! Elle avait l'impression de marcher depuis des heures dans cette ville déserte et elle ne voyait toujours pas la limite de cette ville.

Elle commença à se sentir un peu oppressée elle continuait d'arpenter les rues en essayant de ne pas tourner en rond. Mais toutes les maisons se ressemblaient et aucune n'avait de numéro tout comme aucune rue n'avait de nom.

Elle avait l'impression d'être dans un mauvais rêve. Un très mauvais rêve. Elle était toute seule. Elle s'était perdue, apparemment. Elle ne retrouvait même plus le chemin de la gare. Elle sonna à plusieurs portes. S'il n'y avait personne dans les rues, c'est qu'ils devaient être chez eux. Mais à chaque fois, personne ne lui répondait. Elle ne voyait même pas les rideaux bouger, ce qui lui aurait indiqué la présence de quelqu'un dans les maisons. Mais rien. Comme si la ville était dépourvue d'habitants.

Elle pensa à quelque chose. Mais elle hésitait. Elle ne s'était jamais avisée à faire ce genre de chose, même avec ses copines. Mais elle avait besoin de savoir. La jeune fille poussa le portail de l'un des jardins et elle alla jusqu'à la maison. Elle frappa à la porte. Personne ne répondit. Elle posa la main sur la poignée. Elle sentait nettement son cœur cogner dans sa poitrine et résonner dans sa tête. Elle hésita. Ce n'était pas chez elle. Elle tourna la poignée. L'envie de savoir était la plus forte. Elle poussa la porte. Elle devait savoir.

- Il y a quelqu'un ? demanda-t-elle en passant juste la tête.

Aucune réponse. Elle jeta un coup d'œil. Il semblait qu'il n'y ait jamais eu personne dans cette maison. Elle en sortit et s'apprêta à entrer dans la suivante lorsqu'elle s'arrêta net. Plus loin au coin de la rue, elle aperçut une silhouette. Quelqu'un ! Il y avait donc quelqu'un dans cette ville en dehors de la gare !

Sans hésitait, Vanessa l'interpela en se dirigeant vers elle. C'était une jeune fille apparemment mais elle ne répondit pas. La lycéenne finit par la rattraper et posa sa main sur son bras afin d'attirer son attention. Ce fut chose faite. Mais la surprise cloua Vanessa sur place lorsque la jeune fille se retourna vers elle. Vanessa fit un pas en arrière tandis que ses yeux se fixèrent sur cet étrange faciès. Cette fille avait un visage qui faisait penser un celui d'un cochon.

Vanessa devait vraiment être en plein cauchemar. Sinon, comment expliquer ce qu'elle voyait ! Mais elle s'abstint tout de même de faire le moindre commentaire.

- Tiens, fit la jeune fille un peu sèchement. Il y a donc encore quelqu'un dans cette ville !

- Je me suis dit exactement la même chose, répondit Vanessa, enfin soulagée. Est-ce que tu connaitrais un moyen de quitter cette ville ?

- Personne ne quitte Urcy.

- Pourquoi ?

- Parce qu'il n'y a personne à Urcy en dehors de moi.

- Comment ça ?

- Mais ce que tu peux être désagréable à toujours poser des questions comme ça !

- Alors dis-moi comment quitter cette ville et tu seras tranquille !

- Je tu l'ai dit, personne ne quitte Urcy !

- Il y a pourtant quelqu'un qui prétend que l'on peut, avec des tickets...

- Des tickets !... s'étrangla presque la jeune fille au visage de cochon. C'est impossible ! C'est moi qui aie tous les tickets ! Ce maudit rasta. Il m'en a piqué ! C'est moi qui décide qui s'en va et qui reste !

Elle sortit plusieurs tickets de sa poche, les mêmes que ceux du rasta de la gare. Vanessa ne prit pas le temps de réfléchir, d'un geste plus vive qu'elle ne l'aurait cru, elle arracha quelques tickets de la main de la fille-cochon avant de s'enfuir à toutes jambes. Elle entendait l'autre fille hurler des propos injurieux en la poursuivant.

Vanessa essayait de réfléchir tout en courant. Elle ne savait pas où se trouvait la gare. A bout de souffle, elle s'arrêta un instant. Elle se retourna pour s'assurer qu'elle n'était pas suivie. Mais la fille au visage de cochon n'était pas là.

Vanessa ne se sentit pas rassurée pour autant. Le silence l'inquiétait. Elle regardait partout, dans toutes les rues qui l'entouraient et dans tous les jardins. Elle avait soudain l'impression d'être espionnée de toutes parts, elle croyait voir bouger les rideaux aux fenêtres, elle imaginait les gens qu'elle ne voyait pas regarder par les judas de leurs portes.

Elle respira profondément. Elle devait absolument se calmer et réfléchir. Où pouvait se trouver la gare. Elle regarda les tickets qu'elle tenait serrés dans sa main elle avança doucement en fixant son regard devant elle. Toutes les rues se ressemblaient, toutes les maisons dans une rue étaient semblables à celles de la rue d'à côté. Comment pouvait-on se repérer dans un tel dédale de ressemblance ? Elle devait retrouver la gare si elle voulait pouvoir partir de cette maudite ville.

Elle revint en arrière, elle avait cru voir quelque chose mais non, ce n'était qu'une rue semblable aux autres rues. Mais pas celle-là ! Derrière elle, Vanessa aperçut un escalier qu'elle crut reconnaître comme étant celui de la gare. La jeune fille s'y engouffra et tout au bout, elle trouva en effet ce qu'elle cherchait : la gare.

Elle y entra prudemment. Cela faisait un moment qu'elle n'avait pas vu cette fille et elle s'attendait à la voir. Sur le quai, il y avait les mêmes personnes que lorsqu'elle était arrivée. Vanessa regarda autour d'elle. Il n'y avait personne d'autre. Même pas un train en approche.

- Tu ne partiras jamais d'Urcy.

Vanessa se retourna. Elle était là.

- Ecoute, je ne voulais pas descendre ici. Je me suis juste trompée d'arrêt.

- C'est dommage pour toi. Rends-moi mes tickets !

- C'est mon seul moyen de rentrer chez moi !

- Vraiment ! Tu crois ça ? Je te l'ai dit, c'est moi qui décide qui part et qui reste. Et personne ne part d'Urcy.

- Pourquoi ?

- Tu es vraiment pénible à poser sans arrêt des questions !

Vanessa se retourna subitement en entendant un bruit familier. Son cœur s'était mis à battre très fort. Au loin, la jeune fille vit arriver un train. Allait-il s'arrêter ? Elle serrait fortement les tickets dans sa main en regardant le train arriver. Oui, il ralentissait pour stopper en gare. Vanessa se retourna de nouveau.

- Je vais partir, dit-elle en montrant les tickets.

- Tu crois vraiment pouvoir monter dedans ?

- C'est ce qu'on verra.

Le train s'arrêta lentement, l'une des portes du wagon à sa hauteur. Vanessa s'en approcha le cœur battant à tout rompre, elle le sentait dans tout son être. Elle appuya sur le bouton. Mais les portes restèrent closes. La jeune fille persista mais rien, les portes ne s'ouvrirent pas.

- Tu vois.

- Non, j'ai des tickets !

- Moi aussi, j'ai cru que ça marcherait.

Vanessa se tourna vers le nouvel arrivant. Elle dévisagea un instant incrédule, ce jeune homme tout à l'heure si joyeux était maintenant devenu très sérieux.

- Moi aussi, j'ai cru qu'en lui volant un ticket, je pourrai partir. Cette ville est carrément déprimante. Mais la porte du train ne s'est pas ouverte.

- J't'avais dit que tu pouvais pas quitter Urcy. Maintenant, rendez-moi mes tickets !

- Tu m'avais carrément pas manquée avec ton caractère de cochon !

- Ne m'appelle pas comme ça !

- Elle a la rage contre moi parce que j'ai vendu un des tickets que j'lui ai empruntés.

- EMPRUNTES ?! Tu me les as...

- Et il est parti ? demanda Vanessa en coupant la parole à l'autre jeune fille puis, le voyant hocher la tête, elle continua : donc, il vous a payé !

- Ouais, pour sûr, mais avec une breloque que j'ai même plus. Et j'te rappelle que j'peux pas te reproposer...

- Moi, je te propose de m'acheter un de mes tickets avec un de tes tickets !

Le jeune homme la regarda, d'abord perplexe, comme s'il ne comprenait pas ce qu'elle venait de dire. Il regardait le ticket qu'elle lui montrait.

- NON ! cria la fille au visage de cochon en voyant les yeux sombres du rasta s'illuminer d'un seul coup. Vous ne pouvez pas !

Il sortit l'un des ses tickets et le tendit à Vanessa. Ils se saisirent chacun de leurs nouveaux tickets tandis que l'autre jeune fille se jetait sur les petits billets. Vanessa recula en regardant le rasta appuyer sur le bouton des portes du wagon. Celles-ci s'ouvrirent aussitôt. Mais au lieu de monter, il agrippa la fille au visage de cochon par le bras.

- Monte, beauté, dit-il à l'attention de Vanessa.

Elle ne se le fit pas répéter deux fois, elle se précipita dans le wagon juste au moment où la sonnerie retentit. Elle posa sa main sur l'un des battants pour l'empêcher de se refermer.

- Monte, vite ! Lâche-la !

Il s'exécuta aussitôt. Mais cette fois-ci, c'est elle qui s'agrippa à lui avec rage. Le train démarra, les portes toujours ouvertes mais il ne parvint pas à se libérer. Les portes se refermèrent malgré les vaines tentatives de Vanessa pour les maintenir ouvertes. Le quai, la gare et la ville disparurent peu à peu. La jeune fille resta encore un moment à regarder vers l'arrière du train.

Puis, elle alla s'asseoir en serrant contre elle son sac à dos. Elle regarda sa montre. Il était 15 h 30. Encore. Elle regarda autour d'elle. Dans le wagon, il n'y avait que quelques passagers. Une porte s'ouvrit. Vanessa vit arriver un contrôleur d'allure sinistre. Il ignora les quelques autres usagers et il s'arrêta juste devant Vanessa. Elle dévisagea le visage blême et creusé.

- Billet, s'il vous plaît, demanda-t-el d'une voix plate et cassée.

Vanessa s'apprêta à sortir son titre de transport habituel lorsqu'elle vit écrit "Urcy" sur la poche de la veste du contrôleur. Son cœur sembla cesser de battre dans sa poitrine.

"C'est pas vrai, je croyais que j'avais quitté cette maudite ville."

Elle regarda le contrôleur sortir un carnet et un stylo.

- Non, non, non, s'empressa de dire Vanessa. J'ai un billet.

Elle sortit son ticket et le lui présenta. Il rangea son carnet et son stylo mais il garda la main dessus, prêt à le ressortir. Il se saisit du ticket et l'observa longuement. Il plongea la main dans le fond de sa poche.

"Ce serait un comble que je me prenne une amende d'une ville fantôme" se dit Vanessa, crispée.

Elle ne vit pas ce qu'il avait sortit de la poche, c'était trop petit.

- C'et pas souvent que je vois un billet provenant d'Urcy.

Vanessa déglutit difficilement en essayant de sourire. Il regarda fixement la jeune fille avec des yeux vides.

Clac ! Clac !

- Bon voyage, mademoiselle, lui dit-il en lui tendant son billet agrémenté de deux petits trous.

- Merci, répondit-elle en reprenant son ticket d'une main tremblante.

Elle regarda le contrôleur s'éloigner, traînant derrière lui des ombres. Ils disparurent par l'autre porte du wagon. Le train s'arrêta aussitôt. Il faisait nuit. Vanessa regarda bien le nom de la gare. C'était son arrêt. Elle se précipita vers la porte pour l'ouvrir. Les deux battants s'étaient à peine éloignés l'un de l'autre que la jeune fille était descendue. Elle fixa un long moment la pancarte sur laquelle était inscrit le nom de sa ville. Elle regarda sa montre 22 h 14. Elle s'affola, ses parents devaient être morts d'inquiétude.

- Alors, qu'est-ce que t'as fait, hier ? la sermonna son amie. Tes parents m'on appelée. Ils s'inquiétaient.

- Tu ne me croiras jamais si je te le dis.

- Excuse-moi, intervint une voix qui était familière à Vanessa.

Elle regarda un bref instant la main noir posée sur son bras puis, elle porta son regard sur ce visage interrogateur. Elle connaissait ce jeune homme. Mais où l'avait-elle vu ?

- Je t'ai déjà vu quelque part ? lui demanda-t-elle finalement.

- Oui, répondit-il. A Urcy.

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