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7. Chamboulement

Louis se figea en sentant Marie se tordre sous lui.
La jeune femme tentait de se retenir mais c'était peine perdue. Elle pinçait ses lèvres et se mordait  la langue mais à un moment elle n'y tint pu et partit dans un fou rire incontrôlable tout en gesticulant dans la crasse. Elle s'en fichait. Tout ça était trop pour elle. Trop d'émotions d'un coup.

Après avoir tergiversé tout le reste de la journée, elle avait été soulagée un bref instant (très bref) de constater que le chevalier n'était pas mort pour ensuite se sentir humiliée comme jamais. La situation était tellement incongrue qu'elle se demandait si tout ça était bien réel ou alors si elle était en plein délire. Quoi qu'il soit, elle relâchait toute cette pression dans un rire salvateur. Ça faisait trop de bien.

Le Sénonais, de son côté, se dit qu'elle  avait soudainement perdu le peu de raison qu'il lui restait. Son inquiétude se transforma vite en énervement quand il capta qu'elle se moquait tout simplement de lui, en le pointant du doigt.
Il était plus que outré et pour la faire taire, fit la seule chose qui lui passa par la tête.

Il emprisonna les lèvres de l'Anglaise en l'embrassant.

C'est peu le dire que, la jeune femme resta coite devant cet assaut et se laissa entraîner par un maelström de sentiments contradictoires.

Chamboulée par ce baiser dénoué de toute tendresse au départ, il se transforma au fur et à mesure en quelque chose de beaucoup plus doux et sensuel. Marie perdit complètement pied, tout comme Louis, pris à son propre jeu. Il fut gagné par l'euphorie et accentua la pression pour s'insinuer encore plus profondément en elle , trouvant la bouche de cette femme très agréable. Un désir sourd se réveilla en lui.

Marie ne sut si c'était à cause de l'odeur nauséabonde de la porcherie ou en entendant le grognement de plaisir de Louis mais elle eut un éclair de lucidité et realisa ce qu'il était en train d'arriver. Pour reprendre le contrôle, elle le mordit en bonne et due forme. En poussant un juron, le chevalier s'écarta d'elle et se releva pour la toiser méchamment. Il était mortifié d'avoir céder à cette pécheresse. Elle se leva à son tour et soutint son regard.

— Beurk ! Un vrai goût de fiel* ! sortit-elle.

Piqué au vif, Louis ne put s'empêcher de répondre à cette provocation.

— Tais-toi, femme ! Tu n'es qu'une engeance du Diable. Même pas capable d'embrasser correctement ! Que Dieu me pardonne mais ton défunt époux ne rate vraiment rien...

— Je vous conchie !* Vous n'êtes...

— Kaoc'h* alors ! Mais qu'est-ce qu'il se passe ?

Un juron breton  interrompirent les deux ennemis. Il pivotèrent et virent le chevalier de Kentel en train de les regarder, les yeux écarquillés.

— Mais dans quel état vous êtes ?! Ça puire *!Vous vous êtes roulés dans la boue ou quoi ?

Louis prit les devants pour couper court à toute hypothèse.

— Ce n'est rien Malo. Damoiselle Marie est un peu malhabile et est tombée dans la boue. Je l'ai aidée à se remettre sur pied. Je me suis  juste sali, c'est tout

Marie le fusilla du regard. Quel menteur celui-là !

— Ce qu'à oublié de préciser, messire Louis, c'est qu'en me relevant, il s'est pris les pieds lui-même dans un pauvre pourceau et s'est cassé la figure. Bien, cela étant dit, messires, il se fait tard. Je vais vous laisser à vos occupations.

Elle partit sans plus de cérémonie, laissant un Louis furieux et un Malo, dubitatif. Après un silence éloquent, le breton titilla son ami :

— Dis-moi, Louis étais- tu en train de prendre du bon temps avec la damoiselle ? Je vois que tu t'es vite remis de ta chute, se moqua-t-il. Mais quand même,  ce n'est pas l'endroit le plus adéquat pour faire ça avec la fille du seigneur...

— Mortecouille ! Mais pas du tout ! Ne m'insulte pas s'il-te-plaît.

— Allons, elle est plutôt jolie. Toute façon, je trouve que tu te comportes de façon étrange depuis que tu l'as vue. Tout le temps en rogne. T'as besoin de te soulager si tu veux mon avis.

— Tu peux te le garder ton avis, Malo ! persifla Louis.

— Oh ça va, je dis ça pour toi, dit-il goguenard. D'ailleurs en parlant de cette fille, ça me fait penser... J'ai oublié de t'en reparler mais c'était quoi cette histoire de lettre ?

— Pour être honnête je ne sais point. Elle a refusé de me la montrer ne prétendant que c'était une lettre d'un soupirant.

— Hum... Elle est où cette lettre maintenant ?

— Disparue.

— Tu crois qu'elle pourrait contenir des informations concernant notre affaire ?

— Peut-être. Elle n'était vraiment pas coopérative.

Malo pouffa de rire.

— Elle n'a pas l'air d'être souvent coopérative avec toi, alors. Mais laissons-là ces histoires triviales, nous n'avons pas de preuve tangible pour le moment contre les gens de Blanquefort, à part leur comportement de défiance. Et ce n'est pas le plus urgent pour le moment. Figure-toi, notre expédition a été plutôt fructueuse . Dans un des villages, nous avons  trouvé moult armes : arbalètes, hallebardes, guisarmes, vouges... Un véritable arsenal. Et si tu veux mon avis, ces paysans n'allaient pas s'en servir pour faire pousser des tomates. Et il n'ont certainement pas pu se les fournir sans la bénédiction d'un bon samaritain, si tu vois ce que je veux dire.

Louis était atterré d'avoir raté cette découverte et demanda de plus amples détails :

— Ils comptaient faire quoi de ces armes ? Et as -tu réussi à savoir d'où elles  proviennent ?

— La plupart  des gens ont  préféré mourir que de trahir leur bienfaiteur. Pour ce qui est de l'utilisation, eh bien, visiblement les bordelais ont prévu de se soulever... Il va falloir vite trouver à quel moment ils vont agir pour qu'on puisse les arrêter. Il faut écraser cette rébellion dans l'œuf avant qu'elle se s'embrase complètement .

— Tu as entièrement raison. Mettre aussi la main sur les agitateurs va être primordial si on veut réussir. Si certains fournissent des armes, c'est plus grave que nous le pensions.

— Arf ! Moi qui voulais me la couler douce en sirotant de la bonne piquette*, c'est raté ! soupira Malo. Bon, je vais aller rédiger le rapport et l'envoyer au Roi. Il doit être mis au courant sans tarder.

Son compagnon approuva d'un signe de tête mais avant que Louis n'ait le temps de se mettre en marche, le breton émit une suggestion  :

— Louis, tu devrais aller prendre un bain. Tu empestes à cents lieues à la ronde. C'est pas comme ça que tu vas pouvoir mettre dans ta couche la belle Marie.... Remarque, elle n'était pas mieux que toi, explosa-t-il de rire.

Malo eut du mal  à s'arrêter de rire en voyant le blond devenir tout rouge, qui dut se maîtriser pour s'empêcher de lui sauter à la gorge pour l'étrangler.
Il se calma bien plus tard lorsque Louis l'abandonna rageusement.

« Je ne l'ai jamais vu se mettre dans des états pareils pour une donzelle. Va falloir surveiller ça de près. Pourvu que cette famille ne soit pas impliquée dans ce bourbier... C'est tout ce que j'espère", pensa le Breton.

********************************
Le lendemain, aux premières lueurs du jour, Marie fut tirée de son sommeil par Guenièvre qui rentra dans sa chambre. La jouvencelle refusa de bouger d'un pouce. Elle n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Et pour cause, son altercation avec le fils du vicomte de Sens qui l'avait bien trop perturbée et surtout le baiser qui avait suivit. Elle ne comprenait pas comment elle avait pu trouver du plaisir à embrasser  ce fot-en-cul*. Elle avait déjà embrassé des hommes pourtant, dont son fiancé mort, mais jamais elle n'avait ressenti une telle sensation. C'était puissant.

— Cornegidouille ! Ça empeste ! Mais pourquoi votre robe est-elle  couverte de boue ? demanda Guenièvre.

Mais en fait, elle savait déjà. Elle voulait juste voir ce qu'allait  répondre la petite.

— Ce n'est rien Guenièvre... J'ai glissé et je suis tombée dans la boue...

— Tombée dans la boue avec messire Louis.

La blonde vénitienne se redressa d'un coup comme si son lit s'était enflammé.

— Blanche vous a vu hier soir, vous faire rosser* par messire Louis. Qu'est-ce que je vous avais dit ? De rester tranquille ! Qu'est-ce que vous avez fait pour l'énerver comme ça ?

— Rien...

— Ah bon ! Rien ? Et qu'est-ce que vous faisiez hier dans l'herboristerie ? Rien ?

— Bon d'accord, grommela la jeune femme. J'ai voulu le mortir en mettant de la bardane sous le tapis de selle de son cheval.

— QUOI ?! Avez-vous perdu l'esprit ?! Vous pensez vous faire discrète en voulant l'estriller ?! Mon Dieu mais allez implorer son pardon au lieu de rester là ! Je crois qu'il est plus que magnanime, en vous laissant la vie sauve. Si c'était un autre homme, vous seriez  déjà morte !

— Je crois que je préférais encore qu'il me tue que de devoir le supporter.

La servante leva les yeux au ciel.

— Marie, si votre mère vous voyait agir ainsi, elle serait très mécontente. Ce n'est point digne de vous. Je vais vous dire vos quat'vérités, vous agissez comme une petite égoïste. Vous voulez attirer encore plus de soucis à vot'pauv' père ? Vous devriez faire comme vot' sœur, Isabelle. Elle, elle a compris qu'il faut les amadouer et se montrer sous son meilleur jour. Elle se montre très aimable, surtout avec le chevalier breton.

— Ah bon ?

— Oui-da.

Marie se rabougrit sur place. Effectivement, elle se comportait comme une enfant et elle mettait  en danger sa famille à cause de ses actes irréfléchis. Et il était vrai que son père n'était pas au mieux de sa forme en ce moment,il fallait, d'ailleurs, qu'elle aille vraiment le voir.

— Ah ! V'là vot' bain, ça sera pas trop !

Deux serviteurs apportèrent un baquet d'eau fumante puis repartirent. La jeune femme s'y glissa avec bonheur. Si seulement tous ses soucis pouvaient  disparaître en même temps que cette crasse. La servante la frictionna vigoureusement avec du savon puis la rinça avec des seaux d'eau.

— V'la qui est mieux. Ben mieux. On voit vot' joli minois à présent.

Elle aida Marie à sortir de la cuve puis l'enroula dans un linge propre.

— Attendez-moi là, je reviens pour vous aider à vous vêtir.

Guenièvre s'approcha de la pile de vêtements dégoûtants et les saisis. Elle prit même la guimpe de Marie au passage et marcha jusqu' à la sortie de la chambre. L'Anglaise fronça les sourcils.

— Pourquoi tu prends ma guimpe ? Elle n'est pas sale.

— Vous avez assez porté le deuil, ça fait plus de trois mois. Il est temps de penser à l'avenir maintenant. Va falloir songer à vous trouver un nouvel époux. Ça serait triste que votre sœur se marie avant vous quand même  !

Anticipant les protestations, la servante enchaîna :

— Vous n'avez point à regretter vot' fiancé, c'était un gros nigaud de tout' façon. Je suis même plutôt contente que vous ne l'ayez point épousaillé ! Un vrai pisse-froid* !

— Guenièvre !

— J'ai entièrement raison et vous le savez ! Occupez-vous de vous trouver un mâle et un vrai c'te fois. Comme messire Louis. Lui c'est bel étalon !

Marie resta sans voix devant cette réplique et la servante en profita pour filer à l'anglaise.
Elle devint rouge comme une pivoine et marcha de long en large dans sa chambre avant d'en sortir en trombe. Non mais, elle allait l'entendre cette servante à raconter des âneries pareilles !

Elle s'engagea dans le couloir à la recherche de Guenièvre pour lui dire le fond de sa pensée. Elle ignora les regards sidérés des servants qui vaquaient à leurs occupations. Au détour d'un angle, elle freina net en se retrouvant devant Louis.

— Mais qu'est-ce que vous faites là ? l'apostropha-t-elle hystérique.

Louis déjà surpris de tomber nez à nez avec Marie si tôt, le devint davantage en avisant sa tenue. Il eut toutes les peines du monde à se concentrer et à revenir vers le visage de la blonde. Il répondit en croisant les bras :

— J'allais donner quelque chose à rapiécer avant de tomber sur une fille de joie, jubila-t-il.

Devant le rictus de satisfaction du chevalier et en sentant soudainement qu'elle avait froid aux pieds, elle se dit que quelque chose clochait. Elle poussa un cri d'horreur en réalisant que, tellement obnubilée par ce qu'avait dit Guenièvre, elle était sortie dans cet accoutrement, offrant à tout le monde un joyeux spectacle.
Reportant son attention sur le jeune homme, elle fut saisie de voir ses pupilles se dilater et devenir noirs de désir.
Il la trouvait désirable au possible avec les épaules dénudées, ses cheveux détachés et ses belles gambettes, pour une fois, pas cachées par une montagne de tissus. Elle tentait de cacher sa poitrine en la comprimant avec le linge mais il devina très bien les formes. C'était un crime de cacher un corps aussi magnifique. Il fit un pas vers elle mais de peur, celle-ci prit ses jambes à son cou.

Elle avait bien compris qu'il avait été frappé par la concupiscence. Par contre, elle ne comprenait pas comment cela était possible et préférait encore quand il la regardait avec dégoût. Cette nouvelle façon de l'observer, la mettait horriblement mal à l'aise.

Sans savoir pourquoi, elle ressassait encore et encore les paroles de Guenièvre dans sa tête en retournant à son refuge comme si le Diable était à ses trousses.

*Goût de fiel : en clair c'est degueulasse
* je vous conchie : je vous emmerde, cordialement
* koac'h : merde en breton
* ça puire : ça pue
* piquette : à l'époque ce n'était pas péjoratif
* fot-en-cul : « enculé »
* rosser : punir
* pisse-froid : emmerdeur ( assez éloquent je pense )

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Je remarque qu'il y a pas mal d'insultes dans ce chapitre
Hum hum
Sinon les cochons vous saluent
Bises

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