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4. Méprise

Sur les murs, une ombre se mouvait à la lueur des torches. L'ombre se déplaçait vite car la personne à qui elle appartenait, était en train de courir. A cause des mouvements précipités, les pans de la jupe en laine de la jeune femme s'entremêlaient.

« Corneguidouille ! Quelle imbécile je suis ! J'ai complètement oublié de regarder dans le coffre s'il y avait des choses. Il faut absolument que je retourne dans l'étude de Père pour vérifier. »

Prestement, Marie rejoignit l'étude. Une fois qu'elle eut repris son souffle, elle se mit à genoux devant un coffre imposant et fouilla fébrilement. A son plus grand soulagement, il n'y avait rien. Alors qu'elle allait refermer le coffre, elle distingua un petit bout de papier tout au fond à demi masqué par tout le bric à brac. Elle l'extirpa et constata que c'était une lettre plutôt récente à priori mais elle était  toute chiffonnée.
Intriguée, elle prit connaissance de son contenu. Au fur et à mesure qu'elle lisait, l'indignation apparaissait sur son visage. Mais qu'est-ce que c'étaient que ces sornettes ! Son père accusé d'être un traître ?! Et toutes ces menaces ...
Elle allait avoir une petite conversation avec lui. Pourquoi n'avait-il rien dit ? Pour ne pas les affoler ? Peut-être qu'il ne fallait pas paniquer outre-mesure mais tout de même c'était fort inquiétant.

Malgré son profond malaise et son incompréhension, elle se souvint qu'elle ne devait pas traîner. Elle se releva, fourra cette lettre de malheur dans une poche de sa jupe et sortit à reculons de l'étude pour vite refermer la porte.

Plongée dans la perplexité, et ne pensant qu'a regagner sa chambre, elle n'entendit pas derrière quelqu'un arriver.
Par contre le nouveau venu la remarqua tout de suite.

— Hé toi ! Arrête-toi !

Marie se figea, stupéfaite d'entendre une voix grave dans son dos. Elle se morigéna d'avoir été si distraite. Elle comprit que l'homme se rapprochait car il martelait le sol de ses bottes.

— Retourne-toi !

Elle obtempéra mais garda les yeux baissés. Elle se douta bien que c'était un soldat du contingent arrivé et préféra ne pas le regarder car se connaissant, elle savait qu'elle était capable de jeter des regards peu amènes. Surtout que la façon dont il s'adressait à elle, en la tutoyant, lui déplaisait fortement. Mieux valait faire profil bas.
Et puis, elle ne voulait pas l'admettre mais cet homme, à l'allure guerrière, qui faisait bien une tête de plus qu'elle, avait un côté intimidant par sa carrure.

— Qu'étais-tu en train de faire, souillon ?

Quoi ? Souillon ?! Il la prenait pour une servante du château ? C'est pour cela qu'il la tutoyait.
Elle avisa sa tenue et se dit qu'effectivement aujourd'hui elle n'était pas vêtue à l'image d'une femme de son rang. Que devait-elle faire ? Dévoiler son identité ou jouer la gueuse ? Peut-être que si elle continuait la comédie, elle pourrait s'éviter des questions gênantes. En même temps, lorsqu'on découvrirait qu'elle était la fille du seigneur du château, elle risquait d'avoir aussi des ennuis .

— Regarde-moi quand je te parle !

Il lui saisit le menton et l'obligea  à lever sa tête. Ce qu'il vit le déconcerta quelque peu. Contrairement à ce que pouvait laisser imaginer sa guimpe, la fille était très jeune. Les traits fins de son visage parlaient d'eux-mêmes.  Ses grands yeux mordorés étaient alertes. Son voile cachait ses cheveux mais les mèches blondes aux reflets cuivrés, qui dépassaient, avaient l'air soyeuses et contrastaient avec sa peau laiteuse. Rien à dire c'était une jeune femme accorte.

« Si ce n'est pas malheureux d'être veuve aussi jeune »pensa-t-il.  « C'est une beauté ... »

Il se gifla mentalement de s'égarer de la sorte, puis  l'incita à parler.
Marie, tétanisée un instant par les yeux bleus océans qui la fixaient, inventa une fable à dormir debout en imitant le parler paysan.

— J'suis juste v'nue faire le ménage chez mon maître.

— Et tu nettoies avec du papier ? demanda-t-il en montrant de la tête le bout de lettre qui dépassait de sa poche.

Elle devint livide. Misère, elle l'avait mal rangée. S'il lisait la lettre, elle n'osait imaginer ce qu'il allait advenir. Le gros problème (sans parler des balivernes à l'encontre de son père) c'est que dans cette lettre, il y avait une évocation du roi de France en des termes peu élogieux. A un moment, on parlait même de l'éliminer...

— Donne-moi ça.

— Quoi ? Non !

— Et pourquoi ?

— Euh... c'est-à-dire que c'est...

— C'est ...?

— C'est personnel !

Il tenta d'attraper la lettre mais elle s'esquiva.

— C'est une lettre de mon soupirant !! Vous n'avez point le droit de voir !

Il s'arrêta surpris et cracha d'un air mesquin :

— De ton soupirant ? Eh bien, je vois, femme, que tu n'as pas perdu de temps à te retrouver un autre homme. C'était après ou avant la mort de ton mari ?

— Comment osez-vous ?!

— J'ose quand je vois une devergoigneuse*.

La giffle fusa et l'impudant, estomaqué, porta une main à sa joue rougie. Il allait réagir quand une voix l'interpella :

— Louis ! Qu'est-ce que tu fabriques ?

Profitant de la distraction, Marie prit ses jambes à son cou et détala.

Malo qui venait d'apparaître, vit sans comprendre une femme partir à la hâte.

— Mais qu'est-ce que ...

Louis ne daigna pas répondre et partit à la poursuite de la fuyarde.

— Oh celui-là ... Il ne sait vraiment pas s'y prendre avec les femmes. Il devrait prendre exemple sur moi, se dit-il pour lui même. Hé... attends-moi !

*********************************

Marie courait comme une folle et cherchait désespérément un échappatoire. Elle le savait il n'était pas loin, il courait vite. Elle ne devait son avance qu'à la connaissance des lieux. Mais à cette vitesse, il allait la rattraper très vite.
Complètement désespérée, elle se mit à déchirer la lettre pour pouvoir avaler des morceaux. Cela la dégoûtait mais elle n'avait pas le choix.
Au deuxième morceau avalé et au bord de la nausée, elle s'avoua vaincue.
Elle se demandait bien comment elle allait s'en sortir quand elle passa devant un petit renfoncement, par hasard. Elle se rappela alors à ce moment précis que dans ce renfoncement, il y avait, dans le mur sur sa gauche, une toute petite cavité, très fine certes mais assez large pour y glisser la chose qui causait ses ennuis. Elle se sentit bête, pourquoi n'y avait-elle pas pensé plus tôt ?
Elle entreprit de faire disparaître ce qu'il restait de la lettre et soupira de soulagement une fois le morceau de papier parfaitement dissimulé.
Il fallait connaître ce creux pour le remarquer.
Elle était presque sauvée ! Elle eut juste le temps de faire deux pas dans le couloir qu'une main puissante l'agrippa sans ménagement au bras.

— Lâchez-moi, espèce de butor !

— Oh que non ! Pas tant que je ne n'aurais pas ce que je veux.

— Il suffit !

— Elle est où la lettre ?

— Quelle lettre ?

— Tu te gausses de moi ?

Elle se débattait de toutes ses forces mais, cela ne servait à rien il était bien trop fort pour elle. Le chevalier de Kentel arriva à ce moment et regarda, ébahi, la scène qu'il avait sous les yeux.
A la fin, énervée et échevelée, elle cria alors :

— Elle est dans mon estomac !

Louis, soufflé par cette ânerie, dessera ses doigts, entraînant ainsi la chute de Marie, qui n'avait pas senti le relâchement de la pression exercée sur son bras. Elle bascula sous l'impulsion de son agitation, la tête en arrière, et son crâne percuta les dalles froides en pierre du château.

Les deux hommes restèrent figés devant la vue de corps inanimé de la femme puis Malo brisa le silence :

— J'ai toujours dit que tu faisais de l'effet aux femmes. Mais je ne pensais pas à ce point.

Cette remarque saugrenue tira Louis de sa torpeur et il s'agenouilla inquiet, à côté de la jeune femme pour tâter son pouls. Il soupira en le sentant.

— Mais qu'est-ce qu'il t'a pris ? Tu n'as pas pu te contrôler à la vue de cette donzelle ? Et pourquoi, elle a parlé d'estomac ?

Le chevalier de Sens le fusilla du regard et tout en prenant dans ses bras Marie, il le rabroua :

— Tais-toi donc ! Il n'y pas pas un instant à perdre, il faut l'emmener se faire soigner !

*********************************

Alors qu'ils étaient en train de redescendre pour chercher de l'aide,les propriétaires du château étaient revenus de leur escapade. Ils étaient dans la grande salle et écoutaient Geoffroy qui tentait d'expliquer la situation. Mais, très vite, le marchand constata que l'hôte du château se désintéressait de lui.

Louis et Malo furent accueillis par un cri.

— Seigneur ! Ma fille !

Andrew Montgomery s'était précipité vers Louis en voyant sa fille dans ses bras.Le chevalier de Sens, qui avait bien reconnu l'homme, sentit des sueurs froides lui parcourir l'échine.

« Il a dit quoi ? Sa fille ?»

Qu'est-il arrivé à Marie ? demanda dame Ludivine, l'épouse d'Andrew, aussi paniquée que lui.

« Marie »

A l'entente de ce prénom, le chevalier eut l'impression que ses doigts se mirent à brûler au contact de le jeune femme. Il ne voulait pas y croire. Ciel ! Elle ! Cette fille ! Celle à cause de qui son père l'avait battu sévèrement. Et il l'avait confondue avec une vulgaire servante. Et le pire c'est qu'elle l'avait laissé dans l'ignorance. Mais pourquoi ?
Il répondit tant bien que mal :

— Elle est tombée et s'est cognée la tête contre le sol.

— Vite ! Allez quérir Guenièvre ! ordonna dame Ludivine aux servantes présentes dans la pièce.

Le père de Marie arracha des mains de Louis, la jeune femme inconsciente et lui jeta un regard froid. Il s'engagea dans les escaliers et disparut avec sa femme sur ses talons.

Ce n'est qu'après, que Louis réalisa qu'un homme roux avec une barbe de quelques jours et à peu près du même âge que lui, l'examinait en serrant des poings.

Intrigué, Malo demanda à Louis tout bas:

— Tu connais cet homme ? C'est moi ou on dirait qu'il veut t'occire ?

Visiblement Malo n'avait pas été assez discret car le roux avait tout entendu.

— Bien évidemment qu'il me connaît, assura le jeune homme avec colère. Il connaît toute ma famille, n'est-ce pas messire Louis ? Nous nous sommes vus plusieurs fois.

— C'est exact William, affirma Louis au grand dam de Malo.

Louis n'avait  rien à y redire. Effectivement ils se connaissaient pour son plus grand déplaisir. Par contre, il ne voyait pas à quoi l'autre faisait allusion  en disant qu'ils s'étaient vus plusieurs fois. Il n'était venu qu'une seule fois ici quand il était encore  garçon. Étrange.

En voyant la rage dans les yeux de William, il eut la conviction que les jours à venir s'annonçaient difficiles. En plus, il avait l'étrange sensation que sa colère n'était pas seulement due à l'état de sa sœur. Il y avait anguille sous roche, ça Louis en était sûr.

*devergoigneuse: dévergondée, fille de joie pour parler poliment.

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Mais quel brute ce Louis !! Faire tomber notre jolie Marie
N'empêche elle a du manger du papier !!! Beurk

Quand elle va se réveiller, elle ne va pas être très contente.
Ça va être sportif !

Dites votre réaction quand vous avez lu ça 😂

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